Ici Papa Tango Charly

21 mai, 2010

Il y quatre semaines, à 18h35, je reçois madame, monsieur, petite-fille et bébé.
Tout petit petit bébé, 15 jours à tout péter.

Madame vient du labo d’à côté. Elle me tend une feuille de résultats : « Ils m’ont dit de venir tout de suite. » J’imagine que c’est pour ça que j’ai toute la famille devant moi : sans doute qu’ils revenaient des courses, qu’ils sont gentiment allés chercher les résultats de madame et que les résultats clochaient. C’est sans doute pour ça aussi que je n’ai jamais vu  cette famille : le médecin traitant, c’est pas celui de juste à côté du labo, et le labo a dit « Tout de suite », donc ils sont venus juste à côté.
Coup d’œil rapide à la page pour avoir une idée de quelle cloche on parle : un bon petit syndrome inflammatoire, des blancs à 12 ou 13000, une CRP à 95. Ce qui veut dire, en gros et en résumé, qu’il y a probablement une infection qui traîne quelque part. Mais qui ne nous renseigne pas sur sa localisation.

– Bon, on va déjà vous ouvrir un dossier, dis-je.
Le dossier s’ouvre : madame est jeune, belle et en bonne santé, elle a accouché sans soucis particulier il y a 10 jours. Ok.
– Ok, reprenons votre histoire, alors. Racontez-moi qui vous a prescrit cette prise de sang et pourquoi.
Madame raconte.

Il y a 4 jours, elle s’est mise à avoir une douleur violente, d’un coup, là (elle me pointe du doigt le haut de son ventre, sous les côtes, à droite). La douleur ne la lâche pas, elle n’en peut plus, et elle finit par aller aux urgences gynéco, dans l’hôpital où elle a accouché. Le gynéco ne trouve rien de son côté à lui du ventre, il renvoie la dame aux urgences « normales », pour les adultes qui ne viennent pas d’accoucher.
– Ils m’ont fait une prise de sang, et une radio, et ils ont vu à la prise de sang qu’il y avait une infection, mais ils n’ont rien trouvé, alors ils m’ont donné une prise de sang pour refaire un contrôle dans quatre jours, en me disant de le montrer à mon médecin traitant.
– Mmm, ok. Vous avez un courrier ?
– Non.
– Vous avez une copie de la première prise de sang ?
– Non.
– Bon. Bon bon bon. Ils vous ont fait une analyse d’urines ?
– Oui, mais ils ont rien dit, heuuu je suppose que c’était normal ?
– Bon. Et la radio, c’était une radio de quoi ? Une radio des poumons ?
– Heuuuu, ils m’ont pas dit, je crois qu’ils ont visé par là (elle met une main en haut et une main en bas de son ventre), une radio du ventre peut-être ?
– Mmmm, non, une radio du ventre, ce serait vraiment crétin, enfin peut-être, des fois ils en font un peu dès qu’on a mal au ventre…
– Et puis après ils ont fait une écho, et heuuu, il a dit que c’était pas l’appendicite.

Ok.
Donc.
Donc donc donc, bordel de putain de sa mère d’hôpital de fils de chienne, il est 18h55 un vendredi soir, j’ai devant moi une dame charmante qui ne comprend pas très bien ce qui lui arrive, et qui a un syndrome infectieux dont on ne connait pas la cause. Comme c’est potentiellement embêtant, surtout chez une dame qui vient d’accoucher, ils lui ont dit de contrôler plus tard avec son médecin. Et le médecin, pour contrôler, il a rien.

Parce que 95 de CRP, si la dame avait 45 il y a quatre jours, c’est que c’est plutôt pire. Si elle avait 230, c’est que c’est plutôt mieux.
La dame voit bien que je commence à poser mes questions d’un ton de plus en plus agressif. J’essaie de lui expliquer : « Excusez-moi si je suis un peu brutale, hein, vous n’y êtes pour rien du tout, c’est contre mes collègues que je suis fâchée. »
Du coup, je recommence à zéro, en ré-interrogeant, le petit, la maman, la douleur, les signes associés. J’examine. Tout va bien côté poumons. Elle a clairement mal en haut à droite, elle grimace quand elle inspire très fort et que j’appuie. La vésicule ?
J’appelle l’hôpital. On me passe la ligne 2, la ligne 4, re la ligne 2, et la ligne 6.  J’ai encore 7 patients dans ma salle d’attente. « Aaaaah, me dit la dame de la ligne 6, mais je vais pas pouvoir vous renseigner, on a accès aux archives que jusqu’à 17h, il faut rappeler demain. »
Là, quand même, je m’énerve. Je m’énerve vraiment. Du genre « Passez moi votre supérieur, et collez vous vos archives au cul. »
Je finis par avoir un médecin au bout du fil, qui me lit le dossier : « Douleur en fosse iliaque droite (en bas à droite, donc, à l’autre bout de en haut à droite), blablabla, BU normale, blablabla, CRP 110, blabla, ASP normal, utérus-ovaire-appendice ok à l’échographie. »
Donc ils ont vraiment fait une radio du ventre, ces ânes bâtés (en y cherchant quoi, je vous le demande….), ils ont pas regardé la vésicule à l’écho, et le syndrome inflammatoire était à peu près pareil (95 ou 110, surtout dans deux labos différents, on peut considérer que c’est blanc bonnet).

Je peux vraiment pardonner l’écho qui ne regarde pas la vésicule.  Si la dame avait vraiment mal en bas à droite, ça peut se comprendre. Elle me dit qu’elle a jamais dit qu’elle avait mal en bas à droite, mais admettons, sur ce coup-là, je peux laisser le bénéfice du doute aux collègues. Je peux pardonner la radio du ventre, ce n’est jamais qu’une crétinerie de plus. Mais putain, qu’on ait donné à cette dame la consigne (logique et bien fondée) de contrôler tout ça avec son médecin traitant, sans prendre la peine des quatorze secondes supplémentaires pour appuyer sur « print » et lui remettre une copie de son dossier et de sa première prise de sang, ça, vraiment, ça me laisse sans voix.
Je pourris le type au téléphone.
« C’est pas moi qui l’ai vue, votre patiente, qu’est ce que vous voulez que j’y fasse ? »
« C’est pas ma patiente, de une. De deux, je veux bien que vous y fassiez de dire à vos internes de ne pas renvoyer les gens à leur médecin sans courrier »
« Ça, je suis bien d’accord avec vous », qu’il me dit.
Ça me fait une belle jambe.

Il y a deux semaines, je reçois une jeune fille.
Deux jours plus tôt, elle a fait un tonneau sur l’autoroute. La frousse de sa vie. Elle s’est retrouvée aux urgences, elle ne se souvient pas bien de ce qu’ils ont dit ou fait, toute sens dessus dessous qu’elle était.*
Elle revient me voir pour trois raisons : d’abord, elle s’est mise à avoir une douleur en haut à gauche du ventre, sous les côtes, qu’elle n’avait pas à ce moment-là et qu’elle n’avait pas signalée.
Ensuite parce qu’elle a toujours mal à la main, qu’elle dit en me tendant une pochette de radios.
Enfin, pour que je fasse l’arrêt de travail, parce qu’aux urgences, ils lui ont dit « Cinq jours d’arrêt de travail, mais ils ont pas fait les papiers. »

– Comment ça ils ont pas fait les papiers ? ose-je.
– Bin heu, si, ils m’ont fait un papier, mais c’était marqué « Cinq jours d’arrêt de travail sous réserve de revoir son médecin traitant. »
– Mais heu, il était comment le papier ? C’était un papier marron ? Vous l’avez amené ?
– Bin non, je l’ai oublié à la maison, je suis vraiment désolée, je suis bête, j’aurais dû le prendre. Mais heu, non, c’était un papier blanc, avec marqué ce que je vous ai dit. Moi je croyais que ça irait, mais c’est ma mère, elle m’a dit que c’était pas officiel, et elle m’a fait remarquer que c’était marqué « sous réserve d’une nouvelle consultation chez le médecin traitant », alors elle m’a dit qu’il fallait que je vienne vous voir.
– Mais moi je ne peux pas vous faire un arrêt qui commence il y a deux jours, je ne vous ai pas vue, moi, il y a deux jours ! C’est eux qui doivent vous faire l’arrêt à partir du moment où ils vont ont vue !
– Bin ils ont dit qu’ils avaient pas le droit ?
Bin voyons…

Je m’intéresse à la main. Le cinquième doigt est douloureux et un peu gonflé. Je ne vois rien sur les radios, mais bon, je suis pas bien brillante en radio et ça ne ressemble pas à ça.
– Ils ont dit qu’il y avait une fracture.
– Heuuu ah bon ? Et heuuu, ils vous ont pas mis une attelle, ou un plâtre, ou un truc ?
– Bin heu, non, mais je crois bien qu’ils ont dit que c’était cassé.

Je m’intéresse au ventre. Effectivement, c’est douloureux sur tout le côté gauche, surtout sous les côtes.
J’appelle. Ligne 2 ligne 4 ligne 6, je vous passe les détails.
On me dit qu’on me passe le médecin. Au bout d’encore quelques pérégrinations, ça décroche.
– Bonjour, Docteur Jaddo à l’appareil, dis-je.
– C’est lui-même.
– Heu, hein ?
– C’est moi, que voulez-vous ?
– Heuuu, non, MOI je suis le Docteur Jaddo, j’appelle pour avoir accès au dossier de ma patiente Mme Xxxx que vous avez vue lundi.
– Attendez, qui êtes-vous ?
– Bin, je suis le Docteur Jaddo.
– Aaaaaaaaaaah ! Moi je suis le Docteur Joddo, pardonnez-moi. Que voulez-vous ?
– Je voudrais savoir ce qui s’est passé lundi matin quand vous avez vu Mme Xxxx…
– Ohlala, lundi ? Mais je ne vais pas pouvoir accéder aux dossiers de lundi, moi. Qui êtes-vous pour elle ?
– JEUUUUH-SUUUUUIS-SOOOOON-MEEEEE-DEUUUU-CIIIIIN-TRAITANT ! Je voudrais savoir ce que vous avez fait lundi !
– Ah bah heuuu écoutez, heuuuu, Madame Xxxx ?
– Oui, Madame Xxxx. X, x, x, x.
– Mmm Xxxx. X, x, x, x ?
– Oui, X, x, x, x.
– Alors, X… x…. et x-x..?
– Oui, x-x…
– Alors, son prénom ?
– Marie.
– M…?
– M… A… R… I… E
– Oh, oui, bon, ça y est, alors c’est marqué : « Fracture du 5ème méta ».
– C’est tout ? Fracture du 5ème méta ? Mais, heuu, elle a rien comme contention, là…
– Ah ? On lui a pas fait une attelle ?
– Bin non, elle a rien, jvous dis.
– Mais on lui a pas fait une syndactylie ?
– Bin non.
– Bon, bin, heu, écoutez, moi je vois que ça sur mon dossier, hein, « fracture du 5ème méta ».
– Et elle a eu quoi d’autre comme examen ? Elle me dit qu’on lui a fait des prises de sang, vous avez les résultats ? Elle a eu une BU ?
– Bin je peux pas savoir, hein, j’ai accès qu’à l’examen clinique, moi, c’est marqué « Fracture du 5ème méta », je peux rien vous dire d’autre.
– Ok. Ok, ok, ok. Dites, vous ne trouvez pas qu’on devrait pouvoir avoir un tantinet plus de communication entre l’hôpital et la ville, non ?
– Ah ça, je suis bien d’accord avec vous.
Ça me fait une belle jambe.

J’ai renvoyé la première madame aux urgences, avec un courrier bien senti dont j’espère qu’il ne brouillera pas le Dr Cerise pour les siècles des siècles avec l’hôpital du coin.
J’ai envoyé la jeune fille passer une écho abdo, j’ai demandé au radiologue de re-jeter un coup d’œil aux radios de la main, je lui ai prescrit des antalgiques (puisqu’ ils ne l’avaient pas fait non plus), j’ai fait un arrêt de travail à partir du jour où je l’ai vue. J’ai coché « Prolongation » et j’ai écrit en toutes lettres que l’arrêt initial n’avait pas été remis à la demoiselle par les urgences.

En vrai, je SAIS que les urgences ne peuvent pas tout faire. Je sais bien que l’essentiel du boulot est de faire le tri entre les 98% d’urgences-non-urgentes et le reste, qu’on ne peut pas passer 2 heures auprès d’une fille qui a seulement eu la frousse de sa vie et une fracture du 5ème méta.
Mais s’il vous plaît, s’il vous plaît, chefs, internes, externes qui me lisez : ne laissez plus repartir vos patients sans avoir appuyé sur Print.
S’il vous plaît.
Si seulement ce post pouvait permettre à UN externe ou à UN interne d’appuyer une fois dans sa vie sur print, ce blog n’aura pas été en vain pour rien du tout**.
S’il vous plaît.

* Parce que oui, « sens dessus dessous » ça s’écrit « sens dessus dessous », figurez-vous. Ce qui a beaucoup moins de sens que l’orthographe que j’ai crue bonne jusqu’à mes 24 ans bien tassés : « Sans dessus dessous », qui serait vachement plus logique.
** Une référence en VF. J’espère que quelques amateurs apprécieront.

71 Réponses à “Ici Papa Tango Charly”

  1. Lapunaise Dit:

    Ah la communication urgence et médecin de ville… SEP diagnostiquée un matin de juillet sur un vertige arrière par un interne aux urgences… Patiente affolée, vivant 48 h d’enfer… Médecin de ville ulcéré par le diagnostic balancé à la patiente entre deux portes. Médecin prenant son téléphone pour avoir des explications. Interne : « ben quoi, je lui ai fait fermé les yeux et elle a basculé en arrière ». Médecin de ville « oui, bien sûr et vous la laissez repartir avec comme instructions – dites à votre médecin que vous avez une sep, il comprendra et vous expliquera moi j’ai pas le temps ? » « ben quoi, vous êtes là pour lui expliquer non ? » « Sauf que c’est ma nièce, qu’une sep même en crypté elle sait ce que c’est, qu’il y a plus élégant pour lui annoncer ce genre de chose que de le faire de la sorte, et que le diagnostic est faux… » « ah ben, tant mieux »

    Communication quand tu nous tiens !

  2. trop sérieuse Dit:

    et si le stage aux urgences se faisait APRES le stage chez le praticien….

  3. Cath Dit:

    « n’aura pas été en vain pour rien du tout » : Chantons sous la pluie ?
    J’ai bon ?

  4. Rrr Dit:

    Han. Mon dieu, Cath, épousez-moi.

  5. Morrigan Dit:

    J’ai décidé récemment, de téléphoner SYSTEMATIQUEMENT aux urgences quand je n’ai pas de dossier (comme toi). Ou quand le diagnostique est tellement archi faux que ce n’est pas concevable.
    Exemple: j’envoie un patient pour une douleur abdo hypochondre D, tout ce qu’il y a de suspecte. Je fais un beau courrier, tout tapé et tout et tout…
    2 jours passent, compte rendu des urgences: Constipation et en petit caractère dans Motif: »le MT pense à une colique hépatique mdr!!! ».
    Je prends sur moi, je me dis que je suis faillible… Sauf que le monsieur s’est retrouvé avec une cholécystite après être devenu jaune citron en se tordant de douleur.

    Donc maintenant: un coup de fil et je me sens mieux!!!

  6. Dr A. Dit:

    Oui enfin bon , jaddo, dans mon coin, ils font des courriers, ça aide pas beaucoup plus que si ils en faisaient pas ….Mais c’est vrai, ici ils font « print » pour la biologie (enfin pas toujours) , c’est un plus.

    Par contre ils confondent pas mal les patients et les radio. (c’est un peu un problème, quand ils renvoient un patient sous paracetamol pour traiter son poumon blanc …)
    Et en chirurgie, c’est assez curieux, j’ai eu des retours comme quoi un chirurgien viscéral régulièrement de garde, n’examine pas les patients en suspicion d’appendicite.
    Il dit  » si le médecin traitant dit que c’est une appendicite alors, j’opère … » Moi ça ne me gêne pas vraiment, je suis en général assez sûr de mon coup … mais bon ça serai dommage de se tromper …

  7. Madameprout Dit:

    Mais alors, elle avait quoi la jolie dame qui venait d’accoucher ?! Pousser le suspense jusqu’à supprimer le dénouement c’est pas très rigolo.

  8. Rrr Dit:

    On sait pas. Aux dernières nouvelles (je lui avait demandé de m’appeler pour m’en donner), ils ont refait écho abdo : rien y compris vésicule, ils ont fait scann abdo : rien, elle a revu le gynéco : rien.
    Elle devait rerefaire un contrôle bio et rerevoir quelqu’un.

  9. Isabelle Dit:

    Analogie quand tu nous tiens…

    Ca me rappelle furieusement quand on se refile un gamin « difficile » d’un collège à l’autre : ben pourquoi donc on communiquerait sur le travail qui a déjà été fait avec le gosse et sa famille en direction des collègues qui vont tout recommencer à zéro et souvent remettre leurs gros pieds dans un plat dans lequel on a déjà largement pataugé ? Nan, ils sont sûrement meilleurs à côté, et puis, on n’a pas le temps d’attraper son téléphone, hein ? Ca ne nous regarde plus !

    Sur le thème, j’adhère complètement sur l’omerta jalouse autour des examens hospitaliers, et pas seulement aux urgences : souvenir d’un résultat d’IRM capital pour ma fille que personne ne réussissait à obtenir, ni elle, ni moi – elle était devenue majeure, c’est ballot ! – ni son médecin traitant, ni même l’hôpital voisin qui devait prendre une décision en conséquence – et accessoirement, l’avait prescrit ! Et merci Dominique de m’avoir aidée à l’époque à donner le coup de patte salutaire dans la fourmilière…

    Sinon, j’ai trouvé ça plutôt joli, le jour où j’ai découvert « sens dessus dessous » : ça lui donnait un autre… sens ;-)

  10. SoleilDeMarseille Dit:

    Tout ce que j’ai trouvé comme moyen de limiter la casse, c’est de toujours téléphoner aux urgences pour leur annoncer l’arrivée ( et l’hospitalisation ) du patient, avec en plus un courrier ( tapé si possible, sinon écrit bien gros en cas de visite à domicile ). Mais bien souvent, le côté obscurément pervers de la TAA conduit les urgences à expulser les patients. On renvoie les épileptiques sans traitement à la maison, les fracturés sans attelles sans antalgiques, etc; Les seules urgences qui restent consciencieuses sont je crois ( & j’espère très très fort ) les urgences pédiatriques. Le reste…
    Quand je travaillais aux urgences, mes collègues me disaient d’être moins gentille avec les patients, « sinon, ils vont revenir, tu ne te rends pas compte !!!  » sauf que je n’étais spécialement gentille, j’étais correcte et je faisais mon travail,poin-tà-la-ligne.

  11. 123456 Dit:

    ça veut dire quoi une colique hepatique mdr !!!

  12. La vie (où est le) mode d'emploi (?) Dit:

    Je vois un truc vachement positif : à chaque fois, le gonze que tu causes à, finalement, le gonze de l’hosto, je veux dire, ben il est d’accord avec toi. Si c’est pas beau, une telle harmonie…

  13. spyko Dit:

    J’écris SANS dessous dessous depuis des dizaines d’années… Et bing, voilà que la vérité m’arrive d’un coup au détour d’une lecture de blog!

  14. Okita Dit:

    Jaddo je trouve ton blog passionnant et je suis toujours d’accord avec toi mais un peu d’indulgence pour les internes des urgences qui ont 10(voire +) patients à gérer en même temps (sans compter les patients encore en attente)…Alors faire un courrier pour chacun au médecin traitant,c’est pas envisageable!

    J’ai comme mauvais souvenir la fois où j’avais pris la peine de faire un beau courrier au MT à 2h du mat’ après avoir découvert un BAV 1 chez un patient.Le MT en question m’avait envoyé un courrier très condescendant sur ma prise en charge (le patient avait également des fractures de côtes) ça m’a bien refroidi à vrai dire!!

  15. SoleilDeMarseille Dit:

    non, Okita, ce n’est un compte-rendu que l’on veut à chaque fois, c’est juste qu’il nous faut une liaison parfois, pour ne pas avoir l’air d’être stupide ou pour ne pas être obligés de dénigrer les urgentistes.
    Justes les points forts, même pas une phrase. On y est tous passés aux urg. On connait.

  16. SoleilDeMarseille Dit:

    et l’ASP, il prenait les coupoles comme le TDM ? rien là haut non plus?
    PS j’essaye de justifier là l’ASP… par contre non, je ne suis pas d’accord pour l’écho abdo, quand on demande un examen il faut qu’il soit fait dans son intégralité donc de manière systématique ( c’est mon côté « Maugrey-Méfiance  » ) donc le radiologue DOIT regarder aussi l’aire hépatique.

  17. ambre Dit:

    je sais pas, mais quand je transfère une patiente, je photocopie le dossier… et quand je prescrit un bilan à faire après la sortie, je m’arrange pour recevoir les résultats et gérer si il y a un souci… et si une patiente doit revoir son médecin traitant à distance, pour hypothyroidie ou diabète, je lui confie les résultats précédents, c’est logique, et pas dur à faire! vive les urgences… et bon courage à toi…

  18. tico Dit:

    Aux urgences psy, ça m’est déjà arrivé d’appuyer sur print. Parfois même je faisais un super beau courrier au médecin traitant, en lui conseillant un traitement en cas de persistance de ce qui pouvait apparaître comme un syndrome délirant (mais on j’avais des doutes)

    Quand j’étais passé aux urgences pédia, les médecins rappelaient les parents si on avait un résultat bio louche au bout de 3 jours (TSH abaissée etc.) Du joli boulot.

  19. Gélule Dit:

    Me projetant dans mon futur rôle de généraliste, pendant mon stage d’interne aux urgences je donnais systématiquement un courrier au patient, surtout quand c’était un truc pas clair.

    Histoire récente : une dame qui vient avec un diagnostic de « petite embolie pulmonaire mais finalement non », pas de lettre des urgences, pas de traitement avk, et après un quart d’heure au téléphone avec les urgences et le radiologue, en fait il y en avait une, d’EP..

  20. KevinVillon Dit:

    chers confrères , qui , après nous passez
    n’ayez point coeurs , contre nous , trop endurcis
    car si pitié de nous , pauvres , avez
    Dieu en aura plus tôt de vous, Merci.

    Ayant manqué chaire pièça dévorée et pourrie
    ou os en cendre et poudre
    Nous , si narrables dont on rit
    voués à d’ infernales foudres.

    De vos longues trompettes accompagnaient
    moqueries, corbeaux et pies
    qui vont nos yeux cavés
    et arrachés la barbe et les sourcils.

    Mais qu’un jour , vous aussi balancés
    puis ça , puis là , comme vent varie
    que notre corde glacée
    autour du cou, nous lie .

    Alors la belle paire de pendus
    becquetés , fera bonne confrérie.

    Alors bons amis ,
    priez Dieu que tous nous veuille absoudre.

  21. 123456 Dit:

    ça veut dire quoi une colique hepatique mdr !!! ???

  22. inconnu Dit:

    google est ton ami

  23. Emer Odd Dit:

    Très justement observé et élégamment décrit, comme d’habitude. Merci Dr Jaddo.

    En fait il y a UNE différence fondamentale entre le « médecin traitant derrière l’église qui bricole pas net » (on sait la description, pour la raison qui suit) et l’urgentiste des urgences hospitalière de l’hôpital, eh ben la différence, c’est que le premier il connaît le boulot du deuxième, qu’il l’a lui même pratiqué et souvent dans des conditions pires, l’inverse étant exceptionnellement vrai.

    DONC quand on entend « les pauv’s internes qu’ont 10 patients à gérer en même temps », on sait exactement de quoi il retourne. Par expérience personnelle. Et franchement il n’y a pas de quoi pleurer.

    Et quand on dit le pauv’ généraliste qui a 10 patients en salle d’attente, l’interne il sait même pas comment ça s’écrit, tellement il connaît que l’hôpital.

    Et au total la misère du patient elle se refile sans vergogne, et sanas aucune communication, au brave gars ou à la brave fille qui va se le coltiner puisque c’est « son médecin traitant ». De toute façon, la garde finit à 20h, et « je me tire parce que j’en ai plein les bottes ».

    C’est plus qu’énervant côté ville, c’est révoltant, et on a le patient en face de soi qui ne sortira que quand il sera content.

    Pour moi l’expérience personnelle actuelle (je suis installé en mi-campagne) c’est que les hospitaliers n’ont rien à foutre du médecin traitant, et que plus ça va pire c’est. Pas grave on va nous remplacer par des infirmières, des sages femmes et un site internet…

    Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

  24. Borée Dit:

    Bien vu Emer Odd.

    Je ne vais pas prendre la défense des Urgences mais simplement souligner que ce n’est qu’un des aspects des difficultés de communication au sein de notre profession.

    Rrr en avait déjà décrit un autre lorsque, interne des Urgences, elle accueillait des patients arrivant de maisons de retraite.
    Moi-même, aux urgences, je hurlais de rage lorsqu’un généraliste m’envoyait une mamie grabataire avec une lettre du genre « Merci de prendre en charge Mme Machin pour une altération de l’état général. Salutations. »
    Je suis toujours en colère lorsque je débarque de garde chez un patient que je ne connais pas, qui a visiblement des pathologies lourdes et dont les seules informations se résument à la dernière ordonnance et, parfois, à une prise de sang pas trop ancienne. Trop difficile de laisser un minimum de dossier médical au domicile des patients « lourds » ?

    Les seuls qui font à peu près exception sont en général les spécialistes libéraux. Mais c’est parce que, étant ceux qui les « alimentent », ils sont un peu obligés de nous soigner.

    Pour ma part, tous mes patients à pathologies multiples/complexes/graves, on un extrait de leur dossier médical (antécédents, traitement, dernières consultations) à domicile. Au cas où.

    Et je m’applique toujours à faire des lettres bien complètes.
    Du coup, en général, les correspondants se sentent toujours un peu obligés de soigner leurs retours d’infos. Et quand ils ne le font pas, j’ai toute la légitimité pour leur râler après et leur réclamer un compte-rendu décent.

  25. l'elfe Dit:

    Finalement, à coté de ça, dresser des ours aurait été peu ambitieux.

  26. lili24 Dit:

    étant interne, chez le prat actuellement, et ayant fait les urgences, oui, la relation est rude.
    de quel côté que l’on soit, on râle sur l’autre, parce que chacun travaille, essaie de faire en sorte que cela se passe bien.
    après, comme tout le monde n’est pas parfait, on se heurte parfois à des situations complexes!
    mais quand tout se passe bien, qu’on a les courriers, les résultats, tout ça, est-ce qu’on se dit : ah, quelle bonne communication!
    non, on trouve ça normal. et c’est normal.
    certains ne l’ont pas compris, donc il faut continuer à râler pour que ça change! dans les 2 sens!

  27. cardiologue de brousse Dit:

    on sent comme un petit relâchement du côté de l’écriture…
    c’est depuis l’installation ?

  28. Rrr Dit:

    @cardio Chais pas :/ Pas fait exprès. Désolée. ((Quelle installation ?))

  29. Eloclaire.. Dit:

    Tiens, je n’ai jamais eu de non retours des urg’ puisqu’on a qu’un hôpital, que je connais les urgentistes, que je leur passe un coup de fil avant/ après.. il m’arrive même d’y emmener les malades (du genre j’ai 5g d’Hb mais je ne veux pas y aller parce que j’ai la f^te de l’école de mes enfants)..
    Pourtant, je suis du genre à râler..
    Mon combat sont justement les spécialistes libéraux.; Quand je me casse le c** à écrire une longue lettre et que je revois mon patient avec le ttt qui a changé sans lettre ni coup de fil GRRRRRRRRRRR!! Oui, ça m’énerve.. Mais je travaille qu’avec ceux dont la relation me convient.. Alors.. finalement, je suis heureuse de mes relations entre collègues!!
    PS: Et ce que je préfère c’est les CRH des CHU de l’APHP.. Ils sont longs, détaillés, soignés…..

  30. lulu Dit:

    Je me faisais justement la réflexion la semaine dernière (en voyant 3 patients en qq jours sortir des urg sans courrier aucun)..J’étais encore interne il y a peu et JAMAIS on ne laissait sortir le patient sans CR..quelque soit le motif d’entrée..Alors quoi??Tout fout le camp ma pov’dame..

  31. Douchka Dit:

    Je sais pas mais la je me sens mal a l’aise… surement pour toute les fois ou j’ai du faire un courrier de sortie a la hâte avec Trois mots parce que je connaissais pas le patient et que l interne était submergé et que pas de chefs a l ‘horizon…
    donc ce jour je jure Moi externe, future interne, future MT de penser a ceux qui reverrons vraiment « mes »patients

  32. cardiologue de brousse Dit:

    Euh ! ch’ais pas non plus mais ça commençait à ressembler un peu trop aux discussions habituelles des  »Docteurs » sédentarisés que je subi lors des repas post-EPU, alternant doléances variées envers ( au choix ) l’URSSAF, les impôts, les CMU ou les fonctionnaires hospitaliers et les histoires de chasse où ils ont fait à les entendre des merveilles de diagnostics les mains nues avec leurs b… et leur stétho.
    j’ai crains un instant que tu ne vieillisses trop vite !
    Fais gaffe, c’est comme ça qu’un jour on perd ses couettes…

  33. cardiologue de brousse Dit:

    Kévin Villon me semblait également dire à peu près la même chose… mais en plusss joli, certes.

  34. Léonie Dit:

    Je me disais bien que Cardio le poète serait touché par le poème de Kevin Villon :))

  35. medoc21 Dit:

    jsuis interne en MG, j’ai passé 6 mois merveilleux en ville, j’arrive en stage aux urgences, et quand je demande aux seniors comment imprimer un compte rendu de sortie pour le medecin traitant… on me repond que ce n’est pas la peine , car avec tout ce qu’il y a ecrit dans le dossier, on peut un jour se retourner contre les urgentistes … le medecin se debrouillera… no comment ! merci dr jaddo , on se sent moins seuls !!

  36. trop sérieuse Dit:

    j’ai de la chance!

    je reçois régulièrement des courriers du service des urgences du Centre Hospitalier Général près de chez moi (20 minutes en voiture par temps clair…)
    de 2 types :

    1- lettre manuscrite de l’interne qui renvoie le patient à domicile car il va bien, enfin pas suffisamment mal pour rester à l’hôpital… lettre que me remet la famille pour que je gère la suite car le patient ne va pas suffisamment bien n’est-ce pas!

    2- un compte-rendu imprimé de TOUT le dossier des urgences (oui ils ont trouvé et appuyé sur la touche PRINT) que je reçois entre 3 et 5 jours après le retour à domicile du patient : c’est un peu fouillis mais très complet

    medoc21 a peut-être raison (ou un chef de service paranoïaque…): j’ai lu une suspicion d’embolie pulmonaire (pas trouvé la confirmation ni l’infirmation du diagnostic dans le dossier) qui est sortie avec une ordonnance de Primperan
    j’ai pensé que cette fois-là tout n’avait pas été saisi sur l’informatique (et donc imprimé) et relu

    ne tirons pas sur le pianiste : c’est une fois sur une trentaine de courriers en 3 ans
    (c’est récent la touche PRINT…)

  37. Un externe marseillais Dit:

    Même si je pensais aussi souvent que possible (et aussi souvent que nécessaire surtout dans le cadre des 98% d’urgences non-urgentes !) à taper une rapide lettre au MT quand le patient partait, je n’oublierais plus la touche Print quand je reprendrais des gardes cet été !

    Ca fera toujours un externe de prévenu…

  38. fxstbg Dit:

    J’ai trouvé une solution partielle à ton problème Jaddo : en parallèle de mon boulot de remplaçant, et en attendant l’installation qui tarde, je me suis dégoté un petit poste à mi-temps au service d’urgences du coin.
    Je connais bien l’équipe pour y avoir été interne à l’époque…
    Résultat : ça me fait un bien fou de passer de temps en temps de l’autre côté de la barrière. J’en profite pour expliquer aux collègues l’ABSOLUE NÉCESSITÉ de communiquer les infos importantes aux médecins traitants, tenter de leur faire comprendre les conditions de notre pratique en cabinet.
    Mais je constate aussi amèrement que certains confrères généralistes déconnent un peu de temps en temps… comme ce toubib du coin qui, hier matin, avait conseillé à un de ses patients par téléphone (patient inquiet du retard de ses vaccinations anti-tétaniques après une blessure au pied), d’aller aux urgences pour faire « le SAT-VAT »… et je passe les patients adressés pour « AEG, merci, bien confraternellement », sans la moindre information sur les ATCD, le traitement, les conditions de vie etc…

    La morale de cette histoire ? Aimons-nous les uns les autres, et communiquons de temps à autre… nos patients apprécieront !

    Merci Jaddo !

  39. cardiologue de brousse Dit:

    de toute façon, bientôt grace à Rosy et son DMP toute cette polémique sera devenu obsolète …
    en attendant , comme le dit si élégament Borée  »…Les seuls qui font à peu près exception sont en général les spécialistes libéraux. Mais c’est parce que, étant ceux qui les « alimentent », ils sont un peu obligés de nous soigner… »
    on appellera sans doute ça la reconnaissance du ventre; c’est trivial mais au moins ça donne des résultats !

  40. SoleilDeMarseille Dit:

    @cardiologue de brousse : c’est peut être une coïncidence, mais depuis l’histoire du parcours de soin, j’ai l’impression que les spé libéraux renvoient plus de courrier, dans la mesure où ils reçoivent nos patients avec un mot de notre part ( et nos coordonnées ! ) Mais bon, le téléphone c’est pas mal non plus L-O-L !

  41. cardiologue de brousse Dit:

    @ SoleilDe :

    Ha ! Ha! Ha ! ( et même HA ! )

    99% des patients des cardiologues ( de Province , Paris Lyon ET DE MARSEILLE ne faisant pas partie de la  »Province »…) recoivent leurs patients sur recommandations et courriers de leur médecin traitant, et quand il s’agit d’un suivi à la demande du cardiologue ( revenez me voir dans six mois, un an etc…)un courrier de la consultation est toujours effectué en retour auprès du médecin traitant; cela s’appelle de la correction, de la confraternité ou tout simplement de la politesse.
    au fil du temps, j’ai vieilli avec mes correspondants, et pour ceux que je garde encore, faute d’avoir tué tous leurs patients, des relations épistolaires professionnelles se sont tissées régulièrement; il y a ceux qui sont exhaustifs et si détaillés que s’en est presque trop parfait et on se demande si on va faire aussi bien dans dans la réponse; il y a les minimalistes genre  » bilan de douleurs, merci de ton aide  », il a y les anxieux qui voient des embolies pulmonaires partout et qui bien sur un jour finissent par avoir raison, ce jour où précisément on se dit  » cette fois il exagère !  », les qu’on se demande ce qu’ils cherchent en demandant le n’ième doppler des vaisseaux du cou pour bilan de vertiges; bref tout ce qui fait que notre pratique est variée, pleine d’imprévues, et enrichissante à souhait.
    personnellement le courrier que je dicte en fin de consultation ( devant mon patient ) est l’aboutissement logique de mon raisonnement médical et j’y mets une application particulière; il est également le reflet de ma démarche médicale, sera lu par d’autres médecins et donc pesé, soupesé, elligible à la critique de mes pairs.Enfin sur le plan médico-légal, il fera foi si besoin.
    pour toute ces raisons, ce  »courrier » fait intrisèquement partie de la consultation et se doit d’être traité avec toute l’attention qu’il mérite.
    Heureux les épistolaires et leurs correspondants!

  42. Léonie Dit:

    Ben moi mon cardio, il tape ses courriers tout seul comme un grand, même qu’il m’avait demandé quelques conseils de mise en page la première fois que je l’avais vu, on en avait ri :)

  43. cardiologue de brousse Dit:

    Ben moi, je dicte mes courriers et tape ma secrétaire…

  44. droupette Dit:

    Ben moi, je dicte mes courriers et tape ma secrétaire…

    ;-)))))
    ouf !!!!
    Le ton des commentaires devenaient un peu trop sérieux, pas trop rigolos…

  45. SoleilDeMarseille Dit:

    @CDB ( et les autres utilisateurs du Forum, et Mlle Rrrr Jaddo ! ) :
    « cela s’appelle de la correction, de la confraternité ou tout simplement de la politesse. » Bin voui, nous sommes bien d’accord.

    « de Province , Paris Lyon ET DE MARSEILLE ne faisant pas partie de la »Province » » alors là, attention, la Cité Phocéenne faut t’y vivre pour essayer de comprendre comment ça fonctionne , hihihi! Ici, ce n’est ni une ville, ni la Provence, ni la Province. C’est juste Marseille…

  46. cardiologue de brousse Dit:

    Et susceptible avec ça !
    j’aime…

  47. doume Dit:

    Jeudi soir, je ferme définitivement,après 25 ans d’exercice, la porte de mon cabinet de médecine générale pour un travail salarié dans un centre de convalescence :
    ce que je remarque, c’est qu’en tant que généraliste, je me suis toujours débrouillée vaille que vaille, lettre ou pas lettre alors qu’au centre,je râle quand je ne l’ai pas.
    Je pense que je me sens moins responsable à 100% de mes patients comme j’ai pu l’être en médecine générale.
    Moralité:qu’est-ce que ça change, la lettre des urgences, vous avez bien un stétho, des yeux, des oreilles et la possibilité d’interroger le malade ?
    Sentez-vous l’entière responsabilité de cette personne et agissez-en sorte de lui rendre service, avec la volonté de l’aider et vous verrez, ça viendra tout seul …
    Moralité : arrêter de douter de vous en cherchant les courriers du correspondant

  48. cardiologue de brousse Dit:

    OUAIS !
    les anciens contre les modernes, ça va chier…

  49. SoleilDeMarseille Dit:

    La possibilité d’interrroger le malade, oui, quoique, pas toujours … alors? alors on repart de zéro, on refait tout! Pourquoi doit-on se débrouiller ? C’est ça qui est gênant, la débrouille. Parce qu’au bout, il y a une personne. Disons juste qu’avec un peu de communication, on pourrait passer le stade de la débrouille artisanale;)

  50. skulla Dit:

    entendu!

  51. jaco Dit:

    Chère Jaddo,
    Personne n’est parfait, moi je suis ostéopathe. Exclusif, c’est à dire non médecin. Un peu par hasard parce qu’avant d’être reçu-collé en P1, je n’avais strictement aucune idée de ce que pouvait être ce métier dont je n’avais jamais entendu parler. La vocation médicale (je pense que je laisserai mon n° de tél privé à un toxico;)) et la passion de l’anat’ m’ont fait essayer ces études qui dans l’ensemble m’ont plu, loin des clichés que l’on a sur les ostéopathes (et qu’ils sont les premiers à véhiculer d’ailleurs). Au cours des 6 années d’études qui à l’époque étaient nécessaires, j’ai fait beaucoup de stages hospitaliers, souvent dans des hôpitaux périphériques dénués d’externes, ce qui m’a amené à faire fonction de. Pour mon plus grand bonheur. Et parce que je me suis toujours attaché à n’être pas celui qui laisserait trainer une méta osseuse en la prenant pour une douleur mécanique. Parce que j’ai conscience de la responsabilité que j’endosse chaque fois que je vois un nouveau patient qui vient me voir directement. Parce que les ostéopathes ne sont pas tous des fous dangereux sectaires ou uniquement préoccupés de leur C.A (même si c’est vrai qu’il y en a beaucoup:)).

    Ce (très long) préambule pour expliquer que j’essaie de bien faire mon métier. Ce qui m’amène fréquemment à renvoyer mes patients à leur MT, lorsque je suspecte quelque chose de pas très catholique à l’interrogatoire ou à l’examen. Avec un courrier qui va bien, tapé à l’ordinnateur et tout, avec ce qui me chiffonne à l’interrogatoire et les signes que j’ai pu trouver à l’examen, les formules de politesse, et bien cordialement…

    Je dois dire ma chère Jaddo, qu’hormis les MG avec qui je suis habitué à travailler et qui eux mêmes m’adressent des patients, vos confrères ne sont pas très prolixes en réponse. Je ne m’en vexe pas, mais quand je revois les patients, et que je ne sais que par leurs dires ce qu’ils ont eut comme examens complémentaires, je me sens assez proche de vous et de vos déboires avec l’hôpital. Je sais que vous êtes débordés, que vous faites du courrier à longueur de consultation et que vous n’en pouvez plus. Mais est-ce qu’il serait possible juste une fois, juste quand vous recevez, amis généralistes, une lettre pas trop mal faite,fusse-t-elle d’un modeste ostéopathe, de le tenir au courant? Parce que cette ado qu’on vous a envoyé avec une lombalgie basse, une douleur en fosse iliaque et un retard de règles un peu frustre, on aimerait vraiment savoir si on s’est inquiété pour rien ou si elle faisait une GEU. Parce que vous, vous en voyez sûrement plein, mais nous, c’est notre montée d’adrénaline de la semaine. J’ai conscience que ça doit être pénible à la fin d’une journée de consult’ de recevoir un coup de fil vous demandant de voir l’un de vos patients en plus en urgence, parce qu’un ostéopathe s’inquiète, mais nous, dans notre cabinet un peu solitaire, on ne sait vraiment pas quoi faire, et on ne veut vraiment pas passer à côté d’un diagnostic d’exclusion (même si ce mot dans la bouche d’un non-médecin en fait bondir plus d’un). Et qu’ensuite, on aimerait avoir un peu de retour, juste pour savoir si on a eut raison ou si on a encore psychoté pour rien (de toute façon, je continuerai à psychoter, cela a déjà sauvé 2 personnes et je souhaite que ça continue).

    Et dernière petite remarque (je ne sais pas si je ne suis pas en train de prendre toute la place de ce blog, je ne connais rien à l’informatique que j’ai appris uniquement pour me servir d’un ttt de texte et vous faire de beaux courriers;)), c’est que paradoxalement, j’ai plus de retours avec l’hôpital, quand je décide que quitte à psychoter pour rien, psychotons vraiment pour rien, et que j’envoie directement le patient aux urg’ et qu’il est hospitalisé pour de bon. (Quand c’était vraiment pour rien, je n’ose imaginer les épithètes qui pleuvent sur ma pauvre tête dénuée de couettes… ou de tout autre attribut capillaire). Je dois avouer que j’apprécie énormément d’être mis en copie du CR, parce que ça me conforte dans ma prudence et que je ne voudrai la perdre pour rien au monde.

    Pardonnez je vous prie ma logorrhée, mais si seulement UN généraliste pouvait répondre de temps en temps à nos courriers, ce serait vraiment bien, et toute la place que j’ai occupé dans ce post n’aura pas été en vain pour rien du tout non plus.

    PS: Je m’arroge encore un peu de place pour vous remercier de ce blog qui parfois me fait secrètement espérer qu’un patient ne viendra pas pour avoir un peu de temps pour le lire.

  52. Rrr Dit:

    Ma foi, de mémoire, je crois que je n’ai jamais reçu un patient envoyé par un ostéopathe ou une autre profession paramédicale.
    En dehors des quelques cas où le patient se présentait sans lettre en disant « le kiné il veut que vous fassiez une radio des hanches » sans pouvoir m’expliquer pourquoi, ça je suppose que ça ne compte pas.

    Du coup, je promets que si ça m’arrive, je penserai à vous et je sortirai le crayon ou le téléphone.

  53. SF Dit:

    Reçue il y a peu, une patiente pour sa visite postnatale avec une TA qui ne voulait pas baisser.
    Courrier au médecin traitant, tout détaillé, ATCD, examen clinique, cordialement, merci cher docteur.

    La réponse :
    Madame la sage-femme (c’était écrit comme ça),
    Je vois ce jour Mme X. La TA a baissé, je propose une contrôle dans quelques temps.
    AVEC TOUTE MA CONSIDERATION, Dr Truc.

    Ben voilà, les meilleurs blague sont les plus courtes, ça fait du bien !

    Mais c’est vrai, je ne suis pas paramédicale.

  54. Rrr Dit:

    Moi je sais jamais quoi mettre au début de mes courriers pour mes correspondants sage-femme, psychologue, kiné, pharmacien.
    Je mets « cher confrère » tout le temps, du coup.

  55. LBV Dit:

    pourquoi pas chers collègues?

  56. Rrr Dit:

    Bah, j’aime mieux confrère, ça sonne mieux, ça fait plusse style genre ;)
    Mais oui, « collègue » serait sans doute plus exact :)

  57. jaco Dit:

    Collègue, ça m’a toujours fait marrer. C’est le terme utilisé par le chef d’ortho de notre p’tite ville qui sent bon la province, dans ces CR. A ce propos, je ne résiste pas à l’envie de citer un de mes courriers aux urgences. C’était un matin où je me livrais au passionnant exercice de la compta, seul au cabinet. J’entends des gens qui entrent dans la salle d’attente. Un couple assez jeune. Il apparait vite qu’ils sortent de boîte (depuis combien de temps, il est 9h du mat’??), et que sans se rappeler comment, Melle est tombée sur le coude qu’elle tient de l’autre main comme une relique, sans la moindre trace de douleur. Monsieur, que j’ai déjà traité, insiste pour que je lui « débloque le coude », ça ne doit pas être si grave vu qu’elle n’a pas mal, c’est juste qu’elle ne peut plus s’en servir… L’odeur de distillerie biélorusse qui envahit mon cabinet me pousse à accorder assez peu de valeur sémiologique à l’argument de la non douleur. Et effectivement, je découvre une magnifique luxation avec perte de tous les repères anatomiques.

    Mon courrier à l’interne de garde commençait par: « Sensible aux sirènes du Grenelle de l’environnement, Melle X accorde toutes qualités au bioéthanol, ce dont il semble résulter une chute aux circonstances mystérieuses, responsable de cette luxation aigue que je vous remercie d’avance de bien vouloir prendre en charge… »

    Je sais, ça ne fait rire que moi, mais le pire est que j’en rie encore.

  58. SoleilDeMarseille Dit:

    ben … en théorie, le « cher confrère, chère consoeur » c’est de médecin spé à médecin spé et le  » cher collègue, chère collègue » c’est du spé au généraliste ; un truc dans ce goût-là( en fait ,j’avais découvert ça dans les guides théraplix donnés à la fac, je ne sais pas si ça existe encore ) Je ne sais pas comment un généraliste écrit à un spé d’après ces règles. De toutes façons, je préfère cher ami/chère amie car j’envoie … à des gens bien … même si parfois on ne s’est jamais rencontré de visu, même après toutes ces années .. c’est marrant !
    Les ostéo ne sont pas à part. J’envoie systématiquement « mes » femmes enceintes 6 semaines avant la DPA, ça évite plein de problèmes obstétricaux, vous réglez aussi bcp de chose chez le nouveau-né ( rejets, régurgitations,constipation … ) c’est appréciable. Mais bon, faut les moyens quand même. Mon mari « n’y croyait pas » et quand mon bébé s’est débouchaga avec expulsion force 10 sans couche ( et lui sur la trajectoire, hihihi! ) il a vite vite révisé son jugement :=))

  59. cardiologue de brousse Dit:

    j’ai eu la chance de débuter ma cardio en remplaçant des PH de province qui avaient en haute estime l’art épistolaire entretenu avec leurs correspondants; certains avaient droit au  » cher ami  » avec ou sans tutoiement, d’autres au  » cher confrère  » avec vouvoiement obligé; mais plus que ce protocole, c’est le fond et la forme de leurs lettres qui m’ont marqué par la précision descriptive des symptômes, le cheminement de leur démarche diagnostic et thérapeutique ou apparaissait entre les lignes les doutes et les interrogations médicales; ces courriers s’imprégnaient également du  » vécu  » du patient avec selon les situations des touches d’humour jamais désobligeantes ou à l’inverse quelques confidences autorisées éclairant toujours utilement l’histoire médicale en question; j’étais bien loin des habituels courriers secs et exhaustifs du CHU.
    j’essaie depuis d’appliquer cette discipline à mes propres courriers; je ne suis donc pas trés fan de la touche PRINT de mon ordinateur.

  60. SoleilDeMarseille Dit:

    Un subtile mélange de copier / coller, une petite mise en forme une grosse mise en page, et hop, print print print ;)

  61. SoleilDeMarseille Dit:

    Mlle JADDO, elle a quoi la dame du post-partum, finalement ?

  62. Elodie Dit:

    OK, dès mon premier stage du premier jour de la rentrée j’appuie sur print…si j’y pense! lol. Bon courage, car a mon avis c’est pas fini… Mais à force de vous entendre les enguirlander ils vont peut-etre faire des efforts!

  63. Richard Dit:

    Il me semble que sur les ordinateurs d’aujourd’hui, ce n’est pas écrit « print », mais « imprimer », puisque vous semblez aimer le « bon français ». A ce sujet, « sans dessus dessous », à mon avis, ça donne une idée encore plus « cahotique » de la situation, et n’est donc pas si incorrect que ça !
    Cela dit, bravo pour votre blog !

    Richard Lery,
    médecin de santé publique ancien médecin généraliste, qui en aurait bien long à dire sur l’organisation de la médecine en France mais n’a pas le courage de faire un blog…

  64. françoise Vanmeerbeeck Dit:

    amusant ton blog, je viens de le découvrir!
    je suis médecin généraliste installée depuis 20 ans au Maroc, ce que tu décris concernant la non-communication entre hôpital et médecine de ville est ici portée à son paroxysme: j’ai très régulièrement des patient(e)s qui ont été opérés et pour lesquels je n’ai aucun compte-rendu …. à part la localisation de la cicatrice on ne sait (ni moi ni mes patients généralement) quelle pièce il leur manque! et encore moins pourquoi on la leur a retiré , pratique pour le suivi!
    alors les résultats d’analyses qui ne te parviennent pas , pour moi c’est la routine!
    amicalement
    françoise

  65. Kyrieleve Dit:

    Bonsoir,

    Juste en passant comme ça par hasard, vous sauriez pas ce qu’elle avait la première dame avec les douleurs sur le coté. Parce que je me reconnais furieusement et douloureusement en elle là …

  66. @Death_Burst Dit:

    sens dessus dessous, ça veut dire que le sens (l’orientation) qui met le haut normalement au dessus le met actuellement au dessous ; à rapprocher du « upside down » anglais : on parle bien de « side » face/côté, comme nous de « sens ».

    La confusion vient peut-être d’une utilisation ‘élargie’ pour dire « en bazar » et plus seulement « renversé » ^^

  67. Cracolette Dit:

    Bonjour jaddo. J’adore ce blog, il est brillant !
    Ps : je suis externe (future médecin gé ?) et promis je ferai bien attention à « printer » dans mes stages d’urgence.

  68. gali Dit:

    Bonjour, en fin d’internat de médecine gé, j’ai découvert ce blog depuis quelques jours et je le dévore tous les soirs !!

    Juste pour dire que des courriers j’en ai fait à chacun de mes patients qui sortaient de mes urgences même l’hiver en traumato en pleine saison de ski (quand il y a même plus de brancard de libre pour mettre les suspicions de colonne … où je passais beaucoup plus de temps à remplir les dossiers informatiques « parce-que c’est médicolégal donc il faut noter tout ce que t’as vérifié !! » et à faire les papiers de sortie (avec le courrier qui est un copier coller épuré du dossier et à faire régulièrement en anglais pour les touristes, – d’ailleurs j’ai jamais su comment on disait cher confrère en anglais-, les copies des bilans et des CR d’imagerie et les certificats médicaux et les consignes de surveillance qu’on doit faire signer et garder une copie !!!) qu’à voir les patients, ce qui est très frustrant pour nous et pour les patients qui nous voient en permanence devant l’ordi avec l’impression qu’on fout rien …

    et je suis sûre que 90% de ces courriers n’arriveront jamais à leur médecin traitant en plus (ils l’auront perdu entre temps ou jeté).

    Côté urgences médicales, courrier systématique aussi avec imageries et bilans bio remis au patient.
    On n’avait pas le choix parce-que « par ordre du chef » mais même si ça nous prenait du temps, j’étais entièrement d’accord sur le fait qu’ils sont importants, même avant de passer chez le prat. Et dans l’autre sens c’est pareil, aux urgences avec un bon courrier bien clair, c’est beaucoup plus facile aussi …

  69. celodie Dit:

    bonjour Jaddo. moi je suis puer et je viens de découvrir ton blog. c’est presque rassurant de voir que nous sommes tous interpellés par notre beau système de santé si efficace et que l’europe nous envie. sauf que nous on y bosse et on se regarde étonnés de la somme des erreurs que nous sommes capables d’y produire. moi, petite ide so stupid ne sais jamais quand intervenir au risque de contrarier un medecin si instruit. alors même quand je me rends aux urg pour une otite interne qui me tord de douleur pendant le boulot de 23h à 7h et que je dois attendre au petit matin dans des urg vides 2h sur un brancard (avec 18 de TA) pendant lesquelles on me promet un calmant que j’attend toujours, je me promets de ne jamais y emmener mes gosses et prie pour que gentil médecin traitant prenne sa retraite le plus tard possible. parce qu’à défaut d’être vite soignée, on a au moins le miracle d’avoir l’impression d’être écoutée. et qu’il m’envoie vers l’ORL du coin.messieurs et mesdames les médecins des urgences, je compatis à votre charge de travail mais tachez de vous souvenir que les patients ont une « vie » après vous avoir vus!

  70. Titre sans importance Dit:

    […] http://www.jaddo.fr/2010/05/21/ici-papa-tango-charly/ […]

  71. Panouf Dit:

    J’ai appuyé sur print durant tout mon stage aux urgences à cause de cet article

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