(Alors ça fait des siècles que j’ose pas écrire en ayant l’impression que si c’est pas pour écrire un truc médical ultra brillant, ça vaut pas le coup. Du coup je vais péter mon karma en écrivant un truc pas médical et pas brillant, et on verra si ça aide par la suite.)

 

J’ai été frustrée environ quatre cent quatre vingt douze mille treize fois dans mes discussions féministes par un machin sur lequel je ne mettais qu’un demi-doigt, et qui est tout con, et sur lequel je viens peut-être de mettre un doigt.
J’ai eu l’impression des milliers de fois, soit en dialoguant soit en réfléchissant contre moi-même, que des trucs étaient pas logiques, en contradiction, vrais et faux à la fois. J’ai eu l’impression d’être coincée. On me donnait un contre argument que je trouvais vrai, dont je sentais confusément qu’il n’était pas suffisant à répondre à mon argument, ou qu’il y répondait à côté, mais quand même, c’était très vrai et j’étais bien engluée.
Ou je me perdais dans des précisions interminables.
Alors que c’est tout con.
C’est juste une histoire de mondes parallèles.

 

Prenons un exemple, qui, comme on l’a déjà dit à de bien trop nombreuses reprises, vaut un bon steak.
(Et là théoriquement si j’étais sérieuse je vous ferais une petite bibliographie pas piquée des hannetons pour prouver tout ce que je m’apprête à dire, mais sachez que j’ai la flemme. Et qu’on a dit d’avance que ce serait pas brillant.)

–> Les femmes sont nulles en maths.
C’est faux, bien sûr. Les femmes ont les mêmes capacités intellectuelles que les hommes, insérez ci-après plein de femmes mathématiciennes et physiciennes et scientifiques et une photo de Margaret Hamilton à côté de sa pile de code.
Et pourtant c’est vrai, aussi. Si on prend des stats, c’est vrai.
Le truc c’est que les femmes sont moins bonnes en maths par prophétie autoréalisatrice. Comme « les femmes sont moins bonnes en maths », on les encourage moins à l’école, on leur ouvre moins la porte des études supérieures, on les y maltraite, on leur fait croire dès l’enfance que même pas en rêve, elles développent dès l’école primaire un syndrome de l’impostrice exacerbé, et du coup force est de constater que les femmes sont moins bonnes en maths, et du coup… #LeSerpentLaQueue

J’imagine que de la même façon, on pourra me trouver quelque part des statistiques qui montrent que les arabes sont plus délinquants. En oubliant tous les biais qui font qu’ils sont aussi globalement plus pauvres, plus maltraités, plus contrôlés au faciès, plus arrêtés, plus sévèrement condamnés.

Bref, on a deux réalités qui se superposent.
Celle du monde tout pourri qu’on a actuellement. Raciste, sexiste, homophobe, grossophobe, transphobe, validiste… et qui se nourrit lui même de ses propres préjugés.
Celle du monde idéal qu’on voudrait avoir et vers lequel on essaie de tendre.
Pendant longtemps, on a vécu tranquillement endormis dans le monde pourri. Aujourd’hui, on se réveille un peu et on ose caresser d’espoirs fous un monde égalitaire.
Du coup, nos deux réalités se superposent, on parle depuis un référentiel ou l’autre, on a des trucs qui sont ce qu’ils sont même s’ils ne devraient pas et avec lesquels il faut bien composer, des réalités vraies, des réalités fausses, et des gens qui ne parlent ni de ni depuis la même, et c’est un bordel sans nom pour communiquer.

Moi je dis, il faudrait une façon simple et rapide de ponctuer nos phrases pour savoir de quel référentiel on part.
On mettrait des dièses et des bémols, genre.
: le monde idéal auquel on aspire (on n’a qu’à dire # parce que c’est plus facile)
♭ : le monde actuel contre lequel on se bagarre (ou on n’a qu’à dire ß pour pouvoir le taper depuis notre iphone en maintenant la touche s enfoncée longtemps**)

 

Et hop, la vie est un océan de simplicité.

Les femmes sont nulles en maths ß.
Les femmes sont tout aussi bonnes en maths que les hommes #.
Les hommes aiment le foot ß.

Du coup, soyons fous, soyons folles, on peut peut-être même espérer qu’on pourra dire : les hommes sont violents ß, et éviter de perdre 87% de notre santé mentale en lisant tous les commentaires qui nous expliquent à l’unisson que not all men.
Le not all men est compris dans le ß ; tout le monde a bien pigé que je ne pense pas sincèrement qu’il y a une propension à la violence livrée à la naissance avec le chromosome Y, et est-ce qu’on peut se consacrer au fond du propos maintenant s’il vous plaît, à savoir : « Les hommes sont violents ß » .

Idem avec l’argument si fatigant :  « Oui mais regarde, si tu remplaces « les blancs » par « les juifs » dans ta phrase, tu verras bien que c’est RACISTE ! »
Bah non, parce que dans le contexte actuel de notre monde tel qu’il est, on ne peut pas inverser les choses, on ne peut pas comparer, la vie n’est pas si simple.
Dans un monde idéal où les personnes racisées seraient traitées comme les personnes blanches, où on ne porte pas le poids de décennies accablantes sur nos épaules, oui, ça serait raciste.
On n’est pas dans ce monde là ***. Du coup non.
Pour tout te dire, j’adorerais que ma phrase soit raciste.

Moi je ne m’en lasse pas.
« Les médecins sont maltraitants ß. »
« Les poils sur les jambes c’est vraiment trop moche ß. »
Sérieusement, regardez comme c’est joli : « Les quotas de parité c’est super nul# et c’est complètement indispensable ß. »
On peut peut-être même tenter un : « Personnellement je suis pas ultra emballée par le port du voile # et j’irais volontiers personnellement arracher n’importe quel organe à portée de dents à la personne qui voudrait l’interdire ß. »

Des dièses et des bémols.
La rosée sur les coquelicots au matin.
Une main d’homme avec un joli vernis à ongles.

 

** Figurez vous que vous pouvez aussi faire ° en maintenant la touche 0**** sur votre iphone, et rien que pour ça ce post n’aura pas été écrit en vain pour rien du tout. © Chantons sous la pluie.
*** Oui alors jusque là mes liens étaient juste des gifs pourris, mais pas celui-là. Tombez pas dans le piège, celui-là cliquez vraiment dessus, mettez les sous-titres et regardez.
**** C’est un zéro

37 Réponses à “Des dièses et des coquelicots.”

  1. Karine Dit:

    Merci beaucoup pour ce petit mot pas médical et très brillant qui vient je crois de régler mon problème avec : « Les femmes sont différentes des hommes ß ».

    Savez-vous en parlant de ponctuation qu’il existe un point d’ironie: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Point_d%27ironie

  2. Loubet Dit:

    # Un peu déçu, pas un seul point virgule

  3. Maud Dit:

    Merci. Pour les liens, pour les astuces claviers surtout, et pour les images musicales.
    Pour les coquelicots aussi.

  4. Audrey Dit:

    C’est marrant, j’ai lu bêta à la place de bémol pendant tout ton article, ce qui a aussi du sens.
    Tellement pertinente ton analyse !

  5. F. Dit:

    Ça me fait penser, assez indirectement, à ce livre : http://www.mathematiques-existentielles.com/fragments/

    pour son approche de l’être (réel, vécu et rêvé) et du monde (réel, vécu et rêvé), filé le long d’une métaphore mathématique.

    Vous me direz, ça n’aide pas forcément pour la bagarre, mais j’ai pas trouvé mes gants de boxes…

  6. Anne Dit:

    Brillant comme toujours. *** comment on met les sous-titres? Les français sont nuls en langue ß

  7. Jacques Dit:

    Merci. Toujours aussi indispensable. Avec des bisous #

  8. Antimznuel Dit:

    Bonjour,

    Qu’il existe un monde réel et un monde idéal, ce n’est pas nouveau (le mythe de la caverne, les sciences en général, etc.)

    Cependant, ce qui est intéressant, c’est l’application à ce sujet.

    En revanche, peut-être parce que vous êtes très engagée, certains arguments ne me semblent pas valables… Même si je cautionne votre combat.

    Sans faire de liste exhaustive :

    1) « Pendant longtemps, on a vécu tranquillement endormis dans le monde pourri. Aujourd’hui, on se réveille un peu et on ose caresser d’espoirs fous un monde égalitaire » : l’histoire toute entière prouve le contraire (révolutions, associations, etc.). C’est juste que grâce à la technologie de l’information, on s’en rend encore plus compte et que les inégalités peuvent être plus médiatisés.

    2) « Le not all men est compris dans le ß ». Je comprends l’idée, mais ces 2 types d’hommes vivent bien dans le #. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire : il faut prendre des mesures pour que la proportion de ces hommes moins violent soit plus importante dans le monde réel. Mais dire qu’ils n’existent pas dans le monde réel vous expose forcément à la critique même de la part des personnes partageant votre combat.

    3) Vous mélangez plusieurs concepts de mondes réels/mondes idéaux (les statistiques, les idées, les émotions… ). Je suis plus d’accord avec cette deuxième dichotomie : « Personnellement je suis pas ultra emballée par le port du voile # et j’irais volontiers personnellement arracher n’importe quel organe à portée de dents à la personne qui voudrait l’interdire ß ». En plus clair, au niveau individuel, je n’aime pas le voile, mais je ne vois pas en quoi, au niveau collectif, je devrais l’interdire ou accepter que d’autres veuillent le faire.

    Bonne journée

    Antimanuel

  9. Lnk Dit:

    Merci. C’est toujours un grand plaisir de vous lire. Mais quel clavier utilisez-vous ? Sur mon clavier français basique (ipad ou iphone) je ne trouve pas le moyen d’avoir un ß sans changer de langue (là je l’ai fait par copier-coller).

  10. Runio Dit:

    Il manque un signe pour le monde tel qu’il serait réellement sans nos préjugés et discriminations : https://en.wikipedia.org/wiki/Gender-equality_paradox

  11. Iris Dit:

    Non mais moi je trouve ça brillant et c’est exactement ça le problème ! Ça m’a fait la même chose quand j’ai réalisé que les coming out de célébrités étaient nécessaires. D’un point de vue purement personnel (vivant dans le monde auquel on aimerait tous tendre) je me contrefous du cul des célébrités, mais dans le monde tel qu’il est, oui, c’est nécessaire pour rappeler qu’il n’y a rien d’anormal à être homosexuel. Bravo ! Je partage !

  12. pamplemousse Dit:

    Wouhouu ça faisait tellement longtemps ! ♥

  13. Tinmar Dit:

    Merci de vos billets que j’apprécie. Leurs lectures sont des moments que je savoure.

  14. Laurence Dit:

    Ravie de te lire à nouveau !

  15. klomti Dit:

    ah ben avec des préoccupations de ponctuation comme ça, faut aller vite lire `la horde du contrevent` de Damasio, ce sera très satisfaisant ! merci pour l’article, ça fait bien plaisir

  16. Yza Dit:

    Jaddo est revenue, la la la, Jaddo est revenue !
    Je regardais parfois le « flux RSS » en rêvant au jour où Jaddo reviendrait. J’ai même gardé Internet Explorer juste pour afficher ces fichus flux qui ne fonctionnent pas sur Chrome…
    Merci d’avance pour les futurs articles !

  17. Têtard Dit:

    J’ai pas tout compris, mais si c’est pour péter le karma…

    Ravi de te lire à nouveau !(je pensais naïvement être le dernier pélo à taper son adresse dans ma barre de navigation au moins une fois par semaine. Me voilà soulagement).

    Ps : c’est moi où ça a un peu mal vieilli, Matrix?

  18. Guillaume Dit:

    Putaing 3ans c’était long…Ça va beaucoup mieux avec une dose de Jaddo

  19. Lien Rag Dit:

    Sans vouloir faire le dogmatique, ce n’est pas avec des iphones que l’on tendra vers un monde idéal…
    Certes le LibreM de puri.sm est reporté à la fin de l’année mais y’a déjà le fairphone qui peut tourner sur LineageOS et (je crois) UbuntuPort, et si on est courageux on peut même tenter Replicant, ou essayer la bêta (pour être dans le sujet) de SailfishOS.

    L’informatique propriétaire est à l’informatique ce que les visiteurs médicaux sont à la médecine.

  20. docteurdu16 Dit:

    Bonjour,

    Ce billet m’a plongé dans une grande perplexité.

    Jaddo nous prend à témoin : il y a deux réalités qui se superposent, « Celle du monde tout pourri qu’on a actuellement. Raciste, sexiste, homophobe, grossophobe, transphobe, validiste… et qui se nourrit lui-même de ses propres préjugés. » et « Celle du monde idéal qu’on voudrait avoir et vers lequel on essaie de tendre » Elle écrit plus loin : « On ose caresser d’espoirs fous un monde égalitaire. »

    Jaddo ne se pose pas la question de savoir si le « on » qu’elle emploie est aussi évident et global que cela. Tout le monde a le droit d’être minoritairement différent selon elle mais il existerait un « on » qui rassemblerait dans un club de l’axe du bien implicite tous les tenants non construits de la rationalité égalitaire et éthique, le bon sens « moderne » en quelque sorte.

    Il y a un éléphant dans le couloir.

    Cet éléphant, c’est le capitalisme néolibéral.

    Nous en sommes à un stade de la mondialisation heureuse où il est plus facile aujourd’hui d’envisager la fin du monde que la fin du capitalisme, voir : https://citations.webescence.com/citations/Slavoj-Zizek/est-plus-facile-imaginer-fin-monde-que-fin-capitalisme-5001

    Le capitalisme néolibéral est une idéologie protéiforme qui se développe au niveau économique (tout le monde comprend et tout le monde « de gauche » est contre : la recherche du profit maximum et l’accumulation de richesses par les plus riches en utilisant la force de travail de tous) et au niveau culturel (tout le monde ne comprend pas : je développe : ).

    Le néolibéralisme culturel est la nouvelle idéologie de la gauche (elle rejoint à la fois l’extrême-gauche libertaire et l’extrême-droite libertarienne) : elle sous-tend l’idée que chaque individu correctement informé est libre de ses choix et qu’ils sont par essence respectables (prenons des exemples concrets et « vrais », une telle, blanche –au sens phénotypique– veut qu’on la considère comme noire, untel, de sexe masculin, veut qu’on le considère comme une femme). Cela me rappelle la (fameuse) phrase de Kundera dans « Risibles amours » : «Suppose que tu rencontres un fou qui affirme qu’il est un poisson et que nous sommes tous des poissons. Vas-tu te disputer avec lui ? Vas-tu te déshabiller devant lui pour lui montrer que tu n’as pas de nageoires ? Vas-tu lui dire en face ce que tu penses ?». C’est aussi, en médecine, et rappelé par Jaddo elle-même et à un autre endroit, le patient/la patiente qui demande une IRM corps entier « pour savoir » : faut-il accepter au nom du néolibéralisme culturel rawlsien ? Comment refuser ? De quel droit ?
    Cette idéologie intersectionnelle de la phobie nous ferait presque devenir phobophobe…

    Prenons un autre exemple dans ce billet : le contrôle au faciès des « racisés » (j’utilise l’adjectif pour faire chic).

    Je renvoie au thread de Thomas Cartier sur Twitter qui me paraît une bonne base de départ critique (https://twitter.com/carttom/status/1102128366696640512) et qui met le doigt sur une comparaison qui pose problème : les femmes ne sont pas nulles en maths et les arabes ne sont pas plus délinquants.

    On comprend en lisant que si les prisons sont remplies de racisés c’est lié à leur race et au fait qu’ils sont des exploités mais aussi parce que l’on fait des contrôles au faciès… Mais l’ idéologie intersectionnelle néo-libérale n’a pas fait remarquer à Jaddo que le contrôle au faciès concerne très (très) peu les racisées : pourquoi cette police patriarcale pratique-t-elle un contrôle racisé et genré ? Pourquoi la police patriarcale ne contrôle-t-elle que des citoyens mâles ? Parce que les hommes sont en minorité en France ? Parce qu’il existe des faits sociologiques et non anthropologiques (je rappelle ici qu’à l’époque de la révolution française, et pour ceux qui confondraient la sociologie et l’anthropologie, il y avait plus de femmes que d’hommes en prison…) indiquant que la délinquance et le crime (le premier qui me parle de la délinquance et du crime en col blanc, je le renvoie à la suite de ce commentaire qui sera consacré au néolibéralisme économique) est plus racisée mâle que racisée femme ou parce que le Ministère de la justice a des quotas et des primes à la performance pour envoyer le plus possible de racisés mâles en prison ?

    J’en arrive donc au néolibéralisme économique.

    Les combats intersectionnels sont forcément « justes » mais oublient l’éléphant dans le couloir : le contexte du capitalisme mondialisé et triomphant qui a l’air de satisfaire tout le monde sauf les « populistes ». Les opposants à la mondialisation heureuse sont sans doute des demeurés et des réactionnaires.

    Et là où cela devient savoureux c’est que nous avons droit dans ce billet à un hymne à l’i-phone (j’en ai un et j’écris en ce moment sur un MacBook) qui est le représentant le plus achevé du néolibéralisme culturel et économique unifié dans sa version axiologiquement neutre (weberienne). L’idéologie des GAFA dont les entreprises sont à la pointe de l’exploitation des salariés (bas salaires), du sexisme, par exemple, et de l’optimisation fiscale serait-elle l’avenir idyllique de l’humanité progressiste ?

    Bref.

    Bonne journée.

  21. Mr-Lapo Dit:

    Encouragements pour le retour, même avec un texte léger, même si j’aurai aimé qu’il y ait des rebondissements vers l’humain avec des petits morceaux d’émotions dedans, comme avant.

    Ah, et en pressant la barre d’espace longtemps, le clavier devient tout blanc et on peut glisser dessus pour balader le curseur dans un pavé de texte, comme si on entrait dans une autre dimension sans lettres ni chiffres ni symboles…

    Ah et pour ceux qui ont du mal à trouver un caractère super planqué, on peut utiliser les remplacements. Moi je m’en sers pour avoir la séquence « Space Invader » en tapant seulement « spci ». On peut ainsi imaginer de programmer un remplacement afin d’obtenir « ß » en tapant « bbb » par exemple. Réglages > Général > Claviers > Remplacements > …en se munissant d’une copie de « ß ». Pour les anti Pomme, je suis sûr que ce genre de préférences existe aussi sur votre bidule, cherchez bien…

  22. zagabouet Dit:

    Ouf! Ca fait du bien de voir de nouveau de l’activité!

    Et je tombe dessus par hasard un 08 mars, en plus.

    Quant au contenu « pas médical et pas brillant », il est éminemment médical dans la mesure où les médecins sont des hommes blancs et les jeunes femmes des infirmières-allez-me-chercher-le-médecin ß et qu’un monde médical où tous les genres peuvent s’épanouir avec les mêmes opportunités et chances de succès # entrainerait la déconstruction de stéréotypes qui lèsent également les patients ou les soignants hommes.
    Et lorsqu’on partage des considérations avec honnêteté, bienveillance et curiosité, il y a peu de chances de ne pas être brillant…

    Merci de continuer de donner un exemple, même avec la crainte qu’il ne soit pas brillant.

  23. metasa Dit:

    Owiiiiiii ! ENFIN !!!

    Et au bout de trois ans, comme ça, genre « je suis allée chercher un paquet de clopes et je me suis UN PEU perdue mais ça y est c’est bon :D »

    Sinon très intéressant, sujet auquel je pense de plus en plus régulièrement en ce moment.
    Je ne sais pas si tu connais cette chaine/as déjà vu cette vidéo, mais le premier point (« les filles sont nulles en math ») m’y a fait penser :

    https://www.youtube.com/watch?v=ALAuI5JLsYs

    A regarder, pour de vrai.

    Des bisous

  24. kazole Dit:

    Merci Jaddo, je pensais à toi à l’instant.
    « Mince, ça fait trop longtemps, depuis qu’elle n’écrit plus, je me sens toute seule dans ma médecine générale, est-ce que je pourrai continuer longtemps encore comme ça ? »
    Rien à voir avec la MG dans ce post, et un peu tout aussi tant la communication et le traitement égalitaire médecin-patient est compliqué dans « ce monde tout pourri etc… »
    Merci, donc, pour ton retour, je peux aussi retourner travailler.

  25. benbounet Dit:

    Reprise de contact et ça fait bougrement du bien oui oui oui !

    Interne en médecine générale, ulcéré à la lecture d’une proposition d’amendement coercitif déposée par des députés de l’assemblé nationnale pour imposer l’installation des jeunes médecins en zones sous dotée (la politique du « ya qu’à! » des gens qui n’ont aucune idée du terrain) ; amendement au passage bien, mais alors BIEN méprisant pour nous autre médecin ; je me suis dit allez tant pis je vais relire un post de Jaddo ça va me détendre, et là quelle surprise un nouveau post ! Youhouuuu ! ### cœur cœur !

    (au passage une lettre d’un mec qui a répondu à cette proposition de loi : https://littherapeute.wordpress.com/2019/03/11/lettre-dun-ingrat-corporatiste/)

  26. Boars Dit:

    Ah ben voilà un blog post qui fait plaisir ! :) (fait un bail hein..)
    Bien mieux qu’une serie de 12 twitts sans structure !
    Ca sort d’où cette idée que ce blog n’est que pour les posts médicaux brillants ? ;)

    Bonne idée ce codage-disclaimer :D

    Et bien marrant le stand-up ^^

  27. Medicine Men Dit:

    « Si on prend des stats, c’est vrai », non.

  28. Xavier Dit:

    J’ai tellement ri et pleuré en lisant votre recueil d’anecdote que jamais je ne pourrai vous reprocher de faire des articles légers

    Ecrivez tous ce que vous voulez, si vous voulez le conseil d’un admirateur

  29. Ernilie Dit:

    Merci pour les coquelicots et pour le reste !

  30. Bernadette Dit:

    « Le truc c’est que les femmes sont moins bonnes en maths par prophétie autoréalisatrice.  »

    Non ?

    Non !

    Affirmer cela, c’est aussi hasardeux que de dire que les femmes sont moins bonnes en math.

    Il n’existe aucun argument allant dans ce sens.

    Tout ce qui peut affirmer c’est que :

    – En moyenne, les femmes sont moins douées en math aujourd’hui, dans notre société

    Et

    – La société a tendance à favoriser l’étude et la réussite des hommes en math

    (Et a la limite on peut rajouter « les constructions sociales ont tendance à amplifier des inégalités naturelles existantes, mais ce n’est pas toujours vrai ; voir les travaux de Jussim)

    Mais il est impossible d’affirmer que les deux groupes sont équivalent, sinon par idéologie. Tout comme il est impossible d’affirmer que les deux groupes sont différents « naturellement »
    C’est tout autant un préjugé égalitarisme d’affirmer le premier.

    J’ai toujours eu du mal avec cette vision « égalitariste » de la société.

    Pourtant quand on a étudié le vivant (biologie, médecine….) on arrive très vite à le conclusion que l’égalité c’est une exception plus que la règle. Si je prend deux populations a peine différentes génétiquement (genre les bretons et les alsaciens) et que je regarde un paramètre quelconque, par ex. qui -en moyenne- coure le plus vite. Je vais trouver une différence. Et elle sera probablement statistiquement significative. Et il sera aussi certainement possible de formuler des hypothèses culturelles pour l’expliquer.
    Mais peut-être aussi que c’est naturel.

    Et c’est déjà problématique et sexiste de se poser la question comme d’y répondre.
    Les femmes sont-elles aussi bonne en math que les hommes ? Oui ? Non ?

    La question ne devrait pas être posée. Car la réponse n’a pas d’importance.

    Les gens ne sont pas égaux. C’est vrai à l’échelle individuelle. C’est vrai en moyenne.

    Commencer à passer les critères un par un, c’est déjà faire une discrimination. Entre les critères importants et ceux qui ne le sont pas. Entre ceux qui « méritent » qu’on veille l’égalité et ceux qui ne le méritent pas. Ca fait des gagnants et des perdants.

    Et d’un point de vu sociétal c’est tout autant problématique. Car cela ferme la porte à des recherches scientifiques qui pourraient pourtant être bénéfiques.
    Les médicaments « racistes » sauvent pourtant des vies (on se souvient du tapage médiatique à la commercialisation du BiDil, entre les « mais c’est raciste » et les « oui mais ça va sauver la vie de noirs qui sont mal soignés avec le traitement pour les blancs ».
    La seconde guerre mondiale à d’ailleurs coûté très cher à l’humanité en frappant du sceau de l’infamie tout travail qui verrait des différences entres des races/ethnies/écotypes/population/groupe humain (choisissez le terme qui vous scié le plus).

    Les gens ne sont pas égaux. Les gens ne seront jamais égaux.

    L’environnement rend souvent les gens encore plus inégaux.

    On ne pourra rien y faire.

    Plus longtemps on ferme les yeux en récitant « on est égaux on est égaux on est égaux », plus on perd de temps précieux pour réfléchir à comment faire que ces inégalités ne soient pas discriminantes.

  31. Jameson Dit:

    Beau billet avec une belle démonstration de Bayes, merci :)

    Demain, tous bayesiens :o

  32. L Dit:

    enfin le retour ! quel plaisri de vous relire

  33. Peter Bu Dit:

    Je vous découvre et cela fait deux heures que je vous lis!

    « Mon » généraliste doit vous ressembler (c’est un homme mais personne n’est parfait) même s’il n’écrit pas. Je vais lui faire lire vos réflexions sur les dépistages et, en plus, quelques formulations particulièrement réussies.

    A part cela, puis-je vous inviter à lire https://www.aneries-sur-les-femmes.fr

    (Mes autres textes sont plutôt déprimants et vous en avez déjà votre dose.)

    Cordialement

  34. Emilie Dit:

    C’est génial ! Et hop, un peu de musique en bonus :) je ressortirai à l’occasion.

  35. Pierre Wagner Dit:

    Pour l’histoire des hommes violents, il y a un phénomène statistique assez rigolo que mentionne Jordan Peterson dans certaines conférences sur Youtube.

    En moyenne, les hommes sont légèrement plus agressifs que les femmes. Ce qui veut dire que les courbes de Gauss du trait de caractère se superposent presque complètement : dans la majeure partie des cas, pas de différence significative. Néanmoins, c’est une autre histoire pour les bords du chapeau. Les individus les plus agressifs sont quasiment systématiquement des hommes et les moins agressifs quasi systématiquement des femmes.

    Du coup on a un effet de bord « b » et un central « # » qui se manifestent simultanément.

  36. hexdoc Dit:

    La réponse du 10 avril de Bernadette m’a personnellement plus intéressé que le développement de Jaddo sur les dièses et les coquelicots.
    l’aphorisme de Francis Blanche « Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade. » l’avait d’ailleurs très bien résumé.

  37. philippe Dit:

    Très heureux de ce retour inespéré !

    Je me permets de faire quelques remarques qui recouvrent partiellement d’autres commentaires antérieurs.

    En matière de statistiques, il y a un aspect qu’on ne souligne pas assez à mon gout : Elles n’ont aucune valeur pour appuyer une décision individuelle.

    Plutôt que se battre sur « oui ou non, les femmes sont-elles moins bonnes en math que les hommes, et si oui pourquoi ? » on peut expliquer que, même avérée, la différence serait rarement applicable dans la vie courante.

    Pour l’expliquer, partons d’un fait vraiment incontestable et mesurable : le record du monde du 100m est de 9.58 pour les hommes, 10.49 pour les femmes. Disons pour faire simple que pour un homme, 10s c’est le top, et pour les femmes 11s. 10% d’écart. implacable
    idem pour toutes les distances, jusqu’au marathon : 2h10 pour les hommes, 2h25 pour les femmes. 10%. damned

    donc « les femmes courent moins vite que les hommes » ? Non !
    la formulation exacte est « la femme la plus rapide court 10% moins vite que l’homme le plus rapide »

    OK c’est plus long à formuler, mais c’est fondamental. Parce que si je cherche quelqu’un pour courir vite, j’aurai beaucoup plus de succès en prenant comme critère l’âge, ou l’indice de masse corporelle, que le sexe. C’est seulement s’il me faut absolument quelqu’un qui court le 100m en 10.5s ou moins que je pourrais dire à ma DRH « ne m’envoyez pas une femme pour ce job »

    J’ai l’impression d’enfiler les truismes, mais j’entends tous les jours cet argument « ouais mais quand même… blablabla… »
    Le fameux « on en reparlera quand il faudra porter des trucs lourds » de OSS 117. Ben justement, entre Raoul, 1m60, 55ans, et des genoux gnaqués par le surpoids, et Germaine, 1m70, 25 ans, qui fait de l’aviron, j’appelle Germaine pour bouger le canapé.

    Cette notion de recouvrement de courbe de Gauss fait que les conclusions tirées de l’observation des extrêmes n’a aucune valeur pour le reste de la population. On doit donc se comporter comme s’il n’y avait pas de différence, au lieu de chercher à démontrer qu’il y en a.

    Pour en revenir au # et ß, je ne suis pas sur que cela simplifie beaucoup les dialogues :
    Essayez par exemple : « Personnellement je suis pas ultra emballée par le port du voile # et donc il est indispensable de l’interdire dans l’espace public ß. » wouarf !

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