E-A-U
8 février, 2014
Dans mes révélations médicales, il y a eu la fois où j’ai réalisé que les yeux se croisaient à l’intérieur de la tête, la fois où j’ai réalisé que je voulais être généraliste, et la fois où ma mère m’a dit « Moi, quand je m’endors pendant une consultation, je me méfie. C’est souvent qu’il y a une histoire de violence. »
Ouais, je sais, ça fait mystique, hein ?
Pardon Maman de déformer tes propos, et d’en extraire un tout petit bout racoleur pour appâter le lecteur.
Il se trouve que ça a été mon e-a-u d’Helen Keller à moi. La phrase qui m’a ouverte à la compréhension de tout un tas de trucs enfouis, que je sentais confusément mais sans avoir jamais réussi à mettre le doigt dessus : des fois, pendant une consultation (ou ailleurs, mais là on cause de consultation), notre bide nous parle.
Et ce que notre bide nous dit, c’est pas seulement un machin gênant à faire taire pour mieux se concentrer sur le patient.
Ce que notre bide nous dit, c’est un symptôme. Et parfois un symptôme important.
Le contre-transfert, c’est pas « Ouais des fois j’aime pas un patient relou, c’est rien qu’un con, ahlala je fais un contre-transfert faut que j’arrive à lutter contre. »
Le contre-transfert, c’est tout ce que vous dit votre bide sans passer par la case de votre tête. Et avec lequel il faut composer. Pour le faire taire parfois (pas souvent), mais aussi pour l’écouter, pour l’intégrer au reste, pour en faire un outil diagnostique ou un outil thérapeutique. Le contre-transfert est ton meilleur ami.
(Bon après c’est moi qui appelle ça contre-transfert, hein. C’est mon contre-transfert à moi que j’ai, je suis désolée pour les gens qui s’y connaissent mieux que moi et qui vont hurler. J’ai collé ce mot-là sur ce concept-là, je ne jure de rien. Sinon je l’appelle aussi l’alarme bidale, ça fait moins frimeur.)
Comme ça m’a changé la vie, je vais essayer de vous raconter un peu comment. Au cas où ça changerait la vôtre un peu aussi.
Comme c’est très compliqué et encore fameusement obscur pour moi, ça va être le bordel.
Mais merde, j’ai l’impression d’avoir découvert le feu, je dois partager.
L’alarme bidale, donc, c’est la version plus large de ce que j’avais appelé ailleurs le signal d’alarme. Le signal d’alarme c’est rien qu’une sous-classe d’alarme bidale, quand ton bide te crie « Run, you fool ».
Parce qu’il y a plein d’alarmes bidales différentes.
Alors après tout le boulot c’est de réussir, en quatre étapes successives de maîtrise de l’alarme bidale, à l’entendre, à l’écouter, à la comprendre, à en faire quelque chose. (Ce truc très moche synthétisé qu’on dirait une marguerite des compétences de mes couilles, il est de moi, hein, pas de ma mère. Je dis ça pour son honneur.)
L’entendre, c’est super fastoche, c’est juste laisser une petite place dans sa tête pour formuler la phrase « Tiens, y se passe quelque chose dans mon bide ».
Mais bon déjà, faut ménager la place. Pas forcément si évident quand « Dieu du ciel, c’est quoi déjà l’antibio pour les parotidites, et d’ailleurs, qu’est-ce qu’une parotidite ? » est en train de prendre tout l’espace alloué.
Mais juste déjà, entendre.
« Bide, Bide, roger. Demandons autorisation de parler à Tête. »
Ensuite, écouter. Ok, il se passe un truc dans mon bide, qu’est-ce que c’est ?
Et prenons un exemple fastoche pour commencer, genre : « Tiens, je suis en train de me mettre en colère » .
Ça l’air tout con comme ça à première vue (mais c’est plein de bonnes choses qu’on peut pas comprendre, nous, humains), mais de passer du machin qui bouillonne au creux du ventre, du malaise obscur et de la tension dans les muscles à la phrase dans le cerveau à soi-même « Tiens, je suis en train de me mettre en colère » , c’est déjà un bout de chemin.
Si on veut pousser un peu, amusons-nous :
– Pourquoi est-ce que je suis en colère ? À quel moment ça a commencé ?
– Ah bah tiens, ça a commencé quand elle a dit « Et puis d’ailleurs en ce moment j’ai du mal à dormir » .
– Bon. Est-ce un motif valable de colère que ton patient n’arrive pas à dormir ?
– Nan.
– Pourquoi ça te met en colère, alors ?
– PARCE QU’ELLE ME DIT ÇA À FIN DE CONSULTATION MOINS CINQ ET QUE C’EST LA QUATRIÈME DE SUITE CE MATIN ET QUE J’EN PEUX PLUS DES INSOMNIES DE SEUIL DE PUTAIN DE SA RACE !
Bravo, vous venez de franchir l’étape pas si facile que ça de comprenage de l’alarme bidale.
Essayons maintenant d’en faire quelque chose.
– Ok, donc on est d’accord que ton patient, là, c’est pas sa faute ? Il a juste fait la même chose (pas répréhensible) que tes trois patients d’avant, et juste t’as plus la patience pour re-partir dans la problématique des troubles du sommeil qui débarquent en fin de consult, c’est bien ça ?
– Ouais, c’est ça. Enfant de sa mère, merde, je suis fatiguée, je veux une gastro !
– Ok. Alors. Tu te souviens dans quelle disposition d’esprit tu étais pour le premier patient ? Ouais ? C’était facile, nan ? T’as fait une belle consult qui t’a fait plaisir, non ? Bon bah alors tu me calmes ce bide, tu te remets dans la disposition de patient -4 et tu recommences.
– Mais j’ai pas le teeeeeeeeeeeeeemps !
– Nan, c’est pas vrai. Ça va te prendre autant de temps de t’énerver et de bougonner et de râler que de faire un truc bien. Et puis le temps c’est pas grave. Tu l’as fait pour patient n-4, y a pas de raison que tu le fasses pas maintenant.
– Ouais, bon, ok, c’est vrai. C’est pas sa faute.
Et là, soudain, en vrai, vous sentez un truc qui se passe dans votre ventre.
Comme si on avait retiré la bonde de la baignoire. Vous étiez folle de colère et d’impatience, et ça fait brrrrlbrllllbrrrrrl et vous sentez physiquement la fatigue et la colère quitter votre bide. Et vous re-aimez votre patient. Et c’est pas sa faute. Et vous faites votre boulot d’insomnie de fin consult, facilement, sans angoisse et en étant fière de vous.
Jvous jure que ça marche comme ça.
Je fais un aparté dans ce futur-trop-long-post pour vous raconter un autre truc, qui découle du dernier, et dont j’avais prévu de faire un billet à part entière. Ça fera un vraiment trop long billet à la fin, mais tant pis.
Est-ce que vous le voyez, ce patient de 87 ans qui reboutonne sa chemise en 17 minutes en fin de consultation alors que votre salle d’attente est bondée ? Qui se lèche le doigt pendant 38 secondes pour réussir à détacher le chèque en 57 ?
Qui a rangé sa carte vitale, mais qui se demande s’il l’a bien rangée, qui croit que vous ne lui avez pas rendue, alors qui vous demande « Vous m’avez rendu ma carte vitale ? » et à qui vous dites que oui, vous venez de lui rendre il y a 30 secondes, et qui ressort son portefeuille de la troisième poche intérieure de sa veste, en ayant d’abord essayé les deux premières, et qui ouvre son portefeuille avec une lenteur indécente pour constater que oui, la carte verte est là, et qui essaie de ranger son portefeuille dans la deuxième poche sauf que c’est là où il a déjà rangé l’ordonnance, alors il se demande ce que c’est que ce papier et il ressort l’ordonnance et il la déplie lentement et il dit « Ah, c’est l’ordonnance ! » et il la range dans la deuxième poche puis il re-range son portefeuille dans la troisième et vous avez JUSTE ENVIE DE MOURIR ?
Vous le voyez ? Vous le sentez votre ventre qui bouillonne ?
Alors moi, j’ai trouvé un truc imparable.
Quand je me sens comme ça, à trépigner sur ces deux minutes perdues (deux minutes, sur une consultation de vingt, bon…), j’invoque ma grand-mère. J’essaie pas de me raisonner à coups d’arguments (ça marche pas), j’essaie pas de me dire « Sois patiente, il est vieux, c’est pas sa faute, c’est juste deux minutes sur une consultation de vingt. »
J’invoque ma grand-mère, je regarde son visage et je pense à elle.
Et la bonde s’ouvre. En un visage, plus puissant que tous les arguments du monde. Je SENS dans mon ventre la patience que j’aurais voulu que tous les soignants du monde aient eue pour elle, je me sens me remplir de toute la douceur qu’elle méritait, et je ne suis plus en colère, et les deux minutes passent en un moment fugace, joli et gnangnan d’apaisement.
Je ne suis pas en train de dire que je me raisonne en me disant « Et si c’était ta grand-mère, hein, connasse !?? ».
Nan, juste je pense à elle, avec mon bide. Et ça putain de marche.
Fin de l’aparté.
Voilà pour le niveau 1 de l’alarme bidale. La bête maîtrise d’un sentiment inopportun. C’est du ras-des-pâquerettes, mais dieu du ciel, ça permet déjà d’économiser une énergie folle. Et rien que pour ça ça vaut le coup.
Des fois (souvent), c’est plus compliqué que ça.
Des fois, je sens qu’il se passe un truc dans mon bide, je l’entends, je l’écoute, mais je ne comprends pas pourquoi.
Alors je le range dans un tiroir. « Cette fois-là, ton bide a dit tel truc. Ça reste un mystère, consigne-le, on verra plus tard. »
Et du coup, des fois, après, ça m’aide à poser un diagnostic. Parce que je me suis rendu compte, à force d’écouter, que ça sonnait toujours pareil face aux mêmes patients.
C’est pas systématique, c’est pas exclusif ; ça ne suffit pas, évidemment.
C’est juste un symptôme de plus, sauf qu’au lieu de venir de la bouche du patient, il vient de la bouche de mon bide.
C’est juste, heu… une espèce de vague, un roulis dans le ventre, qui reste bloqué quelque part juste avant la limite de la conscience.
Par exemple, quand j’ai l’impression que j’assiste à la consultation de l’extérieur, comme si j’avais une boîte de pop-corn et que j’étais derrière moi-même, avec mes pop-corn, en train d’écouter la patiente parler, bin je sais que ça me fait ça avec mes quatre patientes bipolaires, alors ça me donne l’idée de chercher un peu dans ce sens-là. Je ne l’explique pas. Je n’explique pas plus le coup du « pop-corn > bipolaire » que le coup du « somnolence > violence », mais c’est comme ça.
Un symptôme en plus dans la liste. Des fois c’était ça, des fois non, comme pour n’importe quel symptôme. Je ne sais pas du tout d’où ça sort, ni expliquer pourquoi ce sentiment-là, mais c’est juste que c’est comme ça, et ça me donne un élément de plus.
« Tiens, ce patient me met dans le même état bidal que M Hypo et Mme Hyper qui sont bipolaires, c’est peut-être un indice. »
Et j’ai un autre exemple (ouais).
Plusieurs fois, j’ai eu le ventre qui bouillonne et surtout l’impression de grimper une échelle. (Je ne peux pas vous l’expliquer mieux que ça, mais j’ai cette image d’échelle à chaque fois.)
Et j’ai vu l’agressivité monter, et je me suis entendue dire des trucs de médecin paternaliste, de « C’est quand même moi qui sais », de « Vas-y, c’est quiquafait dix ans d’études entre toi et moi ? ».
J’ai entendu ma voix prendre un ton pincé, monter d’une octave, dire un truc faussement arrangeant dans un degré mal défini mais bien au-delà du premier, du genre « Oui, voyons ça », avec un ton de mégère et à moitié l’envie de me baffer et mon ventre qui criait « Nooooon arrêêêêête ! C’est piiiiire » alors qu’un autre bout de neurone criait « Jm’en fooooous ! Sale coooooon ! »
Avec le recul, j’ai repensé à toutes ces consultations-là.
Et c’était toujours un mec d’une cinquantaine d’années (parfois une femme, mais plus rarement), qui m’avait prise un peu de haut, qui avait dit des trucs un peu sur tel fil, qui avait une attitude un peu comme…
Et en fait qui me méprisait.
J’ai pu mettre le doigt dessus : les gens qui me font monter sur l’échelle, c’est les gens qui me méprisent.
Du coup, maintenant, j’arrive à faire redescendre le truc.
Je vois l’échelle, je me vois grimper dessus, et j’arrive à dire quelque chose.
Quelque chose d’un peu pourri, d’un peu bancal, du genre : « Bon, j’ai l’impression qu’il y a un problème de confiance », et que j’adapte en fonction. « Peut-être que ce serait mieux si vous reparliez de ça avec le Dr Carotte », « Peut-être qu’il y a un problème dont vous ne m’avez pas parlé ? », bref, toujours est-il que maintenant je mets le doigt dessus et j’arrive d’une façon ou d’une autre à redescendre de l’échelle au lieu de continuer à grimper de barreau en barreau et d’octave en octave vers un échec prédit d’avance.
Ça reste bordélique, ça reste brouillon mais je sais que je suis sur le chemin. Après, on affine.
On essaie de repérer mieux quel sentiment, à quel moment, pourquoi, sur quelle phrase. On essaie de faire un lien plus précis entre les choses que mes flous « Je sais pas pourquoi mais devant telle situation mon bide dit tel truc ».
Je n’en suis pas encore là.
Je pense que les gens qui savent, qui ont été formés pour (c’est-à-dire ceux qui n’ont pas fait d’études de médecine), ont un contrôle vachement plus fin de l’alarme bidale que moi.
Mais putain, ça m’aide. Au jour le jour.
Dans nos études, moi, j’ai plutôt le souvenir qu’on nous apprend à étouffer notre bide. On nous apprend qu’il est parasite, qu’il faut le faire taire, qu’il faut se boucher les oreilles en disant lalalalalaj’entendspasj’entendspasj’entendsquemonpatient.
C’est pas vrai. Ce qu’il faut étouffer, c’est de réagir cortico-sous-corticalement à notre bide.
Votre bide est votre meilleur ami. En vrai.
Écoutez-le, il a des choses à vous dire.
8 février, 2014 à 23 h 02 min
Je suis en stage en psychiatrie. J’ose même pas te répéter tout ce que me raconte mon bide! En tout cas, grâce à toi, je vais prêter un peu plus d’attention aux discours bidaux… Merci! :-)
8 février, 2014 à 23 h 24 min
Très juste .
Écouter son corps , pas toujours laisser sa tête diriger et commander .
J’ai découvert cela aussi.
Par contre, j’ai l’impression d’avoir plus de mal que toi à « gérer ».
Je n’ai pas encore trouvé « LA » solution.
Par contre, une solution trouvée est de l’écrire , raconter l’événement et essayer de l’analyser et cela presque quotidiennement.
Oh , ce n’est pas une invention, une découverte , les philosophes antiques le préconisaient , ils appelaient cela un exercice philosophique comme Marc Aurelle dans ses « Pensées à moi même ».
8 février, 2014 à 23 h 29 min
Je suis pas médecin, je fais un autre métier (soi-disant) scientifique, et clairement il y a de la place pour la pensée bidale. C’est le subconscient qui parle, probablement influencé par l’expérience, la connaissance, et la lecture de Gala.
Donc oui, faut faire le tri, mais ça peut aussi valoir le coup de l’écouter, ce bide, pour voir. Et puis aussi c’est probablement mieux pour tout le monde que de le faire taire de force, vu qu’un jour ou l’autre on le regrette, on se dit « je le savais, pourquoi j’en ai pas tenu compte », et voilà.
8 février, 2014 à 23 h 45 min
Oh. C’est déjà fini ?
(En vrai, merci.)
8 février, 2014 à 23 h 54 min
Passionnant, y compris pour les non médecins comme moi. Et comme d’habitude très bien écrit. Si l’écoute bidale était un peu plus répandue (soupir…) Nous sommes déformés par 2500 ans de philosophie anti-bidale : le bide, c’est les émotions et les désirs bas, tout ce qui est intéressant se passe là-haut.
Finalement, vous êtes peut-être en train de concilier vos deux vocations en devenant dresseuse de bide?
8 février, 2014 à 23 h 54 min
Vous me soulez grave !
20 min de consultation ? les généralistes de ma région font 4 clients pendant ce temps ils roulent en porche et j’ai personne a qui parler (de ma santé)
mais pourquoi je continue a vous lire ?
.
.
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certainement a cause du style et du fait que j’espère qu’un nouveau se pointera un jour dans mon coin…
8 février, 2014 à 23 h 58 min
Enfin le retour de Jaddo! On n’en pouvait plus! On en avait mal au bide de t’attendre! Merci
9 février, 2014 à 0 h 21 min
J’ai découvert ce blog il n’y a pas très longtemps, j’ai dévoré tous les articles avec grand plaisir. J’ai ajouté le flux RSS à mon lecteur, et j’ai eu le plaisir de voir un nouvel article ce soir.
La prose est toujours aussi agréable à lire, et les émotions toujours aussi bien communiquées.
Merci :)
9 février, 2014 à 0 h 25 min
Certains systemiciens appellent ça la résonance. C’est plus juste que contre transfert je trouve. Et ça marche aussi pour les autres émotions. Un jour peut être on cessera de nous parler de neutralité. Comme si c’était possible!!!
9 février, 2014 à 1 h 15 min
Merci Jaddo.
Je viens de mettre le doigt sur ce qui me bouffe le plus dans le fait d’etre fonctionnaire = ton bide, on te le fait fermer par des principes et des codes alakon. Et si tu veux le laisser s’exprimer, on te le fait rabattre systématiquement le couvercle avec. Pas de bide ici, non mais! Manquerait plus que le supérieur hiérarchie-k nous laisse le droit de reflexionner.
À part ça, j’ai de la chance, je viens de changer de MG il y a quelques semaines. Et j’ai trouvé une perle des perles. Plus qu’à l’écoute, sage, intelligente, hyper compétente. Qu’est-ce que c’est bon d’avoir un bon médecin!
9 février, 2014 à 1 h 38 min
Ça ne serait pas toi par hasard?
Sans les couettes, et la « couverture » «je ne suis que remplacante»…
9 février, 2014 à 2 h 03 min
Oh, oui, je vois très bien de quoi il est question : ces moments où on sent s’exprimer des émotions à travers ses tripes, des émotions qu’on ne s’explique pas très bien, sur lesquelles on a du mal à mettre un nom et à décrypter, ce sentiment de vague malaise parce qu’on ne se comprend pas bien – et qui induit parfois un sentiment de ne pas être légitime dans ses émotions. Ca m’est arrivé quelques fois de réfléchir et rationaliser tandis que mes tripes me disaient autre chose, des choses sans queue ni tête que j’avais du mal à comprendre, et jamais je n’aurais su trouver de mots aussi juste pour traduire cet état d’esprit et d’entrailles.
Il y a quelque chose de Malaussénien (ou Pénacien) dans ta prose, Jaddo !
9 février, 2014 à 2 h 06 min
Ah oui, l’alarme bidale… Très bon billet. C’est aussi un bon outil thérapeutique.
!la patiente me parle, et j’ai envie de la gifler et de la faire sortir de mon bureau « put*** elle me fait perdre mon temps elle fait que se plaindre! Elle peut pas se sortir les doigts du c** » me crie ma tête.
Et c’est fort étonnant chez moi qui suis réputée pour mon empathie.
Alors je m’étonne de la violence de ma réaction. Et je réalise que je suis exactement comme elle. Je suis en train de me plaindre, immobile.
Alors je me rappelle, que j’ai choisi d’être là, pourquoi je l’ai choisi… et je me sors les doigts du c** pour me remettre à faire mon travail.
Elle aussi, en face de moi, le fait, à sa propre surprise. Elle a cessé de se plaindre, et repris sa route.
9 février, 2014 à 2 h 11 min
@Shayalone : la vache, quel excellent exemple. Merci <3
(et merci tous les autres. Le "Malaussénien" est genre le deuxième plus beau compliment de ma vie)
9 février, 2014 à 2 h 16 min
Super, ça me parle! Même si cette sensation se traduit pour moi plus par une impression de débordement cardiaque que d’inconfort bidal. Concernant l’exemple de l’insomnie de fin de cs et étant plus égoïste que toi, je travaille à proposer un autre rdv… Ce qui n’est guère possible pour le maniaque lent qui juste n’arrive pas à partir…
Ton écriture est toujours un régal!
9 février, 2014 à 2 h 17 min
Ça m’a fait penser à ce doc que vous connaissez sûrement : http://www.rts.ch/decouverte/sante-et-medecine/corps-humain/microbes/5583118-le-ventre-notre-deuxieme-cerveau.html
9 février, 2014 à 2 h 37 min
La Force.
(Coté clair)
9 février, 2014 à 2 h 43 min
Vous savez quoi? Je crois que mon bide me parle aussi de mes patients (mécaniques ma foi ^^’ ), et que je l’écoute pas assez.
D’ailleurs il me parle pour d’autres trucs et je crois que je l’ai pas mal foutu au placard depuis quelques années :/
@Fa-Team: j’ai beau être en méca, je suis fonctionnaire aussi, et ai été (trop long pour le cursus) étudiant. C’est pareil partout, notre bide on nous dit de lui faire fermer sa bouche!
Sauf si c’est pour consommer, là on nous incite à « » »s’écouter » » ».
@Yem: « débordement cardiaque ». Tiens, le « bidal » me convenait qu’à moitié perso, je crois que cette expression me correspond plus :)
A redécouvrir.
Merci pour cette note. Et merci Boulet ET Navo d’avoir retweeté :)
9 février, 2014 à 4 h 39 min
Très intéressant. Cette histoire de contre-transfert est une part importante de la psychanalyse qui a théorisé le terme (j’imagine que vous ne sortez pas le terme d’un chapeau).
L’article sur Wikipedia en parle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Contre-transfert
Ça rejoint ce que vous dites. Et c’est aussi bien utile pour se découvrir soit même.
9 février, 2014 à 6 h 13 min
Ca a l’air bien la Médecine, vivement une autre vie que je fasse ça :)
Sinon j’aimerais partager une astuce-ras-des-pâquerettes qui m’aide en consultation : les noix et les cacahuètes. Ce grignotage ponctuel entre deux CS me permet d’avoir plus de cerveau disponible et d’essayer d’avoir la même attitude avec le dernier que le premier.
Ca a l’air ras-des-pâquerettes mais vous allez voir qu’il y a une vraie physiopath et tout…
Lorsque la glycémie chute en consultation, le tonus sympathique augmente. Chez moi c’est très sensible. Le vague devient flou* Or le tonus vagal est bien relié à notre capacité à avoir de la compassion. Et après on se sent mieux
cf http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23914769 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3122270/
http://www.chc.ucsf.edu/AME_lab/pdfs/Cosley_etal_2010.pdf
Quod erad demonstrandum
* ouais…
9 février, 2014 à 9 h 28 min
Après l’intelligence du coeur de Filliozat,
l’intelligence du bide de Jaddo.
Le syndrome de l’échelle, c’est Exactement ÇA.
Très chouette billet !
9 février, 2014 à 10 h 06 min
En coaching on appelle ça la troisième écoute ou l’intuition et c’est essentiel. Je ne m’en doutais pas que c’était aussi utile aux Medecins
9 février, 2014 à 10 h 11 min
Bon déjà : toi, ta mère et Helen Keller , épousez-moi (oui bon je sais pour Helen Keller c un peu tard ^^ )
Je trouve tellement magnifique ce que tu expliques et ce que ta mère t’a transmis de possibilités d’écouter tes émotions les + enfouies (enfin si je comprends bien pour moi c’est ce que tu écoutes quand ton alarme bidale se met en route)
Autant mes antennes chéries sont bien utiles et je sais pas où je les ai trouvées, autant l’alarme bidale, hmmm elle est bien cachée.
Je crois qu’en fait la thérapie cest un apprentissage pour retrouver son alarme bidale .
Ma maman de coeur est super forte pour me faire écouter mon bide, quand on parle, qu’elle sent que je suis + dans ma tête que dans mes tripes, quelques mots et vlan alarme bidale qui se traduit par « j’ai des trucs qui veulent sortir de mon ventre » , re-quelques mots avec son intonation magique de douceur et vlan comme pas plus tard que dimanche soir big sanglots version petite fille qui se met à dire « ils me laissent toute seule » (ma schizophrénie et moi allons bien merci :-D )
Bref ça me parle car ces « trucs dans le ventre » mon premier réflexe est de les faire taire, parce qu’ils sont flippants.
En tout cas quand c’est en présence de moi avec moi…
Je suis en train de chercher face à d’autres personnes dans la vie, comment on s’en sert ? Je veux dire en dehors de face à tes patients elle te sert comment cette alarme bidale (je l’écris 15 fois si je veux j’adore cette expression )
En tout cas je me répète tu es une sacrée nana, ne change surtout pas.
Des bisous et merci pour le partage.
9 février, 2014 à 10 h 14 min
Quel billet ! Quelle écriture ! Mais surtout votre grande force est de mettre des mots sur un « phénomène » totalement subjectif, qui se situe entre quelque chose de totalement inconscient et très physique. Les amateurs de méditation connaissent bien.
Et ce que j’aime par dessus tout, c’est que votre position de médecin vous permet d’aborder des phénomènes peu appréciés par la médecine allopathique, car le corps s’écoute malheureusement peu comme vous le faîtes. Le plaisir de vous lire
9 février, 2014 à 10 h 29 min
Nan mais grave quoi !!!!!
C’est génialement décrit !
Je vais beaucoup mieux depuis que j’écoute mon alarme bidale. J’ajoute que l’alarme bidale me sert aussi à éviter de faire des erreurs genre » il est chiant lui de venir à 20h alors que j’ai faim-envie de pisser- envie de rentrer chez moi et en plus il a des symptômes à la con, bon c’est p’tet grave mais on va dire que je l’ai pas entendu dire qu’il est essouflé et qu’il a mal dans la poitrine… ».
Par ailleurs, je conseille à tous le traducteur de voix bidales à savoir le psy ( supervision de relation de soins mais ça fait un peu pompeux) ou comment se comprendre pour mieux comprendre les patients.
Merci pour tout
9 février, 2014 à 10 h 57 min
En tcc mon prof appelait ça faire une crise de calme.
en bref se relaxer en très peu de temps pour pouvoir analyser ce qui se passe
tu devrais essayer des format de tcc ça apprend beaucoup de choses sur la gestion des patients en général et les chiants en particulier
il y a beaucoup de fmc sur ce sujet et ça vaut le détour.
9 février, 2014 à 11 h 16 min
psy = traducteur de voix bidales
Doclili je te ♥
9 février, 2014 à 11 h 38 min
Cela ressemble fort à quelques principes de communication non-violente et constructive… L’OSBD (observation, sentiment, besoin, demande), la méta-communication … Appliqué à un cabinet médical.
Après connaître les principes de communication et les mettre en pratique ce sont deux mondes différents :) Donc félicitations, moi je n’arrive pas bien à mettre cela en pratique (mais chuis pas médecin)
9 février, 2014 à 11 h 53 min
C’est tellement vrai …mettre des mots sur ce qui se passe quand ma mémoire temporaire est pleine (j ai encore du mal à accepter mon bide) , dès que je peux , je fais une pause sur lolcat, les chatons c’est la vie , et après , je reprends sereinement la consultation, et je re-aime toute la salle d’attente . Mais j ai aussi tendance à leur demander de revenir pour leur propre bien. La seule fois où j ai ressenti de la peur, c’était en face d un paranoiaque violent en permission qui venait cranement me dire qu il ne prenait plus son traitement à l insu de son psy, et là , clairement c’est le ventre qui a parlé . Merci pour ce blog, c’est toujours instructif, et un plaisir à lire .
9 février, 2014 à 13 h 27 min
Votre belle réflexion fait apparaître cette ado de 13 ans, au regard peut être un peu triste, qui consultait toute seule (sa maman restait en salle d’attente) pour des céphalées et des troubles du sommeil. Elève super brillante, trop sérieuse peut être… Les années passent et à chaque fois je note dans mon observ que je transpire à grosses gouttes. (Je fais partie de ces gens qui ne transpirent quasiment pas, même lors d’un effort physique) Ce phénomène me surprenait, je ne comprenais pas, je notais à chaque fois dans mon symptôme comme lui appartenant. Je la confie à un psychiatre devant des signes un peu dépressifs, je ne sais plus très bien. J’avais surtout l’impression de ne pas comprendre pourquoi « ce voyant rouge s’allumait sur mon tableau de bord » Bac mention TB évidemment, prépa prestigieuse. Puis un matin à la première heure, sa maman m’apprend que sa fille vient de se suicider. J’avais 30 ans, j’en ai 30 de plus, ce fut la seule et unique fois que j’ai noté cet auto-symptôme, la seule fois aussi que j’ai eu la conviction que mon intellect ne comprenait pas ce qu’une autre partie de moi même ressentait avec force.
Bravo pour votre blog et votre belle franchise.
9 février, 2014 à 13 h 35 min
Je peux t’épouser ? Ou me faire adopter par ta mère éventuellement ?
Un médecin avec une alarme bidale, et qui l’écoute et l’apprivoise, c’est rare et précieux ! Je vais penser à tes trucs pour dominer la colère, ayant aussi ce type de réaction face au mépris, et souvent dans le même contexte – mais à l’autre bout de de la relation patient-médecin.
9 février, 2014 à 14 h 30 min
Bon, ça s’appelle l’intuition, le troisième œil, l’expérience,le sixième sens ou l’alarme bidale.
On a été formatés à n’en pas tenir compte : grave lacune. Et ça commence au CP. Descartes et ses dégâts collatéraux.
Je remets le lien vers le doc d’Arte. Juste pour faire frissonner les médecins :
http://www.rts.ch/decouverte/sante-et-medecine/corps-humain/microbes/5583118-le-ventre-notre-deuxieme-cerveau.html
On n’a jamais appris ça.
Merci, encore et toujours, pour cette belle écriture, vraiment.
9 février, 2014 à 15 h 46 min
Salut cocotte!
Merci pour ce billet. Je me retrouve pleinement même si cela correspond plutôt à un « debordement cardiaque » chez moi comme chez Yem.
Une de mes alertes « attention il y a de la violence cachée la dessous » est lorsque j’ai l’impression de devenir spectateur…. Que la distance qui me separe du patient s’agrandit et se deforme… Et là, parfois, souvent, la perche pour se rapprocher se tend: « on vous a déjà fait du mal? » Le visage du patient (… de la patiente… une histoire de genre et de domination…) se transforme et nous nous « rapprochons » à nouveau, la parole se libère…
Mes internes m’ont souvent demandé comment je « savais »… Je vais leur faire lire ton billet…
Merci.
Docaste
9 février, 2014 à 15 h 47 min
Attention, le commentaire de l’incrust’.
Tes exemples et ce que tu décris, c’est typique des imagerie et démarche qu’on rencontre en PNL et en hypnothérapie (bon, la PNL(*), tout le monde n’adhère pas, c’est comme les barbecues : on n’a pas tous le même seuil de tolérance aux trucs fumeux, même si on aime bouffer des merguez en short)
Par ailleurs, un récent documentaire sur Arte, « Ventre, le deuxième cerveau » fait état des découvertes médicales sur le lien entre système intestinal et système nerveux. Le système nerveux entérique « qui est équivalent à un cerveau de chien » et qui est en fait le premier cerveau historique : la première fonction d’un être vivant, c’est digérer, les premiers neurones servaient à ça. Tout le reste, le système nerveux central, les neurones du calcul, et ceux des yeux, des mains, des jambes, tout ça, ce serait des bidules accessoires pour aller chercher la bouffe à la demande des neurones du ventre. « Sans ce réseau de neurones intestinaux, le cerveau serait complètement accaparé par les tâches digestives et ne serait plus disponible pour ses autres fonctions. C’est de la délocalisation de tâche ». En fait, si on est strict, c’est le cerveau de notre tête qui est une délocalisation des neurones ventraux, mais bon. Des relations étroites et puissantes entre humeur, caractère et système nerveux entériques ont été établies.
Un cas parmi d’autres, en cas de soupçon de Parkinson, on fait désormais les biopsies intestinales, de routine, plutôt que cérébrales, à haut risque, et on obtient les mêmes informations sur l’état neurologique du malade.
Par ailleurs, la flore intestinale (1 à 2kg de bactéries chez l’adulte) influe lourdement sur le tempérament. L’expérience a été faite sur des souris, en interchangeant la flore intestinale de deux groupes de souris aux comportements radicalement différents, l’un agressif et curieux, l’autre docile. Elles ont échangé leurs comportement en même temps que leur flore intestinale (comment on interchange des flores intestinales, en pratique, mystère, je serais curieux de savoir)
Deux exemples humains et deux informations :
– ex. 1, les autistes ont une flore intestinale particulière – résultat peut-être interactif avec un système nerveux différent
– ex. 2, 1/3 des obèses manquent d’une variété de bactéries intestinales, et sont donc physiologiquement en difficulté pour métaboliser les graisses
– info 1 : des universitaires américains ont établi des groupes entériques, comme il y a des groupes sanguins ; jusqu’à présent, 3 groupes entériques ont été définis. Ils permettent entre autre, d’identifier des terrains prédisposés à des maladies.
– info 2 : des travaux expérimentaux sont en cours, en vue de mesurer l’impact de la flore intestinale sur le tempérament humain d’une part (et de premiers résultats confirment le cas des souris) et d’explorer des traitements bactério-entériques d’autre part, en psychiatrie mais aussi en diverses autres branches de la médecine.
Voyageons un peu.
En 1972, un prof d’accupuncture chinois découvre une accupuncture abdominale jusqu’alors inédite, qu’il a approfondie et qui fait référence aujourd’hui, d’une densité et d’une richesse d’applications que personne n’attendait.
Restons en Chine, le Qi Gong et les autres médecines traditionnelles chinoises considèrent le ventre comme « deuxième cerveau » depuis des millénaires. Ils l’appellent le « tan dien », le siège du chi (l’énergie vitale, appelée « prahna » en sanskrit, qui est fondamentale en yoga, en médecine ayurvédique – la vraie, pas celle des magazines – et en fait, dans tout l’indhouisme, comme en taoïsme chinois) Cette approche énergétique bouscule la vision occidentale classique du corps humain depuis une trentaine d’années, car elle correspond – entre autre – à des chemins électromagnétiques de notre biologie. Jusqu’alors, on ne pouvait pas mesurer ces champs magnétiques, faute de technologie adéquate.
Bref, on commence à réaliser que le ventre, c’est pas ce qu’on croit. Notamment, les ondes alpha du cerveau (hypnothérapie, PNL etc.) facilitent la communication entre celui-ci et le système nerveux entérique, en désynchronisant la raison et la loi de cause à effet. En gros, on se libère d’un cadre de pensée acquis pour se rapprocher d’une pensée plus « organique », quoi, et aussi plus libre et sur mesure, mais pas objective, ni rationnelle ; ce qui n’empêche pas sa lucidité, la preuve par Jaddo.
C’est décidément un commentaire très long. En espérant qu’il apporte quelque chose, à Jaja comme à tous, ne serait-ce qu’un sourire sceptique, et en espérant que ceux que ça emmerde ne se soient pas forcés à tout lire. Sinon, tant pis. Et toc.
Tiens, petit sondage : ceux qui n’ont pas lu jusqu’ici, faites le savoir dans un commentaire !
(Bon, moi, je me relis pas, j’en ai marre)
Bon dimanche à tous.
____________________
(*) Programmation Neuro Linguistique, co-crée par Bandler et Grinder dans les années 70/80, inspirée officiellement de l’hypnothérapie de Milton, mais qui ressemble foutrement à la méthode Silva des annes 60/70, ainsi qu’à la méthode Carnegie encore un peu antérieure (« Comment se faire des amis » Dale Carnegie) mais elles sont finalement otutes un peu contemporaines à l’échelle de l’histoire La moins fumeuse est la Silva, mais en gros, toutes marchent et s’appuient d’une manière similaire sur les ondes alpha du cerveau.
9 février, 2014 à 16 h 20 min
Si tu connais pas Jaddo, écoute « Mon coeur, ma tête et mes couilles » de Grand corps Malade.. Ca y ressemble furieusement..
9 février, 2014 à 16 h 54 min
Je me représente l’intuition comme une intelligence inconsciente, une sorte de phénomène cognitif analytique qui fonctionne juste en sous la limite de du conscient pour alléger le travail de la pensée consciente qui peut alors ce concentrer sur une tâche précise. Donc forcément elle décèle des choses aux quelles on ne fait pas gaffe et attire notre attention dessus en s’exprimant par une « tension », un sentiment « d’alarme ». Chez moi c’est plus une vague sensation d’ouverture ou de voile qui se lève.
Je suis convaincu qu’il est aussi délétère de l’ignorer totalement que de s’y fier aveuglément, alors j’aime beaucoup ton idée que « c’est un symptôme de plus. » C’est exactement ça: une donnée supplémentaire dont ils faut chercher la cause et intégrer à l’ensemble pour affiner sa raisonnement.
Écoute ton bide.
9 février, 2014 à 18 h 26 min
Vraiment, c’est con. A mon époque il n’y avait aucun moyen de définir son lieu d’installation. Alors j’ai raté la région où les généralistes font des consultations de cinq minutes et roulent en Porsche. Merde. Crotte. Fait iéche.
9 février, 2014 à 20 h 02 min
Pourquoi étouffer le mot « subconscient » derriere celui de « bide » ?
Tu écris un très bel article (encore une fois) sur la peur de ne pas s’écouter, et voilà qu’au moment de coucher les mots tu te places une autre barrière sociétale.
9 février, 2014 à 20 h 11 min
Ah, jaddo,
si t’existais pas il faudrait t’inventer!
9 février, 2014 à 21 h 22 min
Joli article, et j’adhère totalement à ce que dit Niluje !
Je ne suis pas du tout médecin, et je côtoie donc moins de gens probablement, mais pendant plusieurs années, j’ai tu mon alarme bidale, en préférant laisser plus de temps pour découvrir la personne. Puis mon alarme bidale a eu souvent raison.
Alors je l’écoute, et comme dit Niluje, je sais que cela reflète une partie de la personne qui est en face de moi, sans bien sûr que cela ne la définisse entièrement.
Je pense que notre cerveau capte en fait une quantité d’informations, quelque part à notre insu, et que l’on ne nous a pas appris à identifier formellement. Le message bidal ne s’appuie pas sur rien, il s’appuie sur des éléments factuels, dont nous n’avons pas pris conscience
9 février, 2014 à 22 h 59 min
@chico: Et même, pourquoi qu’elle pense forcément en terme d’organe? Y a un effort c’est clair, de plus mettre le cerveau en haut tout en haut, faut applaudir, mais un pas sera vraiment franchi, je pense, quand on arrivera à parler avec ses poils d’oreilles.
9 février, 2014 à 23 h 54 min
Donc on en déduit:
– que ce serait un gâchis scandaleux que de ne pas colliger et collationner les alarmes bidales tous les soirs après les consults ( à insérer dans les procédures, pour éviter toute perte de chance et donc de procès).
– qu’il faut éviter de consulter un médecin en syndrome prémenstruel ( éviter par précaution les femelles non ménopausées- de toutes façons les gestantes sont en arrêt-maladie (!?) ), ou ceux qui ont consommé des fayots la veille.
^^’
10 février, 2014 à 2 h 18 min
Salut !
ta méthode pour provoquer la compassio m’a fait penser à ça :
« Second point : se remémorer la bonté de tous les êtres
La méditation suivante consiste à se rappeler la bienveillance de tous les êtres. Pour cela, représentez-vous la personne dont vous vous sentez le plus proche que ce soit votre mère ou votre père à un âge avancé. Visualisez la clairement à un moment où elle dépendra de l’assistance des autres. Vous méditerez ainsi avec plus de puissance et d’efficacité. »
ça vient de là :
http://shakyamuni.tripod.com/Textes/pratique/septpoints.htm
et ça propose de s’entrainer à « reconnaître notre mère dans tout être sensible », entre autres bons conseils visant à développer l’aspiration altruiste en soi ..
:)
10 février, 2014 à 10 h 11 min
Jaddo is back !
Et j’en suis ravie !
10 février, 2014 à 20 h 26 min
Yes un nouvel article ! mais bon faut pas croire non plus que tu peux compenser ta longue absence par un long aticle hein ça marche pas comme ça … quand on alimente pas souvent son bide on a pas le moral puis on dépérit, bah le cerveau c’est pareil hein, faut que tu continues à écrire pour m’apporter de la nourriture intellectuelle ! ;)
Mais bon je dois reconnaitre que ce long repas était très bon ! très sérieusement merci bcp ! (en particulier pour la parenthèse sur le vieux monsieur je m’y suis reconnue. Je ne suis pas du tout vieille, non non vraiment j’ai pas encore vingt ans … et pourtant je suis déjà une personne lente comme ce monsieur, chaque geste me demande du temps, et je le sais,(peut être contrairement à ce monsieur mais je ne pense pas, je pense qu’il le sait …) et souvent je regrette moi même cette lenteur et le temps que je fais perdre mais je n’y peux rien et souvent le stress et la fatigue ne font qu’empirer les choses .. aussi je vous remercie de tout cœur pour cette patience, ça fait du bien (sachez-le, ça fait vraiment du bien !)
10 février, 2014 à 20 h 31 min
en parlant de nourriture intellectuelle, si tu ne connais pas encore ce blog (je ne le vois pas dans les blogs conseillés…! )vas y faire un tour … ça vaut le détour ! :) (dsl je suis en forme ce soir !)
http://www.alorsvoila.com/
11 février, 2014 à 9 h 44 min
Ce que tu appelles le bide, c’est juste ton instinct.
Bienvenue dans le monde des gens connectés aux sensations de leur corps !
PS : TOUJOURS écouter son instinct ^^
11 février, 2014 à 16 h 36 min
Si il reste du pop corn, j’en veux bien.
Jaddo, n’est-ce pas simplement une saine mise à distance instinctive qui fait que tu as cette sensation, que par ailleurs tu ne décris pas comme dérangeante ?
Je ne suis PAS DU TOUT scientifique, mais il parait qu’on descends du singe. Après ça, bien après, y’en a qui ont mis des perruques et de la poudre de riz pour faire « genre » (attention je ne parle pas de la théorie :-) Mais quand même, l’instinct qui fait que nous, espèce humaine, sommes encore là, pourquoi le renier ? pourquoi ?
J’imagine que boire un orangina à l’orange sanguine peut simplifier la réponse. Parce que.
11 février, 2014 à 18 h 12 min
J’ai pareil en plus diffus (quelque chose comme un accablement ou plutôt la certitude accablée du malentendu) et surtout à l’envers. Et puis, ça va crescendo : y’a la pile de Figaro magazine dans la salle d’attente juste sous la photo de la baie de Nice encadrée façon Mes aïeux, y’a pas d’accoudoir à une seule chaise non bancale, il (ou elle) ne me regarde pas en m’écrasant la main Bonjour, réclame la carte Vitale sur le seuil de la porte, plonge direct dans son ordi pendant 5 bonnes minutes puis me jette « Alors, qu’est-ce qui vous arrive ? » en fixant ses ongles rongés. Quelle importance, on ne se reverra plus jamais. Car voilà, c’est pas juste mais nous les patients, on n’est pas obligés d’aimer…
11 février, 2014 à 22 h 12 min
Brassens a eu un cancer de l’intestin. Dois y avoir une théorie à faire pour vous là dessus. Moi je dis qu’il faut se pencher sur « Trompettes de la renommée ».
12 février, 2014 à 0 h 52 min
[…] intuition clinique, l’empathie, et la putain d’intelligence bidale dont parle si bien Jaddo, et qui est si utile médicalement une fois qu’on en retient la substantifique […]
12 février, 2014 à 4 h 30 min
Hello Jaddo !
Ça me manquait tes petites histoires.
Je n’ai jamais commenté mais je lis assidûment.
Je ne veux pas paraître flagorneuse, je vais donc garder pour moi tout le bien que je pense de toi. Si un jour tu déprimes, sache que tu disposes d’un coupon *compliments* à retirer sur simple demande.
Ce que je préfère dans ton texte, c’est d’avoir su éviter de tomber de Charybde en Scylla : ne pas passer de la posture où l’on ignore ses sensations à celle où on leur donne libre cours sans analyse. Ressentir une colère imprévisible et soudaine envers un presque inconnu ne signifie pas en effet que cette personne la mérite, mais qu’elle déclenche quelque chose en nous.
J’ai l’impression qu’on peut recenser plusieurs types d’ « alertes bidales ».
Il y a des associations empiriques que tu admets sans chercher à les comprendre (comme le sentiment d’irréalité en présence d’un patient bipolaire… par contre je n’ai pas compris l’état de somnolence en présence de violence : c’est l’état du médecin ? c’est le patient qui est violent, ou son parcours ?). Tu classes ces associations dans la catégorie symptômes, comme d’autres médecins qui ont commenté ton texte, il semblerait. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, on réagirait de la même façon en présence de patients présentant les mêmes caractéristiques. Ok.
Il y a des réactions de colère ou d’ennui qui renvoient à des choses en nous qu’on ne veut pas voir, et qu’on doit neutraliser plutôt que les reprocher à autrui. A mon avis, ça peut être une réaction de défense face à des personnes dont on sait confusément qu’on devrait les aider, mais la flemme / peur d’être blessé(e) au passage / de voir s’effondrer des certitudes / de se reconnaître en eux.
Et il y a enfin l’alerte intime qui fait apparaître que la personne en face, alors que tout paraît normal et qu’elle ne semble pas hostile, est en réalité en train de nous faire du mal. J’aime bien l’échelle d’octaves où tu grimpes face à une personne méprisante (il doit y avoir une façon de tirer parti de l’association entre tes tripes et les quinquas arrogants pour atteindre un soprano limpide, si tu trouves, brevète !).
Je me rappelle 2 exemples frappant de ce dernier cas. Un dimanche, 23h00. Je rentre de mon WE à Paris, je fais à pied le trajet de la gare à chez moi. Sur la grande rue qui traverse Lille, j’aperçois à 100m devant moi deux types qui glosent en me regardant approcher. Double salto interne de mes tripes, panique instantanée. Mon cerveau proteste : « ça va pas oui ? Quelle trouillarde ! Et même en admettant qu’ils soient mal intentionnés, tu ne vas pas changer de trottoir, ce serait leur reconnaître un territoire ! ». Je n’ai pas changé de trottoir. Et les deux types m’ont agressée. Je ne saurais jamais ce que mes tripes avaient repéré, que mon cerveau n’a pas su analyser.
Plusieurs années plus tard, dans un RER. Je vais pour m’asseoir à côté d’un Noir, et rebelote, mes tripes improvisent une chorégraphie de tango à dix-huit virgule cinq temps. Cerveau : « euh, c’est quoi cette réaction de merde ? Depuis quand tu es raciste, toi ? Allez, assise ! ». Je m’exécute. C’est juste une fois assise que j’ai vu les canettes de bière qui tournaient, entendu les décibels de trop quand les garçons parlaient entre eux et les gestes agressifs qu’ils échangeaient. J’ignore pourquoi mes tripes l’ont perçu avant ma tête. J’ai aussi passé un sale quart d’heure, ce jour-là.
Il paraît que le cerveau enregistre beaucoup plus de détails de notre environnement que ceux qui parviennent à notre conscience.
Et je ne crois pas qu’on inculque aux seuls médecins à mépriser les SMS de leurs viscères.
12 février, 2014 à 12 h 04 min
Merci pour ce billet! Essentiel, et pas uniquement en médecine, mais parce qu’il est important de comprendre que l’intuition n’a rien de hasardeux, ni de mystique, c’est une compilation de données qui nous permettent des rapprochements réflexes dont il faut absolument se servir!
12 février, 2014 à 12 h 17 min
Cher toi,
J’aime bcp ton article, j’ai pas tout lu, mais je lirais la suite quand j’aurais du temps.
Je découvre alors bien évidemment je débute par un peu de courtoisie histoire de mais… sans être trop pleine de compassion (n’exagérons rien)
« Et j’ai vu l’agressivité monter, et je me suis entendue dire des trucs de médecin paternaliste, de « C’est quand même moi qui sais », de « Vas-y, c’est quiquafait dix ans d’études entre toi et moi ? » »
J’vais quand même te raconter ma life :
Il y a de cela 2 ans, j’ai fait un coqueluche.
Je suis arrivée chez le médecin et j’ai nommé le mal (en plus d’avoir de bons gros symptômes difficiles à contourner comme une bonne toux bien sèche qui fait un bruit bizarre d’asthmatique en fin de vie)
Erreur première : « donner ses symptômes, et proposer ses conclusions ».
J’ai fait 3 médecins comme ça… J’ai eu droit à 3 traitements dont un antibiotiques (à la pénicilline, prescrit par mon médecin traitant, qui sait que j’y suis allergique ; dans le sens respiratoire du terme…) C’est enfin chez un spécialiste qui m’a dit « que pensiez-vous avoir ? » « ben coqueluche » « ben on va faire une prise de sang pour vérifier ça, et puis si vous vous trompez on verra plutôt coté asthme, en attendant, je vous fait confiance, je vous fait l’ordonnance pour la coqueluche, mais attendez d’avoir les résultats ». et j’ai attendu. et… j’ai été atterrée que pour des raisons d’égo, déjà, juste pour me rassurer on ne m’ait pas proposer une simple prise de sang.
Et quelle fut ma colère quand j’ai découvert le résultat positif, après une côte fêlée à force de tousser et 3 mois et 1/2 à manquer de crever toutes les nuits faute de respirer…
Concrètement, j’ai mis 6 mois supplémentaire à retrouver mon souffle et à me remettre d’un pseudo problème d’égo d’un médecin. Est-ce que tout cela justifiait bien plus de 9 mois de souffrance… je me demande bien.
Je n’ai pas fait 10 ans d’études, mais je suis navrée de constater que cela ne remplace pas le bon sens, ni la remise en question…
Déjà qu’on est obligés d’aller voir un doc pour une grippe, alors que concrètement c’est que pour avoir un arrêt (parce que l’ordonnance, on s’en fout, donner de l’argent à notre pharmacien pour des produits de confort dont on se fout littéralement, et qui nous intoxiquent plus qu’ils ne nous soignent, n’a aucun intérêt, dont on n’est pas sûr des véritables effets apaisants…) que dans 90% des cas, du repos, un grog, et hop c’est repartis après 3 jours de sommeil quasi intégral, mais que non, on peut pas se permettre un sans solde. (mais on se retire 57€ de la consultation… j’y reviens plus tard)
Alors si, en plus, on doit se prendre votre égo dans la face au lieu que de vous voir faire votre métier (ben oui rien que ça) alors je me dis bon, faudrait peut-être arrêter et s’intéresser vraiment aux gens, et ça pourrait même les habituer les gens à savoir que faut donner vraiment son historique surtout sur le manque de sommeil entre autre, mais surtout, que lorsqu’un patient vient avec une encyclopédie Wikipedia médicale dans les pattes, ben il faut voir s’il a pas un poil raison.
Ha et puis… bon… Rentabilité oblige… mais 57€ la consultation pour 20min. ça fait 2.85€ la minute (pour le patient… on sait bien que tu mets pas tout dans tes fouilles après…) ça fait tout de même cher si 1. c’est un mauvais diagnostique, 2. ça s’accompagne d’une dépense de pharmacie complètement inutile 3. ça attend que le patient dise où il a mal et comment (normalement on vient consulter un expert, non ?) 4. On se fait engueuler d’avoir chercher soi-même, 5. On a un médecin énervé qui se défoule sur nous alors que c’est nous le malade…
Bref, un peu de recule de temps en temps pour comprendre qu’un patient n’est pas patient par envie, mais par résignation.
12 février, 2014 à 12 h 18 min
Oh et j’oubliais… à propos de bide…
http://future.arte.tv/fr/le-ventre
12 février, 2014 à 17 h 59 min
Ben moi je suis content de ne pas vous avoir dans les pattes avec votr encyclopédie Wikipédia/doctissmo…
Marre de ces patients qui pensent tout savoir ( la prise de sang pour la coqueluche , je rêve..) qui pense payer trop cher et qui n’admettent pas que l’on puisse tout simplement se tromper.
Déja , voir 3 toubibs differents pour un même symptome n’est pas hyper futé..
Allez , j’y retourne , j’ai déja gaspillé 2.85 euros..
nanti que je suis
13 février, 2014 à 14 h 51 min
Je sors tout juste de mon cours de DES de médecine générale, et ce billet a été cité (en bien) par l’enseignant médecin généraliste. Alors je me suis précipitée dessus pour le lire!
On commence à nous en parler en cours, de cette « alarme bidale » et j’espère que ça fera de nous des médecins généralistes à la hauteur. En tout cas Jaddo citée en source d’un enseignement, c’est la classe !
14 février, 2014 à 12 h 32 min
@ Maya : » ça attend que le patient dise ou il a mal et comment( normalement on vient consulter un expert) » …
Donc pour vous, le médecin doit deviner ce dont vous souffrez sans surtout vous embêter avec ses questions idiotes ?…il doit pratiquer la divination ?
14 février, 2014 à 20 h 12 min
Bon, vincou et nath, je crois qu’à la lecture du post de Maya vous avez eu une alarme bidale. Moi aussi, mais comme Jaddo nous en a donné l’exemple, observons nous: Maya ne doit pas être une patiente facile. Qu’Est-ce qui vous a posé problème: sa façon de mettre tous les médecins dans le même panier, son diagnostic annoncé, les erreurs médicales de son interprétation? Mais si les premiers médecins l’avaient écoutée et avaient répondu de façon argumentée à ses hypothèses, si le troisième lui avait dit (et avait su) qu’une sérologie de coqueluche n’avait pas de valeur, et que le traitement ne changeait rien à la durée des symptômes mais seulement à la contagiosité, peut-être que la prochaine fois ça irait mieux. Ecoutez et communiquez, les gars,je vous assure que la relation avec nos patients les plus difficiles (litote) peut parfois changer de tournure. Et c’est une vraie satisfaction.
Bon y a des jours où ça le fait pas , mais c’est pas grave.
15 février, 2014 à 14 h 33 min
Mon bide qui veut dire à une maman : « mais p***** mais tu sais pas que ça sert à rien de me l amener pour un nez qui coule sans fièvre ??! ».
Et là je pense à moi, chez le garagiste, pour le moindre « clic » de travers. Pacque je suis pas garagiste moi.
15 février, 2014 à 14 h 44 min
Mon bide qui veut dire à une maman : « mais p***** mais tu sais pas que ça sert à rien de me l amener pour un nez qui coule sans fièvre ??! ».
Et là je pense à moi, chez le garagiste, pour le moindre « clic » de travers. Pacque je suis pas garagiste moi
17 février, 2014 à 22 h 48 min
j’aime ton analyse de ton quotidien et de tes ressentis !
@doudou : j’ai l’impression que tu es dans la bonne piste d’analyse ^^
17 février, 2014 à 22 h 55 min
@Sybille : c’est vrai ça, et les patients ils font quoi de leur alarme bidale qu’ils ont sur le médecin qu’on voit bien qu’il voudrait bien que tu aies dégagé en payant avant d’être rentré dans le cabinet (ah, la carte vitale à l’arrivée !) que du coup tu vas pas lui faire le coup de l’insomnie de seuil pour faire le petit patient docile – pas chiant ?
18 février, 2014 à 21 h 47 min
Hahaha ! Le bide, avec mes patients (je travaille avec des techniques de défusion de stress émotionnel), je l’ai rebaptisé « la voix off » :) qui te fait SYSTEMATIQUEMENT le bon commentaire au moment opportun.
Ton patient t’affirme quelque chose, son ventre une autre, et là : la prise de conscience a lieu et c’est magique :p
20 février, 2014 à 12 h 30 min
En fait, l’écoutage d’alarme bidale, c’est pas ras les pâquerettes du tout, c’est carrément super important.
Il y a même un grand Monsieur qui s’appelle Eugene Gendlin et qui a passé toute sa vie à s’intéresser à comment on pouvait écouter nos alarmes bidales et les comprendre. Et ça change TOUT.
Il a baptisé ça « focusing », à cause de la photo, parce que c’est l’action qui permet à ce qui était flou de devnir net. Il a écrit un bouquin disponible en français qui s’appelle « focusing, au centre de soi ».
Ann Weiser Cornell développe depuis 30 ans une approche vraiment chouette pour apprendre à mieux intégrer les messages du corps. Son bouquin a elle, « The poser of focusing » est une merveille absolue (court, concis, clair et pratique), mais pas encore traduit en français.
22 février, 2014 à 0 h 05 min
chère Jaddo,
j’ai la chance d’accueillir des étudiants en médecine… effectivement l’alerte bidale n’est pas enseignée dans les facultés, au moins en 2eme cycle! Par contre en stage, je partage avec eux mes alertes et je les croise avec les leurs! ils sont soulagés d’entendre qu’on peut prendre conscience de ses réactions pour mieux soigner, alors qu’on leur demande souvent le contraire lors des stages hospitaliers…
24 février, 2014 à 15 h 41 min
Moi, mon bide te dit Prout :D lol
26 février, 2014 à 12 h 16 min
Excellente histoire ! C’est bien de voir (et de lire surtout) ce qu’il se passe dans vos têtes (ou ventres) lorsqu’un patient vient consulter chez vous :)
27 février, 2014 à 15 h 40 min
Je ne pensais pas que vous vous posiez autant de questions lors de consultations ! En tout cas on voit l’effet du « positivisme » sur les relations entre humains ;)
27 février, 2014 à 16 h 53 min
Très bon post, juste et bien écrit. (et pas trop long !)
En effet, s’écouter c’est le « début de la fin » de pas mal de réactions finalement un peu connes et/ou disproportionnées.
C’est bon pour la santé. La sienne, et celle des autres. ^^
27 février, 2014 à 19 h 45 min
Très bon post. Merci.
27 février, 2014 à 19 h 56 min
Beau !
28 février, 2014 à 16 h 27 min
Ca fait drôlement plaisir de te relire ! J’ai de nouveau plongé dans ton univers confus et pourtant tellement simple à comprendre. Les alarmes bidales, moi je les ressens depuis longtemps, je les analyse encore pas bien, mais j’y travaille aussi, malgré les patients parfois pénibles et les donneurs de sang hyper tendus. Merci d’avoir mis cette révélation par écrit, je suis sûre que ça va éclairer beaucoup de personnes.
Et puis franchement, ton billet aurait été 2 fois et demi plus long, il n’en aurait été que meilleur. N’aies pas peur de faire long, quand c’est bon, on regarde pas.
La bise.
28 février, 2014 à 23 h 45 min
Je suis d’accord avec Chloé et Claire : l’alerte bidale correspond bien à la CNV, communication non violente et au focusing ou le médecin se centre (sur son ventre, sous ses pieds) pour moins se sentir emporté, moins se prendre la tête en se mettant dans une sorte de transe qui permet de donner son (autre) attention au patient… Car dans le fond c’est notre attention de soi-pas-niasnt dont le patient a d’abord besoin pour se sentir reconnu dans la légitimité de sa souffrance!?
Je pense que le medecin peut apprendre à se servir de son propre corps en y faisant une place a ses propres émotions (toujours physiques) pas seulement dAns le ventre tout en restant lui même à sa place face au malade…plutôt que lui prendre sa place en décidant tout pour lui!!
PS : je suis un confrères généraliste en Suisse et il fait vraiment bon te lire chère Jaddo! Merci
4 mars, 2014 à 2 h 28 min
Allez, j’y vais de la mienne. Je me suis aperçue que quand je pratique « l’écoute flottante » (c’est-à-dire que je rêvasse autre chose), y a que 2 possibilités : soit le patient me raconte un truc pour la 10eme fois et faut que je l’aiguille sur d’autres pistes, soit il me raconte un gros bobard.
Du coup, ça fait le bruit « rembobinez » et je reprends tout du début.
C’était mes 2 centimes.
7 mars, 2014 à 4 h 59 min
[…] jamais voulu dire imperméable. Si tu ne vois pas de quoi je parle, Jaddo en cause bien mieux ici : E-A-U (et ça ne veut pas dire Emirats Arabes […]
10 mars, 2014 à 0 h 59 min
Bonjour Jaddo,
je n’ai jamais répondu, même si je te lis régulièrement avec plaisir. Mais là peut-être pourrais-je te conseiller un livre qui pourrait t’aider à apprivoiser le langage bidal (en tout cas je suis en train de le lire et je tente doucettement d’évoluer sur ce chemin là…): « Cessez d’être gentil soyez vrai » de Thomas d’Ansembourg. Je suis médecin généraliste, je dois reconnaitre que pour les nombreuses raisons que tu décris j’ai un peu jeté l’éponge cette année, mais pour toutes les autres raisons que tu décris, j’ai envie d’y revenir…à voir…pas facile en effet de concilier la belle idée de notre profession et les contraintes de temps et les exigences des patients…merci de mettre des mots sur toutes ces quotidienneries!
13 mars, 2014 à 19 h 22 min
Merci pour ce beau descriptif d’un truc qui me sert bien souvent ( je suis généraliste dans un hôpital de jour d’onco hémato)et dont j’osais pas parler …
14 mars, 2014 à 15 h 50 min
+1 debordement cardiaque.
je pense le resultat de bien noter les alarmes bidales, mais ne pas être en mesure d’y apporter une réponse qui arreterai ce symptome.
Le debordement cardiaque est l’étape au dessus je dirai. Essentiellement au travail…
17 mars, 2014 à 2 h 35 min
Ecouter son ressenti c’est une leçon que j’ai recue d’une psychiatre lors d’un de mes premiers post en psy (je suis juste infirmier).
Elle m’a dit que parfois c’est aussi un indice en plus sur la pathologie. Comme quoi notre corps, et notre cerveau aussi, nous indique quelquechose. Quelquechose sur lequel on n’arrive pas à mettre des mots, c’est ca facon de traiter tous les signes qui nous echappent.
Par exemple les schyzophrènes ont tendance à m’attendrir, et je leur passerai plus de chose qu’aux hystériques et certains états limites à qui je préfèrerai instaurer une coup-de-pied au cul thérapie.
Mais ca fait pareil avec les alarmes, quand on sent un patient qu’on connait moins bien (j’avais eu le cas en dialyse). Il se dit fatigué, les constantes sont correctes mais sans plus, alors on creuse…
Merci pour se billet et j’espère continuer à vous lire souvent et longtemps
27 mars, 2014 à 18 h 25 min
J’ai bien suivi, Jaddo, ce que tu nous dis là et comme tout le monde ici je trouve ça très intéressant.
Mais je reprends ton exemple de base sur les aveux de troubles du sommeil qui jaillissent au moment le moins opportun, à savoir sur le seuil (direction sortie) de ton cabinet.
Dans ton dictionnaire en élaboration « bide / encéphale via cerveau limbique » je pense qu’il serait judicieux d’ouvrir un chapitre supplémentaire du genre: » que dit mon bide de mon état à MOI Jaddo? « . Quand il hurle de concert avec tes petits neurones super-futés: « Maaarrre, plus le temps, fallait le dire avant!!!, ne faudrait-il pas l’écouter parfois au premier degré? Te donner le droit d’être fatiguée/ affamée/ lasse/ …et de remettre à plus tard ce qui peut être différé?
Tu t’occupes parfaitement de tes patients, mais qui va s’occuper de toi, de ton trop plein de tout?? La réponse est simple, ce sera toi et toi seule qui pourra mettre les limites aux exigences parfois démesurées, à l’égocentrisme de certains qui sauront te dire à quel point ils t’aiment mais incapables de te respecter toi dans tes besoins fondamentaux: manger, faire pipi, faire un break, retrouver tes proches après une grosse journée de boulot.
Si je peux me permettre, prends soin de toi aussi fifille, parce que tu le vaux bien. Bises
31 mars, 2014 à 19 h 26 min
Bonsoir :)
Je suis thérapeute psycho corporelle, alors évidemment, l’alarme bidale, et bidule, ça me connaît. J’ai travaillé beaucoup, beaucoup sur le langage qu’utilisait mon corps (pas toujours en français, ni avec l’alphabet, ni avec des pincette) pour me dire des trucs.
Alors nous on a appris le cadre, la posture thérapeutique, l’ancrage, et différentes techniques de respiration, et comment accueillir ce qui fait parfois fait mal (voire très mal), avec discernement et empathie.
J’aime beaucoup cette expression d’alarme bidale, ou trippesque, ou intestin-me voilà-avec-mon pote-l’estomac.
Ah bon t’as quoi à me dire? mais qu’est ce que tu dis là, dis donc? mais oh mais qu’est ce qui se passe, je ressens un truc zarbi oula ourla…
ah merte!! j’avais juste faim; ah bon… ah pardon..
Cependant, la dimension corporelle, accueillie avec discernement-permet de comprendre, se comprendre, et décoder des tas de trucs que le bonhomme mental, y voudrait nous faire occulter.
Merci pour ce billet
1 avril, 2014 à 15 h 30 min
Sainte Jaddo, je te canonise maintenant. Tu fais du meta-Balint avec une différence : tu as réussi à identifier où et comment changer, de manière à 1) mieux soigner 2)moins souffrir. bravo !
Moi c’est les patients manipulateurs / avec bénéfice secondaire important qui me rendent fou. Mais on s’adapte ! A+ et bisous
1 avril, 2014 à 16 h 18 min
Hi hi je me suis bidonnée !
(Merci pour le lien sur twitter, je vais devenir une habiduée :o)).
2 avril, 2014 à 11 h 55 min
Le contre-transfert je connais pas, mais l’alarme bidale, je note. Le gnangnan d’apaisement itou. Je pars de chez toi avec un joli petit bagage, comme toujours, Jaddo.
9 avril, 2014 à 11 h 00 min
[…] C’est l’alarme bidale de Jaddo […]
10 avril, 2014 à 7 h 49 min
Je suis une secrétaire médical et je suis quotidiennement témoin de la vie des médecins. J’avoue, c’est pas facile! La patiente et l’écoute sont des qualités indispensables pour réussir dans ce domaine. Heureusement que les patients ont des gens comme pour les prendre en charge.
10 avril, 2014 à 11 h 28 min
Bonjour,
je découvre ce blog grâce à un lien vers un billet précédent, et je le trouve génial. Ca fait du bien de lire quelqu’un qui met des mots sur mes sentiments parfois si contradictoires.
23 avril, 2014 à 16 h 28 min
Intelligence, style et humour et à cela de l’humanité.
Vous avez là une belle plume.
25 avril, 2014 à 17 h 00 min
« L’alarme bidale » c’est géniale comme concept !!! en + tout le monde y a été confronté !
super ce blog ! je ne connaissais pas jusqu’à aujourd’hui mais je le mets dans mes favboris ! bonne continuation :)
26 avril, 2014 à 17 h 08 min
Chère Jaddo
j’étais pas venue depuis un moment mais c’est toujours un régal! Encore un post que je vais conseiller de lire à mes internes , je crois qu’ils comprendront mieux que quand je leur dit un truc comme » essaie de nommer l’émotion, celle de ton patient mais aussi la tienne: qu’est ce que c’est ce que tu as ressenti à ce moment là ? comment ça a modifié ta décision ou ta prise en charge? » et bien que tu ne la portes visiblement pas dans ton cœur c’est un exemple parfait de mobilisation du cœur de la marguerite des compétence du MG » Relation, communication , approche centrée patient ». Je vais faire passer l’idée de l’alarme bidale! Amicalement, LBV
30 avril, 2014 à 17 h 11 min
Bonjour,
Mmmmouais… Le contre-transfert… Certains courrants de la psychanalyse voyaient là une émotion ressentie par le praticien et qui pouvait le renseigner sur ce qui se jouait du côté du transfert du patient comme s’il s’agissait d’une sorte de négatif photo nous renseignant directement sur la place à laquelle le patient nous met…
Et puis d’autres courrants ont pu poser que le contre-transfert était surtout un obstacle au travail (ce que Freud pouvait lui-même dire d’ailleurs à certains moments de son oeuvre)…
La notion de contre-transfert ne recouvre en réalité que le transfert du praticien sur son patient. Mais même si certains courrants de la psychanalyse en y adjoignant le préfixe « contre » ont voulu y signifier quele transfert du praticien serait une réponse quasi en mirroir au transfert du patient… La chose est loind ‘être aussi évidente.
La réalité est que le plus souvent le (contre) transfert du praticien ne concerne que lui-même et ne renseigne en aucun cas sur la potion émotionnelle du patient à notre égard. L’assimilation trop rapide du contre transfert à une émotion en provenance de l’autre n’est très souvent qu’une projection rationnalisées de nos émotions personnelles que nous attribuons à l’autre.
De fait, on peut commettre de sacrées bourdes au nom du « contre-transfert », en attribuant un peu trop vite ou automatiquement une émotion, une intention, ou une problématique à un patient sur la simple base de nos ressentis organiques.
Après tout… Une consultation de médecine générale est loin de durer aussi longtemps qu’une consultation « psy »… Les patients ne vont pas chez leur généraliste 2 fois par semaines (sauf exeception) pendant des mois ou des années… et le contenu des échanges, s’il peut aborder des questions intimes, sont souvent bien loin de ce qui s’échange en thérapie… D’autant qu’écouter ce que raconte un patient sur lui même en l’auscultant et en menant un interrogatoire médical pour recueillir les éléments nécessaires au diagnostic ne sont pas propices à l’écoute « psy » qui doit s’attacher à tous les détails du discours.
Bref… Même si le transfert est en jeu dans toute relation humaine… L’analyse de ce qui se joue dans la relation « transfero-contre-transférentielle » ne peut se réduire à une simple allerte émotionnelle…
Il convient de rester trèèèès prudent à ce sujet. car trop se fier à ce que pourrait induire le prétendu contre transfert (qui n’est jamais que son propre transfert et pas forcément en lien avec ce qu’est en réalité un patient qu’on ne connait pas toujours si bien que cela), et bien cela peut être source d’erreurs médicales.
En tant que patient j’ai eu jadis un généraliste un peu trop prompt à penser que les psys étaient des gens étranges, et à me faire comprendre qu’il en savait bien plus que moi sur mon propre champ de savoir… Et qui trop persuadé que la diarrhée chronique avec spasme intestinaux violents dont je souffrais depuis trois mois (après qu’il m’eut lui-même prescrit de l’augmentin) venait nécessairement de ma tête de grand stressé…
Il n’a pas voulu comprendre que de devoir trouver des toilettes 6 fois fois par jours dans un délais inférieur à 10 minutes, lorsque l’on prend les transports en commun était en soit assez stressant… et donc prendre le rapport de causalité dans le bon sens…
Evidemment, quand j’ai commencé à perdre du sang… Je suis allé voir un gastro entérologue… Qui a après analyses a diagnostiqué une forme pas trop agressive (parce que je n’avais pas de fièvre et que je ne maigrissais pas, concervant par ailleurs un bon état général) de claustridium difficile…
J’étais bien content de savoir que je n’étais pas fou.
Et je vous avoue que dans cet affaire… Si je ne sais pas qui de moi ou de ce médecin a méprisé l’autre en premier… j’assume parfaitement le mépris que j’ai pour lui aujourd’hui, après être ressorti plusieurs fois de son cabinet culpabilisé de l’embêter pour si peu avec mes problèmes de stress de psy nécessairement fêlé.
Donc en résumé… Oui le contre transfert ça existe… Mais sa renseigne plus sur soi que sur l’autre… et la dynamique transfert contre transfert… ça ne se décode pas dans les 20 mn d’une consultation médicale… Et trop écouter son contre transfert… ça peut faire faire des erreurs. Donc… Prudence…
5 mai, 2014 à 10 h 44 min
Je viens de DEVORER votre livre, sans aucune indigestion et avec le plaisir de me dire : je ne suis pas seule ! :)
Merci pour votre bonne humeur, votre franchise et votre humour.
7 mai, 2014 à 11 h 14 min
Après 20 années de pratique de ce métier, ça y est, je peux mettre certains mots sur certains maux … Grâce à vous.
Du coup j’ai acheté lu et aimé votre livre, alors je l’ai racheté pour ma remplaçante qui l’a lu et aimé, c’est comme le feu, on partage !! (Au fait elle ne vous connaissait pas, c’est possible ça ? Bref maintenant c’est règlé)
En même temps je ne pouvais pas garder tout ça pour moi, ça venait du bide, un peu comme votre style parfois, comme j’aime ça !
Merci
14 mai, 2014 à 11 h 51 min
A défaut d’avoir pu faire dresseuse d’ours, vous êtes arrivée à être dresseuse de bide :)
20 mai, 2014 à 22 h 31 min
Moi, kine, j’ai des patients qui me donne mal a la tete, qui me font grimper le barometre de la colere en fleche, qui m’endorme (litteralement), qui me font roter, qui me font me sentir mal… Je ne sais pas encore pourquoi, je n’ai pas encore analyser mais mon collegue osteo appelle ca l’echo… Je sais que j’ai des intuitions (Vous buvez, Monsieur ? -Comment l’avez-vous su ? l’odeur ? pourtant je n’ai rien bu depuis hier soir ! – Non, pas l’odeur. Je ne sais pas…
Le bide, le ressenti, l’echo, l’energie qui passe au moindre contact physique, l’empathie, …. Est-il vraiment necessaire de nommer, de comprendre ? n’est-il pas plus important de l’accepter, simplement, et d’essayer d’en tenir compte, de le traduire, …
Merci de me prouver que nous ne sommes peut-etre pas sur des planetes differentes, que des medecins acceptent de l’entendre…
27 mai, 2014 à 20 h 26 min
Bonjour jaddo,
Ce billet-ci, j’achète ton livre. Tu m’auras appris plus que la plupart de mes profs de fac. Merci.
4 juin, 2014 à 9 h 11 min
Je l’avais déjà lu ce billet, je l’ai relu comme ça, pour voir si il y a fait du nouveau… Je ne me souvenais pas à quel point il était bien écrit et juste. Quand on te lit, vraiment ça énerve un peu déjà, parce que vraiment tu es assez géniale, (oui,à 7 ans au réveil se rendre compte empiriquement que les yeux se croisent dans la tête la vache ça s’appelle du génie). Bref. Ensuite et surtout c’est très inspirant. Et juste. Encore bravo Jaddo, c’est toujours une joie de te lire. LA classe quoi…
16 juin, 2014 à 22 h 00 min
sans rapport avec le sujet du billet, mais quand j’ai fait une recherche sur les paroles de léo Férré : « Je te lis je te plie je te froisse et tu cries », ce billet est en deuxième position.
Sanas rapport avec ce qui précède, j’apprécie beaucoup la sensibilité et l’humanisme de vos billets.
4 juillet, 2014 à 20 h 42 min
L’alarme bidale, ça reste un de mes meilleurs indicateurs, et n’empêche que chez moi le truc aussi d’avoir envie de dormir et la violence, ça marche! Donc merci Maman Jaddo :p
12 juillet, 2014 à 13 h 31 min
Je l’avais déjà lu. Rien de neuf, j’ai relu ton post. Merci. Il est trop top.
L’alarme bidale pas écoutée c’est si facile et si souvent. L’alarme bidale écoutée, analysée et traduite. Waow chapeau et merci pour les tuyaux.
Il y a 2ans j’ai vécu une alarme bidale pré voyage. Rien compris. Je pensais être le maillon faible, je ne le sentais pas ce voyage. Sur place, last chance, suite à une tendinite je suis sortie du trip, convaincue que du coup tt se passerait bien pour les autres. C’est un de nos amis qui n’est pas revenu, décédé pendant le trip. Cette alarme là j’aurais tellement aimé la comprendre juste…..
24 juillet, 2014 à 23 h 41 min
Jaddo, ça fais 3 fois que je relis ce post (jusqu’au bout!), tu me manques!!
Vraiment le coup du patient dans la cinquantaine qui méprise la jeune remplaçante que je suis, maintenant, je le sens dans mon bide dès les premières minutes, c’est maîtrisé, et ces consultations ne se passent que mieux!
27 août, 2014 à 9 h 48 min
Oui ça existe pour de vrai l’alarme bidale!!! Ce sont les perceptions inconscientes qui nous dérangent ou qui nous alarment lors des consultations (ou après, parfois dans le sommeil…) et qui toquent à la porte de notre conscient.
Merci de la décrire avec autant d’humour.
Jacques Fradin (que j’ai rencontré cette année à l’occasion d’un super DU gestion du stress soignant au KB, avec des gens super et qui ouvrent l’esprit sur tout ce qui nous a manqué d’humanité pendant nos études et tout ça quoi), et bien Monsieur Fradin parle de l’alarme bidale comme étant la résultante de notre intelligence préfrontale inconsciente. À lire : « L’intelligence du stress » J.Fradin aux éditions Eyrolles.
Belle journée à vous et continuez à vous exprimer dans ce mode mental préfrontal si créatif et si délicieux à lire.
Merci.
MAGHOZ
Médecin « internisto-intégratif »
29 août, 2014 à 16 h 46 min
Il y a en effet des moments où il faut écouter son corps, analyser et agir. Il y a certaines choses que seuls les médocs peuvent dompter, et il y en d’autres qui sont du ressort de l’esprit.
2 septembre, 2014 à 21 h 12 min
Merci , tu sais le moment ou t’es interne de médecine générale et tu es en stage hospitalier et tu te dis mais FUCK je fous quoi dans ce bordel d’etudes de MERDE? Te lire et me dire qu’en fait j’aime ce métier. Car c’est pas l’hôpital qui m’attend
17 septembre, 2014 à 23 h 10 min
Jaddo où es tu ??,??,??
Ne nous abandonne pas !!!!!
4 octobre, 2014 à 12 h 11 min
C’est par hasard que je suis tombée sur ce billet… que j’ai lu avec délectation et étonnement. Je ne suis pas médecin, juste une patiente de temps à autre. Je ne consulte que lorsque c’est vraiment nécessaire… 1 ou 2 fois par an depuis quelques années. Avant c’était plutôt une fois tous les 4 ans. J’ai la chance d’être rarement malade. Bien sûr depuis que l’on nous a imposé un « médecin référent », j’ai pris le temps de le choisir. Je dois ressentir en sa présence un bon « feeling ». Si c’est pas le cas (ça s’est produit), je m’arrange pour écourter la consultation, je paie et m’en vais. Mais quand enfin, je me sens bien dans son cabinet de consultation, je ne vois pas mon médecin comme un être humain, non, mais comme quelqu’un de… « supérieur », presque un « demi-dieu », un professionnel qui va m’aider à résoudre mon problème et je lui fais confiance, peut être à tort parfois, aveuglément. Lui il sait ce dont je souffre, après explication et réponses les plus objectives et honnêtes possible, à ses questions, pas moi. Chacun son métier.
Mais en lisant ce billet, j’ai bien ri et je réalise que vous les médecins, vous êtes comme nous, des humains avec leurs lots de problèmes, fatigues, etc…
La prochaine fois que j’irai voir mon médecin, que j’adore, je la regarderai avec un autre oeil. Merci pour ce bon moment. Je vais garder le lien dans mes favoris pour me détendre de temps à autre. Moi aussi j’ai une soupape qui ne demande qu’à s’ouvrir parfois.
21 octobre, 2014 à 16 h 56 min
[…] Bon, donc c’est là que tout va devenir limpide pour vous. Et que vous allez enfin comprendre pourquoi la maman de Jaddo lui a dit « Moi, quand je m’endors pendant une consultation, je me méfie. C’est souvent qu’il y a une… […]
24 novembre, 2014 à 0 h 35 min
[…] J’ai compris pourquoi la maman de Jaddo a envie de dormir face à des victimes de violence. […]
29 novembre, 2014 à 21 h 26 min
La lecture de votre Blog est passionnante
Moi, je fais de la MG depuis 41 ans dans le Val de Marne
Alors, je connais…….
Tiens, la dernière:
Issa B. , 22 ans, que j’ai connu nourrisson ( fils d’un Sénégalais nanti de deux épouses et 11 enfants, tous nés ici )se présente cette semaine à ma Consultation, en me tendant nonchalamment son Attestation Papier de CMU.
Je la survole, mais je remarque un nouveau domicile.
– Tiens, tu as déménagé ? lui dis je. Tu habites maintenant dans l’Essonne, à Fleury Merogis
– Non ! me répond il en rigolant. Je sors de la prison !
Qui passe pour un con ? moi !
30 décembre, 2014 à 0 h 21 min
Tu viens de redécouvrir les principes de la CNV (communication NonViolente): Observations (des faits), Sentiments(émotions), Besoins (satisfait ou insatisfait à l’origine de l’émotion), Demandes (à soi, à l’autre)
Congrats !
6 février, 2015 à 12 h 09 min
Madame, merci! Votre livre est passionnant et votre blog aussi, c’est un régal sur tous les plans de vous lire.
Ce que vous dites à propos de ses sensations particuliéres qui viennent « des tripes » est ABSOLUMENT juste.Ce lieu est appelé » océan de l’energie » en chinois, il est considéré comme un pole d’encrage fondamental du psychisme et on l’expèrimente de façon totalement objective au fil d’une pratique assidue de la concentration sur le corps dans la fameuse posture assise appeléé de son terme japonais « zazen ».
Je pratique depuis maintenant cinq ans dans un dojo traditionnel de façon tres réguliére et je peux dire sans exotisme que j’ai vraiment découvert que le corps pense et surtout qu’il pense juste( chose que l’on expérimente d’ailleurs dans des cas d’urgence extrème ou là le « moi » est trop étriqué pour faire face).
Le moine japonais qui a fait vraiment connaitre cette pratique ancestrale en france, maitre Deshimaru, disait
« le corps et l’esprit sont comme l’endroit et l’envers d’une feuille de papier », on ne saurait mieux dire.
Encore merci et bon courage, mais vous avez de l’energie à revendre….
21 juin, 2016 à 10 h 15 min
Bonjour !
Merci pour ce blog qui est absolument passionnant et qui permets de parler de choses « graves » et « importantes » avec un ton léger et agréable :)
Je sais que ça n’a peux-être pas sa place ici, mais je me permets de le faire car c’est un peu difficile à trouver…
Je voudrais savoir si vous, (ou un de vos lecteur !) connaîtrait un bon médecin (un médecin humain quoi, qui écoute et qui ne sur-médicamente pas :p) dans le sud 92, vers Châtillon !
Merci d’avance de votre aide , et encore merci pour vos écrits :)
17 août, 2016 à 15 h 31 min
Bonjour
J’adore « l’écoute bidale » et surtout le passage sur le patient de quatre vint sept ans et la durée du moindre de ses geste.
Criant de vérité! ;)
17 avril, 2017 à 16 h 13 min
[…] A lire absolument sur l’alarme bidale EAU de Jaddo […]
13 septembre, 2017 à 10 h 05 min
http://www.sleeve-tunisie.com/sleeve-gastrique/
13 septembre, 2017 à 10 h 08 min
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13 septembre, 2017 à 10 h 08 min
fff
13 septembre, 2017 à 10 h 09 min
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13 septembre, 2017 à 10 h 10 min
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13 septembre, 2017 à 10 h 10 min
kfsdjqbkjrfkjnfvfnvnvnfvv p
17 octobre, 2017 à 13 h 24 min
C’est très interressant
24 octobre, 2017 à 15 h 02 min
joli article
2 janvier, 2018 à 18 h 16 min
Bonjour,
Je découvre votre blog à travers la lecture de cet article http://www.atlantico.fr/decryptage/medecine-generale-docteur-anecdotes-jaddo-212274.html et je tenais à vous répondre.
J’ai 29 ans
Je suis jeune
Je suis belle
Et pourtant, je fais partie de ces gens qui ont un tas de symptômes inexpliqués,
ceux qu’on renvoie chez eux en leur collant l’étiquette du stress pour s’en débarrasser,
ceux qu’on ne prend pas au sérieux
Et pourtant vous autres, êtes notre seul espoir
Et bien sûr, on va me dire que c’est de l’humour,
que je suis trop bête pour le voir
Mais ce que je vois, c’est l’arrogance d’un jeune médecin
Ce que je vois, c’est de l’incompétence face à une maladie qui vous dépasse et le peu d’envie d’aider réellement la personne.
Parce que cette jeune fille belle mais qui se voit décliner, ça pourrait être vous.
27 juillet, 2018 à 12 h 59 min
Je découvre votre blog et je le trouve impressionnant. Vous avez une belle plume… j’ai savouré votre article.
Merci pour votre humeur et bonne continuation !
18 mars, 2019 à 12 h 50 min
Bon article
https://clinique-ml.com/
26 mars, 2019 à 17 h 35 min
[…] dernier blog médical que j’ai dévoré parlait de ça ici, enfin plus ou moins. Jaddo parle d’alarmes bidales, et j’ai pas vraiment ça. […]