Quand j’étais externe en gynéco, avec mes copains externes, forcément, on se cognait les comptes-rendus d’hospitalisation des suites de couches.
Les « suites de couches », c’est seulement le nom barbare de la face connue de la maternité :  c’est le service où on passe quelques jours après la naissance, en attendant de rentrer à la maison.
Nous, on y passait quelques semaines sur les trois mois de stage, et ce n’était globalement pas les semaines préférées des étudiants.

J’ai toujours beaucoup aimé l’obstétrique, mais bon, les suites de couches, pour un externe, c’était pas le service le plus passionnant.
On voyait les mamans deux minutes le temps de palpouiller les mollets pour voir si y avait pas de phlébite et de palpouiller l’utérus pour voir si il reprenait bien sa place.
On tamponnait des ordonnances pour la pilule et pour la kiné périnéale.
Les trucs qui auraient pu être un peu intéressants, qui auraient pu un peu servir, genre « Comment ça se passe un allaitement ? », on laissait ça aux sages-femmes.
Nous, on s’intéressait aux seins quand il y avait un problème.
Comme ça, plus tard, on pourrait dire à nos patientes : « Bon, j’ai aucun conseil à vous donner pour l’allaitement, alors vous allez vous démerder, mais si un jour y a du pus vous pouvez m’appeler ».

Une fois, et je vous jure que c’est vrai, je m’étais fait vertement engueuler par l’interne parce que, en rentrant dans la chambre d’une maman, je m’étais penchée sur le berceau du bébé, j’avais dit un truc hautement intrusif et hautement orginal du genre « Oh qu’il est mignon » et j’avais demandé son nom.

Ca m’avait valu l’engueulade du siècle. « On ne regarde pas les bébés !!!! »
Ah, pardon.
Heu, pourquoi ?
« Parce qu’on n’est pas là pour ça, les mères ne le supportent pas !!! »
Ah, pardon.

La consigne était donc, officielle et nette : ignorer les bébés.
Fallait poser les questions de la liste : « Fièvre ? Pipi ? Caca ? Cicatrice ? Saignements ? » et sortir de la chambre.
C’était propre.

Mais je m’égare.
J’avais prévu de raconter les comptes-rendus d’hospitalisation, c’est sorti tout seul.

Donc, on se cognait les comptes-rendus d’hospitalisation.
Mais pour nous aider, on avait un super logiciel de saisie, avec des petites cases, des trucs à cocher ou à décocher, et des chiffres à saisir.
Huit clics, une dizaine de numéros, impression.
C’était magique, et en quelques minutes à peine on obtenait :

Madame Micheline Bouchez,  deuxième geste primipare, toxo + rubéole + groupe A+
A accouché le 18/03/2002 au terme de 38,5 semaines d’aménorrhée.
Accouchement spontané par voie basse sous péridurale, avec épisiotomie.
L’accouchement a permis la naissance d’un enfant de sexe masculin, Théo.
Poids 3,250 kilo Taille 52 cm
Apgar 10/10

Les suites de couches ont été favorables et ont consisté en : soins locaux de la cicatrice, allaitement maternel.
Madame Bouchez est sortie le 23/03/2002 avec comme traitement : Cerazette Kiné abdominale Kiné périnéale.

Magique.
Sauf pour Madame Pauline Serment et toutes les autres, qui recevaient chez elles, dans une jolie enveloppe de l’hôpital :

Madame Pauline Serment,  primigeste primipare, toxo – rubéole + groupe B+
A accouché le 07/04/2002 au terme de 37 semaines d’aménorrhée.
Accouchement déclenché, par voie basse, avec déchirure.
L’accouchement a permis la naissance d’un enfant de sexe féminin, Léa.
Poids 2,850 kilo Taille 50 cm
Apgar 0/0

Les suites de couches ont été défavorables et ont consisté en : décès de l’enfant, soins locaux de la cicatrice, allaitement artificiel.
Madame Serment est sortie le 12/04/2002 avec comme traitement : Cerazette Kiné abdominale Kiné périnéale.

J’avais dû faire un compte-rendu comme ça.
J’avais demandé comment on insérait du texte libre, comment on pouvait modifier, comment on pouvait fucking virer le « Allaitement artificiel » qui venait se foutre là de façon automatique.
On pouvait pas.

J’avais pris un papier et un crayon.
Et je m’étais fait engueuler parce que c’était une perte de temps.

32 Réponses à “Pour un compte-rendu d'hospitalisation, tapez 1”

  1. Pandore Dit:

    Ma chère Jaddo,
    J’adore ton blog. Je l’ai découvert il y a peu de temps et, pour la première fois dans ma vie de bloggeuse, j’ai pris le temps de lire un blog de A à Z …de ton premier billet jusqu’à aujourd’hui!
    Je suis une simple patiente et j’apprécie immensément de découvrir ton monde …et surtout ton humanité.
    Aujourd’hui j’ai enfin compris les raisons de l’immense incompétence des médecins en matière d’allaitement. Cette phrase [i]« Bon, j’ai aucun conseil à vous donner pour l’allaitement, alors vous allez vous démerder, »[/i] je l’ai vécu en temps que patiente.
    Lorsque j’ai mis mon premier enfant au monde, j’ai failli mourir, j’ai fait une hémorragie de la délivrance et j’ai du être évacué sur un autre hôpital pour subir une « embolisation + transfusion etc…. » Bref, plein de trucs techniques auxquels je n’ai rien compris et tout le monde avait l’air de trouver que c’était super grave te que j’étais une « miraculée »!
    Moi, la seule chose qui me préoccupait, c’était l’allaitement de mon bébé que j’avais du laisser à la maternité. Lorsque je me suis réveillée de l’opération destinée à me sauver la vie (pour arrêter l’hémorragie), j’ai réclamé à grands cris un tire-lait pour stimuler les seins et « sauver mon allaitement ». Le personnel m’a pris pour une folle en me disant qu’étant donné « mon accident », je ne pourrai pas allaiter. J’ai insisté….insisté…insisté…jusqu’à qu’une jeune interne, peut-être une Jaddo, me prenne en pitié : elle a traversé tout l’hôpital pour aller au service maternité …et elle m’a ramené ce foutu tire-lait ! S’il faut elle s’est faite engueuler pour cela !
    Je peux dire, qu’aujourd’hui, 7 ans après, ma gratitude envers cette interne est IMMENSE. C’est la seule personne avec l’aide soignante et l’infirmier qui ont fait preuve d’humanité pendant mes 3 jours dans ce service de soin intensifs. La seule qui a pensé à remonter le drap sur moi lorsque j’étais dans les vaps et à nue au bloc, la seule qui m’a aidé à aller aux toilettes seule parce que je ne voulais pas faire pipi dans le haricot, etc… Bref, c’était une autre Jaddo…..
    Toutes les 2h00 lorsque le personnel venait vérifier « mes paramètres », j’activais le tire lait pour stimuler la montée de lait.
    Le summum de l’horreur c’est lorsque le Professeur est passé le lendemain matin avec sa ribambelle d’élèves. Il leur a fait un discours pompeux sur « la mater » . La mater, c’était moi…et j’avais envie de lui dire «connard, j’ai un nom ». Et soudain ses yeux sont tombés sur le tire lait et il a dit ,avec un hoquet de surprise : « c’est quoi ça ? » Réponse de ma part : « un tire lait, j’ai l’intention d’allaiter mon enfant ».
    Alors, avec un dédain immense, le professeur s’est tourné vers sa nuée d’élèves et leur a fait un grand discours sur « la mater qui n’aurait jamais de montée de lait en raison du choc jesaispasquoi hémorragique jesaispasquoi en raison de l’hypophyse etc… ». Bon je n’ai pas tout compris mais je sais qu’il était en train de dire que je ne pourrai pas « techniquement » allaiter mon enfant.
    A moitié mourante, j’ai trouvé l’énergie de lui balancer un « moi j’allaiterai mon enfant car la volonté humaine n’a pas de limites ». L’aide soignante, discrète dans son coin, a eu un petit sourire encourageant. Le jeune Professeur a été outré et est parti entouré de ses blouses blanches.
    Et la morale de l’histoire, c’est que j’ai allaité mon enfant pendant 9 mois ! Oui, neuf mois …même après avoir repris mon travail…pourtant le professeur avait dit que c’était impossible !
    Et ma chère Jaddo, si un jour tu croises le professeur X, qui a sévi à LARIBOISIERE en Septembre 2002, alors tu pourras lui dire que parfois, les professeurs ne savent pas tout… parce que la volonté d’une mère n’a pas de limites !
    Merci à toutes les Jaddo qui écoutent leur cœur et qui donnent beaucoup d’humanité aux patients en détresse.

  2. iizno Dit:

    Voilà un commentaire, ainsi qu’un article, comme on aimerait en lire plus souvent.

  3. Rrr Dit:

    Bonjour Pandore,
    Et merci de vos encouragements.
    Un médecin, en france, connaît de l’allaitement ce qu’il aura fait l’effort d’apprendre lui même. On nous apprend à la fac uniquement les complications….

    J’ai dû modifier votre message pour effacer le nom du charmant médecin que vous aviez croisé. Même si c’est un connard, je n’ai pas le droit de le laisser écrit noir sur blanc sur ce site dont je suis responsable…
    J’espère que vous le comprendrez.

    Merci encore de votre message.

  4. yann Dit:

    Merci pour ce post!
    Difficile de lutter pour qu’il reste un semblant d’humanité à l’hôpital…Un stylo et un papier suffisent parfois.

  5. Pandore Dit:

    Je comprends parfaitement la censure du nom du charmant medecin …c’est la règle sur la blogosphére (en tous cas sur les blogs « sérieux » …)
    ….. Je continuerai à attendre avec impatience les billets ce ce blog !

  6. Tam Dit:

    sympaaaaa ce service de G.O. !!!

    jamais eu de pb en GO, pas de compte-rendus, médecins humains… et je pouvais m’extasier sur les petits bébés sans être prise pour une irresponsable :-) et même chose diiiiingue, j’ai accompagné des SF et puer pour les explications sur l’allaitement hihi ! mais bon, je n’étais pas en CHU… c’est peut-etre la meilleure explication pour comprendre pourquoi ce stage était bien ? huhu…………

  7. Zouzou Dit:

    (Ah mais dans le deuxième compte rendu c’est pas Mme Bouchez qui est sortie, c’est Mme Serment, ou alors j’ai rien pigé…)

    Sinon très bon article, comme d’habitude !

  8. Rrr Dit:

    Merci, c’est corrigé ;)

    C’est la joie du copié collé et des petites cases. Avec leur logiciel de saisie, ça aurait pu arriver vraiment, notez…

  9. Medicine Men Dit:

    http://www.ourbodyacorpsouvert.com/

  10. Babydoc Dit:

    Je suis pas loin, juste de l’autre côté d’une frontière, et j’ai l’impression parfois, en te lisant, d’être étudiante en médecine sur une autre planète. Heureusement pour moi, malheureusement pour toi et certains patients infortunés, un peu moins cinglée. Ou peut-être que simplement je ne suis jamais tombée au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais parfois, vraiment, je suis perplexe (la teneur en calcium des petits suisse à la fraise à l’ENC, aussi… quand je pense que j’ose me plaindre de la stupidité de mes exam).
    Mais par contre, ici sur ce joli beau chouette magnifique blog je suis bien tombée. Parce que ce que j’y lis ressemble à la médecine que je voudrais pratiquer, quand bientôt je serai grande. Merci.

  11. stephane Dit:

    Voilà ce que nous sommes une dizaine de lignes standardisées. Je suis triste d’un coup.
    Très joli post, j’aurai aimé que quelqu’un comme vous nous regarde.

  12. Rrr Dit:

    Zut, j’aurais voulu que vous ne me lisiez pas :-/
    J’ai pensé à vous en écrivant cet article.
    J’ai pleuré comme une gamine en lisant les vôtres.
    Vous avez toutes mes pensées.
    Vraiment.

  13. Isabelle Dit:

    Bonsoir,

    Côté allaitement, sans aller jusqu’au cas impresssionnant de Pandore, je me souviens aussi d’une pédiatre un tantinet décourageante dans le service de néo-nat où elle a découvert il y a 22 ans mon petit bout d’chou plein de tuyaux et de fils en train de téter voracement le sein de sa mère, et m’expliquant doctement qu’elle (le bout d’chou de sexe féminin, pas la pédiatre, hein) n’arrivait même pas à prendre un biberon, alors que bon, le sein, fallait pas exagérer : je lui ai répondu gentiment mais fermement que ça marchait fort bien sans elle depuis 24h et que je me dispenserai donc de ses conseils en ce domaine.

    Côté logiciels super-performants, les courriers professionnels à la chaîne que j’édite régulièrement, je ne peux pas m’empêcher de les signer tous à la main en les relisant, des fois que j’aurais un petit mot particulier à y ajouter à la main selon les circonstances – et ils traitent de choses beaucoup moins graves que de questions de santé, de vie ou de mort – Méga-perte de temps, c’est clair, mais ça me permet d’avoir toujours l’impression que c’est ma machine qui est un outil à mon service et non l’inverse…

  14. Nashii Dit:

    effectivement, il est très regrettable de constater que les médecins ne savent sur l’allaitement que ce qu’ils auront fait l’effort d’aller chercher eux-même. c’est peut être aussi pour ca et pour ne pas être suite de couches comme les autres, comme j’avais pu le vivre lors de mon premier accouchement, que j’ai décidé de ne faire que le strict minimum à la maternité avec une sage femme uniquement et de rentrer illico à la maison, 5h après.
    désolé pour les grands professeurs mais ils ne m’avaient vraiment pas convaincu.

  15. stephane Dit:

    Merci et désolé pour les larmes.
    N’arrêtez surtout pas d’écrire, vous avez des choses à dire et vous les dites fort bien. L’auteur produit et il produit ce qu’il peut, veut ou doit à un moment donné.
    Le lecteur est un peu plus libre, il peut arrêter sa lecture. J’ai lu et je ne le regrette pas.
    On écrit pour soi avant tout, même si je ne pense pas que ce soit un acte thérapeutique en lui même, il aide à exorciser certains de nos fantomes.
    Bonne journée

  16. cardiologue de brousse Dit:

    juste un témoignage – perso si on peut dire -concernant l’allaitement :
    1981, naissance de ma fille et ( donc ) accouchement de ma moitié ( à l’époque étudiante en médecine comme moi )au CHU ou nous travaillons et étudions…dions-dions : NOUS voulons allaiter ( enfin surtout elle ) mais difficultés, trop de lait, premier enfant, stress , mamy blues et tout, et c’est la cata : de l’aide ? que nenni ! indifférence totale du corps médical et des puéricultrices: prenez donc du bon lait GUIRÔTE et foutez nous la paix avec vos cochonneries…total :1 mois d’allaitement maternel gualère et gros blues des deux apprentis parents
    1984 naissance de mon fils ( j’avais égaré le mode d’emploi entre temps )et re-accouchement de ma même moitié cette fois en  »Clinique » dans une ville non CHU ou nous travaillons comme internes ( on avait pris du grade ): est-ce en raison de l’expérience un peu raté de la première fois, de l’évolution des mentalités, du personnel plus attentif mais cette fois l’allaitement s’est déroulé  »normalement » pendant les 4 premiers mois et a permis à ma moitié et à moi même de savourer ces moments d’intimité particuliers entre mére et enfant
    PS : ma fille est maman à son tour et a allaité sa fille jusqu’à l’âge de 8 mois, ça progresse …

  17. Medicine Men Dit:

    Ah c’est beau la naissance, l’allaitement, les seins de la maman, c’est vraiment un truc qu’on a envie de partager avec le reste de la Terre apparemment

  18. chiara Dit:

    merci pour vos articles

    j’ai rencontré plein de gens du milieu médical, il y en a dans ma famille aussi, dont un qui clame « le pédiatre est le pire ennemi de l’enfant » hum.

    Concernant l’allaitement, j’ai appris beaucoup par la pratique, par la fréquentation de forums (pas hélas avec mes amies, très peu ont allaité longtemps) et en effet, le plus souvent je n’en ai fait qu’à ma tête, en allant contre ce que me disaient les puéricultrices (surtout avec ma deuxième fille), mais ce n’est pas simple de dire avec le sourire : oui j’entends bien mais moi je fais comme ça parce que j’ai décidé de faire comme ça.

    Ce n’est pas normal de tomber sur un pédiatre qui vous demande de sevrer votre enfant parce qu’il ne grossit pas assez vite, parce qu’il n’y connait tellement rien qu’il ne veut pas courir le risque de voir ce qui éventuellement est à corriger dans l’allaitement maternel. Dans notre cas, la puce était juste petit gabarit et elle a continué à grossir à son rythme, et encore maintenant, et pourtant elle a un sacré appétit !!

  19. cardiologue de brousse Dit:

    Medecine Men a été sevré trop tôt , c’est évident !

  20. Medicine Men Dit:

    Possible Cardio, possible ;)

    Quoi qu’il en soit, ma petite jadd je me demande si les vrais cons ne sont pas ceux qui n’ont pas su dire  » effroyable connard  » quand ils étaient externes, suivez mon regard, cf Jadd, cf Medicine Men.

    Alors peut-être on se rattrape comme on peut, certains par cynisme, suivez mon regard cf Medicine Men, d’autres par plume, suivez … cf Jadd

    Je me méprise de n’avoir pas su dire  » effroyable connard  » et j’ai payé le prix.

    Si des externes lisent ce blog, SVP dites  » effroyable connard  » quand ça vous viendra comme une boule de chaleur dans chaque pommette, la machoire qui serre, et la gorge qui se contracte , hurlez  » EFFROYABLE CONNARD  » et dites-leurs que c’ est autrement la médecine, dites leur que c’ est comme quand Jean Hamburger dit que sa « motivation provient du don solennel et éblouissant de confiance que font les malades à leur médecin quand ils mettent leur vie et leur santé entre ses mains »

  21. Tam Dit:

    euh vi mais on aime bien aussi valider ses stages hein ^^ paske dire « effroyable connard » au chef de service, ça le fait moyen ;-)

  22. Rrr Dit:

    Merci Medecine Men.

    Moi, pour lutter contre la honte et le mépris de moi-même, j’ai passé l’accord (un peu bancal, mais c’est tout ce que j’avais trouvé) suivant avec moi-même : je m’autorisais à fermer ma gueule, mais je m’interdisais d’oublier.
    J’ai passé l’externat avec un disque en boucle dans ma cervelle « N’oublie pas n’oublie pas n’oublie pas ».

    Et ce blog, c’est aussi pour tenir ma promesse.

  23. cardiologue de brousse Dit:

    Medecine Man je comprends la rage qui est la tienne et surtout l’idée qu’un jour on ait du et pu se résigner, et courber l’échine (  »est-ce ainsi que les hommes vivent ? » )- d’autres l’ont partagé , beaucoup le partage au présent; c’est tous les jours qu’on a envie de dire à l’autre  » mais t’es trop con toi !  »
    préservons nous de devenir le con d’un autre, car nous aurions peu appris et peu ( rien ) compris
    et merci pour tes posts  »salutaires »

  24. docteur vincent Dit:

    J’allais voir les patientes en douce quand je le trouvais utile, personne n’aurait pu m’en empêcher! Si certains médecins s’en sont rendu compte ils ne me l’ont jamais dit en face… et je n’ai jamais lu mes appréciations de stage non plus! Pas osé savoir tout ce que ce beau monde pensait de moi.

  25. vincou Dit:

    bien d’accord medecine men.
    j’ai « osé » pêter un cable en pleine visite du gd patron de dermato il y a une ptite dizaine d’année.. problème : j’étais en D3. Pire : je ne préparais pas l’internat.
    Ca m’a valut quelques galères mais que ce fût bon. Insulter quelqu’un qui le mérite vraiment est salvateur.
    Jaddo tu as mis le temps mais le blog repart?
    cool..

  26. Poison Ivy Dit:

    Alors pour tous les docteurs, sages-femmes, puer qui ont vraiment envie d’en savoir plus sur l’allaitement il y a un DIU qui se passe alternativement à Lille Brest ou Grenoble sur ce thème exclusif : DIULHAM (diplome interuniversitaire lactation humaine allaitement maternel), toutes les infos se trouvent sur les sites de facultés ci-dessus. Je suis une maman-docteur généraliste et mes allaitements je les ai arrachés à la maternité, à mes consoeurs qui trouvaient bizarre que j’allaite à 9 mois après la reprise du boulot mais le troisième ça a duré 18 mois et j’ai couronné tout ça par le DIU l’année dernière, passionnant!
    J’espère devenir une bonne accompagnante dans ce domaine.

  27. Krapette Dit:

    Je n’ai pas pu laisser de message le jour de la parution de l’article…
    La veille du 5e anniversaire de notre fils, né sans vie…

    Quel plaisir d’avoir encore des soignants qui prennent le temps de refaire les papiers et ainsi d’épargner un peu plus les parents…

    Ce n’est pas le cas de tout le monde…

    Même si c’est une perte de temps, c’est une preuve d’humanité.

  28. Eric D Dit:

    Celui qui dit qu’on ne doit pas regarder l’enfant est un parfait connard. Mon unique expérience en maternité a été teintée d’humanité. Entre la jeune pédiatre, le vieux pédiatre à la carrure imposante et les infirmières d’une patience inépuisable, j’ai vraiment apprécié.

    Je suis informaticien. Et les logiciels qui ne permettent pas de sortir du cas archi-classique, ça m’énerve. D’ailleurs soyez assez gentils pour maudire l’auteur du programme qui vous enquiquine plutôt que la profession dans son ensemble, je n’ai pas mérité ça ;)

  29. Anonyme Dit:

    Médicine Men: Faut aussi être prêt(e) à payer le prix quand on ose « Effroyable Connard! », ou même un simple « Non » à un effroyable connard…tout le monde ne s’en sort pas aussi bien que Vincou.
    C’est déjà bien de ne pas oublier, d’apprendre au contact de l’effoyable connard ce que l’on ne veut pas être ou faire subir aux autres.
    Jaddo, c’est cool que t’oublies pas!

  30. Mushroom Dit:

    J’ai vécu une grossesse difficile (3 mois d’alitement dont 48 jours à l’hôpital) et un accouchement que j’ai mis beaucoup de temps à nommer ainsi (césarienne programmée… repoussée au lendemain par surprise, il était 15h00, j’étais à jeun depuis minuit la veille et j’avais la charlotte sur la tête quand on m’a dit ça), alors si les médecins et les infirmières du service maternité avaient seulement daigné REGARDER mon bébé, au lieu de pousser le berceau comme un meuble pour s’approcher de mon lit, ça aurait mis un peu plus d’humanité dans tout ça. Merci donc, d’en avoir regardé un, et d’avoir pris une fois un papier et un crayon.

  31. Agnès Dit:

    Je travaille dans l’informatique et je peux vous dire qu’un logiciel qui colle au métier de l’utilisateur, ça demande du temps et de l’énergie. Donc ça coûte cher, donc peu de gens peuvent se le payer, et vous vous retrouvez à ne pas pouvoir enlever les valeurs par défaut. Et puis, souvent, il faut du temps pour le maîtriser vraiment, du temps que les étudiants n’ont pas, d’autant que dans un autre établissement ou même simplement dans un autre service vous aurez un autre logiciel.
    Et bien sûr, les gens qui tiennent les sous se préoccupent rarement de ce qu’en pensent les utilisateurs, il faut les impressionner avec un truc qui « fait classe ». Généralement assez cher aussi, même si inutile. Si on veut associer les deux ça double les prix et ce n’est donc plus dans ses moyens.
    Mon mari est développeur pour le milieu médical, il y a un médecin, des anciens infirmiers et chefs de blocs dans sa boîte, qui contribuent à faire que le logiciel soit à la fois pratique, sécurisé là où il le faut, avec la souplesse là où il la faut : pas toujours évident ! Et je ne parle pas du prix : pour l’instant ils n’ont pas de clients dans le public… Avec un hôpital public juste à côté (vraiment, il doit y avoir 200 mètres entre les deux portes), c’est un peu ironique.
    J’espère qu’un jour vous serez assez bien placée pour choisir le logiciel, et que vous aurez les moyens d’en payer/imposer un qui soit à la fois pratique, sécurisé et « humain ». Et qu’il pourra être proposé à un prix raisonnable.

  32. loupiot Dit:

    Oh oui, que vous avez eu raison de prendre un papier et un crayon….

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