Vous critiquez les cancéreux.

30 décembre, 2010

On m’a demandé récemment, et je cite avec plein de guillemets : « Vos clients savent-ils que vous vous moquez d’eux sur Internet ? »

J’avais écrit un long truc niaiseux, pis en fait, je pense que je vais m’en tenir à Desproges :

Récemment, à la fin d’un spectacle, dans une ville de province, j’ai reçu dans ma loge un journaliste d’une radio locale (j’ai trop de respect pour la liberté pour appeler ça une radio libre), un de ces zombies mous qui s’imaginent qu’il suffit de flatuler dans un walkman pour faire de la radiophonie. En essayant de brancher son Phîlips à deux têtes sur un magnétophone Henri II, ce mammifère me dit qu’il avait aimé l’essentiel de mon spectacle. Ce qui me rembrunit d’emblée. Et puis, il ajouta – je cite sans fioritures :
– Mais comment que ça se fait que, dans vos sketches, vous rigolez des cancéreux ?
Et d’ajouter, devant ma mine navrée :
– En tout cas, vous critiquez le cancer…

(*Jeudi, une manif de fleurs.)**

Je continue ma croisade pro-pénis.
Après le salutaire message « Foutons la paix aux prépuces des petits garçons », je voudrais le dire : « Foutons la paix aux pénis des grands ».

Messieurs, révoltez-vous contre la gent féminine qui froisse le nez. Vous n’avez pas à vous laver les mains après avoir fait pipi.
Voilà. La peau de la verge, c’est pas plus dégueu que votre cuir chevelu. Sans doute moins dégueu, même.
En terme de microbes, j’entends, hein.
En terme de sensibilité, après, tout le monde fait avec la sienne.

Mais d’un point de vue purement médical :
– l’urine, c’est stérile. Sauf si vous avez une infection urinaire, mais passons. Et par ailleurs, si vous vous débrouillez correctement, vous n’êtes pas censés vous pisser sur les mains.
– la peau du pénis, c’est à peu près autant couvert de microbes que la peau tout court de n’importe où ailleurs.
– la peau du pénis, c’est beaucoup moins plein de microbes que l’anus ou le vagin qui sont de façon naturelle et non pathologique pleins de microbes qui vivent en harmonie en se roulant dans la rosée du matin sur fond de symphonie pastorale (sauf si vous avez une infection, encore une fois : ça devient tout de suite beaucoup moins harmonieux, mais passons.)
– la peau du pénis, c’est beaucoup moins plein de microbes que votre salive ou votre nez.

Donc :

– on se lave les mains avant de manger (pour pas bouffer les microbes qu’on a forcément paluchés à un moment ou l’autre)
– on se lave les mains après avoir fait caca, ou après avoir fait pipi si on est une femme (cause que c’est pas loin du vagin)(si y restait du papier toilette et qu’on s’est essuyé)
– on se lave les mains super souvent si on est malade (on se mouche, on tousse, on se gratte le nez : on se couvre les mains de microbes)
– on se lave les mains un coup de temps en temps en temps normal parce que la vie c’est les microbes et qu’y en a partout de toute façon.
– on se lave les mains dans les toilettes publiques, rapport que la poignée est pleine de femmes et de gens qui font caca.  (et après on sort des toilettes, donc on re-rentre pour se re-laver les mains, puis on ressort et on re-re-rentre, et à la fin on bouffe sa bavette-échalotes froide. Donc on commande un tartare, et on chope un ver solitaire. En fait y a pas d’issue, nous sommes cernés.)

Si Madame vous les brise, exigez d’elle qu’elle se lave les mains à chaque fois qu’elle se touche la joue, qu’elle se remaquille ou qu’elle s’entortille les cheveux autour des doigts.

C’était un message de santé publique. (mais y a un autre post un peu moins stérile (uhuhuh) qui devrait venir dans pas longtemps)

Et les liens des gens qui l’ont dit bien avant moi :
sur Tatoufaux, la perle qui recense les idées reçues de tout poil.
– pour le décalottage : Winckler ici, et Naouri là.
Le marron c’est la terre du chemin.

PS : oh, et tant que j’y suis : on se lave pas l’intérieur du vagin non plus. Sinon on fout le bordel dans la symphonie pastorale, on met le chaos dans le bel équilibre microbien et on se colle une infection qui serait jamais passée par là si on avait pas été autant flippée d’en avoir une.

** J’ai des références obscures si je veux.