Seule. Et mal accompagnée.
9 septembre, 2012
Y paraît qu’un médecin coupe la parole à ses patients au bout de 22 secondes.
C’est pas bien lourd, 22 secondes. En 22 secondes, on a le temps d’entendre mettons un, peut-être deux ou trois symptômes quand le patient est super concis. « J’ai des vertiges ».
Si on laisse causer davantage, neuf fois sur dix on se facilite le boulot, parce que le patient nous donne de lui-même le vrai motif de consultation (« Et j’ai une collègue au boulot, elle a une tumeur cérébrale et ça a commencé comme ça ») (« Là ça va mieux, mais ça m’arrive de temps en temps et ce matin j’ai pas pu aller au travail ») voire carrément le diagnostic (« J’avais déjà eu ça l’an dernier, et l’ORL m’avait secoué la tête dans tous les sens et c’était parti »).
Bref, j’essaie de laisser parler mes patients.
Au moins pour la première phrase de consultation. Je demande « Qu’est ce qui vous amène ? » et je m’efforce de fermer ma gueule jusqu’au vrai point final de la réponse qui suit. Des fois, c’est pas facile, parce que le patient s’égare (« Alors en fait depuis lundi, enfin, bon, pas vraiment lundi, parce que pour dire vrai ça avait déjà commencé un peu dimanche, mais comme j’avais mangé tard je m’étais dit que c’était à cause de ça, mais attendez je vous dis dimanche mais je vous dis une bêtise, dimanche j’étais déjà dans le Loiret alors que j’étais sur Paris le soir de la côte de veau… ») mais je vous jure que c’est payant. Et au pire, quand c’est pas payant c’est rigolo.
Donc celle-là, je suis bien décidée à la laisser parler.
Une femme de cinquante ans, que je n’avais jamais vue avant et qui n’éveille pas ma sympathie d’emblée. Déjà parce que je l’ai jamais vue avant, et que son médecin est en vacances, et que ça me gonfle d’être le seul médecin du coin pas en vacances, parce que ça me fait des consults à rallonge, des ouvertures de dossier, des lettres dans tous les sens et des habitudes à apprivoiser. Au douzième patient pas-à-moi de la journée, je tire un peu la gueule, et je me souviens pourquoi j’ai choisi de faire des remplacements fixes au lieu de courir les routes avec ma sacoche en cuir.
En plus, elle est un peu moche, un peu fatiguée, un peu chouineuse. (Au douzième patient pas-à-moi de la journée, je deviens un peu conne, aussi.)
Vide sidéral du côté des antécédents, ce qui nous permet d’arriver assez vite au sus-cité « Qu’est-ce qui vous amène ? »
Hop, je la laisse parler. Et ma tête, maligne comme un singe et prompte comme quelque chose de prompt à comprendre les situations au premier coup d’œil (l’expérience, y a qu’ça d’vrai), complète à mesure.
– Bin ça a commencé mardi y a deux semaines, d’abord j’ai eu mal à la gorge, alors jme suis dit j’ai une angine…
Mais après mon nez s’est mis à couler…
– Mais après mon nez s’est mis à couler, j’étais comme la tête pleine de coton, j’arrivais pas à me moucher pis je pouvais pas dormir, jme suis dit ça va passer…
Mais après quatre jours c’est pas passé et je me suis mise à tousser…
– Mais après cinq jours c’est pas passé et je me suis mise à tousser, alors je suis allée voir mon médecin et y m’a juste donné du doliprane et un pschit pour le nez…
Mais ça a rien changé et c’est tombé sur les bronches…
– Mais ça s’est pas amélioré, c’était même pire, c’est tombé sur les bronches, je toussais gras, gras, vous savez, ça venait de là, je sais pas comment dire, mais je sentais bien que ça venait de plus profond, alors au bout de six jours je suis retournée voir mon médecin…
Et il m’a mis des antibiotiques et il m’a fait passer une radio…
– Elle m’a mis des antibiotiques et puis je suis allée passer une radio…
Et sur la radio le radiologue il a dit que c’était normal, enfin que y avait une bronchite…
– Et sur la radio y avait un lâcher de ballons.
– Oh merde !
Oui, j’ai dit Oh merde. Je blâme ma bouche.
Je pense m’être redressée d’un coup, alors que je m’imagine m’avachissant, le coude sur le bureau et la tête sur le poing.
Oh merde, j’ai dit. Et comme un de mes neurones, far far away, a bien senti que « Oh merde » était moyennement approprié, il a suggéré à ma bouche de continuer par « Je suis désolée… »
J’ai donc dit : « Oh merde ! Je suis désolée… »
Et j’ai dit « Oh merde » de façon doublement conne. Au-delà de la connerie-même de dire un truc absolument absurde et inapproprié, j’ai dit « Oh merde » comme j’aurais dit « Oh merde » au Docteur Carotte qui me parle d’un patient. Juste parce qu’elle avait employé le joli mot médical.
Face au terme technique, je n’avais plus une patiente devant moi, mais une fille qui sait, qui a franchi la barrière, qui est à côté de moi à se tenir le menton dans la main devant un lâcher de ballons et à se dire « Mmm, ça pue un peu, quand même, hein ? »
Triple conne.
Tu voulais du diagnostic ? En voilà, Cocotte ; Madame est servie. Tu m’étonnes qu’elle avait l’air fatiguée.
Je ne sais plus exactement comment s’est déroulée la consultation après ça.
J’ai essayé de comprendre quel parcours elle avait eu pour se retrouver un samedi matin dans le bureau d’un médecin étranger, avec son lâcher de ballons.
J’ai essayé de comprendre ce qu’on lui avait dit, ce qu’elle en savait, où on en était.
Bin la fille, elle est retournée voir son médecin avec son lâcher de ballons.
Qui l’a examinée sous toutes les coutures, qui a trouvé une boule dans le sein qui était potentiellement là depuis un moment, et qui a dit « Bon bah ça doit venir du sein, allez aux urgences, parce que là je pars en vacances demain et du coup je vais pas pouvoir suivre. »
Elle est allée aux urgences avec la lettre de son médecin.
On lui a dit « C’est pas une urgence, revenez voir la gynéco, on vous donne un rendez-vous mardi en huit. »
Elle est allée voir la gynéco mardi en huit, qui a dit « Bah ouais, effectivement y a une boule, mais bon ça peut venir de là ou pas, on va faire une mammo mais en attendant allez voir le cancérologue jeudi dans deux semaines. »
Elle est allée voir le cancérologue jeudi dans deux semaines qui a dit « Bah oui, mais bon tant qu’on a pas la mammo c’est difficile de savoir, ça peut être ça mais ça peut être autre chose, il faut attendre les bilans, revenez dans deux semaines. »
Madame Fatiguée me dit :
– Le cancérologue il a dit que ça pouvait aussi être une infection, il a demandé si j’avais de la fièvre, et c’est vrai que du coup une fois qu’il a posé la question, c’est vrai que j’ai un petit 38 le soir depuis un moment. Mais, si jamais c’est pas une infection, qu’est-ce que ça peut être d’autre ?
Adieu veau vache bronchite.
J’ai dit que oui, que ça pouvait être une infection, que c’était difficile à dire tant qu’aucun examen n’avait été fait, mais que comme autre possibilité, il y avait le cancer.
Je vous dirais volontiers que je l’ai dit super bien et délicatement, ça strouve oui, hein, mais je ne sais plus.
Elle s’est effondrée. Alors qu’elle avait dit quatre fois « cancérologue » en deux phrases, alors que (oui, crétine de moi) elle avait dit « lâcher de ballons » quinze minutes avant.
Cancer et cancérologue, c’est pas le même mot.
Et je ne blâme personne. Le médecin partait, il fallait que sa patiente soit prise en charge, elle a envoyé à l’hôpital, bon. Sans doute qu’il était difficile de faire mieux. Organiser un suivi de près mi-spécialiste-mi-généraliste quand y a pas le généraliste, c’est bancal.
Les urgences ont dit que c’était pas une urgence, c’est vrai.
La gynéco a dit ce qu’elle pouvait dire avec ce qu’elle avait. Le cancéro pareil.
Il n’empêche que Madame Fatiguée était dans mon cabinet, un samedi matin, en ayant folâtré d’examens en examens, de spécialistes en spécialistes, avec comme plus grande source d’information, j’imagine, Google et « lâcher de ballons ».
Il n’empêche qu’elle a eu une semi-consultation de semi-annonce en face d’une meuf à couettes semi-endormie sur son poing qu’elle avait jamais vue de sa vie et qui a dit « Oh merde ».
Il n’empêche que j’espère que la suite a été moins chaotique, et que j’espère que c’était une sarcoïdose.
À la fin, quand même, au bout de 35 minutes, j’ai demandé ce que je pouvais faire pour elle.
Elle voulait un arrêt de travail, parce qu’elle avait la biopsie après-demain, et puis une autre prise de sang, et que quand même là elle était un peu fatiguée.
J’ai fait un arrêt de travail.
10 septembre, 2012 à 0 h 11 min
Je suis contente qu’il y est des medecins comme vous. Parce que je peut pas croire que vous soyez la seule.
La seule à écrire aussi bien, oui. Mais pas la seule à etre aussi attentive.
Merci les les généralistes
10 septembre, 2012 à 0 h 17 min
A un moment donné, il faudrait peut être accepter d’avoir des couettes, d’être « jaddo » et de lâcher des « oh merde » et autres « merci ma bouche » qui paraissent inappropriés mais qui font aussi que tu es le docteur jaddo et pas un autre; que tu offres peut être autre chose que la blouse blanche toute en maîtrise et qu’il y a des patients pour aimer ça. Surtout qu’au final t’essaies de rattraper et de faire au mieux avec ton toi. C’est ce qui compte.
10 septembre, 2012 à 0 h 17 min
Oh merde ! Bon ça arrive a tout le monde. J’espère que c’est une sarcoïdose aussi.
10 septembre, 2012 à 0 h 27 min
Ben du coup, j’ai cherché « lacher de ballons » pour voir ce qu’il y avait comme infos dessus sur le grand Manitoogle. Et à part le fait que jaddo.fr apparait en 2ème position, y’a assez remarquablement peu d’infos… Mais on y voit quand même des mots comme « cancer » ou « métastase ». Du coup, il vaut sans doute mieux qu’elle entende ces mots venant de la bouche d’un médecin plutôt qu’affichés sur un écran fade d’ordinateur…
10 septembre, 2012 à 0 h 27 min
Oh ! merde !
Je l’ai pensé aussi très fort en lisant ce texte (par ailleurs superbement écrit).
Parfois on est bien contents quand les patients décrivent « seulement » leur sensations rhino-pharyngo-trachéo-bronchito-virale, même si c’est pendant de longues minutes, et que c’est sportif de ne pas les interrompre.
Merci pour elle de l’avoir laissé parler.
Et ne t’inquiète pas pour le « oh, merde », il est sorti du coeur et je suis sûre que tu as mis toute l’humanité que tu avais à disposition dans toute cette consultation.
Elle l’a forcément senti.
Merci d’écrire, Jaddo.
10 septembre, 2012 à 0 h 34 min
Oh merde, en effet. J’espère ++ qu’elle a pu avoir un suivi plus serein après.
Vaut peut-être mieux pour elle qu’elle entende « oh merde », que des bobards pour noyer le poisson, si ça se trouve?
Ca fait trés burn-août cette histoire;)
C’est si bien écrit et j’adore le « Adieu vache, veau, bronchite ». Le reste aussi, en fait. Merci tellement.
10 septembre, 2012 à 0 h 45 min
Et là je fais un commentaire en PS parce qu’un neurone far far away me suggère que c’est important de le faire : l’histoire de la radio qui trouve un lâcher de ballons n’a rien à voir avec les symptômes décrits. C’est une putain de coïncidence.
Cette histoire ne signifie PAS que quand on a mal à la gorge puis le nez qui coule puis qu’on tousse ça veut dire qu’on a un cancer.
Ce sont des symptômes banals, et là par hasard total on a trouvé autre chose en faisant un examen.
Voilà, fin du PS, et merci plein de fois pour les commentaires ci-dessus.
10 septembre, 2012 à 0 h 50 min
J’en vois encore régulièrement des gens qui viennent pour prise en charge palliative d’un pougnak du ventre avec carcinose péritonéale, mais à qui on a juste dit le minimum pour pas affoler, pour pas qu’ils baissent les bras.
Ta réaction, tellement normale si tu avais été avec un autre médecin ou un proche, a semblé décalée parce que personne n’avait pris le temps malgré les nombreux intermédiaires, de faire un dessin à la dame.
Ne te la reproche pas. Elle l’a sûrement aidé à avancer dans l’histoire de sa maladie.
Et je croise les doigts aussi pour la sarcoidose.
10 septembre, 2012 à 1 h 00 min
Je trouve que c’est bien le genre d’histoire qui ferait dire merde à ceux qui croient qu’un généraliste est un aiguilleur à spécialistes. Que ça sert à rien d’autre. Et Merde aussi à ceux qui croient que cette demi-annonce faite là, comme ça, c’est une annonce de merde.
Y’a un moment quand même, faut mettre la main dans la merde.
Et faire le vrai boulot. Super note.
10 septembre, 2012 à 1 h 01 min
T’y connais, John Snow ;)
10 septembre, 2012 à 1 h 58 min
Merci a vous d’être aussi humaine, de montrer que derriere un medecin il n’y a pas qu’un gigantesque decouvreur de maladie, mais aussi un être vivant qui peut faire des « boulettes »
10 septembre, 2012 à 4 h 38 min
Ben moi, je dis parfois « Oh, merde » et je le pense et je fais exprès de le dire parce que c’est exactement ce qu’il y a à dire devant quelqu’un qui dit qu’il a un lâcher de ballons (qui est, puisque personne ne l’a dit pour les pas-docteurs, une image à la radio qui montre des métastases d’un cancer).
Parce que soit la patiente sait ce qu’est un lâcher de ballons, et cette phrase courte et empathique va lui faire du bien ; soit elle ne sait pas et je vais forcément lui dire si elle me le demande.
10 septembre, 2012 à 6 h 56 min
Encore une fois du super touchant. Plein de sympathie pour cette dame fatiguée.
10 septembre, 2012 à 7 h 14 min
J’ai tapé « lacher de ballon » sur google et je trouve :
– lâcher de ballon, prestation clef en main
– lâcher de ballons – Wikipedia
– lâcher de ballons – organisation de mariage
– lâcher de ballons : comment avez-vous procédé ?
– Ballon pub – Lâcher de ballons
– Article de fête pour mariage
– metastase pulmonaire ! Lâcher de ballon
– Lâcher de ballons avec gonflage à l’hélium et à votre image
– Organiser un lâcher de ballon ?
– La bouteille d’Hélium pour lâcher de ballons
Bah j’espère qu’elle n’a pas fait comme moi Madame Fatiguée !
« metastase pulmonaire » au milieu de 9 autres entrées festives relatives au mariage, ça renvoi encore plus violemment la cruauté de la définition.
10 septembre, 2012 à 7 h 16 min
Oui enfin,la sarcoïdose c’est pas forcément la panacée hein ! Mon mari en a une, avec en plus une sclérodermie et une silicose, et franchement on ne peut pas dire qu’il s’éclate. La sarcoïdose couplée ou triplée avec une ou des maladie, c’est une sacrée cochonnerie aussi.
10 septembre, 2012 à 7 h 30 min
@Dominique Dupagne
Justement parfois on pose une question pour entendre ce que l’on a envie d’entendre, et deux minutes après on regrette d’avoir posé la question…
Par exemple : quand je dis « j’ai lu sur Internet que cet examen était très douloureux, et qu’on ne le faisait pas sous anesthésie… »
— J’attends comme réponse « Mais non, c’est n’importe quoi ! Cet examen n’est pas douloureux, il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur Internet sinon les médecins n’existeraient plus ! »
— Je n’attends pas « Oui, cet examen est douloureux, car blablabla (très technique, je comprends un mot sur deux) et l’on ne fait pas d’anesthésie générale, car statistiquement le risque est plus élevé que celui de l’examen, et une anesthésie locale ne servirait pas à grand-chose. »
Donc, des fois, on aimerait que le médecin il mente, même si c’est pour lui le reprocher après, et non pas qu’il nous réponde avec une froide vérité.
10 septembre, 2012 à 7 h 43 min
Pourquoi les médecins n’envisagent JAMAIS que ça puisse être une erreur ?
Je me souviens, d’une radio, le médecin me dit « il y a une petite tâche sur la radio… » je lui dit « peut être un problème de développement ou un truc qui trainait » réponse cinglante et sèche « ne dites pas de conneries ! » suivi de « bon, il faut un scanner ».
Le même médecin avec le scanner « y a toujours ce problème de tâche… c’est pas très clair »… moi « bon, ben écoutez j’ai fais le scanner, voila c’est bon, je vous demande pas de me détailler comment je fonctionne. » et je me décoche un « ou vous êtes idiot, ou vous ne comprenez rien. On va faire un IRM pour allez voire précisément ce qui se passe juste là ».
Et là, j’ai payé, je suis parti, et je ne suis pas revenu (et je me porte très bien depuis un an), donc … voilà.
10 septembre, 2012 à 7 h 54 min
Je ne suis pas sûr que Jaddo se reproche d’avoir dit « Oh merde ! ».
J’ai l’impression (mais je me trompe peut-être) que Jaddo se reproche d’avoir écouté avec ennui pendant les premières minutes de la consultation.
Mais comment savoir quelle consultation va requérir toute notre attention et lesquelles nous permettent de souffler un peu, tant il est épuisant d’être à 100% attentif chaque minute que nous passons avec nos patients ? Cette attention qui permet notamment de déceler à quel moment le patient a besoin qu’on ne lui assène pas la brutale vérité, je crois en avoir manqué parfois, et me l’être reproché.
Avec quelques kilomètres de plus au compteur, j’ai appris à moins me tourmenter de ne pas être superman à chaque seconde que je passe avec le patient ;-)
Incidemment, on a appris que Jaddo n’est toujours pas installée: mais pour quelles raisons mystérieuses prive-t-elle les patients de son coin de pouvoir la voir tous les jours de la semaine ? ;-P
10 septembre, 2012 à 7 h 55 min
« Ah merde ». Spontanée, c’est sorti comme ça donc. Et bien c’est parfait, du moins pour moi. Si un praticien me balance un « Ah merde », je crois que je flancherais parce que c’est jamais bon, mais je crois que je sentirais que le praticien m’écoute vraiment et qu’il ne s’est pas encore trop enfermé dans une espèce de froideur professionnelle qui me laisse le sentiment d’être une anonyme parmi tant d’autres. Je préfère de loin un « Ah merde » et un éclair de stupeur à un « Mmmmm… » et une mine impassible.
10 septembre, 2012 à 7 h 59 min
Euh, à la relecture je voudrais rectifier, un de mes neurones far far away me dit qu’il ne faut pas formuler « ne pas être superman à chaque seconde » car je ne pense pas être superman à aucune des seconde de ma vie, mais plutôt « être lamentablement nul à certains moments ».
:-P
10 septembre, 2012 à 8 h 04 min
@Roselin On sait décoder ce qu’il y a dans la question. Il y a une énorme différence entre :
– C’est pas grave au moins docteur ?
Et
– Si c’est grave docteur, j’aimerais bien le savoir…
Entre
– Je vais m’en sortir docteur ?
Et
– Je voudrais que vous soyez franc avec moi docteur, est-ce que j’ai des chances de guérison
Et la réponse n’est pas « Oui » ou « Non ».
Mais dire « Oh merde » face à l’annonce par le patient d’une situation grave ne me paraît poser que peu de problèmes. Celui qui ne veut pas voir croira vraiment qu’on a dit « Oh Merde » au vu d’une banale pneumonie.
10 septembre, 2012 à 8 h 22 min
Et vous vouS installez quand ? Plus il y aura d iinstalles et mieux cela ira
10 septembre, 2012 à 8 h 36 min
il est bien ce billet.
En plus toi et DD vous me rassurez un peu parce que j’ai aussi lâché un truc dans le genre « oh merde » y’a pas longtemps.
Enfin il y a la petite brèche du burn-août à creuser. je ne l’aime vraiment pas non plus ce fichu mois ou les difficultés semblent s’accumuler en attendant la rentrée comme si l’odeur des cartables neufs réussissait à faire oublier toute la merde qui s’est accumulée…
10 septembre, 2012 à 8 h 37 min
C’est pas pour te flatter hein, mais tu écris toujours aussi bien !
Mais donc ta patiente ne savait pas ce qu’était ce « lâcher de ballons » ? Son médecin ne lui avait pas du tout expliqué ?
Ca doit être super délicat j’imagine ce genre d’annonce, si jamais le patient ne demande pas (ou n’ose pas) ce que le mot veut dire…car désormais il faudrait sûrement que tous les médecins aient en tête la présence du Dieu Google qui peut vite mettre KO leur patient en un clic.
On se méfie pas , le docteur dit « lâcher de ballons » trop rigolo ça comme expression, ça change des mots tordus de médecine, bon allons sur google voir ce que c’est et ….vlan…1000 fois pire que ton « oh merde » je trouve.
Visiblement tu ne reproches rien à personne sauf à toi et pourtant je suis sûre que tu as fait de ton mieux et qu’une fois ce « oh merde » lâché , tu as mis toute ton humanité dans ta consultation, ça je n’en doute pas une seconde et c’est précieux probablement pour cette patiente.
Des pensées à ta patiente, des bisous à toi!
Et ne changez pas, toi, ta bouche et tes couettes ;-)
10 septembre, 2012 à 8 h 58 min
Voilà, moi j’aurais dit un truc plutôt du genre « oh putain la vache ». C’est une façon comme une autre d’annoncer la gravité de la chose, et peut- être un peu moins violemment que « vous avez probablement un cancer métastasé, il va falloir faire des examens, peut-être une chimio etc … » bien qu’il n’y ai pas vraiment de bonne façon d’annoncer ça.
Surtout si c’est une sarcoïdose.
Merci pour ce superbe billet Jaddo.
C’est toujours un vrai bonheur de te lire.
10 septembre, 2012 à 9 h 31 min
« j’espère que c’était une sarcoïdose »
Euh permettez moi de disconvenir. La sarcoïdose c’est généralement bénin mais ça peut aussi être une sacrée vacherie et je vous rappel que ça peut aussi être mortel (fibrose pulmonaire, atteintes cardiaques ou du SNC). Depuis 5 ans que je traine cette saloperie et 3 ans d’arrêt de travail, je peux vous assurer que l’option infectieuse est quand même préférable.
10 septembre, 2012 à 9 h 32 min
« lâcher de ballons », c’est comme ça que mon frère m’a parlé de la dernière radio de mon père, et ça avait le mérite d’être clair. Mais c’était mon frère. Le doc, lui, il avait dit des mots plus compliqués, sans nous regarder, sans vraiment nous parler même, et j’aurais bien aimé qu’il puisse sortir un « oh merde » ou un « je suis désolée ». Alors oui, tu es jaddo, avec tes couettes et tes gaffes, mais parfois ça fait du bien d’avoir une jaddo en face de soi pour dire les choses, pour avoir de l’empathie, pour être désolée, et pour signer un arrêt de travail parce que vraiment ça va plus. Des bisous.
10 septembre, 2012 à 9 h 38 min
Quel beau texte, une fois de plus. Merci :-)
L’histoire de cette patiente est terrible, tous ces examens qui traînent et tout. Et pourtant, comme tu dis, personne n’est à blâmer ; il y a des jours où Esculape s’en fout.
@Roselin : personnellement je préfère que mon médecin me dise toujours la vérité, et pas seulement ce que je souhaite entendre. Bon, après, évidemment il y a des manières différentes de la dire.
Par exemple, dans le cas d’un examen douloureux sans anesthésie, j’aimerais mieux que le médecin me le confirme, tout en expliquant pourquoi c’est le cas et pourquoi on ne peut pas faire d’anesthésie, plutôt que de confirmer que c’est douloureux en ajoutant que ça forge le caractère.
10 septembre, 2012 à 9 h 55 min
Une fois encore, un superbe billet, qui nous parle à tous, soignants, patients…
Je comprends tellement la frustration des « malades pas à soi » et cette volonté de bien faire, hein, parce qu’après tout c’est pour ça qu’on le fait, ce métier, mais où en même temps on se dit « mais comment je vais bien pouvoir l’aider, moi qui ne la connaît pas, moi qui n’ai pas d’histoire avec elle, moi qui la voit ce samedi matin et qui ne la reverrai plus jamais, qui ne la conseillerai pas quand on lui posera sa chambre implantable, à qui elle ne dira pas la douleur de la radiodermite… »
Et je déteste plus que tout ce moment où le patient, assis en face de toi, encore naïf et en bonne santé, te dit ce truc, ce truc énorme qui fait que TOI, tu sais, tu sais que c’est la merde, qu’il te dit ça comme un gros mot énorme, et qu’il ne s’en rend pas compte. Et toi, tu te sens un peu indécent, comme si tu l’avais surpris en train de faire quelque chose de honteux, que tu saches et que lui ne sache pas.
Enfin, je dis tu… moi, quoi… ;-)
Quand j’ai rencontré Mr Rectorragies et qu’il m’a dit qu’il était ballonné, depuis plusieurs mois, et qu’il avait perdu du poids alors que ma femme pourtant, elle me gaverait presque vous savez. Quand j’ai mis ma main sur son ventre et que j’ai senti le truc dur dans l’angle, et que je me suis mise à hurler dans ma tête OHMONDIEUMAISCESTUNCANCER OhMonDieuOhLaLaFaitesQueCaSeVoitPasSurMaTêteQueCestUnCancer.
Eh ben ça s’est pas vu sur ma tête, que c’était un cancer. Mais ça n’empêche, j’ai du lui dire, 10 jours après, ben que c’était un cancer. Et putain ils n’auront même pas vu leur médecin généraliste pour le diagnostic, pour le bilan d’extension, pour la chirurgie, pour l’annonce. Putain seulement une petite interne qui a peur de leur gros chien quand elle vient en visite et qui va partir, là, dans 1 mois et demi. Et là, putain, ils vont être sacrément seuls. Et mal accompagnés.
Désolée pour la longueur de ce commentaire, qui n’en est plus un, mais c’est tout ça que ton post a remué ce matin. Et c’est peut-être aussi l’objet d’un blog, pour les lecteurs : la catharsis.
10 septembre, 2012 à 10 h 07 min
Je pense qu’elle le savait déjà inconsciemment. On a tous dans la famille quelqu’un qui a eu un cancer, elle a été voir le cancérologue…
Ce n’était pas forcément facile pour elle de poser la question, et pas bon non plus d’être renvoyée de médecin en médecin sans que l’on parle des choses. Pierre Desproges a fait une chronique là dessus.
Ce « Oh merde », ça a peut-être été le déclic d’humanité qui l’a amené à poser la question et libérer tout ce qu’elle avait profondément verrouiller en elle et qui devait être en état de fermentation bien avancée.
10 septembre, 2012 à 10 h 43 min
Ah, Jaddo, ça me fait du bien de vous lire…
Et je pense, comme d’autres, que la patiente a été touchée par la sincérité et l’empathie de votre « Oh, merde ! »… Même si sur le coup, elle a pris conscience de la menace et a été effrayée, elle a dû se rendre compte/s’est rendue compte que vous étiez touchée, comme elle.
Au plaisir de vous lire à nouveau !
10 septembre, 2012 à 10 h 52 min
Bah c’est vrai qu’à la réflexion, quand je me demande ce que j’aurais pu ou dû dire à la place de « Oh merde », bin je ne trouve rien de mieux…
10 septembre, 2012 à 10 h 53 min
Je me demande si ce n’est pas pathologique d’attendre ces posts si bien écrits mais qui racontent des histoires si dures ! Bravo pour le « merde » et des pensées pour cette patiente.
10 septembre, 2012 à 10 h 56 min
Ben, pour avoir eu l’explication de texte très docte du spécialiste (« c’est pas grave-grave mais faut absolument opérer d’ici un mois, deux max ») et, un an et des brouettes (et une opération, et des complications, et des aller-retours à l’hosto à être trimballé entre chirurgien, gastro, anesthésiste, radiologue, flûte-comment-ça-s’appelle-un-spécialiste-des-veines-ologue, etc.) plus tard en expliquant les antécédents à la généraliste que je voyais pour la première fois, le « oh merde », à tout prendre je préfère la deuxième option.
10 septembre, 2012 à 11 h 14 min
Je suis dans la salle d’attente du cabinet de radiologie, où j’attends les résultats de la radio des poumons que je viens de passer pour les mêmes symptômes que votre patiente (très grande fatigue, toux, nez qui coule etc). Je surfe sur Twitter, j’arrive sur cet article… et maintenant je flippe ! Je ne sais pas ce qu’est un « lâcher de ballons » mais là tout de suite, j’espère juste ne pas entendre cette jolie expression…
10 septembre, 2012 à 11 h 28 min
Moi j’allais dire à peu près la même chose qu’ Anerick : je crois que je préfère dire ou entendre « oh merde » que « humm d’accord ». Au moins tu l’écoutais.
T’y connais John Snow <3 (mais en fait je suis pas sûre que John Snow pigera)
Je t'aime d'amour Jaddo je t'ai déjà dit ?
10 septembre, 2012 à 11 h 49 min
Le « Oh merde » est empathique, vous réagissez avec émotion, en étant impliquée et, de mon point de vue, c’est utile pour le patient de sentir qu’il n’est pas seul soucieux de sa survie.
Avec le « Oh merde », vous montez dans la galère. or n’est-ce pas le rôle du toubib de ramer aux côtés du patient ? De mon expérience en tous cas, sentir qu’on est au moins deux à écoper l’embarcation aide énormément. La neutralité bienveillante tant vantée pour maintenir la juste distance soignant/soigné est-elle autre chose qu’un désintérêt glacé ?
10 septembre, 2012 à 12 h 01 min
@ Roselin
Si vous voulez vous voiler la face sur tout, c’est vous que ça concerne. Mais si vous étiez en train de subir un examen vraiment douloureux, qu’est-ce que vous penseriez du médecin qui vous aurait dit avant : « mais non, ce n’est qu’une broutille », au lieu de vous permettre de vous préparer ?
10 septembre, 2012 à 12 h 32 min
Très chouette billet. En tant que patient, il n’y a rien que je supporte moins que celui ou celle qui tourne autour du pot.
Certains préfèrent sans doute qu’on leur ment, ou qu’on atténue les choses, c’est leur choix et je le trouve tout à fait respectable, mais je trouve que ton « oh merde » a beaucoup d’élégance à ce stade de son parcours de soins.
Et j’aime beaucoup ton PS Jaddoctissimo.
10 septembre, 2012 à 12 h 35 min
Excellente note très réaliste, as usual ;-)
10 septembre, 2012 à 13 h 19 min
merci beaucoup pour ce billet, il est super bien écrit.
Le « Oh merde », c’est pour le généraliste de cette femme qui partait en vacances et n’a pas pris le temps de l’envoyer à un autre généraliste, collègue. Parce que c’était couru d’avance la réaction des urgences, franchement!
Moi ce qui me tue c’est de la voir passer d’examen en examen auprès de personnes qui n’ont pas le temps, ni de s’investir, ni de rien, ce que je peux très bien comprendre, au reste.
Merci beaucoup Jaddo, de l’avoir écoutée!
10 septembre, 2012 à 14 h 01 min
PS : faudrait peut-être ajouter le PS que vous avez mis en commentaire directement dans le corps de l’article. Parce qu’on ne lit pas toujours tous les commentaires (vous en avez trop :-)) mais que la précision sur l’absence de lien entre les symptômes décrits et le diagnostic vaut la peine d’être lue par tous !
10 septembre, 2012 à 14 h 24 min
Quand on fait une recherche sur Google Image, le contraste entre les photos retournées est assez terrible… https://www.google.com/search?q=lacher%20de%20ballons%20m%C3%A9decine&biw=1440&bih=809&sei=p9tNUI6wHIXT0QWHroDoBw&tbm=isch
10 septembre, 2012 à 15 h 20 min
Je pense aussi que ton « oh merde » lui a plutôt été bénéfique. Elle était quand même passée devant quelques médecins avant, et a priori personne n’avait pris le temps (le courage?) de la regarder en face et de discuter un peu avec elle, histoire de « tâter le terrain », et de le préparer un peu, le terrain, vu la potentielle gravité du diagnostic. Certes, ça fait mal d’être obligée d’ouvrir les yeux. Mais après être passée entre autres chez le cancérologue, trimballée à droite-à gauche sans plus d’explications, je pense qu’elle se forçait à garder les yeux fermés justement parce que personne n’avait osé l’aider à les ouvrir. Et ta réaction a le mérite d’être humaine et sincère, l’inverse de ce qu’elle avait rencontré jusque là. Je pense que Mme fatiguée ne t’en veut pas, mais te remercie plutôt d’avoir été là.
10 septembre, 2012 à 15 h 40 min
Jaddo, vous êtes formidable !
10 septembre, 2012 à 17 h 30 min
ah ouais au fait, moi aussi je t’aime d’amour jaddo :-) (et là elle se dit « oh merde » niark niark!)
10 septembre, 2012 à 19 h 22 min
J’aime tes couettes Jaddo, ça se croise pas souvent des couettes aussi chouettes… Et puis j’t’le dis ici : j’ai dévoré ton bouquin, de la balle :-)
10 septembre, 2012 à 20 h 36 min
J’ai dit Jaddo, j’ai dit à ce moment- là: « Et vous êtes crevée? » et j’aurais préféré dire « Oh merde ».
Après avoir réalisé le double sens de ce mot, j’ai décidé de le bannir de mon vocabulaire.
Mes malades ont beau savoir qu’ils ont un cancer, des métastases, certains comprennent quand on leur dit « chimiothérapie » , d’autres « radiothérapie », d’autres « Tonton Dédé s’en est sorti, mais je crois qu’il n’avait pas de métastases »..
C’est bien triste, oui, mais j’espère qu’ils sentent que nous faisons avec nos moyens humains, une formation solide et le maximum d’amour..
10 septembre, 2012 à 20 h 48 min
Je le trouve humain ton « oh merde ». Oui il n’est pas protocolaire, mais le protocole est parfois inhumain. Je préfère 1000 fois un « oh merde » en tant que patiente qu’un « d’accord » ou « humhum ». Ton « oh merde » il tisse un lien d’humain à humain. Et honnêtement c’est vital dans ce monde déshumanisé où l’on ne connaît pas ses voisins de palier.
J’admire ce « oh merde » prononcé face à une patiente qui t’agaçait de prime abord. Tu as su passer outre et l’écouter vraiment.
Merci pour ce beau rappel, encore une fois, de ce qu’est ton métier, et de l’importance de l’écoute dans les relations humaines quelles qu’elles soient.
10 septembre, 2012 à 22 h 47 min
en même temps, je sais pas trop quoi penser d’autre que « oh merde » quand j’entends parler de lacher de ballons sur une RT, si ça n’est pas parfait comme réaction, ça arrive, c’est ainsi. au moins, c’est sur, tu l’écoutais!
10 septembre, 2012 à 23 h 20 min
oh merde ! pour elle…
quant à ces mots sortis spontanément, je suis convaincue que la sincérité qu’ils portaient lui seront précieux, à un moment ou un autre.
11 septembre, 2012 à 12 h 19 min
Lu une première fois hier, une deuxième fois ce matin, et je me dis qu’il faut quand même que je trouve les mots pour dire à quel point je suis touchée, à chaque billet, par cette empathie et cette justesse de ton et de pensée.
Jaddo, vous n’auriez pas une soeur jumelle, toute pareille que vous, à Paris dans le 5e ou à proximité?
11 septembre, 2012 à 16 h 43 min
Tous les commentaires semblent se focaliser sur le « Oh merde ! », mais si je lis bien, au moment où la patiente « s’est effondrée », le « Oh merde » était sorti « quinze minutes avant ».
C’est moi ou la conclusion c’est que la patiente n’a pas compris ce que le « Oh merde » voulait dire et que finalement, en pratique, ça n’a pas eu de conséquence gênante ?
11 septembre, 2012 à 19 h 56 min
J’ai ajouté le sens médical de « lâcher de ballons » sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A2cher_de_ballons_%28homonymie%29
Au fait, est-ce qu’on utilise ce terme seulement pour parler de métastases dans le poumon ou aussi pour d’autres parties du corps ?
Et est-ce qu’on ne peut voir un lâcher de ballons que sur une radiographie, ou aussi sur d’autres types d’images (scanner, IRM…) ?
11 septembre, 2012 à 23 h 35 min
C’est, euh, comment dire, très fort.
12 septembre, 2012 à 1 h 02 min
Je viens de finir ton livre,encore tout chaud qu’il est posé sur ma table de chevet. Et avec quelle force je l’ai dévoré, rongé par la hâte d’etre au soir pour pouvoir continuer mon jaddo ! Etudiant d4 deja convaincu par la medecine generale,je le suis encore plus! Que de belles rencontres et lecons de vie!mon medecin m’avait dit : profite, car quand tu es dans la medecine c’est pour la vie. Et il est vrai qu’on mange,dort,pense,rigole medecine !! A lheure de la derniere ligne droite vers l’ecn, je ne pense qu’a future et belle specialité : la MEDECINE GENERALE ! Kenavo ! Un ti gars de la fac de Brest !
12 septembre, 2012 à 1 h 24 min
Très émouvant ce film en parallèle qui commence par une consultation basique, qui parcourt les échelons de l’échange jusqu’à arriver à l’empathie, à l’émotion. Ce qui trouble ce n’est pas le « Merde » cri du coeur, ni les couettes du matin des vacances…ce qui blesse est l’errance thérapeutique, la décharge d’une femme possiblement très malade à la nature ou au bien vouloir des confrères qui viendront. L’annonce est difficile pour tous, pour le malade, pour le professionnel, pour les proches…alors pas de jeux de cache-cache, ce que l’on s’attend sont le respect, l’attention, l’humanité. Merci Dr Jaddo d’avoir partagé cette histoire.
12 septembre, 2012 à 12 h 53 min
Tellement criant de vérité, tellement filmé, enregistré, mémorisé dans les moindres détails, les sentiments à fleur de dire, à fleur de silence, à fleur de tout, qu’on se dit que c’est sans doute un miracle qu’il existe encore des médecins pour nous soigner…Celle-ci – vous – fait ça avec tout son coeur, toute son implication, son empathie en plus de son intelligence. C’est tellement rare, qu’on se demande s’il existe encore des médecins qui ont choisi ce métier pour gagner de l’argent…C’est tout dire.
13 septembre, 2012 à 16 h 03 min
J’ai été confronté plusieurs fois à des découvertes de métastases hépatiques chez des patients qui venaient pour des motifs, certes digestifs, mais qui n’auraient pas à première vue évoqué une néoplasie digestive. Et parfois à un stade très tardif.
J’ai toujours été très mal à l’aise.
Je me souviens particulièrement d’un patient, venu un vendredi soir, pour qui organiser les choses était assez compliqué.
J’ai revu ce patient longtemps après, aux urgences, dans un état cachectique. Je ne l’ai pas reconnu tout de suite, c’est lui qui m’a interpellé depuis son brancard et qui m’a raconté absolument tout ce qui lui était arrivé, en me remémorant l’intégralité de ce vendredi où j’avais amorcé sa prise en charge.
Je n’étais pas très fier.
16 septembre, 2012 à 18 h 27 min
oh merde!!!
Je me suis longtemps demandé (ben quoi, j’ai pas de couette et je suis pas docteur) si la sarkoïdose avait été inventée pour la série Dr House (vu le nombre de fois où ils emploie le mot, c’est limite si je pensais qu’il y avait un copyright), et si la sarkoïdose avait un rapport avec Nicolas Sarkozy (ou je sais c’est nul mais j’y pense CHAQUE FOIS que je l’entend dans Dr house…)
Commentaire inintéressant, je sais, mais je cherche un prétexte pour rester plus longtemps sur le pc pendant que les enfants retournent leur chambre, j’ai pas envie de voir ça…
17 septembre, 2012 à 21 h 41 min
Jaddo..reuuu
18 septembre, 2012 à 19 h 13 min
« Je vous dirais volontiers que je l’ai dit super bien et délicatement »
Moi,je n’ai pas (encore ?) de lâcher de ballons, mais un cancer du sein « à épisodes », et j’ai aimé qu’on m’annonce les mauvaises nouvelles de but en blanc. Tourner autour du pot pendant cinq minutes, ça ne fait que faire monter la pression.
J’adore tes posts et je n’ai qu’un mot pour les qualifier : « trop rares ! »
18 septembre, 2012 à 20 h 05 min
Je m’éloigne un peu du lâcher de ballons et du « oh merde », pour revenir au temps d’écoute du médecin. Pas très long effectivement. Mais il y a pire : les questions de 1ères approches, qui sont fermées.
Ex : Bien sûr, vous ne fumez pas ?
Ca veut dire quoi, ce bien sûr ? je n’ai pas une tête à fumer ? je ne ferais quand même pas cette connerie ? que mon médecin me fait confiance et qu’il serait horriblement déçu si je lui avouais (on en est là) que je fume ?
2nd exemple : don du sang, visite avec le médecin, après avoir rempli le questionnaire. « Je vois que vous êtes mariez, avec des enfants. Bien entendu, vous n’avez pas des relations sexuelles avec d’autres partenaires ? » Gloups … L’épée du jugement est sur moi : si je lui avoue (on en est encore là) que j’ai un amant depuis 3 ans, que c’est toujours le même, qu’on s’aime à la folie, que c’est la galère parce que je ne veux pas quitter mon mari, je vais passer pour quoi ? Parce qu’avec son « bien entendu », elle m’a déjà trouvé une case … Pas courageuse, je vais répondre que « bien sûr que non » …
3ème exemple : à cause de cette même relation extraconjugale, je suis sous pression, je dors mal, je suis fatiguée, angoissée. Bilan : début d’ulcère. Mon médecin traitant, qui soigne les rhumes des enfants et mon mari : « je ne comprends pas, vous n’avez pourtant pas une vie stressante ». Et moi de répondre bêtement : « oui, c’est étonnant »…
Dans tous les cas, quelle place m’a laissée le médecin pour lui donner une réponse vraie ?
Pour moi, qui ne sait pas me plaindre, qui mène une double vie, qui cache la misère comme elle peut, j’aimerais parfois avoir en face de moi un médecin qui peut imaginer que les êtres humains sont rarement ce qu’ils laissent à paraître et qui ne ferme pas la discussion par des questions n’appelant qu’une réponse … C’est sans doute à moi de me bousculer et d’oser dire la vérité, mais quand ça va mal, on ne réagit aps tous de la même façon.
Merci en tout cas, pour vos articles, qui me laissent l’espoir de trouver un médecin avec qui être vraie.
19 septembre, 2012 à 10 h 39 min
Bonjour
Touchant… simplement la vie…
Tout à coup je vous ai vu avec la tête de Dupontel…
C’est parfois difficile d’être là à entendre la souffrance de l’autre et ne pouvoir que l’écouter mais c’est si rare…
22 septembre, 2012 à 23 h 13 min
Je pense que ce post trouvera un écho en chaque praticien (en tout cas moi ça me parle!!!)…ben oui, cancer et cancerologue c’est pas le même mot…
Parfois (souvent?), même chimio, tumeur, rayons, métastases, marqueurs élevés, palliatif, ben ça veut toujours pas dire cancer…
Cancer…c’est le cancer quoi. Ca ne peut plus vouloir dire autre chose. L’impasse.
merci jaddo
25 septembre, 2012 à 14 h 55 min
Tu sais Jaddo,
plus je relis ton recit, plus je suis persuadée que ta patiente « savait sans savoir ». Comment ça se peut ? Quand on est face à une réalité trop grosse, trop inhumaine pour être digérée, on reste en dehors, on se raccroche au déroulement des faits (nez qui coule, toux, etc) à la chronologie… ça permet de rester loin du SENS des mots. Donc oui, un patient pas plus idiot qu’un autre peut entendre cancerologue sans laisser son esprit sauter à cancer, c’est pas de la bêtise, c’est de l’autodéfense.
25 septembre, 2012 à 17 h 19 min
ben moi je les enchaine les oh! merde, avec la petite grimace qui va avec, et souvent la larme à l’oeil
merde, quand on apprend à un patient que qu’il a une pathologie chronique qui va lui bouffer la vie, on ne peut pas (et on ne doit pas) réagir de la même façon qu’en face d’un patient enrhumé !
les patients apprécient il me semble d’entre-apercevoir notre humanité dans ces cas là
hors de question que je la perde celle là
et je ne pense pas que ça t’arrivera ;-)
26 septembre, 2012 à 21 h 31 min
Cela aurait pu être « Oh zut », « Oh non », « C’est pas vrai », « Purée », ou bien d’autres. Cela aurait pu être un clin d’œil plus appuyé que les autres. Cela aurait pu être une sorte d’extrasystole. Un soupire. Cela aurait pu être un regard fuyant, une tête qui s’abaisse ou au contraire qui se relève et part à la recherche des yeux de l’autre. L’Autre. L’autre qui attend, qui peut-être sait, peut-être ne sait pas. L’autre qui espère, qui souffre, qui en a marre, qui est Fatigué(e).
Mais tant que cela n’aurait pas pu être un rien, un vide, une sorte de « c’est comme ça et puis c’est tout », un détachement, alors, selon moi, c’est très bien. L’empathie. L’Humanité avec ce fameux grand « H » que beaucoup oublient quand ils en parlent. C’est bien beau de dire qu’il faut respecter l’être humain. « Oh merde, je suis désolée », ce n’est peut-être pas très joli. Il n’empêche que c’est humain. C’est sûrement ce qu’il y a de plus important.
28 septembre, 2012 à 11 h 55 min
un patient en fin de vie avec HAD et IDEL, le généraliste au pied du lit « bon dédé vous allez demain etre hospitalisé en soins palliatifs chez dr Robinson, ça va vous reposé »…… à moi,dédé droit ds les yeux »ça ‘y est voilà déjà qu’on me parle de soins palliatifs!!! » 3 jours plus tard il décédait chez Docrobinson….. j’ai hai le MG, il sapait notre boulot d’accompagnement..
28 septembre, 2012 à 12 h 18 min
Le « Oh merde » a au moins le mérite de la sincérité dans une relation médecin-patient de plus en plus déshumanisée. On ne peut pas en dire autant du parcours de soins pour le moins chaotique voire totalement anarchique de la patiente en question. Plus la médecine progresse techniquement, plus elle s’éloigne de sa matière, le malade. Continuez à pratiquer votre métier avec autant de coeur, d’empathie et de remise en question et surtout … faites des émules, on en a bien besoin.
3 octobre, 2012 à 14 h 28 min
C’est la première fois que je laisse un petit commentaire, alors que j’aurai bien eu d ‘autres occasions de le faire
pourquoi spécialement aujourd’hui ? : parce que l’idée d’un docteur fatigué qui dit « oh merde » et qui passe un temps fou à se dire qu’il n’aurait pas dû…. remet une sacrée dose d’humanité dans ce monde de fous
J’adorerai avoir un docteur comme vous (je ne le dirai pas à mon médecin…)! l’humain a un sens pour vous et c’est ce qui vous rend si attachante ! (même dans vos coups de gueule !)
19 octobre, 2012 à 10 h 33 min
Moi je l’ai pensé très fort il y a qq semaines…. et finalement , ce « oh merde! », bah je regrette qu’il ne soit pas sorti… Là, j’ai rien dit et je crois que c’était pire en fin de compte
Alors :`
« OH MERDE!!!!! »
merci jaddo reviens vite
22 octobre, 2012 à 1 h 06 min
Ça fait deux fois que je lis ce billet… j’aime bien lire les commentaires… Bravo à ArmelleGécé, surtout continues comme ça. J’ai l’impression que Jaddo fait des émules et c’est rassurant !
Courage Muriel, votre témoignage démontre qu’il faut une meilleure communication avec les MG ou qu’il faut qu’ils communiquent mieux avec les accompagnants ?!
Je souhaite à feuxfollets d’avoir le courage de s’ouvrir à son MG et de trouver un peu de sérénité -ou de trouver un super MG !-
Truiss m’a bien fait rire aussi !! sarcoïdose et Sarkoïdose de chez House… moi aussi j’y pense ! alors finalement la chambre des enfants, c’n’est pas tant que ça le Bronx ?!
Merci Jaddo. Quels talents !
Ce qui est rare est cher et vous l’êtes -rare- hélas pour nous.
25 octobre, 2012 à 18 h 01 min
Pauvre patiente balladee de médecins en médecins avec personne (sauf vous) qui veut bien mouiller sa chemise. Tout ce que je déteste dans. Le système médical, puisque je suis moi même patiente de longue date,
Avant d’aller voir un spécialiste. J’essaie d’anticiper lesexamens qu’il voudra afin de ne pas perdre de temps,surtout si le spe est a l’hosto et qu’il faudra s’emmerder quelques heures dans la salled’attente
27 octobre, 2012 à 13 h 06 min
Bonjour, je n’ai pas trouvé ton mail et je dois, du coup, passer par ici. Je voudrais ton avis là dessus :
http://www.youtube.com/watch?v=moULiJTRsHU
Je sais que tu n’es peut-être pas experte (au point de dire « oh merde! ») mais je tu es capable d’en comprendre plus ou de poser des questions a des gens plus doués.
30 octobre, 2012 à 22 h 12 min
Merci !!!!!
Je viens de dévorer votre bouquin découvert par hasard en cherchant le dernier Martin Winckler sur Amazon !!!
Quel délice ! Vous êtes la généraliste que j’aurais aimé être !!!! Malheureusement les P1 en 89 et 90 ont eu raison de moi !!!
Ne changez rien et please ! Continuez à écrire !!!!
6 novembre, 2012 à 1 h 20 min
Je suis restée scotchée au bouquin, je me suis complètement retrouvée dans ces situations, comme si je les avais écrites moi-même (mais sans ce talent) il y a …bien…ouh là…30 ans ! Il faut dire que je suis une râleuse, que je supporte mal les injustices, les gabegies, les gaspillages et tout et tout. Bien sûr on a tous des histoires de chasse, et j’ai aussi des bons mots à faire partager, allez un petit pour la route : « qu’est-ce-que c’est Docteur un penchement plâtral ? « (j’en ai d’autres !) Bref, merci pour les bons moments passés et merci de m’avoir fait rire !
7 novembre, 2012 à 21 h 03 min
un petit billet svp, je suis en manque !
10 novembre, 2012 à 19 h 39 min
fretin,
ton comm m’a fait rire, car j’adore « déchiffrer » ce que les patients me disent, souvent ce sont les noms de medicaments (issprin, pronapalol) c’est souvent rigolo (une fois qu’on a compris ce qu’ils voulaient dire bien sur)
J’aime voir le regard s’allumer quand on traduit enfin correctement « le medicament qui les a rendu malade » ou « la maladie qu’ils ont eu il y a 4 ans ».
(et parfois merci google pour la traductionn ;-) )
14 novembre, 2012 à 11 h 26 min
j’ai un souvenir de « docteur, j’ai toute la trachée uretère d’irritée » où j’avais eu beaucoup de mal à garder mon sérieux…
15 novembre, 2012 à 7 h 00 min
Bonjour!
Je suis une étudiante dans l’Etats-Unis a l’Université du Michigan. J’étudie la médecine, et le français. Maintenant, j’ai un cours qui parle de la médecine en France et aux Etats-Unis. Nous avons des systèmes complètements différents. Selon vous, qu’est-ce que vous pensez du système médical aux Etats-Unis?
Visite-moi! http://thestr-ange-life.blogspot.com/….si vous voulez. Je voudrais parler avec vous sur la medecine!
19 novembre, 2012 à 16 h 00 min
Ou ici…http://wassup-doc.blogspot.com/
26 novembre, 2012 à 14 h 00 min
Dis, Jaddo, qu’est ce tu fous ? Jamais tu blogues ?
Je n’ai plus rien à lire, et c’est ta faute.
Pourquoi ? Parce que.
C’est une raison suffisante, ne te cherche pas d’excuse.
Faut reconnaître surtout qu’en ce moment, je n’ai personne à emmerder. Du coup, je m’emmerde tout seul et comme je sais à quel point je suis chiant, je m’attaque au problème tant que je me supporte encore.
Et puis, j’ai pensé à toi.
Dis, Jaddo, jamais tu blogues ?
1 décembre, 2012 à 9 h 11 min
j’ai eu le même, patient de mon associé, qui avait ses tumeurs au foie et une tumeur initiale au pancréas, avait été opéré, radiothérapé, faisait une chimiothérapie chez un cancérologue, des scanners et des IRM de surveillance tous les 15 jours, qui avait perdu ses cheveux, qui était en ALD, qui avait des marqueurs qui montaient… et j’ai appelé son cancérologue devant lui pour discuter un peu, je lui avais dit « je suis avec Mr Dupond, que tu connais bien, tu sais, qui a un cancer du pancréas… », et l’autre en face était devenu liquide, il ne savait pas… gloups…
5 décembre, 2012 à 10 h 36 min
Bonjour à vous,
Un petit mot en passant, et en m’arrêtant assez longuement je dois dire, sur votre blog : merci.
6 décembre, 2012 à 22 h 54 min
L’idée que la vérité est affaire de présence.
A l’heure du médecin j’aime moins La Palice que Cambronne.
Heureux de vous relire.
12 décembre, 2012 à 22 h 53 min
J’adore votre style !
Il m’est arrivé un peu la même chose il y a qq années avec un jeune patient rugbyman envoyé à la radio pour un trauma thoracique, revenu avec « ça veut dire quoi lâcher de ballons sur le compte-rendu ? ».
Mais je n’étais pas en vacances le lendemain.
15 décembre, 2012 à 21 h 04 min
9 septembre – > 15 décembre…Reviendez !!
16 décembre, 2012 à 15 h 12 min
j’ai pas de couettes mais les cheveux blancs
j’suis pas généraliste,mais »hospitalier »
je dis aussi « oh! Merde »
j’ai annoncé (le mieux possible) à un malade sa séro-positivité; j’explique, j’annonce, je prépare, je relativise, je donne le programme, j’écoute, je réponds, puis pour finir:
– vous savez, aujourd’hui avoir le VIH c’est moins grave qu’avoir le diabète.
-Ah, bon! Mais je suis aussi diabétique!!! Merépond le malade…
Oh! Merde
18 décembre, 2012 à 23 h 57 min
Je découvre avec plaisir ton blog. Merci pour cette façon fine et pétillante de partager.
27 décembre, 2012 à 1 h 35 min
Silence depuis presque 4 mois… De naturel optimiste, je pencherai pour l’atteinte de la zenitude absolue, le plein accord entre tes espoirs les plus profonds et la vie que tu as atteint, et alors ton silence me réjouis.
31 décembre, 2012 à 1 h 36 min
Je rejoins Trouduc -si je peux m’exprimer ainsi^^- si depuis ce dernier billet ta vie est pleine de sérénité et de joie(s) alors tant mieux !! mais quel dommage de ne pas profiter de ta prose si fine et délicieuse à découvrir !
À bientôt… ou à l’année prochaine !
Avec mes voeux de bonne santé (essentiels pour un médecin, non ?) et plein de bonne inspiration !
3 janvier, 2013 à 20 h 49 min
silence radio quasi depuis la sortie du livre! Mais que se passe-t-il?
23 janvier, 2013 à 18 h 22 min
« Il parait qu’un médecin coupe la parole à ses patients……. » Je l’ai vécu, et même plus que ça, on frôle le surréalisme :
J’ai eu à consulter pour ma fille qui a grossi énormément en 5 ans, donc composante psy importante. Quand on a commencé à voir des psys divers et variés il y a 5 ans je pensais naïvement décrire les symptômes constatés en famille pour que le psy oriente son travail. Que nenni ! il n’y a jamais eu moyen d’expliquer en détail les problèmes. Manifestement ils considèrent que je veux « mettre une étiquette » sur ma fille ou quelque chose comme ça. Bref, ils l’ont entendue de nombreuses fois sans connaître le problème, elle leur a raconté ce qu’elle a voulu (parce qu’en plus elle manipule et elle a 136 de QI) et bien entendu le problème s’est agravé jusqu’à aujourd’hui, 16 ans, obése, déscolarisée. Bon, elle rentre en centre d’amaigrissement et toute la famille passe devant le toubib à l’entrée… Impossible d’en placer une ! Il s’est débrouillé pour faire coincider notre dossier avec ses stéréotypes !
« -Vous mangez trop et trop gras ?
Euuuh, oui, je mange trop (je suis trop gros aussi), mais en fait ma cuisine est diététique….(il me coupe)
-Quel genre ?
-Boeuf bouilli aux carottes… (il me coupe)
-Ho la la mais c’est pas bon ça ! (moue dégoutée) il faut manger de bonnes choses !
-(je proteste mollement) Mais c’est bon ! Tout le monde dit que je cuisine bien….(il me coupe)
-Donc vous mangez trop ?
– Oui, je me ressert, mais le problème de ma fille c’est qu’elle ne mange pas ce que je prépare, elle sait cuisiner et elle se fait des plats en plus, plus gras…
– Alors il faut avoir un frigo vide…
-Mais avec le travail, je fais les courses deux fois par semaine !
– Faites-les tous jours… (sic)!. Du sport ? Je marque que vous n’en faites pas ?
– Ben en fait, là j’ai arrêté récemment parce que j’ai des douleurs articulaires, mais je pratiquais un sport de combat 2 à 4 fois par semaine, plus de l’endurance et de la muscu….
– Bon je marque « occasionnel »
– Et aussi du ski et de la chasse sous marine (il élude)
– Bon vous voyez ? Le problème de votre fille vient de son en-vi-ro-nne-ment !
-Ah ouais ! je suis vachement convaincu là !
14 mars, 2013 à 18 h 08 min
Je ne suis pas sûre de réellement avoir saisi tous les arguments du médecin…
12 avril, 2013 à 16 h 17 min
on parlait des generiques avec un patient et j’ai conclu par « vous devriez lire ce blog ».
A une jeune femme qui pense faire médecine et qui me posait plein de questions sur le metiern je lui ai dit « vous devriez lire ce blog ».
j’aime bien prescrire du Jaddo.
A bientot
14 avril, 2013 à 12 h 22 min
Bonjour je viens de decouvrir Jaddo: c’est mon quotidien à moi aussi. suis cardio dans une grande ville. oh combien de cents dans les conaires et de fractus c’est grave docteur ? les plaquettes c’est pas bon du tout
j’aurai toujours des cachets à prendre ?
ben oui faut vous soigner parceque là ça va mais un autre fractus ça peut etre grave
merci+++JADDO D’OUVRIR LA PAROLE ET LE COEUR dans un monde souvent si froid et technique de la medecine d’aujourd’hui
3 juillet, 2013 à 1 h 43 min
Bonjour je viens de decouvrir Jaddo: c’est mon quotidien à moi aussi. suis cardio dans une grande ville. oh combien de cents dans les conaires et de fractus c’est grave docteur ? les plaquettes c’est pas bon du tout
9 avril, 2015 à 10 h 35 min
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