Je me disais « Oh mon dieu il est mort il est mort ».
8 septembre, 2011
J’étais en train de lire Internet. GTalk à gauche, Firefox partout, Twitter au milieu.
Je lis, je zappe d’un onglet sur l’autre, je clique sur des trucs.
Je matte une vidéo rigolote.
Je retrouve un onglet perdu au milieu des autres ; tiens, d’où il sort celui-là ?
Je clique et je lis.
Je lis, et les souvenirs affluent. Me prennent à la gorge.
Je ne sais plus le début ni la fin de l’histoire. Je me revois dans le coin en haut à gauche de cette salle de mon service de pédiatrie.
J’étais de garde aux urgences, et je suis dans un coin de la salle.
Le chef essaie de poser une voie osseuse à une petite déshydratée qui va mourir, ou qui est déjà morte, qui sait.
Même pas je savais que ça existait, une voie osseuse.
La petite (le petit ?) est tellement déshydratée qu’on n’aura pas le temps de la perfuser en IV. Pour aller plus vite, on lui plante l’aiguille directement dans l’os. Dans le tibia, à travers la peau.
Mon chef, mon chef si cool, si tranquille de compétence, si rassurant d’habitude, est tout rouge.
Il crie. « Appelez Dr Sénior » .
Les sons s’effacent, je suis dans le coin haut-gauche de la pièce. Je vois l’infirmière qui tend des trucs. On dirait un ballet. Elle ouvre le troisième tiroir en partant du haut, elle sort une pochette en plastique, elle l’ouvre. Elle prend une aiguille du premier tiroir, elle la plante dans une poche de truc liquide, elle retourne l’ensemble, elle tend le bras vers mon chef qui a des mouvements beaucoup trop rapides par rapport à d’habitude.
Je suis paralysée, et je me demande ce que je fous là, je me demande comment l’infirmière sait ce qu’il faut sortir comme trucs des tiroirs, je me dis Oh mon dieu heureusement qu’elle est là.
J’entends le chef qui crie des trucs obscurs, genre « Donne moi une 4.2 » et je me dis qu’heureusement qu’elle est là.
Il essaie une fois, deux fois, de rentrer une très très grosse aiguille au travers de la jambe de cette petite (ce petit ?) de 9 mois.
Le support sous la jambe (le brancard) est trop mou, ça ne passe pas, ça ne veut pas rentrer. On y colle des trucs sous la jambe, un dossier, un deuxième, une planche en bois qui a surgi hors de la nuit. Pendant ce temps-là une autre infirmière essaie de planter une aiguille plus petite dans le crâne de l’enfant. Elle essaie, une fois, deux fois, trois fois. Ça ne passe pas, et puis la quatrième ça passe.
Dr Sénior arrive. Il crie aussi. Il prend le relai de l’aiguille dans la jambe. Il est beaucoup plus rouge que d’habitude lui aussi.
Moi j’ai toujours les bras ballants, en haut à gauche, avec cette espèce de décalage spatiotemporel qui vous fait voir les trucs au ralenti dans vos yeux alors que ça se passe en accéléré dans votre tête, comme en DS de maths.
Tout au ralenti sauf ma tête.
Je le sais bien que je ne sers à rien, que je pourrais me rendre utile en dégorgeant le service des urgences-non-urgentes, mais je reste là, hypnotisée, comme quand on se retrouve sur une vidéo sur YouTube d’un gars qui mange son vomi ou qui se plante un clou dans une couille.
Oh mon dieu je ne devrais pas regarder ça.
On crie mon nom, je m’éveille, on me demande d’appeler Dr Réa. Une autre sénior, la sénior de néonat.
Je prends le téléphone. Je m’entends vomir un flot de mots qui n’ont pas de sens, j’essaie de faire passer la notion d’urgence et il n’en sort rien de médical. Genre « Heu alors la petite c’est un pruneau, hein, Dr Sénior essaie de la perfuser mais heu elle va mal, faut venir vite. »
Dr Réa, fais ce que tu peux avec ça, entends la panique dans ma voix et décide que ça vaut le coup de venir en courant avec la blouse qui vole au ralenti s’il te plaît.
On dirait moi au 31 décembre de cette année, en train d’appeler les pompiers pour le type que j’ai récupéré évanoui dans la rue après une chute-trauma-cranien-perte-de-connaissance le tout en direct sous mes yeux.
Tu pourrais croire que les automatismes te reviennent : Glasgow 11, TC-PC, réveillable pupilles réactives.
Que dalle. T’entends ta bouche dire « Heuuu bin il s’est cogné la tête genre fort, hein, ça a fait PAM fort fort, et là, heu, bin non, il est pas inconscient-inconscient, hein, il fait « Mmmmm » quand je le pince, mais bon il est pas frais frais mais heu je crois qu’il a bu. »
Douze ans d’études.
Bref. Je passe du coin-haut-gauche-de-la-pièce à derrière-le-bureau-face-à-la-mère.
Ne me demandez pas comment ça s’est fait, je n’en ai aucune idée.
Je lui explique que sa petite (son petit ?) est très déshydratée, que les médecins sont en train d’essayer de la perfuser, qu’elle a été inconsciente longtemps, qu’elle convulse. J’essaie de reconstituer l’histoire, de savoir comment la mère a pu voir son petit ne plus réagir à rien, perdre l’éclat dans ses yeux, devenir atone sans venir plus vite.
J’essaie de ne pas accuser. J’essaie d’employer des mots qui ne laissent pas entendre qu’on n’est pas sûr qu’il va vivre, parce que là, peut-être il va mourir, et que oui peut-être que c’est aussi en partie de sa faute à elle qui s’est pointée aux urgences tranquillement avec son petit sous un châle en disant juste « Il a la diarrhée » alors qu’il ne bougeait plus et ouvrait à peine les yeux depuis plus de dix-huit heures. J’essaie de ne pas dire « Mais comment avez-vous pu ? »
Je revois l’infirmière 1. La blonde, qui a essayé 12 fois de poser une voix veineuse sur le crâne et qui a réussi la 13ème.
C’était bien cinq heures après que le petit (la petite ?) a été transféré dans le service qui va bien, elle racontait le début de l’histoire.
« Et là je l’ai vu dans les bras de la mère, je me suis dit ouhlala, et je l’ai pris dans mes bras, et je me disais Oh mon dieu il est mort il est mort, et là il s’est mis à convulser et alors je me suis dit Oh mon dieu il est vivant il est vivant » .
Elle le raconte en rigolant à moitié, en mimant les gestes, et c’est rigolo comme elle mime en ouvrant des grands yeux, mais elle n’en mène pas large.
Un peu plus tard, chose exceptionnelle, on a reçu un courrier de Hôpital-super-fort, qui nous félicitait pour la prise en charge, qui disait que sans la réactivité de l’équipe il serait sans doute mort.
Infirmière 1 nous a lu le courrier avec un petit peu de trémolo-de-fierté dans la voix.
Et moi, bêtement, je me suis sentie fière aussi, moi qui avais passé 20 minutes dans le coin-haut-gauche de la pièce en me disant Oh mon dieu oh mon dieu comment savent-ils ce qu’il faut faire ?
Comme si j’avais participé à l’histoire.
8 septembre, 2011 à 2 h 53 min
Des frissons partout …
8 septembre, 2011 à 2 h 54 min
PS: Bon je crois que je vais acheter le bouquin parce que forcément on en veut encore :)
8 septembre, 2011 à 3 h 28 min
oui, des frissons partout!!
Tu es entrée dans ma tête, j’ai vécu exactement la même histoire , tout pareil! Et je repense grâce à toi également à une autre histoire, où je fus tout à fait inutile aussi mais où au final mon dieu elle est morte…
8 septembre, 2011 à 6 h 14 min
Très beau texte. Bravo c’est malin de me faire pleurer avant d’aller discuter le bout de gras avec un client en italie…
Merci pour ses émotions.
—
Hmm le systeme me dit que mon message est trop court ?!
8 septembre, 2011 à 6 h 40 min
un jour j’ai outré une personne dont une bonne partie de la famille est médecin, en lui disant que pour moi la médecine est un artisanat. Un compagnonnage sans le tour de France.
Je voulais dire par là que 8, 10, 12 années d’études sont une chose, mais que ce qui compte ensuite c’est le geste répété, les situations rencontrées, les personnes que l’on observe faire.
En résumé l’expérience… et visiblement, en médecine l’expérience s’acquiert parfois de manière bien brutale.
8 septembre, 2011 à 7 h 34 min
C’est marrant, parce que le même jour, stitchette publie ça : http://lablousedelastitchette.wordpress.com/2011/09/07/petite-maltraitance-ordinaire-acte-i/
Vous vous êtes donné le mot ? ;)
8 septembre, 2011 à 7 h 43 min
Ça me rappelle une anecdote assez sympa également, une histoire de maternité, de bébé en arrêt cardiaque et de chef de service qui me demande d’appeler la réa.
« Allo c’est la maternité, on a un bebe en arrêt » que j’ai dit. (c’est tout)
Pas eu le temps de raccrocher, le réa était déjà là.
Apres, j’ai rien fait d’autre à part flipper. Le bebe n’est pas mort non plus.
On est vraiment trop fort.
—
Superbe billet, comme d’habitude.
8 septembre, 2011 à 8 h 06 min
A moi aussi, ça me rappelle des souvenirs de panique/sidération totale devant des situations urgentes, au début de mon poste hospitalier…
8 septembre, 2011 à 8 h 17 min
J’ai pleuré en lisant …
8 septembre, 2011 à 8 h 44 min
L’émotion passe…
Superbe
Bravo
Merci
8 septembre, 2011 à 8 h 57 min
Il est rassurant de voir que d’autres (tous ?) les soignants en formation se sont un jour retrouvés en situation de … ne rien pouvoir faire, absolument rien.
Parce que ce jour là, on s’interroge sur notre place et l’on se demande si nous serons un jour ces soignants efficaces au ballet si bien réglé alors que pour nous, dans le coin, les seules choses qui « dansent », ce sont nos émotions.
8 septembre, 2011 à 9 h 56 min
Glups, j’en ai la nausée… la chair de poule, Heureusement, la prise en charge a été exeptionnelle… et tout semble s’être bien terminé.
8 septembre, 2011 à 9 h 58 min
Je pense qu’on est nombreux, surtout en début d’études (mais pas toujours), à s’être sentis de trop devant ce genre de situations, et que c’est un réflexe normal puisqu’on ne sait pas quoi faire. Quand bien même on a la théorie, on ne sait pas le mettre en pratique.
Et tout simplement on a super peur.
On est pas des machines c’est tout.
8 septembre, 2011 à 10 h 06 min
Il faudrait que TOUS les étudiants en médecine fassent un stage obligatoire de « lecture et commentaire » a partir de messages comme celui-la. Mais l’humilité et l’humanité : est ce que ça s’apprend a la fac?
Merci de tout coeur
8 septembre, 2011 à 10 h 12 min
c’est pas très sympa de me rendre accro à ce blog et de m’empêcher de travailler avec votre prose de jeune médecin très drôle…
je ne suis pas médecin, ni même dans le milieu, mais juste une « femme de », assez fascinée par ce métier ;)
en tout cas, bravo pour ce blog bien écrit!
8 septembre, 2011 à 10 h 15 min
On a tous connu de pareilles situations en tant que stagiaires, internes, médecins. A chaque niveau sa responsabilité.
Si il n’y a pas de stagiaire pour appeler, aller chercher du sang, … dans des situations d’urgences, ce sont des mains plus expérimentées qui sont perdues aux gestes vitaux.
Chacun sa place, chacun ses responsabilités.
–
Tres beau billet, as usual
8 septembre, 2011 à 10 h 28 min
on voit des fois l’inverse.
des gens ordinaires, sans formation médicale, rien, juste Dr house en VO (ça te pose un homme…), dans des situations extraordinaires d’urgence vitale où en principe si on est spectateur on se dit direct « c’est foutu, là », qui sortent d’on ne sait où le bon réflexe.
Dernier dans ma mémoire : AVP, deux voitures de djeun’s, un conducteur avec les cervicales flinguées, en théorie dans les trois minutes il va reprendre conscience, tourner la tête pour voir au moins où il est, réflexe de base, hein, et voilà fallait pas pan t’es mort…
classique, malheureusement…
en pratique y’a un kévin de pas vingt piges tu sais pas pourquoi tu sais pas comment il a la bonne idée de lui tenir la tête en attendant le samu, comme ça, sans paniquer, il te fait ça comme dans les films, et la fin de l’histoire est changée aucune maman ne pelure son fils tout va bien.
Je pense que c’est dépendant de la compétence présente autour aussi.
Tout seul dans l’urgence sans personne qui ait l’air mieux qualifié, sans leader, on passe en mode survie et le cerveau change de fonctionnement. Limite ça se fait tout seul. D’ailleurs quand on demande aux héros ordinaires comme ça pourquoi comment ils ont eu le bon réflexe ils en savent fichtre rien.
Comme quoi la connaissance la technique et l’expérience n’expliquent pas tout non plus.
On est des machines très compliquées.
8 septembre, 2011 à 10 h 43 min
J’ai découvert ton site hier au détour de je ne sais plus quelle recherche médicale. J’en suis accro. Le gogol qui a passé 1 heure à le lire hier c’est moi. Le livre fait déjà partie de ma liste d’envies d’Amazon.
8 septembre, 2011 à 10 h 53 min
Les yeux pleins de larmes, le ventre noué… beau et drôle aussi, avec encore plein de larmes dedans.. très très très… émouvant
Pas lu les commentaires, peux plus, mais j’aurai bien voulu.. alors je reviens demain.
8 septembre, 2011 à 11 h 15 min
Ca me rappelle aussi un bébé…mais la fin est moins positive, va-t-on dire pudiquement.
Rha, put…de stage en réa néonat…
8 septembre, 2011 à 11 h 20 min
C’est donc pour ça que j’ai eu tant de visiteurs… très bien écrit, et c’est exactement ce que j’ai pu ressentir dans ce type de situation également…
Je le sais par coeur qu’il fait faire ça, et là quand y’a besoin, je mets 3 plombes à réagir? Je le sais ce qu’il fait dire, mais là au téléphone, je balbutie comme une idiote.
8 septembre, 2011 à 11 h 28 min
On peut être fier par procuration, pour le travail que d’autres ont réalisé, d’autres qui constituent un groupe auquel on appartient, même si on y est strictement pour rien à ladite réussite.
Les études de médecine/infirmier apprennent peut-être à prendre du recul, à voir un corps là où d’autres verraient un humain, à voir de l’hémoglobine là où d’autres verraient « Oh mon dieu, une plaie énorme qui pisse le sang »… mais les gens qui exercent une profession médicale restent des humains qui peuvent être submergés par leurs émotions (j’espère).
8 septembre, 2011 à 12 h 03 min
Tu fais chier Jaddo, tu réussis à me faire chialer puis éclater de rire dans mes larmes ! :D
Des bisous !
8 septembre, 2011 à 12 h 15 min
Jaddo, merci pour savoir trouver les mots justes et le ton qu’il faut pour raconter tout ce que l’on ressent dans ce métier. je ne sais pas si c’est par pudeur ou orgeuil mais rarement on en parle de ce genre de sentiment entre externes… alors que c’est tellement commun!!!
@PHK: il faudrait un oral a l’ECN pour ces matières si importantes mais ô combien oubliées!
8 septembre, 2011 à 12 h 28 min
Très belle note, ça m’a donné une idée, merci.
8 septembre, 2011 à 12 h 59 min
Un grand merci à Jaddo pour avoir mis un lien vers Docman, que j’ai lu avec les poils hérissés sur les bras.
Et le commentaire de pupuce, anecdote très sympa.
Il est vrai que parfois, on a des réflexes inattendus, qui peuvent sauver des vies.
Merci pour ces 2 articles !!
8 septembre, 2011 à 13 h 20 min
C’est pas humain un talent pareil pour raconter ça. Un billet aussi dramatique, aussi émouvant et pourtant réussir à me faire éclater de rire au bureau (la planche en bois sortie hors de la nuit).
Soyons aussi heureux d’être dans un pays où l’infirmière a pris le bébé et pas demandé à la mère son numéro de carte de crédit.
8 septembre, 2011 à 14 h 07 min
Premier commentaire alors que je traîne sur ce blog depuis un bon petit moment et que je l’ai lu en long en large et en travers.
Superbe note encore une fois et magnifique histoire, tout à fait du même avis que PHK, et je pense tout à fait là même chose que Pupuce, tout dépend de la situation et des personnes présentes au moment T.
Merci pour tout, le blog, les histoire et le talent, bravo !!
8 septembre, 2011 à 14 h 09 min
Total respect…
8 septembre, 2011 à 14 h 42 min
Et dire que notre surdouée de la plume a du mal à rédiger sa thèse… Ta capacité à retranscrire les faits et les émotions est tout simplement unique : bravo à toi merveille de pépite.
8 septembre, 2011 à 14 h 57 min
Bravo et merci Jaddo pour ton style et ton intelligence. Ta description de l’infirmière qui mime en rigolant pour cacher ses émotions est pour moi la preuve de ta compréhension profonde de tes semblable.
Souvent, en te lisant, je réalise à quel point c’est ce qui permet d’être meilleur et efficace (je parle pas médecine, hein, moi je touche pas les gens, c’est sale).
Alors une 2ème couche de bravo…. Tu m’a retourné plus d’une fois depuis que je lis ton blog, mais là j’ai dévalé ce post avec des frissons, un sourire géné et un larme qui a tenu bon au coin de l’œil à grand renforts de « c’est bon, il a survécu, j’en suis sûr, il a survécu, c’est bon, chiale pas ».
(bon je me permets de te tutoyer car j’ai surement du te piquer des loots sur WoW, mais je me rapelle que t’aime pas ça, donc : mes excuses.)
8 septembre, 2011 à 15 h 12 min
J’ai frissonné aussi.
Tu as fait partie de l’histoire parce que tu étais présente dans l’équipe, même si tu as eu l’impression de ne pas participer.
J’ai horreur de ces moments où l’adrénaline monte, même si au pire tout ce que je perds à mon niveau c’est « juste » une dent …
8 septembre, 2011 à 15 h 59 min
Merci pour ce post Jaddo, c’est toujours aussi bien écrit, je me régale à chaque fois. Mention spéciale pour cette histoire qui m’en a rappelé une personnelle, vécue du côté des parents pour une fois.
« Comment avez-vous pu? »
On peut, Jaddo, on peut… même (surtout?) après 12 ans d’études.
Ta petite de 9 mois a une gastro, banal, tu la soignes comme tu l’as appris dans les cours, elle boit ses solutés et ne vomit pas, tu la changes juste toutes les demi-heures parce qu’elle a la diarrhée. Ça roule.
Tu es médecin, tu ne vas pas aller emmerder tes collègues des urgences pédiatriques alors tu lui donnes ses solutés, et elle les prend bien. Ça roule, dans deux jours elle ira mieux.
Une nuit blanche à se relayer avec ton conjoint pour lui donner ses biberons et la changer. Ça roule.
Une chiffe molle dans son lit au petit matin, les yeux creux et sans vie.
La course aux urgences pédiatriques, tu t’apprêtes à faire la queue gentiment: ce n’est pas parce que tu connais les médecins qui y bossent que tu vas passer devant tout le monde.
L’infirmière qui fait l’admission a du se dire « oh mon Dieu elle est morte » en voyant ma petite, tant pis pour la bonne éducation mais tu te retrouves au déchocage en passant devant tout le monde.
La natrémie au plafond, que tu ne sais même pas que ça peut exister un chiffre pareil.
Un essaim en furie autour de ta petite.
Peut-être bien qu’il y avait une externe avec des couettes dans la pièce, je n’ai pas bien regardé ce jour-là…
Ma petite va bien aujourd’hui, j’avais les larmes aux yeux à te lire.
8 septembre, 2011 à 17 h 22 min
je pleure… et j’ai envie de vomir (de trouille?)
8 septembre, 2011 à 17 h 44 min
« Ho putain !!, Ho putain !!,Ho putain !!,Ho putain !!,Ho putain !! »
8 septembre, 2011 à 18 h 47 min
Quand je disais que je me régalerais des autres textes…
Merci.
Quel talent !
A cette allure là, on va perdre un bon médecin …
8 septembre, 2011 à 18 h 49 min
Merci.
8 septembre, 2011 à 19 h 36 min
Ouch tu viens de faire resurgir des souvenirs violents de mon stage aux urgences.
Et surtout ces moments où, comme tu le dis si bien, tu sais que tu sers à rien mais t’es pas capable de détacher tes yeux de ce qu’il se passe devant toi, tu sens que tu n’es pas à ta place mais tu te sens trop mal pour arriver à réfléchir à ce que tu pourrais faire…
On se sent incapables, on sent qu’on gêne, qu’on devrait pas être là.
L’horreur.
Je l’ai revécu en te lisant, comme quoi c’est vraiment bien écrit.
8 septembre, 2011 à 20 h 18 min
Terrible, ton histoire et celle de Docmaman. Ca fait super peur… A moi ça ne rappelle pas de souvenirs, je ne suis pas médecin, mais je pense que je vais en rêver cette nuit.
Dure aussi l’histoire d’Emmanuel :s
Et rassurante celle de Pupuce :)
Enfin si, des souvenirs quand même. Quand tu assistes à des accidents, que des pompiers ou secouristes sont là et que tu te sens paumée. Ca m’est arrivé en classe, ma prof de maths tombée dans les pommes au milieu d’une phrase. A posteriori, le truc qui me traumatise le plus, c’est le temps qu’il m’a fallu pour sortir de la transe où j’étais « comprendre vite – noter vite » quotidienne dans une math sup. Une bonne minute. Heureusement que pour d’autres ça a été plus rapide.
Ca paraît clairement rien à côté, mais on n’a pas le même quotidien… et ça marque aussi le sentiment d’impuissance.
8 septembre, 2011 à 21 h 52 min
la gastro du bébé, l’angoisse de mes débuts de maman. Moi-aussi j’ai fini aux urgences avec la ptite sous le bras, moi aussi on m’a regardée bizarre (bon, par contre, finalement ça allait, ouf!). Et pourtant, je vous jure Monsieur le Juge que je savais pas! Mauvais parents? Parents débordés? ça va tellement vite parfois :-(
Superbe billet comme d’habitude, mais là je me répète :-)
8 septembre, 2011 à 23 h 34 min
+1 qui frémit à lire ce billet, (surtout après une mise en condition chez Stitchette…)
+1 qui croise pr ne pas tergiverser trop lgtps le jour où la gastro sévira un brin trop à la maison
+1 qui vient régulièrement lire , ici et ailleurs (qui, hein, qui, a eu l’idée de citer le club des médecins blogueurs, histoire qu’il soit encore plus facile et tentant de lire et découvrir des billets instructifs/enrichissants/déstabilisants/émouvants/amusants…selon leurs auteurs ?? mais merci !! )
merci (re) !
9 septembre, 2011 à 9 h 07 min
Magnifique…
Merci
9 septembre, 2011 à 10 h 49 min
Je lis et comme d’hab je déborde d’admiration pour ce monde médical qui a nos vies entre les mains…
Et toi qui avec tout ton talent fait passer d’article en article quelque chose de profondément humain et de profondément rassurant : ton humilité.
Bisous!
9 septembre, 2011 à 11 h 18 min
En te lisant, je repense à toutes ces personnes qui vont aux urgences pour rien.
Mais apparemment il y a certaines personnes qui n’ont vraiment pas conscience du danger !
9 septembre, 2011 à 12 h 58 min
Vive la formation!Et vive notre systeme de santé!Les hyperspécialistes sont indispensables.
C’est marrant ,j’ai un ami réanimateur qui a fait ce metier pour « envoyer du gros » comme il aime le repeter(=decharge d’adrenaline recherchée).Son angoisse maximale?Etre medecin generaliste!!Il a peur d’etre isolé ,sans materiel et de ne pas reperer la pathologie initiale.
Chacun son metier.
Et vive encore une fois notre systeme de santé.
9 septembre, 2011 à 14 h 55 min
J’ai lu votre texte, j’ai lu celui de Docmam, et je me suis dit que pour une fois, moi qui ne laisse jamais un commentaire, moi qui n’encourage jamais les géniaux auteurs de tous les blogs que je lis, pour une fois, je devais écrire. Pour raconter, pour exorciser peut être, pour oublier, enfin.
Il y a deux ans, je suis étudiante infirmière en troisième année, deux mois avant mon diplôme. J’en sais autant que j’en saurais en sortant de l’école et qu’on me bombardera “infirmière”, autant dire, quand j’y repense maintenant, presque rien.
Je suis en stage au SMUR pédiatrique d’une grande ville française, ceux qui vont dans les maternités de niveau 1 ou 2 récupérer les nouveaux-nés que les équipes locales ont tant bien que mal pris en charge, avec leurs tripes, leurs angoisses, la paralysie parfois que vous décrivez si bien, leur bonne volonté limitée par leur manque (légitime !) de connaissances en réanimation néo-natale.
Ce jour là c’est presque la fin de mon stage. J’ai un paquet d’interventions derrière moi, je commence à gérer, après des heures passées dans le camion “Ca c’est une sonde de 2.5, ça c’est un mandrin, ça une sonde naso-gastrique, ça une 4.2, ça c’est le pack pour les voies ombilicales”… A défaut de savoir utiliser tout ça, j’ai appris à le chercher très vite dans le bon tiroir et à le passer au docteur. Je sais préparer très vite une perf de ré-hydratation et le surfactant pour les prématurés. Je n’ai plus peur. Je me sens capable. Je ne sais pas sauver les bébés, mais je peux aider ceux qui savent le faire.
Ce jour là donc, on part en intervention. On ne sait pas grand chose, on a compris “bébé, va pas bien, très vite” dans la voix paniquée du jeune pompier qui nous a appelé. Peu importe qu’il ne nous ait pas dit “Nourrisson de X mois en arrêt cardio-respiratoire après noyade, massage et ventilation en cours depuis X minutes”; à sa voix, on a compris que c’était la merde.
On file à tout allure, j’ai peur mais je me sens toujours en confiance, je me répète ce que je sais. J’ai honte mais j’ai presque pensé “Ca promet d’être intéressant !”. On arrive sur place. Et là, quinze pompiers, trente policiers, autant de badauds, entourent la zone d’action. On ne voit rien, jusqu’à ce qu’on arrive auprès du petit. Mais pendant qu’on traverse la foule, on sent le soulagement, des passants, des pompiers, des flics, des trois courageux commerçants du coin qui ont fait les premiers gestes quand la nounou paniquée est descendue dans la rue en hurlant. On le voit sur tous les visages “Ce sont les spécialistes, ils sont là, tout va bien se passer maintenant”. S’ils savaient que les spécialistes ont encore plus la pétoche qu’eux…
On arrive enfin au coeur de l’action, et là, pour moi y a un moment d’absence. C’est pas possible. Il n’est même plus bleu ce bébé, il est blanc. Tout blanc. Porcelaine. On dirait une poupée, allongée sur le dos, je suis sûre que si on l’assoit elle va ouvrir les yeux et dire “Maman !”. J’attends que quelqu’un dise “Coupez ! Elle est bonne !”, ou “Caméra cachée !!” mais non, rien. Mes collègues se précipitent sur la petite, et l’infirmière qui m’encadre me hurle “Mets toi au sac !”, sous-entendu prends le sac d’urgences devant toi et tends nous ce qu’on a besoin. Et je les regarde prendre le relais des pompiers, tout va très vite, intubation, massage, scopage, pose de la voie intra-osseuse (on m’avait bien expliqué à moi, comment c’était une IO : désinfection scrupuleuse en 4 temps de la peau, positionner l’aiguille dans le pistolet, prendre la jambe dans la main et appuyer sur le bouton, TCHAC, et brancher la perfusion). On m’avait pas dit que c’était de la théorie. Ici, bétadine aspergée à la va-vite, TCHAC. Une boucherie. Tout va très vite. Je passe ce qu’on me demande mais mes mains tremblent, je ne suis toujours pas remise du choc de cette vision. Je n’entends plus rien de ce qui se passe autour, je n’ai aucune idée du temps qui peut bien s’être écoulé. Je ne fais même plus les choses comme il faut, je pompe l’adré direct à la seringue sans trocard ni désinfection, mais on a pas le temps.
La médecin lève les yeux, me regarde et me demande “Combien de temps d’arrêt ?” Je me lève, je cours, j’attrape un pompier “Combien de temps vous avez massé ?”, “Euh quelques minutes avant que vous arriviez, et les commerçants là quelques minutes aussi, je dirais quinze minutes en tout”. Je me précipite vers la nounou et lui crie dessus sans considération aucune pour ses pleurs (j’ai honte à posteriori) : “Combien de temps il est resté dans l’eau ?”. “Je ne sais pas, je ne comprends pas, je ne l’ai pas laissé plus de dix minutes sans surveillance”. C’est là je crois, quand elle a dit ça, que j’ai compris que c’était fini, que plus rien ne viendrait changer l’inéluctable, et que ce que le médecin m’avait envoyé chercher, c’est la confirmation de ce que l’équipe savait déjà. Dix minutes, un nourrisson de quelques mois, dans l’eau. Sur le chemin du retour (je cours toujours), un autre pompier, celui qui je l’apprendrais plus tard est monté dans l’appartement chercher les deux autres enfants du coup restés sans surveillance, m’attrape le bras et me dit d’un air navré “La baignoire était pleine”.
Je retourne auprès du petit et lâche “Vingt-cinq minutes d’arrêt à notre arrivée”. Et là encore, je me dis “Il va se passer quelque chose, je vais me réveiller, les bébés ne meurent pas comme ça, en silence, c’est un bizutage, l’ambulancier va me dire “Ahah on t’a bien eue !” mais rien. L’immensité de ce qui vient de se passer ne me frappe pas encore, il faudra plusieurs heures.
Les professionnels, eux, font ce qu’il faut : ils restent professionnels. L’ambulancier continue le massage, l’infirmière surveille la ventilation pendant le médecin va chercher la maman, qui vient d’arriver de son travail. Je ne comprends pas tout de suite pourquoi ils continuent, il faudra qu’on m’explique après coup que pour les parents, voir l’équipe à l’oeuvre c’est avoir la certitude que tout a fait fait jusqu’au dernier espoir.
La mère arrive. Hurle. S’effondre au sol. Quand on lui mettra le bébé dans les bras, ses petits poumons remplis d’eau feront “Floc, floc” et c’est ce bruit je crois, tellement inattendu qui rouvrira mes oreilles à ce qui se passe autour de moi et me convaincra que ce que je suis en train de vivre est réel, que ce bébé est mort, pour de vrai, et que cette maman a perdu son enfant, pour de vrai, et ce pour tout le reste de sa vie à elle.
Le lendemain matin au réveil, c’est ce qui reste. Moi je vis un autre jour, elle a toujours perdu son enfant. Aujourd’hui, deux ans plus tard, j’ai vécu plein d’autres choses, j’ai oublié, j’y pense moins souvent, mais pour elle, c’est tous les jours, tous les matins, tout le temps.
Quelle place pour de la fierté d’être regardé comme des spécialistes, ce qui sauvent, ce qui savent ? Quelle place pour se dire “Je vaux mieux que les équipes de mater niveau 1 qui savent même pas régler un respirateur correctement” ? Quelle place pour se dire “J’ai mon diplôme, je sais, je peux” ? Aucune. Un jour, peut être, je ne serais plus celle qui a cru à une blague pendant les trente minutes de l’intervention. Un jour, peut être, c’est moi qui ferait les gestes, qui gérerait l’urgence, qui sauvera (ou pas) un enfant, un adulte, un père, une fille, un mari. Ou peut être pas. Mais je sais que chacun de ceux qui savent faire ont un jour été confronté à ne pas savoir, ne pas pouvoir agir, et ça me réconforte. Nous sommes tous passés par ces émotions, le sentiment d’inutilité, d’être nul(le), d’être dépassé, et j’espère, j’espère, que ça nous rend un peu plus humain.
9 septembre, 2011 à 15 h 52 min
Encore un très beau billet, Jaddo. Dans ces moments là, je me répétais toujours « surtout ne fais rien tomber, ne bouge pas, va pas te trouver sur le trajet de l’infirmière quand elle va chercher le matos, etc. » D’abord ne pas nuire…Mais je restais dans la pièce…parce que je voulais voir, pour être là si on avait besoin de moi (c’est arrivé parfois)… pour apprendre mon métier, quoi.
9 septembre, 2011 à 21 h 08 min
plusieurs niveaux de reflexions
1- un souvenir :
la place de l’externe en réa :
« toi la miss, tu tiens la perf en l’air! »
j’etais le mat de perfusion….
2- réaliser aux travers de ces années d’études quel champ de competence nous allons choisir (la medecine est vaste) selon notre capacite à gérer (et à encaisser)
3- apprendre aux travers de ces années d’études à conjuguer les actes techniques et l’humanité!
4- et realiser l’abime entre le message que nous voulons faire passer au patient, à son entourage et ce que le patient en fait dans sa vie….
9 septembre, 2011 à 21 h 25 min
J’ai vécu à peu près la même histoire, à tel point que j’ai cru en lisant le début que tu étais dans la même salle que moi… Sauf qu’au final « mon » bébé de 9 mois n’avait pas la diarrhée mais un méningocoque, qu’on n’arrivait pas à le perfuser, même en intra-osseux et donc on ne pouvait pas lui donner d’ATB. Et le mien il est mort. Et j’ai du passer toute la durée d’un trajet d’ascenseur (très long) avec la mère qui n’était pas encore au courant, à donner des petits coups de pieds à mon co-externe qui était pris d’un fou rire nerveux totalement inapproprié… Et 1 semaine sous antibio après.
J’ai pas adoré cette expérience. (j’y ai vu mon seul purpura fulminans)
9 septembre, 2011 à 21 h 31 min
et maintenant j’ai lu les autres commentaires et le message de xaphraël et je pleure… Au lieu de regarder koh lanta comme prévu !
9 septembre, 2011 à 22 h 06 min
oh mon dieu..;
Je lis ce blog depuis des mois, j’ai jamais posté… mais là…
mon dieu, je tape ces mots d’une main, en tenant ma fille de 9 mois endormie dans mes bras et oh mon dieu, j’ai mal, tellement mal …
ça prend au trip ton truc. Comment cette mère n’a t’elle pas vu les choses s’aggraver, je ne sais pas, comprend -on un jour comment certains ignorent ce qui nous parait si évident ?
En tout cas, je peux dire après lecture de ce billet que chez moi, jamais plus une gastro-diarhée-vomito-j’aipassoif ne restera sans attention.
ouf, il est vivant se petit !!
10 septembre, 2011 à 9 h 07 min
Magnifique commentaire de Xaphrael.
Plein (trop ?) d’émotions dans ce post… Je dois vieillir..
C’est tellement ça !
Merci à toutes les deux.
10 septembre, 2011 à 9 h 40 min
Aux premières lignes, après avoir cliqué sur ton lien, survolé, je voulais te dire un truc qui me démange depuis longtemps : pourquoi tes liens s’ouvrent pas dans un nouvel onglet, qu’on te « perde » pas quand on s’est bêtement laissé entraîner ailleurs ?
Et puis, là, à la fin, ça me paraît tellement dérisoire, ce détail. Parce que ce que je veux vraiment te dire c’est que, quand on est parent, qu’on ne voit rien, qu’on ne sait rien de ce qui se passe sur la scène du drame, et que les Dr SENIOR qui ont sauvé ton môme sont bien souvent tellement à bout de nerfs et de fatigue qu’ils n’ont plus une once de patience disponible pour faire face simplement humainement à notre propre angoisse – sauf exception notable, je ne rendrai jamais assez hommage à Mme Francine LECA, quand bien même j’inonderais le web de remerciements jusqu’à la fin de mes jours – ben, c’est la petite Dr COUETTE qui n’a pas été fichue de faire quelque chose d’utile de ses dix doigts à l’instant T qui nous fait le plus de bien, tu sais.
11 septembre, 2011 à 14 h 29 min
Moi, Pierre Tétra.
Sauvé 20 fois par toi, elle, lui, vous…
Combien de fois j’ai croisé tes yeux, vu ta peur et vu que tu voyais la mienne.
Je ne saurai jamais qui tu es, et tu seras encore en train de tuer ta vie à sauver la mienne, ou une autre, encore et encore…
Ce « merci » que je t’offre aujourd’hui est dérisoire au regard de ce que je te devrai toujours.
Il est ce que j’ai de plus beau. Je te le redonnerai encore. Merci.
11 septembre, 2011 à 18 h 22 min
Je ne viens plus trop commenter, trop occupée à chercher de comprendre le merveilleux de ce qu’est les secrets de la « VIE » et l’univers, mais je lis toujours avec toujours autant de plaisir quand je passe ici.
Quand je pense que des hommes et femmes de bonne volonté dans le monde entiers se décarcassent à chaque instant et vivent des moments terribles pour sauver les vies en danger, tout ça dans des moments d’effervescence et de panique qu’ils en prennent plein le tête et que dans le mêmes le même laps de temps d’autres irrespectueux celles-ci en quelques secondes les détruisent lamentablement, je me pose des questions. Serait-ce une course (plutôt inégale) entre deux factions pour que la vie continue sur la planète, parce ce que s’il n’y avait personne pour ce travail difficile que resterait-il de l’humanité?.
Jaddo unique en son genre comme toujours, quoique tout le monde est unique aussi, a su faire passer comme d’habitude beaucoup d’émotion et de questionnement dans ce post. Même en tant que spectateur, elle n’a pas été inutile, elle a vu, elle a appris des choses visuellement et psychologiquement. Rien ne vaut donc l’expérience pour conforter les 12 ans d’études, d’ailleurs dans la vie en général elle est obligatoire pour évoluer.
11 septembre, 2011 à 19 h 00 min
C’est rassurant de voir que certaines choses ne changent pas…
@Isabelle : aucune idée pour les liens, je ne sais même pas comment ça se configure. Moi j’ai un raccourci souris pour ouvrir tous les liens dans un nouvel onglet, du coup je n’avais même pas vu que ça ne le faisait pas chez moi… Désolée, pas d’idée pour changer ça…
12 septembre, 2011 à 12 h 59 min
je lis je relis tes histoires de vie et de mort, je suis loin du monde de la santé mais j’aime ces tranches d’existence d’une humaine qui ne nous cache rien.J’ai conseillé ton site à tous les étudiants en médecine que je rencontre car je suis libraire.Ai je bien fait ?
13 septembre, 2011 à 13 h 18 min
Toujours tellement juste jaddo, merci pour ce récit bouleversant et qui fait remonter tout un tas de souvenir aux urgences en mater… c’est malin je vais devoir consulter avec les yeux rouges heureusement que mon Rimmel est waterproof!
Merci pour le lien vers docmaman ça donne envie de lire le reste aussi
@ emanuel : une des mes angoisses c’est évidemment de passer a coté du truc méga méchant chez mes filles j’essaie de me décider ( et de les décider) à avoir leur médecin pour ça ; mais je crois que m^me les vrai grands docteurs se sont dit » je ne vais pas aller emmerder mes collègues avec ce petit trucs là , y vont me prendre pour une hystérique… » la prochaine fois j’irai avec mon armure anti regard courroucé tant pis
13 septembre, 2011 à 23 h 15 min
Un putain de post qui déchire trop sa race.
Ce qui la rend encore plus émouvante, comme souvent dans votre blog, c’est votre humilité, de l’aveu de vos faiblesses comme celui de votre fierté pourtant imméritée à la fin de la note. C’est votre marque de fabrique. Trop la classe, bravo.
Jolies confessions.
14 septembre, 2011 à 0 h 10 min
Le soleil est revenu, les émotions aussi.
Vive la rentrée !
Merci
14 septembre, 2011 à 16 h 34 min
j’ai souvenir, de garde en gériatrie, d’avoir été appelée pour un gars mal géré mal diagnostiqué, tout bleu à mon arrivée… je me souviens d’avoir fait le 15 et d’avoir dit » il est glasgow…euh…pas beaucoup ». c’est tout ce que mon petit cerveau a trouvé le moyen de sortir face à un gars tout bleu que personne ne savait me dire ce qu’il avait, et que j’ai pas trouvé moi non plus d’ailleurs dans la panique.
ca rend pas les internes très chics, la panique.
15 septembre, 2011 à 9 h 44 min
Merci pour le lien. J’ai suivi. Moi, du coup, je sais comment j’y suis arrivée. Difficile de dire l’émotion.
Effectivement, les histoires se ressemblent. Quel beau métier terrible.
15 septembre, 2011 à 11 h 51 min
j’ai souvenir, de garde en gériatrie, d’avoir été appelée pour un monsieur pas bien. j’arrive, je trouve un schtroumpf. il etait vraiment tout bleu, le monsieur pas bien. et pas conscient ni rien. allo le 15, et tout ce qui a réussi à sortir de mon petit cerveau pourri, c’est « oui, euh, alors, là, il est glasgow, euh…pas beaucoup. » comme si ca suffisait pas pour me rendre pas crédible, je rajoute un truc du genre « je trouve pas son pouls et on arrive pas à prendre sa tension ». réponse du samu : « pas de pouls, pas de tension : il est mort? » « euh, non… »
la panique, ca rend rarement les internes très chics.
enfin, le monsieur va mieux
15 septembre, 2011 à 15 h 07 min
Jaddo,
Vous êtes une merveille de médecin et d’écrivaine.
Merci !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
15 septembre, 2011 à 23 h 56 min
Juste un grand merci a tous les trois pour ce moment d’émotion.
17 septembre, 2011 à 7 h 33 min
Je voulais écrire un truc intelligent, et en réfléchissant, j’ai lu ce qu’avait écrit @bruno, et je me suis dit, et ben voila, c’est ça que j’voulais dire, tout pareil : « Un putain de post qui déchire trop sa race.
Ce qui le rend encore plus émouvant, comme souvent dans ton blog, c’est ton humilité, de l’aveu de tes faiblesses comme celui de ta fierté pourtant imméritée à la fin de la note. C’est ta marque de fabrique. Trop la classe, bravo. »
17 septembre, 2011 à 17 h 19 min
Gloups.
Merci pour le partage. Ça fait toujours du bien de croiser un être humain, même virtuellement, même s’il ne sait pas ce qu’il fout là.
17 septembre, 2011 à 17 h 46 min
Que de frissons en lisant ce billet… Cette histoire, j’ai vécu quasiment la même quand j’étais étudiante infirmière… Dans un coin, à regarder, sous le « choc »…
La fin a été très heureuse également mais c’était plus que juste…
Et aujourd’hui, je travaille en réanimation pédiatrique. Ces situations d’urgence, c’est tous les jours ou presque. Et à chaque fois, le même stress, la même appréhension : « comment cela va t’il finir? », à la différence près que je ne reste pas dans ce fameux coin gauche, comme lors de mes études, mais que je suis à celle de l’infirmière qui agit.
L’expérience, les années qui passent, tout ça tout ça quoi… ;)
En tous cas, c’est la 1° fois que je poste sur un de vos billets mais ce blog est dans mes favoris depuis longtemps !
Merci pour vos anecdotes, votre écriture, votre attitude en tant que médecin.
17 septembre, 2011 à 23 h 23 min
tout pareil…
non je ne poste pas de commentaires d’habitude, oui ce billet-là je me le suis pris dans la tronche;
oui il est superbement écrit, comme la plupart de vos billets d’ailleurs;
oui j’ai eu les larmes aux yeux à vous lire;
Demain matin quand ma fille de 9 mois se réveillera, je la bisouillerai un peu plus fort que d’habitude, et je me re-promettrai de la surveiller comme une louve à chaque gastro.
Merci!
18 septembre, 2011 à 18 h 02 min
[…] y a une dizaine de jours, j’ai lu deux notes très émouvantes sur un sujet qui me touche, ici et là. Je ne peux que vous en conseiller la lecture si ce n’est pas déjà fait. En dehors […]
19 septembre, 2011 à 20 h 31 min
moi aussi je lis le blog depuis longtemps mais ne commente pas… juste je recommande!
On a tous(toutes) le souvenir d’une situation merdique où l’on est impuissant et desoeuvré mais où seule la présence fait la participation.
Plus dur… en SMUR … maintenant le Dr c’est-moi-toute-seule (glups). Départ : 2 ans, malaise,inconscient,respire (ouf… encore une convulsion hyperthermique… ). Arrivée : « Oh mon Dieu il est mort il est mort »…
Arrivée + 1 min : « Oh mon DIEUUUUUU il est pas tout a fait mort et y’a que moi pour le sauver…c’est pire! »
celui-là va bien, d’autres ont eu moins de chance , parce que franchement, c’était mon premier KT intra osseux et j’en menais pas large./note je suis un peu fière sur ce coup là, mais pas certaine que ça marchera la 2ième fois/
Ah oui et puis aussi :
– j’ai appelé le 15 un premier Janvier en sortant de garde pour un mec qui était étalé au milieu de la rue en balbutiant 3 conneries, quand les pompiers sont arrivés, ils lui ont mis un grand coup de pied au derrière, il a ronchonné puis est reparti cuver plus loin… le gentil pompiers de me dire » vous croyez qu’y z’ont que ça a foutre aux urgences?? » (soupir)
-j’ai laissé mon fils de 8 mois se deshydrater bien comme y faut sur une gastro parce que quand même on dérange pas les copains pour rien hein..? ;-)
20 septembre, 2011 à 19 h 45 min
Wow j adore. J ai ete pris par l histoire du debut a la fin comme si j y etais. C est ecris comme une nouvelle. Mon opinion ( meme si on ne me le demande pas forcement lol) est que ca m a beaucoup plu. Bravo top
21 septembre, 2011 à 13 h 32 min
J’ai suivi des formations AFPS et je suis donc censé savoir, devant une personne en arrêt cardiaque, savoir comment l’allonger en PLS et lui prodiguer un massage et la respiration artificielle.
Sauf que je suis assez convaincu que si cela arrivait en vrai devant moi, je ne saurais pas quoi faire. Est-ce simplement l’expérience et l’habitude qui permettent de faire ça efficacement, ou faut-il des qualités personnelles de sang-froid ?
(J’apprends l’existence d’injections par voie osseuse.)
29 septembre, 2011 à 4 h 48 min
Réa med d’un grand hôpital parisien, un papa qui a passé le plus grand de sa journée avec ses enfants, il allait sortir le lendemain.
7h du matin, on lui met la télé, pour regarder les informations, il va bientôt sortir, plus d’une semaine et demi en réa, on a enlevé toutes les perfusions, tous les fils qui le reliaient au scop. Il va sortir.
Je pose la tête sur la paillasse où j’écrivais mon observ’…22h d’affilé que je suis dans le service, pas une minute de sommeil. 7h10 je m’assoupis…
Je me réveille.
7h20 un patient qui nous est transféré du SAMU, on le met dans la chambre a côté du papa.
Ce dernier ne va pas bien, il a la nausée, on lui tend un haricot. Il crache, du sang rouge vif. Une belle flopée, encore une autre volumineuse. Le haricot est rempli d’un sang rouge écarlate. Rupture d’une artère après pose d’une prothèse bronchique nous dira plus tard la fibroscopie bronchique.
Le réa de garde arrive : « Calmez vous monsieur, restez calme tout va bien se passer ». Tu parles, le patient est en panique, il ne sait pas ce qu’il lui arrive.
Soudain, il lève les yeux au ciel, tend le doigt vers je ne sais quoi au dessus de ma tête, se met à trembler, il convulse le doigt tendu en l’air et le visage tendu par la peur. Il écarquille les yeux et tombe à la renverse.
J’en ai le sang glacé d’effroi. Sa fréquence descend doucement, 60, 50, 40. Je regarde la saturation, elle descend à 70%, le temps de tourner les yeux vers les autres paramètres que le coeur s’est déjà arrêté de battre.
« Que tout le monde garde son calme ! Préparez l’adré du 1 dans 1, l’interne tu lui met un KT fémoral, on essaie de l’intuber. Le poumon est en mauvais état pas de barotraumatisme on ventile par petits volumes ! »
L’infirmier ramène le chariot d’urgence (mais oui ! putain où avais-je la tête).
Les infirmiers s’affairent, les seringues voltigent de partout, les ampoules d’adré sont prêtes, les champs stériles sont mis en place, l’interne est habillée…Je fais quoi moi ? Je sors ?
L’aide soignant commence à masser…Ah oui il faut masser…C’est au tour de l’élève infirmier…Il s’y prend mal. Pas assez fort, pas assez vite.
L’infirmière s’énerve : « L’externe prend le relais ça va pas là !!! »
Je m’exécute, comme appris en travaux dirigés : compressions medio-thoraciques, coudes verrouillés, j’y vais…C’est la première fois que je masse, je m’y met à fond. Le scop affiche 130 de fréquence.
« T’es trop rapide faut aller à 100 ! »
Oui c’est vrai je ralentis la cadence, je transpire, j’en peux plus, j’ai mal…Le lit est trop haut me fait-on remarquer, oui c’est vrai, faut le descendre, merci.
On se relaie…20 minutes, ventilation à petits volumes, chaque expiration arrose l’ambu de sang, l’intubation est difficile, mais on réussi quand même. Le KT est posé, du sang partout. Je dois techniquer les gaz…C’est mauvais, sa température descend…L’externe de garde qui doit me relayer arrive aussi. On continue, le réa masse. Le lit grince au rythme des compressions, il va lui péter une cote…
30 minutes, 40 minutes de massage et de ventilation…Le coeur ne repart pas…Définitivement…
Je l’extube avec l’infirmière de jour qui prend la relève…c’est trash… »C’est moi ou je fais quelque chose de glauque là ? » « Non non c’est bien glauque je te rassure ».
Pas le temps de se reposer, staff et transmission. A mon retour dans le service, du monde, beaucoup de monde, mais pas d’enfants…Des larmes, beaucoup en état de choc…Je viens de me rendre compte de ce qui vient de se passer.
Ce patient était dans un état grave, mais la sortie de réanimation était programmée. Ça devait aller mieux, ça pouvait pas empirer comme ça, pas d’un coup, trop brutal.
Mais pas le temps de se remémorer ça…un autre patient arrive, ou un ECG à faire à une hyperkaliémie à 8, ma garde se terminera à 14h…Je m’en souviendrai longtemps de cette dernière garde en réa…
4 octobre, 2011 à 12 h 44 min
Absolument beau, intense et merveilleusement raconté… J’ai pleuré comme tout le monde ! Votre humilité est tout à votre honneur : continuez à nous rapporter les travers de la vie, c’est fondamentalement vital !
4 octobre, 2011 à 22 h 00 min
Un point de vue de patient, pour changer ? Je sors d’une lobectomie et m’apprête à passer une bonne nuit, bien shootée et bonne dormeuse de toute façon. Dans le service de soins intensifs pneumo d’un grand hôpital parisien. De 2h à 5h du mat, je ne ferme pas l’œil car il y a je ne sais quelle fête dans le service, ça gueule, ça rigole, ça musique, à fond les manettes.
A 6h, je me réveille de cette mauvaise nuit en me sentant très très mal. Peu après, l’interne charmant vu la veille passe me voir avant de partir, sa garde est terminée. Je lui dis que je me sens très très mal. Il me répond que sa garde est finie. J’insiste. Il me dit qu’il va prévenir l’infirmière de jour. Il le fait effectivement et cette dernière passe me voir. Je répète la même chose ; d’autant que je me sens de plus en plus mal. Elle me répond de ne pas m’inquiéter et que les médecins passent à 10h30. Dans un vague brouillard, je me dis qu’avec cette nuit de merde, évidemment, c’est pas la forme et m’efforce de patienter. Sauf que je me sens vraiment de plus en plus mal. Comme personne ne répond à la sonnette, je me lève pour aller chercher l’infirmière, toute seule à son bureau. Elle me répète que les médecins passent à 10h30. Je rentre dans la chambre, laisse la porte ouverte et plouf. Je ne me souviens que d’une chose, avant de me réveiller en réanimation pour un délicieux séjour de 3 semaines, c’est de la même infirmière hurlant, à un mètre de mon visage « Mais on fait quoi, dans ces cas là ? ». Une infirmière de soins intensifs spécialisés en pneumo, vous l’avez compris.
Eh, les médecins passent à 10h30…
5 octobre, 2011 à 23 h 23 min
Merci encore, pour tous tes témoignages, que bons nombre d’entre nous auraient pu écrire, mais pas forcément aussi bien. Merci de ta franchise et pour ta façon de faire tomber les tabous. ben oui, des fois, on sert à rien, et on sait pas quoi faire de mieux. on est juste bon à pas gêner. on a un peu honte, mais on peut pas faire autrement. c’est comme ça… Et qu’est-ce que c’est dur…
13 octobre, 2011 à 8 h 39 min
j’aime bien les commentaires que tu fais aux commentaires qu’on fait aux textes que tu fais.
13 octobre, 2011 à 13 h 15 min
Beau texte.
@Sybille:
Ca doit pas être facile de se reveiller aux urgences en entendant l’infirmière gueuler « on fait quoi dans ces cas là »
Sinon je dirais bien que je pleure et que j’ai envie de vomir mais comme c’était déjà le cas avant de lire cet article, je ne dirai rien.
Enfin en tous cas ça a pas arrangé mes affaires.
14 octobre, 2011 à 9 h 58 min
Salut à tous!
J’ai pensé à toi, Jaddo, ce matin en écoutant la radio. Un sujet sur le sur-diagnostic, à propos des cancers du sein en l’occurrence.
Déjà je me suis dit Tiens, ça me rappelle qqch! Et le médecin qui intervient (Bernard Junod) de commencer par dire qu’il se doit de préciser tout d’abord ses liens d’intérêts, et qu’ils sont affichés sur le site Formindep…
Bref, j’ai bien pensé à toi et ça m’a fait commencer la journée d’un bon pied!
Si ça peut intéresser quelqu’un voilà le lien vers la rubrique en question : http://download.rsr.ch/la-1ere/programmes/on-en-parle/2011/on-en-parle_20111014_full_on-en-parle_057c3827-a79b-4fa5-9cb4-677ec1cc90ee-128k.mp3
A bientôt!
14 octobre, 2011 à 15 h 07 min
Jaddo,
D’abord toutes mes excuses, je vais poser ici une question qui n’a rien à voir avec le post (ça ne me vexera pas si tu trouves ça HS et que tu supprimes mon msg…)
Mais suite à plusieurs consultations avec des médecins différents, j’ai une remarque : plusieurs fois on m’a posé des questions sous leur forme négative, mais presque comme une affirmation (Bon, et vous n’avez pas tel symptôme…). Ben c’est bête, mais c’est beaucoup plus difficile de dire « euh si » à quelqu’un qui a l’air de déjà savoir mieux que toi ce que tu as ou pas, que de répondre oui ou non à une question ouverte (Avez vous tel symptôme ?). Tu te sens presque coupable de dire qqch qui pourrait être en contradiction avec le diagnostic (ou même pas d’ailleurs) en cours de formation.
Voilà, c’était une remarque en passant, j’imagine que ça doit être inconscient, mais ça reste un peu déroutant ;-)
Et sinon merci pour ce post (comme pour les autres). Je comprends un peu mieux comment ma mère, pourtant plutôt calme, me « justifie » les énormes pétages de plomb et bêtises plus ou moins potaches en salle de garde… J’imagine qu’après des expériences pareilles, on a besoin de faire siffler un peu (beaucoup) la cocotte minute.
15 octobre, 2011 à 14 h 41 min
Dame Jaddo, bonjour;
Que c’est rassurant, rafraichissant, énergisant ! ! !…. de lire des mots plein de liberté de penser ! ça me colle un chouette sourire sur les lèvres et surtout dans la tête ! !
moi c’est ce que je retiens de vos messages. garder ses propres idées sans se laisser embarquer par le courant ambiant et être capable de dire: « je sais pas ». Pas si fréquent, mais ça existe, OUI ! et tout ça, quelque soit le corps professionnel, sauf que là, on touche à la santé, c’est un poil important quand même. J’AIME ! ! !
Ah ! pétard ! ça me met la fritte ! ! !
Merci ! et en plus, j’adore le style ! ! génial !
16 octobre, 2011 à 17 h 16 min
je ne travaille pas dans le domaine médical, mais cet article et tous vos témoignages m’ont ouvert l’esprit sur vos problématiques et fait penser que décidément la vie si précieuse ne tient qu’à un fil…
20 octobre, 2011 à 20 h 40 min
Bonsoir,
J’ai connu votre blog ou site par votre livre que j’ai lu cette semaine et que j’ai trouvé pas mal du tout! J’ai beaucoup aimé ce condensé d’anecdotes drôles et/ou émouvantes. Certaines choses dans ce livre m’ont fait réfléchir également aux précisions que je pourrais apporter quand je décris des symptômes à mon médecin et m’a permis aussi une petite remise en question par rapport au monde médical. Bref, ce livre était vraiment une chouette trouvaille!
J’en donne mon avis dans une vidéo Youtube:
http://www.youtube.com/watch?v=lJA10wqW-gM
Merci pour ce livre mais aussi pour le temps que vous accordez à vos patients (dont je ne devrais pas faire partie puisque je suis Belge)
24 octobre, 2011 à 22 h 21 min
Bonsoir,
Je salue votre plume bien affûtée et vos histoires rythmant le quotidien.Au vu des commentaires de nombreux médecins vous lisent et se retrouvent derrière ce que vous décrivez et c’est tant mieux.
Mais les patients? Je vous avoue que ça me choque un peu de voir vos tweets PPCS… J’y réfléchirai à deux fois maintenant en allant chez mon MG de peur qu’une de mes sottises ne finisse sur internet… N’est ce pas dommage? QUe Riad Sattouf s’empare des perles de conversations glanées dans la rue ou le métro soit mais un médecin..? I sensé me redonner confiance, me laisser m’exprimer librement pas se foutre de ma gueule parce que je confonds déménagement et démangeaison non?
Bref mis à part ce point de détail, je vous souhaite une très bonne continuation !
25 octobre, 2011 à 13 h 40 min
Waaaaah Jaddo t’es dans telerama !
total respect m’dâm
26 octobre, 2011 à 12 h 57 min
Moi aussi docteur, 10 ans de réa (adulte), eh ben j’ai pleuré. 2 fois (parce que j’ai relu quelques jours après). Je suis contente de pleurer toujours pour ça !
27 octobre, 2011 à 20 h 51 min
Et bien merci télérama qui m’a conduit en ce jour de récup de garde où je n’arrive pas à dormir (j’ai le sommeil tout détraqué après 25 ans de garde)sur ce blog. Je ne connaissais pas avant aujourd’hui, mais je me suis tellement reconnue, j’ai commencé à le lire avec ma fille (celle de 17 ans qui va peut être faire médecine parce qu’elle n’a pas été dégoutée de notre rythme de vie. Pourtant à 5 ans elle me demandait: maman pourquoi tu es encore de garde? tu peux pas changer de métier?) et ça m’a bien détendue.
Pour l’épisode du 8 septembre je suis le dr réa de néonat qui arrive en courant pour intuber l’enfant de 4 ans qui décompense (il a déjà l’intraosseuse), avec un stress proportionnel au poids dudit enfant (tout le monde semble avoir oublié que je m’occupe de bébés de 500g à 5 kg maxi)
PS je regarde koh-lanta et je lis télérama! on ne peut pas être parfaite!
28 octobre, 2011 à 14 h 04 min
Bravo pour votre blog qui va bientôt atteindre la première place dans le classement des meilleurs blogs Wikio ;-).
Sinon, j’aime beaucoup vos anecdotes alors continuez comme ça.
28 octobre, 2011 à 15 h 35 min
Ma petite soeur est médecin,
et ce soir je l’appellerai pour lui dire que je l’aime…
Merci.
28 octobre, 2011 à 16 h 19 min
Ce matin, une infirmière appelle la secrétaire pour une visite chez madame S. : elle a des douleurs algiques, il faut qu’il passe à tout prix aujourd’hui.
Alors je suis passé la voir ce jour, au jour d’aujourd’hui ! LOL
28 octobre, 2011 à 23 h 11 min
Oui oui, moi aussi je dis merci à Télérama …
depuis 3 jours je ne travaille plus autant et ça y est, j’ai tout lu… merci! Bon maintenant je vais acheter le livre!
Zut, j’ai TOUT lu ? encore s’il vous plait !
30 octobre, 2011 à 19 h 58 min
Copie du mail que j’ai diffusé en masse:
Bonjour à tous et toutes,
Je joins à mon message le communiqué du 28/10/2011 de la Fédération Nationale des Orthophonistes rendant compte de la décision de Mr le Ministre Xavier Bertrand quant à la reconnaissance de nos études au niveau Master2.
En effet, après des années de lutte pour faire reconnaître le contenu de notre formation, Mr le Ministre a délibérément choisi le dédain de nos compétences acquises sur 4 ans, rédaction de thèse à l’appui. Cela est d’autant plus choquant que la décision a été rendue la veille de la journée nationale de lutte pour la prise en charge de l’AVC!!! Foutage de g… dites-vous?
Il en résulte ni plus ni moins que le métier d’orthophoniste sera amené à disparaître à moyen terme.
Pour illustration, selon les nouveaux critères annoncés par Xavier Bertrand, je suis moi-même supposée être une orthophoniste « de base ». Cela veut dire que je ne suis pas habilitée à faire ce que je fais depuis 7 ans maintenant, c’est-à-dire prendre en charge des patients bègues, dysphoniques (problèmes de voix), autistes, laryngectomisés, aphasiques, déments ou Parkinson… A l’heure où je vous écris, cette décision m’ôterait donc le droit de continuer à suivre une bonne moitié de mes patients actuels!!!
Car pour l’instant, aucune information concernant la validation des acquis et de l’expérience en la matière pour les ortho exerçant déjà !!!…
Les conséquences:
– les orthos « spécialisées » (l’élite, en somme) ne seront que très peu accessibles pour la majorité des patients. Allez donc demander à un pauvre septuagénaire aphasique et hémiplégique d’aller faire 50 bornes pour ses 2 ou 3 séances hebdomadaires!!! Sans compter les frais que la prise en charge en ambulance occasionnera à la Sécu…. les associations d’aphasiques luttent d’ailleurs vigoureusement dans notre sens depuis le début, preuve qu’elles reconnaissent le bien-fondé de nos prises en charge!!! Mr le Ministre juge visiblement qu’il est mieux placé qu’un patient aphasique et que tout son entourage pour en juger…
– les orthos « de base » seront dans l’impossibilité de maintenir une activité en libéral en assumant les charges que cela occasionne, si on leur enlève la moitié de leurs patients…
En bref, d’autres actions vont être organisées pour défendre notre beau métier, je vous ferai parvenir en temps voulu les pétitions à signer et tutti quanti.
Si cette décision est maintenue, franchement, soit je pars en salariat (comme essaieront de le faire tous les libéraux), soit je change de métier!
Dans l’immédiat, voici donc tout ce que je vous souhaite d’autant moins maintenant que vous risquez de ne plus pouvoir faire appel à un orthophoniste de proximité:
– faire un AVC
– devenir Alzheimer ou Parkinson
– faire un cancer ORL
– faire un nodule, kyste ou polype aux cordes vocales
– avoir un enfant sourd
– avoir un enfant bègue
– avoir un enfant autiste
etc, etc…. la liste n’est pas exhaustive.
Merci de comprendre notre situation et de diffuser cela EN MASSE !
30 octobre, 2011 à 20 h 00 min
Désolée d’avoir mobilisé ce blog, jaddo, mais comme je l’ai dit, je diffuse en masse, et a fortiori sur les blogs médicaux….
Merci de votre compréhension…
30 octobre, 2011 à 22 h 00 min
Cela me fait penser à une situation rencontrée dans mon service. Je suis infirmière en hépato-gastro. Un matin un patient a fait une détresse respiratoire aigue (je ne me souviens pas ce que c’était, probablement un OAP). Alors qu’avec ma collègues nous nous activions autour du patient à poser des catheters, sondes, oxygène, à prendre la tension toutes les 5 secondes (ben oui pas de scope en hépato-gastro!), un externe est resté avec nous. Il était en tout début d’externat. Il est resté dans la chambre dans un coin à observer et la seule chose qu’il a faite c’était de poser un linge humide sur le front du patient. Ce dernier était conscient et donc paniqué!Cela a bien duré 2 heures et tout ce temps, l’étudiant a fait des aller-retours de la salle de bain au patient pour que son linge soit toujours frais, il n’a jamais essayé de rassurer le patient avec des formules toutes faites (du genre « ça va aller »). J’ai la conviction que ce qu’il a fait a en partie contribué à gérer cette « crise », car ses gestes et son attitude ont certainement permis au patient de s’apaiser (il s’en est sorti au fait!). Il a fait ce qu’il pouvait avec les armes qu’il avait et je pense qu’à ce moment il a su « prendre soin » du patient. Je regrette de ne pas lui avoir dit car je ne suis pas sûre que les médecins du service l’aient remarqué…
Bravo pour votre blog et votre plume!
31 octobre, 2011 à 14 h 21 min
Bonjour
Comment faites-vous pour faire surgir comme ça les souvenirs ?
J’ai vécu cette situation lors de ma toute première garde d’externe (un jeune de 18 ans explosé suite à un AVP), et je retrouve cette sidération, ce décalage. Après, la technique devient un moyen psychologique de protection: Il faut agir vite et bien. L’émotion sort après…
Ce sentiment d’impuissance dont vous parlez peut mener à la révolte. « ce n’est pas supportable, il faut faire quelque chose » ( enfin, ce qu’on peut, mais l’humilité vient après). Avec les sentiments que vous décrivez, vous auriez pu devenir réanimateur ;-)
(Moi, je le suis devenu. Depuis 30 ans)
2 novembre, 2011 à 21 h 36 min
J’ai vécu aussi ça lors de mon stage d’internat de pédia. On venait justement de s’initier à la pose d’intra-osseuse avec des cuisses de dinde…
Nous avons ranimé un pitchoun de deux mois déshydraté parce que sa mère, qui ne savait pas lire, lui reconstituait des biberons trop concentrés. Depuis ce jour, les externes que je poursuivais pour qu’ils apprennent à faire des biberons ont arrêté de ce foutre de ma gueule.
Cette expérience m’a servi par la suite à élaborer mon sujet de thèse. Comme quoi…
5 novembre, 2011 à 19 h 24 min
je profite de ce blog, à mon sens quand même dédié au respect du patient pour raconter une histoire completement inadmissible arrivée ces derniers jours dans un chu français.
Monsieur X, dans les 75 ans vient d’apprendre qu’il a un cancer de la prostate. Pire, il a des metas d’emblée osseuses et pulmonaires. Il n’est pas en forme, mais a toute sa tête, et n’avait jamais été malade jusqu’il y a qq semaines.
Mr X fait une rétention aigue d’urine. Il arrive donc aux urgences, où il est sondé. Jusque là, rien d’anormal. Il a pourtant bien mal. Il le signale à l’infirmiere. Rien n’est fait et il a de plus en plus mal. Les heures passent et il souffre de plus en plus, il commence donc à s’agiter. On lui administre du valium, lexomil et autres calmants pour le faire taire. Il s’agite de plus en plus.
Il reste comme ça,48h aux urgences, sédaté puis attaché au lit avec des sangles.
Sa fille arrive au 3e jour et le trouve dans cet état. On essaie de lui faire admettre que son pere boit, et qu’il fait un delirium tremens. Rien n’est fait pour ses douleurs abdominales. Le 4e jour, sa fille trouve sur la table de nuit, un verre de vin avec des medicaments au fond.
Heureusement, elle exige de faire sortir son pere de cet enfer. Il n’est pas alcoolique. Elle demande au medecin de le désonder, il lui répond « je fais ce que je veux, je le désondrais à midi soit 4h plus tard.
Heureusement encore, une infirmiere décide d’agir et enleve la sonde. Mr X est enfin soulagé de 4 jours de martyr, shooté au valium et attaché sur un lit.
La sonde était posée à l’envers.
ça se passe en OCTOBRE 2011, en FRANCE.
6 novembre, 2011 à 10 h 55 min
Désolé mais a mon avis très très difficile de faire rentré une sonde urinaire a l’envers surtout la partie en « Y » avec la petite valve de gonflage de 8 mm ….. de la a ce qu’elle soit bouchée ?
6 novembre, 2011 à 22 h 20 min
pébé, je n’en sais pas plus, à vrai dire il y a quand même longtemps que je n’ai pas posé de sonde urinaire…Mais à mon avis ça n’est qu’un détail dans la prise en charge inadmissible de ce patient…
Sa fille a bien remarqué le soulagement infini qu’elle a lu dans les yeux de son pere quand la sonde a été retirée.
7 novembre, 2011 à 13 h 19 min
Dans dette affaire , vous vous donnez , à bon compte , le beau role ; j’ y vois surtout votre incompétence ; peut- etre n’ etiez vous qu’ une stagiaire , mais ne pas savoir ce qu’ est une épicranienne et parler d’ aiguille dans le crane , pour faire peur , est consternant .
D’ autre part ,la voie osseuse , et oui , ça existe .
Et dire que vous étiez de garde !! J’ en frémis .
8 novembre, 2011 à 20 h 29 min
Tiens ! artnaif, un bon gros troll bien gras.
Ca faisait longtemps :)
9 novembre, 2011 à 15 h 10 min
Vous étes sans aucun doute du genre qui hurle avec les loups ; beurkk
12 novembre, 2011 à 12 h 34 min
Félicitations pour avoir aussi bien réagi, c’est ce genre d’histoire qui donne à la médecine tout son intérêt.
13 novembre, 2011 à 23 h 51 min
je ne suis pas médecin mais infirmière et des situations d’urgences comme celle ci nous ne sommes pas forcement plus à l’aise. merci pour votre blog car cela me rassure de voire qu’il y a encore des médecins qui doutent et qui veulent faire au mieux pour leurs patients.
14 novembre, 2011 à 15 h 07 min
Chère jaddo,
Ma copine Sabine (médecin ) m’avait dit « va voir ce blog », ma mère m’a découpé l’article de télérama sur le livre et en me disant « ça devrait te plaire », mon pote Marc me l’a offert.Je l’ai lu.
J’ai ri comme rarement un livre m’a fait rire, j’ ai flippé en me disant « mais elle était derrière moi pendant tout ce temps ? » (ouai, je suis médecin généraliste) et puis, j’ai soupiré et je me suis dit « bon, ben quand même je vais y retourner ».
Car ça fait 3 ans que je dois pondre une thèse et que je ne bosse plus; j’en suis venue à me demander si vraiment j’allais continuer et ce livre, ton livre (désolée pour le tutoiement mais ) m’a redonné l’envie d’y retourner.
Alors merci.
cecilouh
ps : pou
18 novembre, 2011 à 4 h 53 min
Je ne sais plus vraiment comment je suis arrivée sur ton blog, je crois que j’y étais déjà passée, mais sans trop accrocher, je l’avais un peu oublié. Et puis là, je ne sais toujours pas comment ni pourquoi, je me retrouve là, à lire cet article d’une justesse et d’une émotion incroyable. Infirmière en pédiatrie… forcément, cet article là me parle, me touche. Je me dis que le reste doit être bien aussi…
Et voilà, trois soirs que je me couche à des heures pas possibles pour tout relire depuis le début! Merci beaucoup Jaddo pour tout ce que tu fais passer dans ces textes. Je m’y retrouve parfois en tant que soignante, parfois en tant que patiente… Parfois pas du tout et c’est tant mieux. Mais je suis toujours touchée, alors merci, bravo, et merci encore.
19 novembre, 2011 à 18 h 14 min
Le récit est touchant, mais c’est pas pour ça que je commente. Il y a eu une phrase qui m’a frappée :
« avec cette espèce de décalage spatiotemporel qui vous fait voir les trucs au ralenti dans vos yeux alors que ça se passe en accéléré dans votre tête, comme en DS de maths. »
J’ai essayé de décrire ça à pas mal de monde, personne n’a jamais vu de quoi je parlais sauf : ma soeur jumelle, un pote en prépa… Et maintenant toi :) Donc je te pose la question si d’aventure tu avais du temps pour y répondre (je rêve les yeux ouverts là): ce truc c’est quoi ? (Outre le fait que ça m’a fait suer à à peu près 100% de mes concours, je trouverais marrant de comprendre) C’est le même genre de décalage bénin que l’effet de déjà vu ? Mais pourquoi tout le monde n’a pas ça ?
19 novembre, 2011 à 18 h 19 min
Putain merci.
Moi au monde, j’ai trouvé que moi et ma mère.
Aucune idée de ce que c’est, mais j’aimerais bien savoir.
Jeeeeee traaaaaaaaace moooooooon traaaaaaaait aloooors queeeee revooooilàààà laaaaa sooooous-préfeeeeeette….
20 novembre, 2011 à 13 h 07 min
J’ai commencé à lire ton blog en cherchant des « vrais » témoignages sur le boulot de médecin.
Et, petit à petit, je me suis dit « Tiens Jaddo et moi, on se ressemble… » J’ai les cheveux trop courts pour me faire des couettes et je n’ai que 14 ans, pourtant, je le sais, je veux être médecin, je suis aussi passionnée de littérature mais je n’arrive à le concevoir que comme une passion, pas comme un métier. Oui, je veux être chirurgien mais je veux être un bon chirurgien, un vrai, un qui écoute et qui regarde les patients autrement que comme des gros bout de viande à guérir pour qu’ils me donnent leur petites cartes vitales et que j’encaisse mon petit chèque à la fin du mois avant que la société ne les bouffe.Je veux voir grand et beau, je veux pouvoir apaiser les douleurs et suivre mes patients. Profondément athée, personne ne peux apaiser les miennes mieux qu’une explication claire et scientifique.
Alors je poste mon premier commentaire sur ton merveilleux site.Toute cette émotion, cette sincérité, cette révolte…Tes textes m’ont ouverts les yeux et m’ont fait perdre bien des illusions sur le travail des médecins.En même temps j’ai peur… J’ai peur d’être bouffée par les études et de devenir cette miss Je-Sais-Tout-Et-Vous-Rien-Alors-Laissez-Moi-Passer-Bande-De-Moules moralisatrice et aveugle. J’ai peur qu’aveuglée par mes conceptions du « bien » et du « mal » je ne me mette à juger les patients, à les blesser, à leur parler comme à des demeurés. Alors oui, je deviendrai chiiiruuurgiiien, et je me bourrerai la tète de 12 ans d’études mais je continuerais à lire, et à lire encore ton site, tes témoignages et d’autres encore pour ne jamais, jamais tâter en souriant la grosse b. d’une pauvre femme…
Ana (pleine d’espoir)
PS: j’espère que tu liras ce commentaire ;)
PPS: Ma mère, ortophoniste, voudrait lancer un site… Alors pourrais-tu me dire ce que tu utilise pour le tien? Tu tape tout en html ou..?
20 novembre, 2011 à 13 h 09 min
Petit edit de mon PPS: Mes yeux sont tombés sur le mignonne petite phrase que tu a tapée là, en bas, pour empêcher les gens de te poser cette bien bête question :D
21 novembre, 2011 à 15 h 09 min
@Rrr :( ben zut alors, tu sais pas. On va juste pouvoir faire un club… Mais bon, je dirais donc que c’est génétique (toi et ta mère, moi et ma soeur jumelle) on avance un poil. On va pas en faire l’objet d’une thèse, mais je vais creuser du coté familiale (alors tonton, quand ça t’arrive tu dirais que c’est un bug de quelle partie du cerveau ?)
Lol, la sous préfette. Purée c’est trop ça XD
21 novembre, 2011 à 21 h 13 min
Cette histoire de ralentissement spatio temporel, de déjà vu etc… je connais aussi, je potasse là dessus depuis longtemps, j’ai une petite idée là dessus mais ça fait partie d’une autre vision du monde ;)
21 novembre, 2011 à 23 h 21 min
C’est le premier post que je lis, et donc, je l’ai lu à tous mes colocs, et puis maintenant qu’on a eu pleins de frissons d’émotion, on va aller se coucher …et y revenir , ça c’est sûr !! ( s’ils sont tous aussi magnifiques, que de soirées frissonnesques en perspective…)
22 novembre, 2011 à 0 h 47 min
ben vas-y, balance léonie (même si on est sur un blog de médecin, ça doit pas être son truc le mystique, genre un aperçu de notre vie antérieur, ou je sais pas quoi ^^)
Si t’as potassé ça, ça m’intéresse (on dérive salement du sujet là)
22 novembre, 2011 à 11 h 10 min
En fait, merci. Merci pour la reconnaissance aux infirmières. J’en suis pas une, non. Mais je suis une TRM, entendez par là Technicienne en radiologie médicale. En radio-onco. Des patients atteints du cancers partout, tous les jours. Et chez nous nos médecins ils ont tendances à oublier que certaines fois les « petites mains », elles sont pas là juste pour la figuration. Alors j’avoue que là je suis sciée, c’est vrai , pas toujours, mais des fois on sait ce qu’il faut faire… C’est comme ça qu’on apprend… dans l’urgence. Bref, je m’éternise, j’ai aimé votre article, sympa…A+
22 novembre, 2011 à 12 h 57 min
@ la sorcière
Ce serait trop difficile a expliquer et en référence à l’allégorie de La carverne de PLATON, il faudrait que l’être humain se débarasse de ses chaînes pour sortir de la caverne et comprendre. La mystique a beaucoup de points commun avec la médecine si on creuse bien, déjà rien que le caducée qui est son emblème à une connotation mystique pour celui qui fait des recherches approfondies sur le sujet. Sinon un petit tour derrière le voile mettrait l’homme en face de sa vrai nature, mais est-il prêt pour cela?? c’est la grande question.
Sinon le temps peu ralentir ou s’arrêter quand l’homme est pleinement dans l’instant présent dans certaines circonstances. Romain Rolland dirait « sentiment océanique ».
24 novembre, 2011 à 0 h 37 min
Bonsoir !
Ce post (après 116 commentaires, je re-situe : la gastro de la petite avec l’agitation autour et qu’au final on se sent un peu « élément-du-décor » alors on va voir les parents) me fait penser à une aventure de l’année dernière (genre l’histoire de habib_potter).
Décor : garde de chirurgie où il n’y a rien à faire (sisi chez moi ça existe), interne d’astreinte de son service, et moi l’externe, les fesses dans le canap’ et les pieds sur la table (plus pratique dans ce sens).
Soudain, le téléphone d’astreinte sonne :
L’interne – « allo? »
A l’autre bout du fil – … (forcément, on n’entend pas de mon coté de l’histoire)
L’interne – comment ca M. Machin il respire plus! Il est mort ou quoi?
téléphone : …
Et la l’affaire se précipite : l’interne part en courant, claque les portes en jurant dans sa barbe. Je bugue, j’essaie de le suivre sauf que… je savais pas où il allait, j’ai essayé plusieurs portes du pavillon, bref… j’avais un temps de retard. Quand j’arrive, l’interne ventile, l’aide soignant masse, l’infirmière stresse et appelle le SAMU.
On me dit d’appeler la réa, et là j’appelle, pour dire que je suis dans un service du pavillon M je sais pas lequel, avec un homme de (age???) qu’on masse, qu’on a appelé le SAMU et qu’en fait je sais pas pourquoi j’appelle. Et la fille au bout du fil qui me dit, tranquille : « ok, merci, on prévient le réa de garde. » Comme quoi des fois ce qu’on dit a parfois plus de sens pour ceux qui l’entendent…
Ensuite l’interne me passe le ballon et me dit de ventiler (mais j’ai jamais ventilé, moi, je sais plus ce qu’on nous avait dit en cours, moi au secouuuurs). Finalement, le SAMU arrive (à pied, première surprise, puisqu’on est dans l’hôpital et que c’est juste à coté) et bref, pour en arriver à ma chute, je me suis retrouvée à les relayer pour le massage cardiaque et je me souviens que j’ai pensé que mes bras étaient bien trop petits pour faire ça, que j’allais devoir me mettre à la muscu, que j’étais pas à la hauteur, qu’il fallait que je change de voie. Le réanimateur (PU-PH!!!) a gentiment corrigé ma position et demandé à l’autre externe, le sien, de me relayer quand j’ai été trop fatiguée.
Le soucis c’est que le Monsieur s’en est pas sorti.
Finalement c’était mon premier massage cardiaque, ma première vraie urgence… et on se sent tellement rien ! Et ensuite quand l’interne m’a dit d’aller me coucher, qu’il ne se passerait plus rien ce soir là et que sinon il m’appelait, je me suis sentie seule dans le lit de la chambre de garde (fait pas croire que c’est le luxe à Lyon, c’est juste ce service) et j’ai revécu 10 fois la scène…
Alors Merci Jaddo de me faire me sentir moins seule à ne pas me sentir capable d’être l’interne dans un peu moins de 2 ans et le docteur dans finalement si peu de temps ! Parce que c’est pas très trop bien facile à assumer d’avoir LA TROUILLE de faire ce qu’on a choisi de faire.
Bref, Jaddo, tu as une nouvelle fan, une p’tite lyonnaise qui sait pas ce qu’elle veut faire, qui sait pas où elle le fera mais qui est d’accord avec chaque mot de ce que toi et tes couettes racontez (sauf sur les antibiotiques, c’est chouette les antibiotiques, c’est nos copains :D) et qui a dévoré ton livre et ton blog, qui en redemande et qui aimerait aimer autant ses patients, son métier, être aussi indépendante et formidable que toi plus tard mais encore faudrait-il avoir le cran de faire médecine gé!
bon, je m’embrouille à cette heure-ci mais en gros c’est un gros merci larmoyant !
marik
24 novembre, 2011 à 17 h 39 min
J’arrive ici par un hasard total. Ce texte déchire. Merci.
27 novembre, 2011 à 22 h 05 min
Il est où ,le livre ?? où le trouve t-on ?? le titre ??
vite,c’est une urgence !!!
28 novembre, 2011 à 3 h 26 min
Pas de panique ! Pas de panique !
Toutes les infos sur le livre sont de façon somme toute assez logique dans la section « C’est là que je cause de mon livre », par ici : http://www.jaddo.fr/category/livre/
4 décembre, 2011 à 19 h 31 min
On veut des textes!
Moi je suis au Québec, et j’ai pas trouvé ton bouquin! Alors il faut me nourrir quand même!!
j’ai faim d’anecdotes!!
4 décembre, 2011 à 22 h 40 min
Nous avons eu un texte de Jaddo pour un partiel dans notre Institut de Formation en Soins Infirmiers, je ne m’y attendais pas, jolie surprise.
5 décembre, 2011 à 8 h 01 min
Jaddo donnée en examen.
C’est absolument génial ça :O
7 décembre, 2011 à 15 h 01 min
Bonjour,
J’ai découvert votre site il y a 2 mois. J’avais alors lu vos posts d’une traite (ça a pris un certain temps).
Et là… J’attends avec impatience la suite ! Suis-je la seule à me languir ?
Revenez-nous vite !
9 décembre, 2011 à 1 h 55 min
Tombé dessus par hasard, via le site de Maître Eolas…
Enfin c’est plutôt cette histoire qui m’est tombée dessus. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été autant ému.
Sacré texte…
10 décembre, 2011 à 17 h 44 min
Jaddo je suis entrain de lire ton livre, j’adore, je suis fan, c’est tellement drôle, j’adore ton style, ton écriture, et je me suis fait des couettes en ton honneur parce que j’adore tes couettes!!!
(oui, bon, c’est un peu nul comme réplique, je ne sais pas si tu as de vraies couettes mais j’aime beaucoup la métaphore en tout cas!)
En tout cas, j’adore ton livre, alors peut-être que j’y suis plus sensible que d’autres parce que ma « môman » est généraliste comme toi, mais je vais le conseiller à tout le monde, parce que j’en ai marre d’entendre toujours des gens dire que « les médecins c’est tous des sales cons qui roulent en BMW et qui ne pensent qu’à aller jouer au golf le weekend »
C’est surement vrai qu’il y en a des comme ça, mais il y en a aussi qui font bien leur métier, qui s’inquiètent vraiment pour leurs patients, comme toi ou comme ma maman… et dont la vie n’est pas facile tous les jours!!!
10 décembre, 2011 à 17 h 58 min
euh, bon, ok, après avoir lu ton post sur le congrès sponsorisé par les labos, je rectifie: il existe bel et bien des médecins correspondant à la description que je citais tout à l’heure… malheureusement!… j’espère ne jamais tomber sur l’un d’eux…
16 décembre, 2011 à 20 h 53 min
eh bé !!..
je découvre votre blog ..
avez-vous écrit un article ou qqchose sur le DISTILBENE dites-moi ?
18 décembre, 2011 à 11 h 50 min
Wow… Vraiment vous m’avez donné la chair de poule avec votre billet. Dieu sait que ça doit être dur de se retrouver dans une situation pareille. Perdre un être humain c’est une chose, mais perdre un tout petit bébé, ça en est définitivement une autre ! Chapeau à tous ces médecins, infirmiers et garde malades qui aident à sauver des vies chaque jour.
19 décembre, 2011 à 5 h 14 min
Tout comme Xenia, je suis du Québec, j’ai lu tous les posts de ce blog il y a environ 2 mois, et je suis en maaaanque !! :)
Je suis en première année de médecine ici, et tout ce blog me donne vraiment envie de continuer, et d’avoir plein d’anecdotes… Et l’article en particulier sur la première année m’a bien fait rire (bien qu’ici, je pense que la première année est théoriquement »moins stressante » parce que la sélection des étudiants est déjà faite à la fin de notre CÉGEP (2 ans après le secondaire) donc on ne sera pas tirés dehors ou resélectionnés avant de vouloir entrer en résidence… anyway !) (ah, et on n’a plus d’internat non plus).
En tout cas, merci pour le blog, et j’ai bien hâte à la nouvelle note ! :)
19 décembre, 2011 à 5 h 32 min
Oh ! Et ça m’a fait penser…
Il y a un mois, j’étais dans mon premier (et unique, pour cette session-ci, malheureusement) stage à l’urgence d’un hôpital près de chez moi.
En tant que première année, tout ce qu’on attend de nous c’est d’observer dans un coin l’urgentologue de garde – ou le résident, ou même l’externe, si le médecin ne veut pas de nous. Heureusement, je suis tombée sur un merveilleux docteur, qui m’a fait prendre un pouls paradoxal, écouter un souffle systolique… et qui m’a beaucoup expliqué.
Un tout petit peu après mon arrivée à l’hôpital, les ambulanciers nous apportent une madame de 55 ans, en énorme intoxication médicamenteuse (volontaire, malheureusement). Glasgow 3, respiration de Cheyne-Stokes, tout y était ! Et moi, je me suis mise dans un coin, et j’ai pas bougé. Ce qui était bien dans mon cas, c’est que c’était normal que je n’y pige rien, que je sois figée à un endroit en essayant tout au plus de ne pas déranger.
Au final, j’ai même pu me rendre utile en tenant son bras pour un soluté, quand tout a été un peu plus calme. Mais au plus fort de l’action, quand tout le monde criait et s’agitait, moi je n’ai pu que penser à cet article.
8 janvier, 2012 à 23 h 22 min
Mais eeeeeuuuhhhh. Il y a une semaine, je lisais les articles. Maintenant je lis même les commentaires. J ai jamais suivi de séries, même en streaming, le côté « je peux plus m arrêter j ai trop peur de louper un épisode » me soulait direct. Mais la c est pire qu une série, c est une addiction ! Depuis que j ai découvert ce blog, je pense tout le temps a la médecine, mon rêve de gamine (de faire médecine) se transforme en… En besoin quoi !! Ça te suffit pas d’ être une under woman de dingue avec tes patients, donc tu fais du bien par Internet…
Bravo, merci, continues s’il te plaiiiiiit, je voudrais tellement t avoir comme médecin traitant, merci, merci !!
17 janvier, 2012 à 16 h 40 min
Wouaa… Ça, c’est prendre une sacrée claque. Ça a dû être vraiment déstabilisant comme scène..
Ma copine est en seconde-première année de médecine et elle en-chie-bien-grave.. Je lis ton livre en ce moment et en lisant ce post je ne peux qu’affirmé mon avis: C’est du lourd ! et elle va pas s’arrêter d’en chier.. Continue. Et courage :)
(Ps: pour son bien.. Je dois la pousser à s’arrêter? O.O)
26 janvier, 2012 à 10 h 07 min
[…] L’article en question est donc celui là : je me disais oh mon dieu il est mort il est mort […]
26 janvier, 2012 à 10 h 46 min
Je n’arrête plus de pleurer … ton texte, les commentaires… (Xraphael …)
Superbe texte, merci
26 avril, 2012 à 15 h 06 min
Jaddo
Quand je te lis ( vous m’excuserez le « tu » ) je suis bluffé, par l’écriture, les histoires. Pour celle-ci je sens que ça pique dans le bout du nez, le bas des yeux un peu trouble voire humide, sur mes avant bras mes poils sont au garde a vous(et surement ailleurs puisque des frisson me parcourent le dos). Bref je suis ému, voire touché pour faire écho a un autre post. Car vois tu, tu touche aussi avec tes mots, mais ça aussi je te conseille de continuer.
Bref tout ça pour dire que ce que tu fait me plait beaucoup, continue comme ça. bisou
26 avril, 2012 à 15 h 46 min
Edit : ton blog nous émeut et c’est pour ca qu’on t’aimeuh
5 juin, 2012 à 8 h 11 min
waou! dès le matin c’est dur! et ça remonte plein de trucs à la surface!
Ma fille qui fait une convultion dans un cabinet médical…
(c’était une remplacante!), on a toujours choisi des cabinets médicaux pour avoir au moins 1 toubib là qui connait nos petits et ce jour là (du moins plus tard je me dirai ça!) on a bien fait!
Notre fille avait 8 mois, un rhume-bronchite, « pas grand chose » mais génant quand c’est notre 1° qu’on est perdu qu’elle est toute petite, préma et sans défence (un bébé quoi!). du coup on va consulter!
Après l’oscultation, je rhabille ma fille et là, insctinctivement je dis à la toubib (une femme) « elle convulse », pas de grands gestes, de sacades, pas de vibrations comme dans les films, « juste » les yeux qui révulsent…moment de panique de la toubib « c’est pas possible, je viens de l’osculter »! Mon mari et moi, sommes restés bizarrement très calme, on l’avais déjà vu convulser notre petit bouchon et c’est pas franchement un spectacle beau à voir quand les toubibs, pompiers et autres commencent à paniquer sur un tout p’tit bout; sur le moment on vit au ralenti, comme dans les récits plus haut, c’est après que les images reviennent, leur visage… leur visage!!… leur réaction, et puis l’impression que malgré ça, ils sont devenu des robots.. font… font quoi je ne sais pas mais sauvent notre fille si longtemps attendu!
Alors ce jour là on reste « zen », elle (notre fille) avait tout une boite qui la suivait partout comme son ombre avec un flacon, une canule et des ampoules (je ne dirais pas le nom du produit!); on nous avait dit, « si elle convulse, ça protégera son cerveau, injecté lui par voie anale »! « Oui », dans la théorie, « oui » parce que c’est notre fille et que biensur on le fera… « oui »!
Mais ce jour là, où.. on était dans le cabinet médical, j’avais allongé ma petite sur la table d’oscultation, deshabillé le peu que je lui avait remis (je lui parlais tout le temps, je ne sais pas s’ils nous entendent quand ils sont comme ça, mais je me disais que ça la rassurerai et égoïstement, moi aussi ça me rassurais!), mon mari avait sorti la boite, tout était près! La toubib s’est approché et on lui a dit ensemble « faites le! ». Après tout on était pas mieux placé pour qu’un médecin le fasse et pas nous, les gestes médicaux c’est pas notre métier, elle oui; même si c’est notre fille et qu’on ferait tout pour elle, la toubib était la mieux placer pour agir! qu’auriez vous fait vous à notre place? pas facile de dire!
Elle nous regarde, elle regarde notre fille, elle hésite et elle nous regarde droit dans les yeux en disant « je ne peux pas, ma fille à le même age, je peux pas! »
Et là, pour nous c’est la panique ou le grand délire je ne sais plus trop qui agit, je reste là, à parler à ma fille, je crois que mon mari était à 2 doigts de lui en collé une pour qu’elle (la toubib) réagisse! Il lui ouvre la porte et sans rien dire elle a compris qu’elle devait partir! On était à 2 doigts de le faire on avait tout dans les mains… La porte s’ouvre en grand quelqu’un court en sortant du cabinet (la toubib!), elle va chercher son collégue à l’autre bout du couloir,(il nous avait vu dans la salle d’attente) elle lui dit simplement « vient » et lui en pleine consultation, lache tout et sans réfléchir prononce tout de suite le prénom de notre fille… il a tout compris! Il écarte la toubib de son chemin et c’est lui qui fera ce qu’il faut, appelera les pompiers et très vite nous seront à l’hopital! j’en pleure encore!
Aujourd’hui notre fille va très bien, c’est une ado épanouie, son cerveau? vous allez me dire… il va très bien (merci!) elle a même 1 an d’avance à l’école!
Ca ne sera pas la dernière convulsion ce jour là, mais c’est peut-être celle qui m’a le plus marqué car j’entend encore le « je peux pas! » de cette femme- de cette mère- de ce toubib! Je ne sais pas si je dois lui en vouloir, je ne lui en veux pas vraiment, à présent que le temps à passé, je comprend… la mère à pris le dessus, sur le toubib et devant des petits bouts de cet age là… on ne peut pas dire comment on réagirait!
Je ne pensais pas commencer la journée en vous écrivant ces mots, mais juste pour dire, que ça peut arriver à n’importe qui de décrocher… et avec le recul, je comprends!
20 octobre, 2012 à 1 h 00 min
Mouais… ça ressemble à du jadisme tout ça.
13 décembre, 2012 à 3 h 19 min
Juste parce que je passais là par hasard, comme je le fais de temps en temps quand les nuits de garde sont trop longues et trop calme (je suis infirmière de nuit, faut bien se tenir éveillée…)
Je viendrai répondre à la question de base « comment se fait-il que cette maman n’ait pas vu que son enfant était sévèrement déshydraté ? »
Ma meilleure amie a perdu sa fille, qui n’avait pas encore 1 an, dans des circonstances similaires.
La petite a fait une bonne gastro, diarrhée, vomissements….
Elle est allée consulter son médecin traitant.
Logique.
Qui lui a dit de bien la faire boire et de la garder au chaud (sic), que ça allait passer….
L’après midi, la petite toujours mal en point, mon amie rappelle le médecin (elle a eu tellement de mal à avoir des enfants, plusieurs fausses couches, avant que ça veuille bien « prendre », qu’elle est très « mère poule »)
Ce dernier la rassure, lui dit que tant que la petite boit, il n’y a pas de souci.
Alors, consciencieusement, mon amie suit la prescription médicale (même pas un soluté de réhydrat !), et s’évertue à faire avaler un peu d’eau tous les quarts d’heures à sa petite.
Qui continue à vomir et être en diarrhée….
Toute la nuit.
Au matin, mon amie voit bien que sa fille est mal.
Elle n’a pas appris les signes de déshydratation. Elle ne voit pas les yeux enfoncés dans les orbites, le teint gris, le pli de peau persistant, mais elle voit que sa fille est atone.
Elle rappelle le médecin.
Qui l’envoie bouler : « c’est normal qu’elle ne soit pas bien ! Elle a une gastro, ça secoue quand même ! Faites la boire, c’est tout »
Elle se décidera finalement à aller aux urgences pédiatrique à midi, avec sa fille sous le bras, car dans son coeur de mère, elle sait inconsciement que ça ne va pas du tout.
Et repartira plus tard sans sa fille, qui malgré la pose d’une perf en urgence et tout le nécessaire n’a pas survécu….
Tout ça parce qu’elle ne s’est pas inquiétée assez vite, qu’elle a écouté le médecin qui lui disait de la faire boire (ce qu’elle avait fait !)
Elle est arrivée trop tard aux urgences.
Trop tard car elle n’a pas écouté son sentiment de mère, mais le professionnel qui lui disait que tout était normal.
Ce médecin, je le connaissais bien, il était aussi mon médecin de famille quand je vivais là bas. Un bon médecin, pourtant, dans mes souvenirs.
Mais là, il a fait une erreur.
A pris mon amie pour une « chieuse » trop mère poule…
Et une petite y est restée.
Et tout le désespoir de mon amie, de son mari qui a fait une dépression, qui en voulait à sa femme qui n’avait pas su voir ou réaliser à quel point c’était grave.
Les mamans ne font pas d’études médicales. Elles passent 3 jours à la maternité, et après, elles apprennent sur le tas.
Je vous garantis maintenant que mon amie sait reconnaitre les signes de déshydratation aigüe chez un nourrisson.
Elle avait besoin cependant de faire le deuil de sa fille, et tout ce qu’elle ressassait, c’était que « c’était de sa faute, elle avait été une mauvaise mère ».
Finalement, il y a eu un procès. le docteur a été reconnu responsable.
Et c’est bien ainsi, car il fallait que quelque part elle admette que ce n’était pas sa faute, qu’elle puisse s’ôter cette culpabilité (qui restera pourtant ancrée malgré tout) pour pouvoir continuer à avancer, se reconstruire, et sauver ce qui restait de sa famille.
Non, une maman peut très bien débarquer aux urgences avec son enfant en état de déshydratation avancée sans être une mère inattentive pour autant.
N’oubliez jamais qu’elle n’a pas eu notre formation.
20 juillet, 2013 à 21 h 26 min
Pfiou…