C’est très compliqué, d’expliquer pourquoi dépister un cancer ne sauve pas forcément de vies, et pourquoi ne pas dépister peut parfois le faire.

D’abord parce que c’est tout à fait contre intuitif.
C’est facile, joli et surtout rassurant de se dire « On passe un examen pour chercher un cancer, pis si on en trouve un on peut le traiter avant qu’il ne soit trop tard. » C’est super séduisant, ça paraît absolument logique. Alors qu’expliquer le contraire, c’est relou, ça demande des maths et des stats et des raisonnements chiants. Et puis on n’a pas très envie d’y croire, même quand on a tout lu avec les sourcils froncés et tout compris. On a vite envie de revenir à la logique intuitive, de dire « Oui ok c’est bien beau tout ça mais c’est rien que des stats, et moi je ne suis pas une stat. »

Ensuite parce que c’est la seule partie visible de l’iceberg.
On connait tous, de près ou de loin, quelqu’un qui a été sauvé par le dépistage d’un cancer.
On a tous un exemple pour dire « Oui bah peut-être mais en attendant, si ma tante avait pas passé de mammographie, on aurait jamais trouvé son cancer et maintenant elle va très bien et elle est très reconnaissante qu’on lui ait sauvé la vie » ou malheureusement pour dire « Oui bah peut-être mais en attendant, ma tante s’est pas fait dépister et elle a eu un cancer et elle est morte. »
Et ça fausse la vision.
Parce que précisément on ne peut voir que ça : on ne peut voir que ce qui se passe, et on ne peut pas voir ce qui ne se passe pas. Du coup, aucun patient ne viendra jamais me dire « Ohlala docteur merci tellement de ne pas m’avoir dépisté quand j’avais 60ans, je ne serais plus là pour vous remercier si vous l’aviez fait », parce qu’on ne peut pas savoir.
Et ça renforce encore cette impression intuitive que le dépistage, ça doit forcément marcher : c’est absolument logique que ça marche ET on a des exemples sous les yeux de gens pour qui tout porte à croire que ça a marché.

Et pourtant, en médecine, on essaie de baser nos attitudes sur des faits, sur des études.
Avant de donner un médicament, on essaie de prouver qu’il est efficace, et qu’il apporte le plus souvent plus de bien que de mal quand on le prescrit. (Bon, on foire souvent, hein. Mais dans l’idée, on est censés essayer de le faire.)
C’est la « balance bénéfice-risque ». On essaie de fonctionner comme ça le plus souvent possible, parce que précisément les « Moi j’ai l’impression que ça marche sur mes patients » et les « Ca semblerait logique que ça marche donc ça devrait marcher », bin c’est pas suffisant.

Et hélas, on a de plus en plus de grosses études, avec des gros effectifs et des longues années de recul qui viennent nous mettre sous le nez les unes après les autres ce résultat dérangeant : la plupart de nos stratégies de dépistages précoces des cancers ne sauvent pas de vie.
Et croyez le bien, ça ne me réjouit pas plus que vous.

Du coup, avec mon ami physicien-qu’est-plus-balaise-que-moi-en-pubmed-et-en-lectures-critiques-d’articles, on va essayer de se fader un billet long et chiant pour essayer d’expliquer un peu tout ça, et où on en est aujourd’hui de ce qui a l’air de sauver des vies ou pas.
Parce que face aux Octobres Roses, aux Novembres Marron et autres campagnes médiatiques qui coûtent un bras (souvent intéressé, le bras…) et s’immiscent chez vous par la télé et les journaux en sortant les violons et en jouant sur votre peur, plus on est nombreux à essayer de faire entendre les voix de la raison opposées, mieux c’est.
(Vous trouverez en bas d’article tout un tas d’autres références d’autres articles sur d’autres blogs qui traitent du même sujet.)

 

A/ INTRODUCTION

D’abord, on va commencer par schématiser le processus de dépistage, tel qu’il est pratiqué la plupart du temps. L’idée est la suivante :

Vous passez un examen peu invasif (c’est-à-dire peu dangereux, qui ne fait pas trop mal, qui n’a pas trop de risques de complications) et si possible un minimum fiable.
Cet examen ne cherche pas le cancer directement, mais un signe dont on sait qu’il est souvent lié au cancer. (une image moche à la mammographie, une anomalie sur une prise de sang, du sang dans les selles).
Si cet examen revient positif, c’est-à-dire s’il trouve une anomalie, on se dit qu’il y a peut-être un cancer, et on passe à un examen plus performant mais souvent plus invasif (une biopsie, une coloscopie).
Si ce deuxième examen revient lui aussi positif, on pose le diagnostic de cancer et on vous propose un traitement.
Encore une fois, ça paraît beau et logique.

Le souci, c’est qu’aucun des maillons de cette chaîne n’est infaillible, et que les erreurs mises bout à bout peuvent aboutir des trucs pas sympas, qui viennent tout encafouiller notre jolie logique instinctive.

Les failles sont les suivantes :
1/ Les examens préliminaires peuvent se tromper (souvent) et occasionner des complications (rarement).
2/ Les examens de confirmation peuvent se tromper (plus rarement) et occasionner des complications (plus souvent).
3/ Certains cancers peuvent guérir tout seul ou évoluer tellement lentement qu’on mourra d’autre chose avant qu’ils ne se manifestent.
4/ Les traitements proposés pour les cancers peuvent occasionner des complications (très souvent), qui peuvent être graves (souvent) voire mortelles (rarement).
5/ Nos outils pour mesurer l’impact et le bénéfice d’un dépistage sont bourrés de failles eux-aussi.

Dans la première partie, je vais juste poser le raisonnement. Avec des chiffres inventés et faux, juste pour l’illustration. Les vrais chiffres viendront dans la deuxième partie…

 

1/ Les examens préliminaires peuvent se tromper.

On va entamer gaiement avec un peu de stats. Ça s’appelle le théorème de Bayes, et je vous jure que c’est plus rigolo que ce la formule en donne l’impression :

P(A|B) = \frac{P(B | A) P(A)}{P(B)}

Oui hein ? Promis.

Bon. Prenons un examen médical. Un examen de dépistage, tiens, au hasard. Qui doit répondre par Oui ou par Non à la question « Y a-t-il un signe de cancer ? ».
Vous le savez, aucun examen n’est fiable à 100%. Il peut toujours y avoir des ratés, même pour les examens très performants. Ce raté peut prendre deux formes :
– vous avez une anomalie et pourtant l’examen ne trouve rien et revient négatif : c’est ce qu’on appelle un « faux négatif »
– vous n’avez rien et pourtant l’examen trouve quelque chose et revient positif : c’est un « faux positif ».

La probabilité qu’a l’examen de bien trouver l’anomalie s’il y en a une s’appelle la sensibilité.
La probabilité qu’a l’examen d’être normal quand il n’y a pas d’anomalie s’appelle la spécificité.

Prenons un test super performant, avec 90% de sensibilité (= si on fait passer le test à 100 personnes malades, il aura raison et trouvera une anomalie pour 90 d’entre elles) et 95% de spécificité (= le test aura raison et sera négatif chez 95% des personnes non malades).
Ces critères de sensibilité et de spécificité répondent à la question : « Si je suis malade, est ce que le test le voit ? », autrement dit « Est-ce que ce test est balaise ou pas ? ».

Mais la vraie question qui nous intéresse, en pratique, en tant que patient et en tant que médecin, c’est pas « Si je suis malade, est ce que le test le voit ? » puisqu’on ne le sait pas, si vous êtes malades, justement. (Si on le savait on serait pas là à vous emmerder à passer des examens. Ce qu’on veut savoir, c’est pas si le test est balaise, c’est si vous êtes malade.)
La vraie question qui nous intéresse va dans l’autre sens, c’est : « Si le test dit que je suis malade, est-ce qu’il a raison ? ». Et ce n’est pas du tout la même question.

La probabilité que vous ayez vraiment une anomalie si le test dit qu’il y en a une, ça s’appelle la valeur prédictive positive. (VPP pour les intimes).
La probabilité que vous n’ayez pas d’anomalie si le test dit que tout va bien, ça s’appelle la valeur prédictive négative (VPN).

Intuitivement, on a tendance à confondre les deux questions et les deux réponses.
Si on dit « Le test a 90% de chances d’être positif si vous êtes malade », on a tendance à croire que « si le test est positif, c’est qu’on a 90% de risque d’être malade », et bin (roulements de tambours) figurez-vous que non dites donc ! Et loin, loin, loin s’en faut.
Parce que la VPN et la VPP ne dépendent pas que de la balaisité du test. Elles dépendent aussi fortement de votre probabilité AU DÉPART d’avoir la maladie, c’est à dire qu’elles dépendent aussi de la fréquence de la maladie et de vos propres facteurs de risques. Plus la maladie est rare, plus la probabilité au départ que vous soyez malade est faible, moins le test sera performant.
Et comme une bonne illustration vaut un bon steak, voyons ça ensemble.

Reprenons notre test super balaise de tout à l’heure. 90% de sensibilité, 95% de spécificité.
Prenons une maladie assez fréquente, qui touche une personne sur 100.
Faisons passer le test à 100 000 personnes.

Dépistage 90-95-1%

Voilà. Sur les 5850 personnes inquiétées par un test positif, 4950 sont saines.
Si votre test revient positif, vous n’avez que 15% de risque d’être malade (et donc 85% de risque d’avoir été inquiété à tort).
Pour un test excellent et une maladie pas si rare que ça.

Plus la maladie est rare, plus la VPP devient pourrie. Par exemple, pour une maladie qui touche une personne sur 1000, toujours avec le même test (90% de sensibilité, 95% de spécificité), elle chute à 1,8%.

 

Oui c’est flou je sais pardon. Cliquez.

 

Et ça, c’est juste pour une fois. Passez le test tous les deux ans pendant 10 ans, votre probabilité d’être un jour inquiété à tort passe grosso modo à 95%.


2/ Les examens de confirmation peuvent se tromper et ou causer des complications

a) Parce que oui, même une biopsie peut se tromper. Rien n’est fiable à 100%, jamais.
Je vous renvoie à cet article de Dominique Dupagne sur le sujet.
Une biopsie, grosso modo et de façon imagée, ça revient à mettre des cellules au microscope, et demander à un gars si elles sont jaunes (saines) ou rouges (cancéreuses). Même si le type au microscope est très fort, il y aura toujours des cellules orange / orange foncé pour lesquelles il sera difficile de trancher: la sensibilité et la spécificité d’une biopsie, même si elles sont très bonnes, ne sont pas à 100%, voilà, bravo, vous avez tout compris.

Juste pour s’amuser, reprenons les 5900 personnes de tout à l’heure, parmi lesquels, souvenez-vous, seulement 900 sont malades. Admettons pour être super larges que la sensibilité et la spécificité sont de 99% pour l’examen au microscope de leurs biopsies (et arrondissons un tout petit peu les calculs de trois fois rien parce que sinon ça devient illisible)

vpp-vpn-etape2On obtient donc au final : 891 types qu’on va diagnostiquer à raison et à qui on va proposer un traitement, 4900 types qui repartiront chez eux rassurés (pour l’instant, parce qu’on risque parfois de leur reproposer de faire des biopsies régulièrement, pour surveiller, et de remettre le couvert une fois par an), au prix de 9 types qu’on va rassurer à tort alors qu’ils ont un cancer et 50 types à qui on va annoncer un faux diagnostic de cancer, et traiter à tort.

b) Ajoutons à ça que, par exemple, les coloscopies peuvent donner des perforations ou des infections, que l’irradiation de la mammographie augmente possiblement un tout petit peu le risque de cancer (et oui, c’est balot), que les biopsies de prostate peuvent entraîner des hémorragies ou des infections sévères, que l’anesthésie générale qui va avec présente elle-même des risques, y compris de décès…
Imaginons au final que l’examen entraîne une complication deux fois sur cent, et une complication mortelle une fois sur dix mille.
Sur les 5850 personnes de tout à l’heure, ça tourne quand même autour de 117 complications et un gros demi-mort. Alors qu’on n’a même pas encore commencé le traitement.

Au final, pour 100 000 types testés, dont 1000 malades, on aura :
5850 patients inquiétés, 891 diagnostiqués à raison, 109 rassurés à tort qui ont un cancer et qui ne le savent pas (les 100 faux négatifs de la première étape + les 9 de la deuxième), 50 diagnostiqués à tort qui vont avoir un traitement pour rien, et, répartis au hasard parmi les gens malades et les gens pas malades : 117 personnes qui auront une complication quelconque, et un demi-mort qui n’avait rien demandé à personne et qui serait en train de jardiner tranquillement si on lui avait foutu la paix.
Toujours, je le rappelle, pour un test de dépistage inventé pour les besoins de la démonstration et très performant.

 

3/ Certains cancers peuvent guérir tout seuls ou ne jamais évoluer.

C’est encore un truc difficile à admettre, mais cellule cancéreuse ne veut pas dire cancer.
Il est super fréquent d’avoir quelques cellules cancéreuses qui se baladent par ci par là, notamment pour la prostate chez les hommes âgés et dans le sein chez les femmes, même jeunes.
Plus on est performant pour trouver une petite cellule cancéreuse perdue, plus on la cherche, plus on a de chances de la trouver et moins on a de chances qu’elle ait été partie pour évoluer en vrai cancer méchant. Nous vous donnerons quelques chiffres plus bas, c’est vraiment beaucoup plus fréquent que ce qu’on croit.

Ou alors, les cellules cancéreuses peuvent former un vrai cancer, mais qui va rester sage tellement longtemps que la mort surviendra pour autre chose avant que le cancer ait eu le temps de se manifester. C’est très très très fréquent aussi.

Le souci, c’est que nos examens ne font pas la différence entre tout ça, et n’ont pas la boule de cristal pour savoir quels cancers vont évoluer ou pas.
Quand on pose un diagnostic de cancer dans une situation où le cancer ne serait pas devenu symptomatique, ou aurait régressé tout seul, ou tout simplement par erreur, on appelle ça un surdiagnostic.

Si on part sur un cancer sur deux qui aurait disparu ou n’aurait pas posé de souci, et qu’on reprend nos gus de tout à l’heure en arrondissant, on a 446 types à qui on a diagnostiqué un méchant cancer qui aurait posé problème et à qui on va peut-être rendre service, 9 rassurés à tort, 495 types surdiagnostiqués prochainement surtraités à qui on va faire courir des risques pour rien (50 chez qui on s’est trompé, + 445 chez qui le cancer n’aurait jamais évolué), et un demi-mort qui aimerait bien qu’on lui foute la paix, maintenant.
ALORS QU’ON A MÊME PAS COMMENCɐ LE TRAITEMENT !

 

4/ Les traitements du cancer, c’est pas marrant-marrant.

Je vais passer rapidement là-dessus, hein. Vous avez tous malheureusement un exemple d’un proche en tête. Les conséquences au niveau médical, mais aussi psychologique et social d’une chimiothérapie par exemple, je vais pas faire vibrer les violons : je pense que vous voyez.
Il y a parfois des morts, aussi, à cause des traitements. C’est pas si souvent, mais ça arrive. La iatrogénie que ça s’appelle.

L’idée, c’est que si on applique ces traitements à de gens qui en ont tous besoin, le jeu peut en valoir la chandelle (et encore, pas tout le temps mais c’est un autre débat).
Si on vous sauve la vie à coup sûr, ça peut valoir 20% de risques d’avoir une incontinence à vie ou un sein en moins. Ça peut même valoir le coup de mourir du traitement, puisque hey, on était parti pour mourir de toute façon.
Si on vous allonge votre espérance de vie de 5 ans contre 10 ans d’incontinence, déjà peut-être un peu moins, question de point de vue.
Mais si on traite 446 personnes qui ont besoin du traitement et 495 qui n’en auraient pas eu besoin, et qu’on a déjà tué un demi-mec en chemin rien que pour le diagnostic, tout de suite, c’est plus du tout la même chose. Surtout si on met dans la balance les morts-du-traitement qui sont dans le groupe des gens-qui-n’auraient-pas-eu-besoin-du-traitement.

 

5/ Nos outils pour mesurer l’impact bénéfiques d’un dépistage sont bourrés de failles eux-aussi

Pour mesurer l’impact du dépistage, pour savoir si on a bien sauvé des vies, on a plein de problèmes de partout. On a plein d’études biaisées qui disent par exemple que « l’espérance de vie après diagnostic d’un cancer de tel organe augmente », mais qu’il faut savoir décrypter. Voici quelques exemples de biais et d’incertitudes :

– Le type qui n’aurait pas besoin du traitement mais qui l’a eu quand même, lui, forcément, il va vivre longtemps. Vu qu’il était pas malade. (Y a rien qui guérit mieux qu’un cancer qui n’existe pas.)
Il va être compté dans les gens à qui on a sauvé la vie, par ses proches déjà (cf le tout début du texte et votre tante), mais aussi par les statistiques.

– Si on vous trouve un cancer à 55 ans parce qu’on l’a dépisté, et que vous en mourrez à 70, vous avez eu 15 ans d’espérance de vie.
Si on vous trouve un cancer à 65 ans parce que vous avez présenté des symptômes qui ont amené au diagnostic et que vous mourrez à 70ans, vous avez eu 5 ans d’espérance de vie.
C’est le même cancer, vous êtes mort au même âge, vous avez peut-être vécu angoissé et avec les effets indésirables de votre traitement dix ans de plus, mais pour les stats, c’est une vraie victoire : 3 fois plus d’espérance de vie grâce au dépistage !

 

biais survie– Des études comparent parfois les options « traitement ou non après un diagnostic de cancer », pour montrer que le traitement sert à quelque chose, mais cette comparaison n’a pas de sens. On ne vit pas de la même façon, ne serait-ce que psychologiquement, après avoir été étiqueté « cancéreux ». Pour réfléchir à l’intérêt du dépistage, il faudrait comparer [(dépistage + traitement) ou (dépistage + rien)] versus (pas de dépistage du tout)

– Des études à trop long terme peuvent attribuer au dépistage une augmentation de l’espérance de vie qui est en fait lié à d’autres choses (amélioration des traitements, par exemple).

– Bref, ce ne sont que des exemples (grossiers et partiels) mais au final : c’est compliqué d’évaluer sans biais l’efficacité d’une stratégie de santé publique. La seule chose qui doit nous intéresser, dans une étude, pour savoir si on sauve des vies ou pas, c’est la mortalité GLOBALE. La seule vraie façon de savoir, c’est de prendre 100 000 personnes à qui on fait passer le dépistage, 100 000 personnes à qui on ne le fait pas, et de regarder le nombre de mort à la fin EN TOUT. Comparer la mortalité spécifique, c’est à dire les morts « par cancer du sein » par exemple n’a pas de sens, parce que les sauvées du cancer du sein peuvent être compensées par celles qui sont mortes d’autres choses mais d’une façon ou d’une autre à cause du dépistage (effet iatrogène des médicaments, complications en chaîne, suicides parfois etc.).

 

6/ Du coup, au final :

– On aimerait bien pouvoir proposer aux gens d’être de bons médecins et de leur sauver vachement la vie, mais la réalité nous met des bâtons dans les roues.
– Beaucoup de dépistages actuellement proposés n’ont pas fait leur preuve de leur efficacité, et les preuves de leur nocivité ou de leur inefficacité sont de plus en plus probantes, hélas.
– C’est très difficile à croire, à voir et à expliquer.
– J’attire votre attention sur le fait que les examens qu’on va remettre en cause plus bas ne sont pas remis en cause en tant que tels. C’est leur utilisation dans un contexte de dépistage de masse, appliqué à toute la population sans distinction qui est remise en cause. Leur utilisation ponctuelle peut être tout à fait justifiée, en fonction des situations.
On a vu plus haut que le risque d’erreur dépend énormément de la probabilité au départ d’avoir une pathologie. Donc ce n’est pas du tout la même chose de faire une mammographie diagnostique à quelqu’un qui a senti une boule cheloue dans son sein ou une mammographie de dépistage a une femme qui a une mutation génétique augmentant le risque de cancer du sein que de faire des mammographies de dépistage systématique à toutes les femmes de 40ans. (-> le risque de cancer est plus important au départ -> la performance de l’examen devient meilleure)

 

 

B/ LES DIFFÉRENTS DÉPISTAGES EN L’ÉTAT ACTUEL DES CHOSES

Tous les dépistages conduisent à faux positifs et négatifs, surdiagnostics, surtraitements et effets indésirables. Un dépistage peut être clairement nuisible, inutile, ou utile, selon sa capacité à détecter les cancers qui justifient un traitement, l’ampleur des effets indésirables des examens et des traitement, et son impact sur la mortalité globale et la qualité de vie.
Lorsqu’un dépistage est statistiquement nocif, un médecin qui le propose systématiquement nuit, en moyenne, à ses patients.

Nous allons examiner les principaux exemples, cancers de la prostate, du sein, colorectal, et du col de l’utérus. L’objectif ici est d’essayer de s’abstraire de la charge émotionnelle liée au cancer pour se concentrer sur les faits.

1/ Le cancer de la prostate :

Le dépistage repose sur une prise de sang : le dosage d’une protéine produite par la prostate, le PSA, dont le taux augmente en cas de cancer, mais aussi avec des maladies bénignes comme les prostatites, et même naturellement avec l’âge à mesure que la prostate grossit.

Le dépistage est confirmé par une biopsie (effets indésirables : hématurie 16 %, prostatite aiguë 1 %, septicémie 0,5-2 %, trouver que se faire enfoncer une aiguille via l’anus à travers la paroi du rectum est pas super cool 99%).

Les biopsies confirment le cancer dans 10-20 % des cas, les autres sont des faux positifs du dosage du PSA.

Parmi ces 10 à 20% de biopsies positives, de nombreux cas sont en fait simplement des cellules cancéreuses isolées qui n’auraient jamais provoqué de cancer : plus de la moitié des hommes de 60 ans ont des cellules cancéreuses dans leur prostate, c’est un phénomène quasi normal et c’est le cas de près de 100% des hommes de 90 ans : des études sur des autopsies chez des hommes décédés pour d’autres causes (Sakr et al. 1994) trouvent des cancers histologiques chez 24 % des hommes, et par tranche d’âge respectivement 2 %, 29 %, 32 %, 55 %, et 64 % chez les hommes de 20-29, 30-39, 40-49, 50-59 et 60-69 ans. Ça veut dire que si on va fouiller la prostate d’une personne de 65ans morte d’autre chose, on a 64% de chance d’y découvrir des cellules cancéreuses.
Évidemment, puisque non, 64% des hommes ne meurent pas de cancer de la prostate, ça veut dire qu’une majorité de ces « cancers » seraient restés silencieux.
Ce réservoir très important d’hommes porteurs de cellules-cancéreuses-qui-ne-deviendront-pas-des-cancers amène à penser que, si on essaie seulement d’ « améliorer » le dépistage en trouvant de plus en plus efficacement des cellules cancéreuses, sans repenser les choses en profondeur, on aboutira seulement à un nombre ahurissant de surdiagnostics.

Les deux études les plus complètes sur l’impact du dépistage et du traitement sont Schroder et al. 2012 et Andriole et al 2012. Elles montrent un impact faible ou nul sur la mortalité spécifique (réduction absolue du risque spécifique de 0.071 % dans l’étude européenne), et nul sur la mortalité globale. Elles montrent un taux de surdiagnostic de l’ordre de 50 %, avec des effets secondaires de la chirurgie importants (incontinence, impuissance…).

Un bilan du surdiagnostic peut être trouvé dans Sandhu et al. 2012 et Loeb et al. 2014, et confirme sa très forte présence.

De tous les dépistages, celui du cancer de la prostate est l’exemple le plus clair de dépistage nocif : l’impact sur la mortalité est faible ou nul, l’impact sur la qualité de vie très négatif. Les taux de faux positif, de surdiagnostic, de surtraitement sont tous élevés. Effectuer un dosage de PSA sur un patient sans facteur de risque particulier est nuisible. Plusieurs pays  recommandent officiellement de ne plus faire le dépistage systématique. En France la HAS (haute autorité de santé) ne le conseille plus (enfin !), même si de nombreux médecins continuent de le pratiquer.

 

2/Le cancer du sein

Le dépistage est effectué en général par mammographies, tous les ans ou tous les deux ans, à partir de 40, 45 ou 50 ans selon les recommandations, diverses en fonction des pays et en train d’évoluer. Certains pays ne recommandent plus le dépistage systématique, comme la Suisse.
En cas d’image très anormale, on propose une biopsie de la lésion pour voir s’il  s’agit d’un cancer ou non.

Le dépistage trouve beaucoup de cancers peu avancés, (les carcinomes canalaires in situ (CCIS)), dont l’évolution est très lente, et qui peuvent même eux-aussi régresser spontanément, donc pour lesquels les risques de surdiagnostic et de surtraitement sont a priori élevés.

Les études récentes sont sans appel sur l’impact du dépistage : diminution faible ou nulle à la fois de la mortalité spécifique et de la mortalité globale, taux important de faux positifs (10 %), et effets indésirables importants (cancers radio-induits par le dépistage radiologique lui-même, cancers induits par la radiothérapie, surtraitement conduisant à des mastectomies inutiles, effets secondaires des chimiothérapies…).

Par exemple, l’étude canadienne Miller et al. 2014 a suivi pendant 25 ans 89000 femmes, dont la moitié a effectué des mammographies annuelles ; la mammographie annuelle n’a pas réduit la mortalité spécifique, et a causé 22 % de surdiagnostics.
Plusieurs études (Bleyer et al. 2012, Zahl et al. 2004) évaluent le taux de surdiagnostics à environ 30 %.
Une étude très récente et exhaustive, comparant les pratiques en divers endroits des USA (Harding et al. 2015), sur 16 millions de femmes de 40 ans ou plus, trouve que les programmes de mammographie systématique découvrent principalement de petites tumeurs, et n’ont aucun impact sur la mortalité globale ni même spécifique ; l’étude conclut à la présence massive de surdiagnostic.

Qu’en est-il des études plus anciennes qui trouvaient un bénéfice (modéré cependant) à la mammographie ? Elles n’appliquaient pas toutes une méthodologie rigoureuse d’essai clinique aléatoire, mais surtout elles ont été conduites alors que l’arsenal thérapeutique était moins performant. Les traitements devenant plus efficaces, les bénéfices du dépistage ont diminué, alors que les effets négatifs n’ont pas changé. En outre, les femmes étaient peut-être moins attentives aux premiers signes cliniques qu’actuellement.

Il est intéressant de comparer ces résultats avec les recherches de tumeurs lors d’autopsies de femmes décédées accidentellement, qui montrent la prévalence très élevée de «cancers» chez des femmes, y compris jeunes, sans symptômes.
L’analyse la plus élaborée de ce type est Nielsen et al. 1987, qui a cherché des tumeurs chez 110 femmes de 20 à 54 ans, décédées accidentellement.
20 % des femmes présentaient des tumeurs cancéreuses (avec beaucoup de CCIS). La proportion montait à 40 % dans la tranche d’âge 40-49 ans. Ces tumeurs de petite taille régressent très probablement d’elles-mêmes puisqu’on trouve moins de cancers dans les tranches d’âge supérieures ! Un dépistage radiographique plus sensible et démarrant à 40 ans (ou pire, 30, comme des gens probablement bienveillants mais très mal informés le conseillaient ces jours-ci dans la presse) pourrait donc produire des taux de surdiagnostic énormes (plus de faux positifs, plus de cancers non évolutifs).

Avancer le dépistage à 40 ans augmente les faux positifs et le surtraitement, sans impact sur la mortalité. En outre, un faux positif infirmé par biopsie produit des effets psychologiques durables (Brodersen et al., 2013) : l’annonce de la possibilité d’un cancer a presque les mêmes conséquences psychologiques qu’un cancer confirmé.

En résumé, pour 1000 femmes subissant un dépistage systématique tous les 2 ans à partir de 50 ans, 200 subiront des examens supplémentaires (biopsies), 19 subiront un surtraitement, pour 0 à 6 vies sauvées, probablement compensées par un décès iatrogène chez les femmes surtraitées (c’est la seule explication aux études trouvant une baisse de la mortalité spécifique mais pas de la mortalité globale).

infographie-depistage-k-sein-fevrier-2015

Image honteusement piquée à un confrère brillant. Cliquez !

 

 

Plus de détails peuvent être trouvés dans un rapport très complet du Swiss Medical Bord (“dépistage systématique par mammographie”, 15 décembre 2013).

Le dépistage systématique par mammographie est donc non seulement inutile mais probablement nuisible, et ce d’autant plus qu’il est pratiqué chez des femmes jeunes.

 

3/Le cancer colorectal

Un dépistage systématique est proposé tous les deux ans par la recherche de sang dans les selles (hemoccult) pour les patients entre 50 et 74 ans. En cas de résultat positif, une coloscopie est proposée.

Cependant, ce sont surtout des tumeurs avancées qui provoquent des saignements. Et effectivement, le test de recherche de sang est caractérisé par une faible sensibilité (inférieure à 50%) et une très faible valeur prédictive (inférieure à 10%), voir par exemple Bleiberg 2002 qui dénonçait à l’époque pour ces raisons l’usage de ce test. Cela signifie que seule une coloscopie de vérification sur dix confirme la présence d’un cancer, et la moitié des cancers ne sont pas détectés au dépistage.

Une méta-analyse portant sur 245 000 patients (Moayyedi et al. 2006) a observé une petite diminution de la mortalité spécifique due au cancer colorectal après dépistage, mais une augmentation de la mortalité pour d’autres causes, et aucun impact sur la mortalité globale.

Une étude plus récente, un suivi sur 30 ans de 45000 patients (Shaukat et al. 2013, étude Minesotta), observe une diminution marginale de la mortalité spécifique (surtout en cas de test annuel plutôt que tous les deux ans, et principalement chez les hommes de 60 à 69 ans ; l’effet est nul ou marginal chez les femmes), et toujours aucun impact mesurable sur la mortalité totale.

Aucune étude publiée à ce jour n’a montré un impact positif du dépistage systématique sur la mortalité globale.

Il a été suggéré (Lang et al. 1994) qu’une part importante de la réduction observée de mortalité spécifique soit due en fait à une sélection aléatoire pour une coloscopie, qui elle a une forte sensibilité et une forte spécificité. En effet, compte tenu du fort taux de faux positifs, dans les essais cliniques avec test annuel, au moins 40% des patients subissent une coloscopie à un moment.

C’est à dire, pour simplifier, que si on choisissait au hasard 100 personnes dans la rue et qu’on leur faisait passer une coloscopie, on arriverait à un résultat probablement assez proche de celui de l’hemoccult.

L’utilisation systématique de coloscopies de dépistage n’est cependant pas viable à grande échelle, à la fois en termes de coût, et d’effets secondaires (anesthésie générale, risque de perforation ~1‰, d’hémorragie ~1‰…). Trois millions de colos, mine de rien ça fait 30 morts à cause de l’anesthésie générale, 1500 perforations, 1500 hémorragies…

Nb : nous n’avons parlé jusqu’à présent que du test hemoccult, alors qu’un nouveau test (immunologique) est maintenant proposé, qui suit à peu près le même format : recherche de sang dans les selles (un peu différemment) tous les deux ans et coloscopie proposée si positif.
Il n’y a que pour le test hemoccult que des études longues sont disponibles pour le moment. Cependant, les quelques études disponibles sur le nouveau test permettent de le comparer à l’ancien. Il n’est sensible qu’au sang humain : il permet d’éviter les faux positifs dus au steak tartare de la veille. Sa sensibilité est ajustable, et il est de manière standard pratiqué de façon à avoir deux fois plus de positifs que l’hemoccult, donc environ 5% de tests positifs au lieu de 2,5 % (ce taux est donc un choix de la part des promoteurs du test). Cela présente l’inconvénient de faire pratiquer deux fois plus de coloscopies, et donc d’engorger un peu les services concernés, et d’augmenter en proportion les effets indésirables. In fine, on a un peu moins de deux fois plus de diagnostics confirmés de cancer, avec des stades similaires : le test est donc plus sensible (par choix) mais moins spécifique (du fait ce choix de sensibilité). Un petit calcul montre qu’on peut s’attendre à un effet sur la mortalité globale sans doute moins bon qu’avec l’hemoccult, puisqu’on a plus augmenté les effets indésirables (y compris la mortalité pour autres causes) qu’on a diminué la mortalité spécifique…

Le dépistage du cancer colorectal semble donc au mieux inutile, et potentiellement nuisible compte tenu du fort taux de coloscopies induit.

 

 4/Le cancer du col de lutérus

Il est d’évolution en général assez lente. Il est causé par une infection virale préalable (virus HPV), et il est dépisté par le « frottis » qui consiste en un prélèvement de cellules (grosso modo on vous met un coton tige au fond du vagin pour récupérer quelques cellules sur votre col de l’utérus) et analyse cytologique, tous les 2 à 3 ans en France (3 à 5 ans dans d’autres pays) à partir de 25 ans, chez les femmes qui ont déjà eu des rapports sexuels.
(Oui oui, c’est tous les deux à trois ans. Je sais bien que plein de médecins vous disent de le faire tous les ans, mais c’est pas les recommandations. Tous les 2/3 ans c’est suffisant et même mieux, on risque moins de vous emmerder pour rien. Refusez de le faire tous les ans.)
(Et oui oui, c’est bien à partir de 25 ans. Vous laissez pas emmerder non plus si vous en avez 18.)

Il est à noter que le dépistage est beaucoup plus direct que dans tous les cas précédents, en raison de l’accessibilité du lieu de la tumeur qui permet aisément un prélèvement de surface. Un dépistage positif donne lieu à une colposcopie et à l’analyse histologique d’une biopsie.

La question du surdiagnostic et du surtraitement a été posée (par exemple Raffle et al. 2003), mais la plupart des études publiées montrent qu’un dépistage tous les 3 à 5 ans suivi d’un traitement permet environ 10 fois moins de cancers invasifs. Les effets secondaires sont réels (biopsies inutiles, impact psychologique des faux positifs), mais le dépistage a globalement un bilan positif.

On peut objecter qu’il n’existe pas d’étude de type essais cliniques randomisés, les plus fiables, comme pour les autres dépistages. Cependant, les écarts de mortalité spécifique trouvées par les études de type « case-control », plus simples mais moins fiables, sont beaucoup plus importants. En outre, les comparaisons entre les pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède) dans lesquels la mise en place du dépistage a été différente, mais les autres effets — hygiène, traitements — sont similaires permet de relier de manière fiable la diminution observée de mortalité et la mise en place du dépistage (Läära et al. 1987, Sigurdsson 1999).

Des dépistages trop fréquents (plus que tous les 3-5 ans) ou commençant trop jeunes (avant 25 ans) n’apportent rien, sinon plus de faux positifs (fréquents chez les femmes jeunes) (par ex. Adab et al 2004 et Kulasingam et al. 2011).

Au final, à l’heure actuelle, on est à peu près sûr que le dépistage systématique par frottis sauve des vies.

 

Références : on en parle ailleurs…

D’autres médecins ont écrit sur le sujet. Ils sont nombreux, et je ne pourrai  pas les citer tous, mais par exemple :
@Dr_JB_Blanc, à qui j’ai piqué l’image plus haut, avec en particulier un billet sur la prise de décision du dépistage et la déconstruction du discours des campagnes de dépistage.
@ docdu16 , qui a publié de très nombreux billets sur le cancer du sein, un billet récent sur le dépistage, et ce depuis 2011 (et aussi ) et 2012.
Dominique Dupagne, bien sûr, qui râle contre les PSA depuis au moins 2008, et qui a publié de nombreux articles sur la question des dépistages, genre ici, ici où il parle du chouette livre de Rachel Campergue, et beaucoup d’autres, utilisez le moteur de recherche…
– Sur Voix médicales, d’autres articles sur le cancer du sein : ici ou ou ailleurs.

Plein de données bibliographiques et d’explications autour du dépistage du cancer du sein : http://cancer-rose.fr/

Pour ceux qui veulent creuser un peu l’histoire merveilleuse des probabilités conditionnelles : par ici.

Dans la bouche d’un patient : par là.

Si vous préférez le papier, vous pouvez lire ça ou relire ça.
(Oui les liens amazon c’est caca. Allez chez votre libraire plutôt.)

Références : articles

Prostate

Andriole et al. (2012). “Prostate cancer screening in the randomized prostate, lung, colorectal, and ovarian cancer screening trial: Mortality results after 13 years of follow-up”, Journal of the National Cancer Institute 104, 125-132.

Delpierre et al. 2013, “Life expectancy estimates as a key factor in over-treatment: The case of prostate cancer”, Cancer Epidemiology 37, 462–468.

Gulati et al. 2014, “Individualized Estimates of Overdiagnosis in Screen-Detected Prostate Cancer”, JNCI J Natl Cancer Inst 106, djt367.

Loeb et al. 2014, “Overdiagnosis and Overtreatment of Prostate Cancer”, European Urology 65, 1046–1055.

Sakr et al. 1994, “High grade prostatic intraepithelial neoplasia (HGPIN) and prostatic adenocarcinoma between the ages of 20-69: an autopsy study of 249 cases”, In Vivo 8, 439–43.

Sandhu et al. 2012, “Overdiagnosis of Prostate Cancer”, Natl Cancer Inst Monogr 45, 146–151

Schroder et al. 2012, “Prostate-cancer mortality at 11 years of follow-up”, N Engl J Med 366, 981-90.

 

Sein

Bleyer et al. 2012, “Effect of Three Decades of Screening Mammography on Breast-Cancer Incidence”, N Engl J Med 2012;367:1998-2005.

Brodersen et al 2013, “Long-term psychosocial consequences of false-positive dépistage mammography”, Ann Fam Med 11, 106-15.

Harding et al. 2015, “Breast Cancer Screening, Incidence, and Mortality Across US Counties”, JAMA Intern Med. 175, 1483-1489

Miller et al. 2014, “Twenty five year follow-up for breast cancer incidence and mortality of the Canadian National Breast Screening Study: randomised screening trial”, BMJ 348, g366

Nielsen et al. 187, “Breast cancer and atypia amoung yong and middle-aged women: A study of 110 medicolegal autopsies”, Br. J. Cancer 56, 814-816.

Welch et al. 1997, “Using Autopsy Series To Estimate the Disease ‘Reservoir’ for Ductal Carcinoma in Situ of the Breast: How Much More Breast Cancer Can We Find?”, AIM 127, 1023.

Zahl et al. 2004, “Incidence of breast cancer in Norway and Sweden during introduction of nationwide screening: prospective cohort study”, BMJ 328, 921.

 

Colon

Moayyedi et al. 2006, “Does fecal occult blood testing really reduce mortality? A reanalysis of systematic review data”, Am J Gastroenterol 101, 380-4.

Shaukat et al 2013, “Long-Term Mortality after Screening for Colorectal Cancer”, N Engl J Med 369, 1106-14.

Bleiberg 2002, “Hemoccult should no longer be used for the screening of colorectal cancer”, Ann Oncol 13, 44-46.

Lang et al 1994, “Fecal occult blood screening for colorectal cancer. Is mortality reduced by chance selection for screening colonoscopy”, JAMA 271, 1011–1013

 

Col de lutérus

Raffle et al. 2003, “Outcomes Of Screening To Prevent Cancer: Analysis Of Cumulative Incidence Of Cervical Abnormality And Modelling Of Cases And Deaths Prevented”, BMJ 326, 901-904.

Adab et al. 2004, “Effectiveness and Efficiency of Opportunistic Cervical Cancer Screening: Comparison with Organized Screening”, Medical Care 42, 600-609.

Kulasingam  et al. 2011, “Screening for Cervical Cancer: A Decision Analysis for the US Preventive Services Task Force”, AHRQ No. 11-05157-EF-1. Rockville, MD: Agency for Healthcare Research and Quality.

Sigurdsson et al. 1999, “The Icelandic and Nordic cervical screening programs: Trends in incidence and mortality rates through 1995”, Acta Obstet Gynecol Scand 78, 478–485.

Läära et al 1987, “Trends in mortality from cervical cancer in the nordic countries: association with organised screening programmes”, The Lancet 1987:1, 1247.

 

Ouais, parce que pardon, je m’apprête à parler de l’importance des mots… (roulements de tambour) et des maux ! (hilarité du public, extase contenue, standing ovation).

Je vous ai saoulés longtemps avec mes « N’oublie pas » .
Je me suis aussi beaucoup auto-saoulée avec, si ça peut vous consoler. N’oublie pas. N’oublie pas. N’oublie pas.
Ce que ça fait de ne pas savoir, ce que ça fait quand on prend pour acquis que tu sais, ce que ça fait quand on ne te demande pas si tu sais, quand on ne laisse aucune porte ouverte pour que tu puisses le dire, que tu ne sais pas.
Je me suis super souvent félicitée quand j’oubliais pas. Quand je faisais de beaux dessins sur la hernie discale (« Oui bon je fais les vertèbres carrées mais c’est parce que je sais pas dessiner, hein, en vrai c’est pas carré » ) en expliquant bien le disque qui fait comme le steak du cheeseburger quand on appuie trop dessus, quand je faisais de beaux dessins d’utérus (« Oui bon on dirait une ampoule mais le pas de vis, là, c’est le col voyez, et le filament c’est le stérilet » ), quand je dessinais bien la cystite (« Oui bon c’est pas dans le vrai angle et le colon ressemble pas du tout à ça mais c’est pour vous donner une idée » ) et le trajet des vilains microbes et le pourquoi de faire pipi après l’amour.
Bon médecin, ça, bon !

Je me suis jamais pas-félicitée de toutes les fois où je ne l’ai pas fait. ([ANECDOTE !!] Ma mère. Une petite patiente qui parle à ses poupées. « C’est bien ! Je te félicite ! (…) C’est pas bien ! Je te fais pas licite ! » [/ANECDOTE])
Toutes les fois où j’ai glissé vite fait « Oui bon c’est sans doute un peu d’arthrose » parce que le mec venait pour autre chose ou pour six trucs et que c’était le septième, ou parce qu’il venait pour ça mais que je lui avais trouvé un trouble du rythme à l’auscultation qui m’inquiétait diablement plus et que je me gargarisais d’avoir trouvé, parce que moi je savais que l’arthrose-c’est-pas-grave-mais-c’est-chiant-mais-de-toute-façon-même-si-ça-fait-très-mal-hey-mec-y-a-rien-à-faire-alors-bon-hey-hein, et que du coup je l’avais reléguée au second plan, son arthrose, alors que merde, lui venait pour ça, pour savoir, et s’en foutait pas mal que j’aie réussi à lui dégoter un rendez-vous chez le cardiologue dans l’après-midi pour un truc qui lui faisait même pas mal et pour lequel il était pas venu.
Toutes les fois où j’ai dit « C’est une gastro » d’un ton docte et rassurant, sans m’assurer de savoir que le mec savait ce qu’est une gastro.

Un jour, un type est venu me voir, il a dit « Je vomis et j’ai la diarrhée » , je l’ai interrogéxaminé, j’ai dit « Mmmm c’est une gastro » , il a dit « C’est quoi une gastro ? » et je suis restée comme une conne à deux ronds de flan devant un chaudron à dire « Heuuu bin c’est quand on vomit et qu’on a la diarrhée » .
J’avais oublié.
Et les fois d’après, devinez quoi ??
Bin j’ai re-oublié et j’ai refait pareil, et j’ai redit « Bon c’est pas bien grave c’est une gastro » , sans m’assurer que le type en face savait, parce que bon, une gastro, qui ne sait pas ?

Une des pires hontes de ma vie médicale, c’était une première consultation de grossesse.
Et pardon d’avance parce que je vais être longue (mais ce post semble bien parti pour être beaucoup trop long de toute façon)(alors bon), mais je dois poser le contexte.
Une première consultation de première grossesse, c’est le truc le plus chronophage qu’il soit sur terre.
Il faut expliquer la grossesse, le risque de fausse couche même si c’est violent de dire ça d’emblée alors il faut l’enrober grave, le suivi normal, les trois échographies, à quoi elles servent, les analyses mensuelles, ce que ça veut dire « semaines d’aménorrhée », ce qu’on peut manger, ce qu’on peut fumer, ce qu’on peut boire, ce qu’on peut prendre comme médicaments, filer le lien du CRAT, mais que quand même il faut vivre normalement et qu’on peut faire du sport et marcher et courir et baiser, les motifs de consultations que d’habitude on consulte pas mais là il faut consulter, le qu’il faut pas trop tarder non plus quand même à s’inscrire à la crèche et à l’hôpital, la première échographie à prescrire, appeler le centre de radio parce que la patiente est à 11 SA et qu’il faut faire vite, qu’il faut revenir pour la déclaration de grossesse et aaaaaaaaaaaaaah.
La plupart du temps, je me débrouille pour le faire en deux consultations, parce que en une, c’est juste impossible. D’autant que la meuf écoute rien du tout, qu’elle a les yeux tout enluminés du souvenir de ses deux barres bleues, qu’elle a plein de questions à poser auxquelles tu t’attendais pas, un peu mal au dos et un peu mal au ventre et qu’il faut gérer tout ça.
Bref : c’est compliqué et long et super génial mais super compliqué et long. (Et le gynéco du coin fait la même chose en 5 minutes en expliquant que dalle pour 85€ s’il vous plaît madame, et tu repasses derrière et il faut tout reprendre et toi tu dois gérer les nausées qu’elle avait pas encore et la tendinite pour laquelle elle vient surtout mais aussi un peu des questions et tout refaire pour 23€ mais je m’égare)(Et y a plein de gynécos qui font tout très bien pour moins cher, mais pas par chez moi. Pardon.)
Bref : c’est long et compliqué.
Depuis quelques années, EN PLUS, des mecs qui ont jamais fait une consultation en vrai de leur vie ont décidé que le dépistage de la trisomie 21, c’était plus cool au premier trimestre qu’au deuxième. Comme la dame vient à 9 ou 10 ou 11 semaines, et qu’il faut faire le dépistage vers 12, te voilà à devoir expliquer dès la première consultation à une fille pleine d’étoiles que HEY ! MAIS LA TRISOMIE 21 VOUS Y AVEZ PENSÉ À LA TRISOMIE 21 ??!
Et c’est ultra compliqué à expliquer, le dépistage de la trisomie 21. Faut y mettre des risques, des in/certitudes, des fractions, des explications d’examen, des probabilités, comparer des fractions (et tu sais bien que pour certaines personnes, dire qu’un risque de 1/250 c’est plus grand qu’un risque de 1/1000, c’est incompréhensible), réfléchir à des positions éthiques, les interroger en souplesse, voir ce que veulent faire les gens de leur hypothétique risque de dans deux semaines de 1/189 alors qu’ils ont des étoiles de partout et qu’ils t’écoutent évidemment fucking pas.

Donc, j’étais dans une consultation comme ça, pour la pire honte médicale de ma vie.
Avec une femme que je pouvais pas trop faire revenir pour une deuxième consultation, parce qu’elle avait pas les sous pour, et parce qu’il était déjà un peu tard dans la grossesse.
Et qui parlait pas très bien français.
Et à qui j’ai dit, je sais pas pourquoi : « Vous voyez ce que c’est la trisomie 21 ? »
Et qui a dit non. Cette conne.
Sérieusement, arrêtez-vous de lire 5 minutes, et essayez d’expliquer à voix haute ce que c’est que la trisomie 21 à quelqu’un qui n’en a aucune idée. Et qui parle pas très bien français. Essayez vraiment. Reprenez la lecture après, que je me sente moins seule.
La plupart des gens, ils voient. Ils voient environ la dysmorphie, le visage un peu particulier, le retard mental plus ou moins important. Ils ont au moins une petite idée. Tu peux affiner, répondre aux questions, tout ça, mais souvent, ils savent déjà ce qu’ils veulent ou pas, s’ils assument ou pas. Ils y ont même déjà souvent réfléchi en amont. Tu n’as plus qu’à respecter leur avis, et expliquer des trucs compliqués sur les examens.
Quand quelqu’un n’a AUCUNE IDÉE, putain, bah c’est bien pire que la gastro-bin-tu-vomis-et-t’as-la-diarrhée.
J’ai bafouillé.
J’ai dit n’importe quoi, avec beaucoup trop de « Heuuu » . À un moment, j’ai (pardon, dieux des cieux, pardon), j’ai bridé mes yeux avec les doigts.
J’ai tapé « Le 8ème jour » dans google image. Regards interrogatifs en réponse.
J’ai essayé d’expliquer. Je me suis rendu compte que j’expliquais avec mes frousses à moi, mes préjugés à moi, mes tendresses à moi, mes décisions à moi. Je me suis demandé si peut-être je noircissais pas un peu le tableau, et de quel droit. Du coup, j’ai marqué une pause de quatre secondes, j’ai ajouté « Heu, mais souvent c’est des gens heu très heu heureux et souriants » . Je me suis entendue dire ça et j’ai eu envie que quelqu’un vienne m’enterrer six pieds sous terre très vite.
Après coup, je me suis dit que j’avais pas assez bien adapté. Que quand les gens peuvent pas comprendre, bin c’est contre-productif d’essayer de les embrouiller de toutes forces et de pas y arriver. Que peut-être des fois il vaut mieux élaguer, simplifier, décider un peu à leur place, s’il est à ce point impossible qu’ils puissent décider clairement.
Après après coup, je me suis demandé de quel droit décider à la place des gens.
Après après après coup, je me suis dit « Mais que faire ? » On est à 11 SA, j’ai pas le temps matériel d’organiser une rencontre avec un interprète dans les délais impartis.
Après après après après coup, je me suis dit « Mais si, t’as le temps, connasse, prends-le, t’as juste la flemme ! »
Après après après après après coup, j’ai repensé au gynéco à 85€ les 5 minutes d’impression d’ordonnances imposées sans explications et je me suis dit que pourquoi c’était à moi de porter toute la misère du monde et que je m’emmerdais trop et que zut à la fin.
Après après après… Enfin bref.

Bref, toutes ces fois où tu dis un mot de ton langage courant qui n’est pas forcément celui des gens.
Toutes ces fois où tu oublies que l’arthrose, c’est un mot banal pour toi, que tu sais ce que ça veut dire et ce que ça implique, et que eux, pas forcément. Où ton arthrose c’est peut-être la bielle de ton garagiste, à qui t’as dit ahah bien sûr la bielle, en faisant plein de jeux de mots poucraves dans ta tête * pour faire style genre et garder contenance à l’intérieur de toi, et de chez qui t’es sortie en te sentant quand même la dernière des connes.
Alors que tu t’étais juré de ne pas oublier.
Toutes ces fois où ok, t’as bien dessiné la hernie discale et le RGO, mais tu dessines jamais l’arthrose ou le ligament croisé ou l’otite séreuse.

 

Ensuite, on va aborder rapidement (Mmmm… pardon d’avance sur la publicité que je pressens mensongère du « rapidement » ) le registre des mots connotés.
De l’obésité « morbide » .
Des pertes vaginales « sales » .
De la « tumeur » qu’est rien qu’un banal kyste et qui dans ton vocabulaire à toi s’appelle « tumeur » sans que ce soit effrayant dans ta tête.
De tous ces mots dont je perçois la violence et que j’essaie d’expliquer et d’enrober quand ils ont été écrits ou dits par d’autres, et de ne pas dire quand c’est moi qui ai envie de les dire.
J’ai eu la patiente la plus courageuse du monde (vous pensez tous que c’est vous qui l’avez eue, mais détrompez-vous, c’est moi…) qui a bravé son cancer de la gorge mieux que Samson les philistins.
Qui a tout encaissé sans broncher : les rechutes, les huitièmes lignes de chimio, les sondes naso-gastriques, les métastases encore et encore et n’en jetez plus, et que j’ai vue s’effondrer une seule fois, une seule, du diagnostic à sa mort.
Elle était venue les larmes aux yeux (fait inédit) avec son compte rendu de cancéro dans la main. Elle me l’avait tendu, et à voir sa tête, j’imaginais déjà la fin de son monde. J’ai parcouru la lettre, qui était plutôt (pour une fois) pleine de bonnes nouvelles. Des trucs qui régressaient, des scanners qui s’amélioraient, des traitements qui marchaient enfin un peu.
J’ai fini, à force de points d’interrogation, par comprendre ce qui la bouleversait à ce point.
« Tolérance médiocre de la chimiothérapie » .
Dans mon cerveau à moi, c’était plutôt gentil. Alors que d’habitude (et re pardon et re tous sont pas comme ça mais dans mon coin si) (change de coin, me direz-vous) les oncologues ont une furieuse tendance à écrire dans leurs lettres « Elle pète la forme » quand tu vois ta patiente tellement amoindrie amaigrie assourie ((assouri, c’est quand tu as arrêté de sourire)), moi j’entendais plutôt ça comme, pour une fois, « La pauvre, elle a vraiment morflé, elle a été courageuse » .
Elle, et je ne l’ai compris qu’au bout de beaucoup trop longtemps, elle avait entendu « médiocre » .
Comme dans les bulletins du collège en 6ème.
Comme dans « Bon, elle a fait sa chochotte, à pas tolérer sa chimiothérapie… »

J’ai re-compris le pouvoir des mots alors que je pensais l’avoir cerné et ne l’avoir pas oublié.
J’avais re re re oublié.
Et maintenant, je me méfie de médiocre comme je me méfiais de tumeur et de morbide et de sale.

Mais combien de pathologies ai-je annoncées d’un mot rapide comme si les gens savaient à coup sûr, et de combien de mots violents n’ai-je pas saisi la portée ?
Sans doute plein, que j’oublie à mesure de mon SAVOIR grandissant, mais que la fille en moi en P2 aurait entendus en se grattant les couettes, certes, mais au moins en sachant le plus important : qu’ils n’étaient pas évidents.

Sur twitter, on a échangé récemment des anecdotes rigolotes à base de gens qui avaient pris une douche avec du Normacol, parce que sur la boîte c’était marqué « lavement ».
J’ai rigolé comme tout le monde.
Mais en fait, hey, mec, mais BIEN SÛR !
Nous ça nous fait rigoler, du haut de notre petit podium de savoir, parce que, moi la première, ça nous paraît si évident ; mais comment putain de dieu tu veux qu’un type qui n’y connaît rien comprenne qu’il faut pas se laver avec un lavement ? Bielle toi-même.

Comme les ovules qu’il faut mettre dans le vagin et que des fois tu dois le mimer à une patiente étrangère (encore une fois, prenez 5 minutes pour essayer de le faire vraiment chez vous)(ce tour n’a pas été réalisé par des professionnels et ne comporte aucun danger), comme les inhalations que bien sûr il faut respirer mais que c’est un mot authentiquement compliqué, comme la pilule qu’il faut expliquer 40 minutes la première fois parce que en vrai y a aucune fucking raison que la fille connaisse le coup des 7 jours de pause (ou pas !) et de ça se prend par la bouche, comme tellement, tellement, tellement de choses qu’on oublie et que j’ai oubliées alors que je m’étais promis de ne jamais.

 

TRANSITION : (elle était censée être ciselée de ouf, ma transition, sur le pouvoir des mots tout ça, mais j’ai tellement encore à dire que je vais vous la raccourcir) : Transition : hey, les gens, le pouvoir des mots !!

 

On a passé un bout de la soirée avec mon futur-presque-meilleur-nouvel-ami à réfléchir sur la question de comment poser à nos patients la question des violences. On était bien d’accord (en bon twittos élevés au grain) qu’il faut poser la question à tout le monde, systématiquement. On s’est échangé nos trucs de comment. Comment le placer discrétos entre la poire et le fromage, « Des opérations des hospitalisations des maladies chroniques des violences des allergies et vos vaccins ? »
On avait chacun nos trucs à nous, qui marchaient bien et qui nous convenaient bien.
Pas le même placement, mais la même question : « Avez-vous déjà été victime de violences ? » .
Avez-vous, déjà, été, VICTIME, de violences ?
Je passerai relativement rapidement sur la problématique du mot « violences », qui peut vouloir dire violence sexuelle, violence physique, violence morale, et j’en passe. La question est vaste et n’est pas là ce soir.
Ce soir, on s’est attardés sur « victime » .
On s’est raconté des anecdotes, toutes pareilles.
« Non, jamais ! (mais (huit consultations plus tard) mon oncle a tué mon frère et c’est moi qui ai trouvé son corps) » –> c’est pas moi la VICTIME.
« Non, jamais ! (mais (deux ans après) mon père frappait ma mère et c’est moi qui m’interposais à 12 ans) » –> c’est pas moi la VICTIME.

On s’est dit qu’on passait probablement à côté de plein de choses, en formulant comme ça, à cause d’un bête mot.
Que sans doute plus l’histoire était violente, plus les gens n’osaient pas piquer la place de la « vraie » victime, et répondaient non. Parce que eux, c’est pas si grave.
Après on s’est dit aussi que hey, si une personne sur dix  a été victime de violences, c’est sans doute que grosso modo environ une personne sur dix a été auteur (autrice ?) de violences. (oui ok, stats foireuses, une même personne peut en violenter plusieurs autres mais bon, vous voyez l’idée…)
Qu’à ces personnes-là, aux auteurs, ça valait bien peut-être le coup de leur ouvrir une porte aussi. Qu’on peut en parler chez moi. Que je suis là pour écouter n’importe quelle histoire. Que je peux tout entendre, mais que vous me dites ce que vous voulez. Que pour eux, c’était vachement fermer une porte de parler uniquement de victimes alors qu’ils étaient coupables.

On a cherché plein de formules, on a bidouillé autour, on a fini par se mettre d’accord sur un compromis transitoire faute de mieux : « Avez-vous déjà vécu d’une façon ou d’une autre des violences ? ».
Le « vécu d’une façon ou d’une autre » est pas bien joli, mais a le mérite d’ouvrir à la fois sur les différentes formes de violence, et sur les positions possibles de victime de témoin ou d’auteur ou les trois.
Ça roule pas très bien en bouche. C’est un peu dur à dire, je trouve, un peu pas langage parlé facile.
Si vous avez une autre idée, on est preneurs.

 

* la bielle Hélène ahahaha. La bielle et la bête ihih. La bielle de Cadix a l’essieu de velours JE SUIS LA REINE DU CALEMBOUR.

Un jour prochain, je planifie de vous raconter comment Twitter m’a sauvé la vie.
En attendant ce jour, je m’ennuie quelques fois, je vais vous raconter comment Twitter m’a cueillie un matin à l’aube, et m’a donné envie de tout plaquer, de tout foutre en l’air, et d’aller dresser des ours quelque part en Auvergne.

J’ouvre les yeux. Il est 10h55 du matin. Je tombe là-dessus.
« Arrêt de travail : des médecins piégés par les caméras cachées de France TV »

Morceaux choisis :
«  Après trois minutes dont 15 de consultation, un arrêt de travail de sept jours est délivré à la journaliste »
((« Après trois minutes dont quinze de consultation » …  Je sais pas vous, mais moi je sais pas ce que ça veut dire. Je retourne le truc dans tous les sens, hein, mais 3 minutes dont 15 de consultation, non, vraiment, je vois pas.))
Blablabla. « Elle se dit épuisée, le médecin la croit sur parole » .
MAIS PARDON ! Croire ses patients sur paroles ? Scandale.
Je m’excuse. Je plaide coupable. Je crois mes patients.
Je vous avais raconté il y a longtemps que c’était difficile pour moi, ces histoires d’arrêts. De juger la souffrance, sans essayer de comparer à la mienne, sans me dire que hey, bon, ça va.
D’écouter avec bienveillance et compassion une meuf qui m’explique que 8h par jour avec seulement 1h de pause déjeuner, c’est insoutenable, alors que je l’écoute à ma 11ème heure de boulot de suite sans avoir mangé ni bu ni fait pipi.
C’était difficile pour moi au début, j’étais un peu rigide. J’arrêtais deux jours pour une rhino s’il fallait vraiment, parce que hey, bon, une rhino, ça va, quoi. Je tapais du poing sur la table si on me demandait trois jours au lieu de deux.
Et puis au fur et à mesure du temps, j’ai rencontré des gens.
J’ai pris un bain de foule. J’ai cogné mes étroitesses d’esprit contre les largeurs de la réalité de la vie quotidienne de mes patients. J’ai vu que des fois, les deux jours pour une rhino, c’était pas vraiment pour une rhino, c’était aussi pour les dix ans sans arrêts et les quatre enfants à la maison et le mari absent et les humiliations quotidiennes et la sous-chef rigide et les fins de mois inbouclables et la mère malade et le fils aîné en prison.
Je tire sur la corde, là, mais c’est pour vous dire que petit à petit, j’ai mis mes principes de côté et j’ai commencé à vraiment écouter les gens.
Et si quelqu’un me dit que c’est insupportable d’aller travailler, pardon, mais je le crois.
Parce que quand un mec me dit j’ai eu la gastro et j’ai vomi et j’ai la diarrhée, figurez-vous que quand je lui palpe le ventre, c’est principalement pour vérifier que c’est pas une appendicite un peu bâtarde.
Parce que non, j’ai pas des scanners supermanesques au bout des doigts pour voir si le type a vraiment une gastro ou pas, et je lui demande pas de passer la fin de l’après-midi dans mes toilettes pour aller vérifier de visu qu’il a bien fait caca liquide.
Quand un mec me dit « J’ai vomi et j’ai eu la diarrhée », pardon, je le crois sur parole.
Quand un mec me dit « Je supporte plus d’aller au travail, je dors plus, j’ai des boules dans le ventre sur la route le matin », bah c’est pareil.
Il y a 5 ans, je voyais des menteurs partout, je me méfiais, je redoutais qu’on me prenne pour une poire.
Et puis j’ai réalisé que de toute façon, j’avais aucun scanner magique pour vérifier.
Depuis, j’ai pris un parti pris qui à la fois me simplifie la vie et à la fois est inévitable : je crois mes patients.
C’est MON PUTAIN DE JOB, de croire mes patients.
Des fois, souvent, je suis la seule personne sur terre pour les croire, pour être à côté d’eux et pas contre eux, pour les regarder avec bienveillance et pas avec méfiance, pour les prendre pour des adultes et pas pour des gamins qui cherchent à sécher l’école. La seule personne sur terre.
Dans un monde de plus en plus policier, où des mecs avec un bandeau « Contrôle Qualité Travail » sur le bras accompagnent certaines de mes patientes aux chiottes, pour vérifier qu’elles n’y passent pas plus de temps que le temps nécessaire à un pipi réglementaire. Je vous jure, hein, j’invente pas. J’ai eu deux patientes de deux entreprises différentes accompagnées aux chiottes à chaque fois, et surveillées par un mec qui pointait leur temps de miction.
Hey bin dans ce tsunami-là, des fois, je suis la seule personne sur terre à croire en leur bonne volonté.
Alors oui, je m’en cogne. Si deux ou trois fois sur cinquante on me mène en bateau, on me raconte des salades et des souffrances qui n’en sont pas, on essaie de me gratter un arrêt pas justifié, tant pis.
Il y a sept ans, j’étais terrifiée à l’idée de donner un arrêt injustifié à un mec pas vraiment malade.
Aujourd’hui, je suis terrifiée à l’idée d’en refuser un à quelqu’un qui souffre.
So sue me.
Tant pis. Tant pis, merde, si des fois je me fais prendre pour une poire. J’assume.
C’est mon rôle, de faire confiance à mes patients et de les croire et de les soutenir. Et s’il faut quelqu’un pour aller dénicher le un sur cinquante qui a menti, ce ne sera pas moi.
Et je ne vous raconte pas tous ceux qui refusent mes arrêts, inlassablement, parce qu’ils ne peuvent pas, parce qu’ils ne veulent pas, parce que ça ne se fait pas. Tous ceux qui sont au bord de la falaise et que j’essaie d’éloigner, et qui me disent non, ça va.
Dans ma pratique, on me refuse beaucoup plus d’arrêts qu’on ne m’en extorque.
Vos mères, journalistes de France TV.
Non, je n’examine pas tous mes patients qui me racontent qu’ils ne dorment plus.
Parce que leur tension, là, je m’en cogne. Parce qu’ils ne viennent pas me voir pour que je leur dose leur cholestérol. Alors oui, j’ai dû arrêter quelques fois dans ma vie des mecs qui m’ont prise pour une pomme, qui voulaient passer un week-end avec leurs potes et qui ont bien rigolé en leur racontant comme je les avais arrêtés juste en les croyant sur parole. Au nom de tous les mecs que j’ai été la seule à écouter, la seule à entendre, la seule à croire, tant pis.
Mon job, c’est d’être aux côtés de mes patients. C’est pas d’être flic, ou directeur de conscience.
Mon boulot est assez dur comme ça, je me contente d’essayer de le faire.

 

Bref, sur Twitter à l’aube, je m’énerve bien.
Caméras cachées de mes couilles, de gens qui ont pas la moindre idée de ce qu’est mon boulot et qui viennent me donner des leçons à une heure de grande écoute.
J’inspire j’expire.
Il est maintenant 10h57, et je tombe là-dessus :

CQIrJWoWsAA9qlc
Ça, c’est un truc envoyé par Sophia, qui est genre pour faire vite une branche de la sécu qui propose aux patients diabétiques de les suivre de près et de leur envoyer des bons conseils par la poste 3 ou 4 fois par an, parce que leurs médecins sont vraiment des tanches pas capables de suivre des diabètes (en résumé).
Le bilan lipidique, je vous la fais en court aussi, mais depuis un moment, de plus en plus d’études disent qu’on s’en cogne.
En gros, l’histoire c’est qu’il vaut mieux donner des médicaments anti-cholestérol plutôt en fonction des facteurs de risques globaux, et pas en fonction du chiffre noté sur le papier. En gros, si vous êtes diabétique trop gros avec un père qui a fait une crise cardiaque à 40 ans, ça vaut sans doute le coup de vous donner une statine, même si votre chiffre de cholestérol sur le papier de la prise de sang est pas si pire, alors que si vous êtes un type mince en bonne santé qui fait du sport sans aucun antécédent, on ferait mieux de pas vous en donner même si le chiffre sur le papier est très vilain.
Je résume, hein.
Bref, perso, mes diabétiques à haut risque cardio-vasculaire qui ont déjà un médicament pour le cholestérol, j’arrête de leur doser. Parce que grosso modo, quel que soit le résultat, le médicament est indiqué pareil.
Bref, passons les considérations théoriques.
Arrêtons-nous sur le « Vos patients concernés ont reçu un courrier leur rappelant que vous êtes un gros naze qui fait pas ce qu’il faut pour leur santé. »
Je vais me permettre un AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH.
Qui es-tu, Sophia de mes fesses, qui ne connais pas mes patients, qui ne sais pas leurs frousses, leurs certitudes et leurs incertitudes, leurs représentations familiales, qui ne sais pas à quel point je bataille pour réussir à faire un bilan 1 fois par an à M. Bernard (qui en veut zéro), alors que je bataille pour faire un bilan 4 fois par an à Mme Michel (qui en veut dix), qui ne sais pas que M. Leduc prend tous les jours sa statine et des fois deux quand il a mangé un os à moelle, ni que M. Gras l’oublie un jour sur deux parce que le soir avec son travail il y pense pas, et que M. Fernand attend son bilan tous les ans comme le messie pour savoir s’il va faire sa semaine de jeûne ou non, et que Mme Bourgeois prend de la levure de riz rouge en plus parce qu’on ne sait jamais, qui es-tu, bordel de dieu, pour faire rentrer tous ces gens-là dans la même case en décidant que j’ai eu tort de ne pas leur faire un bilan inutile cette année ?

Et que vais-je dire à Mme Michel qui me réclame son cholestérol tous les deux mois, à qui je me suis échinée à dire que c’était pas la peine, quand tu lui auras envoyé ton courrier qui dit « Ahahah, ton médecin c’est rien qu’un sale mauvais qui aurait dû te doser le cholestérol  » ?
Que fais-tu de la confiance que j’ai mis un ou deux ans à tisser, péniblement, avec mes petites mains et mes petits fils de laine rabibochés ?
Tu t’assoies dessus ? Ah oui, ok, c’est bien ce qu’il me semblait.
Mais mêlez-vous de vos fesses, Marie Jésus Joseph.

À ce stade-là, en 12 minutes sur Twitter et 40 secondes dans ma vie à moi qui remonte mon fil, j’ai déjà eu deux injonctions paradoxales et je suffoque.
Ahahah, les médecins qui écoutent leurs patients et qui les croient, et qui font des arrêts de travail qui coûtent des sous à la sécu.
Ahahah, les médecins qui écoutent pas leurs patients et qui leur font pas des bilans sanguins inutiles qui coûtent des sous à la sécu.

À ce stade-là, j’ai singulièrement envie de raccrocher la blouse.
Moi, qui ne vis que pour mon métier.
Il était 10h59, et je sentais de gros muscles verts poindre sous ma chemise de nuit et la déchirer. (C’est une image, j’ai pas de chemise de nuit.)

Du coup, j’ai repensé en arrière.

J’ai repensé à ma collègue, qui va fermer sa porte, parce que les statistiques de la sécu lui ont dit qu’elle faisait trop d’arrêts de travail.
Que je vous raconte un peu comment ça marche, les contrôles de la sécu.
Ils prennent une moyenne (genre combien de jours d’arrêt pour X patients par médecin), et ils prennent les 10% du dessus, et ils leur tombent dessus. « Vous faites plus d’arrêts que la moyenne de vos collègues » .
Si t’essaies d’expliquer que tu vis dans une zone défavorisée, pleine d’ouvriers qui se pètent le dos dans des usines malveillantes qui te surveillent quand tu vas pisser, ils te répondent : « Oui mais vous faites plus d’arrêts que la moyenne de vos collègues » .
Si t’essaies d’expliquer que tu vois 70% de gens de plus de 68 ans, contrairement à tes collègues, ils te répondent : « Oui mais vous faites plus d’arrêts que la moyenne de vos collègues » .
Et on cause en pourcentage, hein.
C’est-à-dire que le mec qui voit 85 patients par jour sans sourciller, qui fait des consults de 5 minutes, qui facture des trucs que toi tu fais 8 fois par jour en acte gratuit (l’ordonnance de semelles orthopédiques pour une petite de 6 ans aux pieds plats, le renouvellement de passage infirmier pour 6 mois pour un patient grabataire, le renouvellement d’INR pour ton patient sous AVK, juste un vaccin entre deux parce que tu l’as déjà vu et examiné il y a quatre jours et que tu fais juste l’injection et que con comme tu es tu fais pas payer, l’ordonnance de Doliprane pour la mère que tu connais et qui en a besoin sur la consultation de la fille, je m’arrête là parce que vous voyez mais j’en fais bien 6 à 10 par jour), bref, le mec qui fait 85 consultations par jour dont 10 actes qui devraient être gratuits qu’il fait payer parce que hey, en passant juste la carte vitale personne ne voit rien, bin son ratio d’arrêts de travail sera vachement meilleur que le tien, pauvre con qui a expliqué aux gens qu’il ne sert à rien de consulter pour un rhume, qui a fait des vaccins et lu des bilans biologiques et des IDR entre deux sans faire payer, qui a appelé deux ou trois patients inquiets pour leur donner des conseils gratuits au téléphone et expliqué que la consultation en urgence aujourd’hui c’était pas la peine.
Ce mec-là sera jamais emmerdé par la sécu. Parce que son ratio est super bon. Parce qu’il reconvoque les otites à J3 pour vérifier.
Parce qu’il renvoie à d’autres les patients un peu trop chiants, un peu trop lourds, un peu trop malades, un peu trop pas rentables.
Il a des chiffres fabuleux, pour la sécu. Voilà un médecin comme il faut. Voilà un médecin qui n’arrête pas trop.
Et ma consœur, on lui tombe dessus. On lui explique qu’elle fait mal. On lui explique que statistiquement elle est pire que les autres. STATISTIQUEMENT, hein. C’est-à-dire qu’elle est dans la tranche du haut. Donc on lui explique qu’elle est le dernier wagon du train, celui où il y a le plus de morts, et que pour bien faire on va supprimer le dernier wagon. Une fois le dernier wagon supprimé, l’avant dernier deviendra le dernier, et on lui tombera dessus parce qu’il est le dernier.
Elle va partir.
Alors qu’elle est le médecin que vous voudriez tous avoir.

 

J’ai repensé aussi et j’ai la flemme de vous chercher le lien à cet article sur les infirmiers libéraux qui coûtent trop cher.
Les énarques, sur leurs petits sièges en velours, ont vu des chiffres. Ohlala les dépenses de soins infirmiers en ville augmentent trop beaucoup. Ils coûtent trop cher. Il y a sans doute des abus. Contrôlons-les, réduisons-les, assommons-les.
Qu’on soit très clairs, on parle des tarifs des infirmiers à domicile. Genre 3 euros pour une prise de sang et 7 euros pour un pansement difficile de 20 minutes. REMBOURSÉS.
Les chiffres sont limpides : ça augmente !! SCANDALE !
Alors qu’on fait des plans de réduction des coûts hospitaliers, qu’on fait sortir les gens de l’hôpital de plus en plus tôt après une opération pour économiser des sous, qu’on les balance à domicile 48h après leur chirurgie parce que hey, l’hôpital c’est pas l’hôtel, que les gens vieillissent et vivent à la maison de plus en plus vieux, figurez-vous que c’est pas dieu possible les coûts des infirmiers à domicile augmentent !
Alors la solution est simple, c’est qu’ils sont trop payés ou trop nombreux et qu’il faut diminuer l’offre.
Idem pour les transports, sur un autre article que j’ai re la flemme de vous chercher. Le coût des transports augmente, il y a fraude. Les médecins font des bons de transports de complaisance, je ne vois que ça.
Mon lapin. On a de plus en plus de vieux, on a de plus en plus de pauvres, on a de plus en plus de mis de côté de la société qui ne veut plus d’eux, on a de plus en plus de gens sortis manu militari de l’hôpital parce qu’ils coûtent trop cher, et la seule explication que tu vois au coût des soins infirmiers à domicile et des transports qui augmente c’est que les gens abusent et que les médecins sont complaisants ?
Et je te paye avec mes impôts pour mobiliser tes trois neurones pour arriver à ces conclusions-là ?

Je m’emporte, pardon.
J’ai atteint le point « Et c’est avec mes impôts ! », c’est le signe que je dois sans doute arrêter de parler.
Mais tu vois, je suis la fille qui ne vit que pour son métier, qui ne se définit que par ça, qui ne serait rien sans lui, et à qui tu as donné envie, en 12 minutes sur twitter, de tout plaquer et d’aller dresser des ours en Auvergne.
Alors que je connais même pas l’Auvergne et que si ça s’trouve c’est moche et y a pas l’ADSL.

Demandez-vous.

21 septembre, 2015

J’ai connu Mme B. au tout début de mon remplacement chez le Dr Cerise.
Je l’ai très vite pas aimée du tout.
Au bout de ma troisième consult avec elle, j’écrivais dans son dossier : « Moi je trouve surtout qu’elle consulte beaucoup trop souvent pour une femme de 32 ans » . Et la fois d’après :  « Il faut arrêter les examens complémentaires ».
Elle était INSUPPORTABLE.
Il fallait l’arrêter trois fois de suite pour une sinusite à la con.
Elle avait encore trooooop mal. Et elle se sentait encore troooop pas bien.
Moi on était en février, et je fumais deux paquets par jour et je crachais un demi-poumon entre chaque deux patients, en me tenant pas sur mes jambes et en étant obligée de m’asseoir par terre parce que tousser me prenait toute la force que j’avais en moi et dépassait celle de tenir juste debout sur mes jambes, et elle il fallait que elle je l’arrête parce qu’elle avait encore trop mal au sinus droit sous l’œil, et puis la tête comme du coton aaaaah ça n’allait pas du tout elle pouvait pas aller travailler comme ça. Ça me rendait folle.
Elle avait obtenu haut la main le record de lapins sur la plus petite durée de temps envisageable.
J’veux dire, la meuf était capable de te poser trois lapins sur la même matinée.
Elle venait pas à son rendez-vous de 8h.
J’appelais, à 9h30, elle avait pas pu venir, elle s’était pas réveillée, vaguement pardon, elle reprenait rendez-vous à 11h45.
À 11h43 elle appelait pour dire qu’elle annulait le rendez-vous de 11h45 et elle en reprenait un à 12h30.
Et puis elle arrivait à 13H12, en disant : « Oui mais on a dû habiller sa Barbie » .
Moi je pétais un plomb. « On a dû habiller sa Barbie » ,  sur le TROISIÈME rendez-vous de la journée, je me sentais pousser des veines sur mes tempes dont je ne soupçonnais pas l’existence.
Au 12ème lapin, du haut de ma troisième année d’exercice et de mes 30 ans, j’ai tapé du poing sur la table.
Je l’aurais peut-être pas fait pour une autre, mais elle m’agaçait tellement, avec ses bajoues vides et son regard bovin et son « On a dû habiller la Barbie »  l’air de s’en foutre totalement, sans dire pardon ou désolée ou mes couilles, j’ai craqué. J’ai demandé son aval à mon chef, et je lui ai dit que les prochaines fois, ce serait 40€ la consult. Voilà. AHAH ! Toc !
J’ai pris mon air docte, je lui ai dit que maintenant ça suffisait, et que pour tous les retards, ce serait 40€.
Je l’aurais fait sans doute pour personne d’autre, mais elle, vraiment, elle me sortait par les yeux.
Elle a hoché la tête et elle a payé 40€ et je me suis dit que j’avais rudement bien fait.
Parce que comme ça JE LUI APPRENAIS, voyez ?

 

J’ai connu Mme G. au tout début de mon remplacement chez le Dr Carotte. Et je l’ai très vite pas aimée du tout.
Elle arrivait toujours en retard, toujours, elle aussi.
Avec l’air de s’en foutre et des excuses pourries, des j’ai pas trouvé de place pour me garer, et presque à l’entendre c’était de ma faute.
Elle venait toujours pour des trucs qui existent pas, des vertiges qui n’en étaient pas, des douleurs thoraciques merdiques, des gênes respiratoires de mes fesses. Elle exigeait toujours un scanner de tout le corps « pour voir ce qui n’allait pas », parce que c’était quand même pas normal et que dans la tête dans la tête quand même elle voulait bien mais que c’était pas dans la tête de pas pouvoir respirer à ce point-là. Elle voulait qu’on lui dose son magnésium et « tous les acides aminés » pour voir si elle avait pas des carences. Elle arrivait avec 12 minutes de retard en disant que c’était pas grave parce que c’était même pas pour une consultation c’était pour une prise de sang.
Et son arrêt de travail qui n’en finissait pas, qui partait sur une sciatique, qu’on prolongeait pour une sinusite et qu’on re-prolongeait pour une tendinite de la moitié gauche du corps (??).
Quand j’avais réussi à la calmer sur la respiration, elle revenait avec des fourmis dans la moitié du corps et que c’était quand même peut-être une sclérose en plaques parce qu’elle avait lu sur Internet que les fourmis c’était peut-être la sclérose en plaques.
Dans la salle d’attente elle criait et elle apitoyait tout le monde de à quel point elle devait passer avant tous les autres.
Ses enfants faisaient un bruit qui existe même pas sur l’échelle de Richter du bruit ; du coup ça m’allait bien qu’elle passe avant tout le monde même si c’était pas justifié du tout, ça faisait du bien à ma tête.
Les patients avant elle me glissaient en fin de consultation : « Heu, je sais que ça me regarde pas, mais la dame après moi, elle parle pas à son enfant. Enfin j’veux dire pas du tout. En deux heures. Je… je sais pas, je me dis que c’est bien que vous le sachiez, je sais pas, au cas où. »
Et puis elle arrivait sur ses grands chevaux et sur  ses plaintes incompréhensibles, ses reproches sur ce que j’avais pas fait alors que sa cousine qui avait la même chose elle avait eu une IRM, et je l’aimais pas.

Et pourtant, ça fait un moment que je vous le raconte, j’aime tout le monde.
J’aime tous mes patients, depuis mes tripes.
J’aime les gros, les moches, les qui sentent mauvais (je crois que j’aime ENCORE PLUS ceux qui sentent mauvais), et allez savoir pourquoi aussi les méchants, les racistes, les homophobes.
Je pardonne des trucs à mes patients que je ne pardonnerais jamais au reste du monde dans le reste de ma vie.
J’ai un puits d’amour à peu près sans réserve.
Et elles deux (et là encore je dis elles deux parce que je vous ai parlé d’elles, mais il y en a beaucoup d’autres que sans savoir pourquoi, sans vraie raison, j’ai haïes), elles deux je les détestais.

 

Le temps  a un peu passé.
J’ai arrêté d’écrire « Elle consulte beaucoup trop ! » et « Elle est agressive sans raison… » dans mes dossiers.
J’écrivais « Plaintes multiples habituelles », et je faisais des tours de passe-passe avec du Spasfon et du Laroxyl.

 

Et puis, quatre ans après, en les revoyant, j’ai vu des notes.
Pas de moi, des notes de l’autre médecin que je remplace, ou de celui qui remplace le même médecin que moi.

Mme B. était cognée par son mari. Tous les jours. Fort.
Quand elle arrivait en retard, elle disait « On devait habiller la Barbie  » , parce que si elle partait avec la Barbie à moitié nue, elle s’en prenait une, ou deux. Ou trois, sans raison. Parce que la Barbie était nue. Et que ça elle pouvait pas le dire.
Mme G. a été violée par son beau-père, de ses 6 à 16 ans, dans le silence assourdissant de sa famille.

Moi, Mme B. je lui ai fait payer 40€ ses violences, parce que ça se faisait pas.
Mme G. , je l’ai pourrie, parce qu’elle était incorrecte.
Et toutes les deux, j’avais un truc au fond du ventre qui me faisait les haïr, alors que j’aimais d’amour vrai des gens bien pires sur le papier qu’elles.

Entre deux, j’étais allée sur Twitter. J’avais rencontré des gens, des victimes ou des médecins sensibles, qui m’avaient appris un peu que quand tu détestes une patiente super reloue, peut-être ça vaut le coup de poser la question.
J’ai relu en vitesse mes consultations d’il y a 5 ans, mes réactions du moment, et j’ai eu un peu, beaucoup, à la folie honte.

J’ai revu Mme B.
J’ai lu les violences dans son dossier.

J’ai regardé mon pied gauche, et puis mon pied droit, et je me suis dit qu’il fallait le dire.
J’ai dit : « Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a quatre ans, j’ai été un peu dure avec vous, parce que vous étiez toujours en retard… »
Elle a dit « Oui, je me souviens. »
J’ai dit : « Je m’excuse. J’aurais dû me rendre compte, j’aurais dû poser la question, je ne l’ai pas fait. »
Elle a dit, avec toujours son œil impassible : « Oui, vous auriez dû. »
J’ai dit « Je suis désolée. »
Elle a dit « C’est pas grave, merci. Personne ne l’a fait. »

Voilà.
Tout ça pour dire : posez la question. Demandez-vous.
On m’a dit un jour dans une formation « Un gamin que tu as envie de taper, c’est peut-être qu’il est tapé. »
Bin une patiente que vous détestez, c’est peut-être qu’elle est détestée.

Arrêtez-vous.
Demandez-vous pourquoi vous avez envie de la taper.
Demandez-lui si elle est tapée.

Ce sera oui. Souvent.
Préparez-vous.

 

 

PS : si vous êtes paumés, comme moi, que vous voudriez bien mais que vous savez pas, dites à vos patientes de faire le 3919. Ça aidera.

PS : et puis là j’ai parlé des patientes que je détestais, mais y a aussi des patientes parfaites et lumineuses et des bêtement normales pour qui c’est la même chose, hein. Le mieux c’est encore de poser la question à tout le monde. Et aux hommes aussi. Dans le dossier, tabac alcool drogues allergies violences. Si, vraiment. Forcez-vous. J’y reviendrai.

I] Introduction

Je crois vous avoir déjà parlé de mon amour des cases.
Et je l’ai déjà évoqué aussi, entre les cases de la fac et les cas de la vie, il y a un monde.
Un super-génial monde : un monde de vrais gens et de cas particuliers, un monde d’exceptions et d’individus individuels, un monde de cas qui refusent de se laisser mettre en case.
C’est la richesse de ce monde-là qui fait toute la richesse de la médecine générale.
Parce que ok j’aime les cases d’un amour complètement immodéré, mais quand même, si tout le monde rentrait sagement dedans, nous serions rapidement (comme pensent l’ARS et la sécu que nous le sommes) remplaçables par des algorithmes et par des ordinateurs, et on se ferait gravement chier.

Mais re mais quand même*, certes on se ferait gravement chier mais il faut bien dire que c’est quand même tout un apprentissage à refaire, quand on sort fraîchement émoulu de la fac, qu’on n’a pas encore tout à fait coupé ses couettes et qu’on part à l’assaut de la vraie vie avec notre épée en bois et nos moulins à vent.

 

II] Les cases manquantes

Je passe une partie pas assez négligeable de mon temps à me bagarrer contre l’idée trop fréquemment reçue que la médecine générale, c’est bien sympa, mais c’est quand même que des gastros et des grippes.
Parce que la médecine générale, figurez-vous que c’est vraiment pas que des gastros et des grippes.  Y a des rhumes aussi .
Mais quand même **, il faut bien l’avouer : OK BON DES FOIS ON VOIT DES GRIPPES QUAND MÊME.

Et bin mine de rien, lors de mes premières passes en cabinet, mon angoisse, ma terreur, mon « mais au secours je sais pas quoi faire », c’était la rhino.
Une appendicite, une cholécystite, un diabète déséquilibré, un Pouteau-Colles, j’avais le bagage.
La rhino, j’avais aucune idée. On m’avait jamais appris cette case-là.
Ma première rhino, j’ai dû appeler ma maître de stage pour lui dire « Heuuuu y a Monsieur Machin qui demande un pschit pour le nez, et heu, qu’est-ce qu’on met, comme pschit pour le nez ? » . J’ai bien vu à l’œil désabusé du patient qu’un médecin qui connaît pas les pschits pour le nez, c’était encore pire qu’un médecin qui prend pas la tension ; j’ai bien vu à l’air ahuri de mon maître de stage que je venais de poser pas loin de la pire question que de tout temps l’Homme ait jamais posée depuis l’invention de la question, mais vraiment, sincèrement, je n’avais aucun nom d’aucun pschit pour le nez en tête.
Je savais grâce à Prescrire les pschits pour le nez mauvais pour le cerveau pleins de pseudoéphédrine qu’il faut éviter à tout prix, j’avais du coup bien en tête les noms des vilains pschits caca pour le nez, mais des gentils qu’on peut mettre quand même même si au fond on sait bien que ça sert à rien, que dalle.

Le premier niveau d’apprentissage a donc été les noms des pschits pour le nez qu’on a quand même un peu le droit de prescrire.
(« J’ai été confronté au problème mais j’estime que je n’ai pas suffisamment d’expérience pour pouvoir le gérer correctement une autre fois »)
Et ça se passait pas si bien, mes rhinos.
Je voyais bien que les gens étaient pas contents dans l’ensemble en repartant. (Et avec le recul, bon, la fille qui tourne frénétiquement les pages de son Dorosz à la fin d’une consult pour rhino J2, j’avoue volontiers que ça puisse inspirer moyen confiance sur une échelle des frères Bogdanov à Irène Frachon.)

Le deuxième niveau d’apprentissage a été de trouver où mettre savamment le curseur, pour signifier à la fois au patient que sa rhino est la chose la plus passionnante qui nous soit arrivée de la journée, qu’on compatit terriblement à son monstrueux nez qui coule (VERT !), que la vie est sacrément injuste de coller des rhinos comme ça à des gens gentils qui ont rien fait pour mériter un truc pareil ET que quand même c’est pas assez grave pour justifier des antibiotiques, que ça va passer tout seul même s’il faudra être très courageux en attendant, et que allez, à la rigueur, la prochaine fois, peut-être même que ce sera pas la peine de consulter.
(« J’ai été confronté au problème plusieurs fois et j’estime maintenant pouvoir le gérer »)

Je suis devenue une grande, grande, grande pro.
La dernière fois qu’on est parti en râlant que quand même pour se faire prescrire du Doliprane et du sérum phy c’était pas la peine de payer 23€ était en 2012.
Et mon taux de patient qui proteste quand même vaguement parce qu’il aimerait quand même mieux des antibiotiques est tombé sur les bronches à quelque chose comme un par an, alors qu’il frisait les 85% au début.

 

III] Les cases inventées

Je ferai vite : d’abord parce qu’elles sont un des corollaires directs de l’exemple rhinal du point II.
Ensuite et surtout parce que Borée les a déjà magistralement décrites ici. (Si vous ne devez cliquer que sur un lien de ce post, cliquez sur celui-là. Les autres ne sont jusqu’à présent que des renvois un peu monomaniaques et égocentriques à moi-même.)

Des fois, pour placer savamment le curseur, on sent quand même*** que le patient ne va pas réussir à se contenter d’un « Bah vous êtes malade, quoi, vous avez un rhume ».
Et, sans qu’on comprenne bien pourquoi, emporté par la fougue de la commisération et de l’empathie, on entend notre bouche déposer sur l’autel de la souffrance le diagnostic magistral de « rhino-pharyngo-stomatite ».
C’est rigolo et déclinable à l’infini.
Essayez : vous prenez à peu près n’importe quelle partie anatomique entre la base du cou et la ligne supérieure des sourcils, vous en choisissez 2, 3, voire 4 en fonction de la théâtralisation nécessaire à l’apaisement du patient, vous mettez des « o » à la fin des n-1 premiers termes, un « ite » à la fin du dernier, et vous sortez un superbe diagnostic pontifiant du fond de votre chapeau à compassion.

(Image de Harry Bliss)

 

IV] Les cases ethnologiques

J’ai décrit avec un peu d’incertitude au départ et une conviction de plus en plus profonde à mesure que j’en rencontrais l’hémichauderie corporelle gauche.
Je ne l’ai pas dit dans mon post d’origine, je ne sais plus pourquoi, sans doute par peur de faire trop long, mais j’ai fini par me poser sincèrement des questions d’ethnomédecine. Ma tête ne pouvait pas s’empêcher de faire un lien entre les pathologies propres et rangées dans des belles cases occidentales et les expressions consacrées du pays correspondant.
« En avoir plein le dos » et les lombalgies mécaniques banales.
« Faire chier » et les colopathies fonctionnelles.
À force de voir des femmes arabes de 50 ans qui avaient chaud à gauche, à force de voir en elles le reflet en miroir autour de la Méditerranée de mes blanches lombalgiques de 50 ans, j’ai demandé à Twitter s’il existait des locutions, des expressions arabes exprimant la fatigue et/ou la dépression qui tourneraient autour d’une moitié de corps.
À ma première demande en 2012, on m’avait conseillé la lecture d’une thèse passionnante qui a très malheureusement disparu dans les tréfonds du net, mais je n’avais pas eu de réponses précises, avec des locutions arabes explicites.
À ma deuxième demande, en 2014 (je suis obstinée), j’en ai eu.
– « tah meni noss » mais ça exprime un effondrement physique et psychique suite à un choc émotionnel, littéralement « ma moitié s’est effondrée »  (@bisoutherapeute)
– J’en ai une autre. « Kelbi kighrak »= mon cœur se noie. (@Perpinette)
– il y’a aussi « nessi n’chel » : ma moitié s’est paralysée en apprenant une mauvaise nouvelle par exemple. (@benamara)

Je suis TELLEMENT convaincue qu’il y a plein de réponses à plein de nos cases-qu’on-comprend-pas en fouillant un peu dans le langage / la culture / l’histoire des pays.

 

V] Les cases floues

Au départ, ce post ne devait aborder que ce point. Mais vous voyez ce que c’est : on cause, on cause, et on s’emballe.
Mais vraiment, s’il y a bien un point où il y a les cases de la fac et les cas de la vie, c’est bien sur les cases floues. Parfois aussi appelées les cases-valises. Comme rien ne vaut un bon steak autant qu’un bon exemple, plongeons-nous directement et sans tarder dans leur monde infini et inlassant :

 

1) La cysphrite

La cysphrite est l’exemple-roi de la case floue, aussi commencerons-nous par elle.
Dans la cysphrite, le patient type est une jeune femme sans antécédents de 18 à 38 ans.
Elle a une dysurie assez franche, avec des brûlures mictionnelles, une pollakiurie, un peu de sang dans les urines et aucun facteur de risque de quoi que ce soit.
Mais quand même***, au fil de votre interrogatoire de bon élève policier,  elle a eu 38° avant-hier mais plus de fièvre depuis, et une vague douleur un peu floue en fosse lombaire droite.
À l’examen, elle est fraîche comme la rosée du matin, elle à 37,1°, un ventre souple, une BU positive, et elle grimace vaguement à la percussion des fosses lombaires, en vous expliquant que c’est pas vraiment une douleur mais que ça fait un peu mal quand même.

>> C’est une cysphrite.

La cysphrite n’est décrite dans aucun livre de médecine du monde. J’en dépose le nom ici même, et nourris l’espoir secret que dans quelques années  la réalité de la cysphrite explose aux yeux du monde médical qui lui donnera avec une reconnaissance toute méritée à mon égard et une humilité assumée sur son aveuglement depuis des années, dans tous les livres médicaux, mon nom. La cysphrite ™Jaddo.
La cysphrite est une putain de réalité. Que celui qui n’en a jamais vu une me jette le premier copyright.

Du coup, en l’absence de case, un peu honteusement, un peu reconnaissant d’être seul dans votre cabinet sans un maître de stage ou un externe pour vous observer, un peu en ayant bien conscience de faire vaguement de la merde mais en ne pouvant décemment pas coller 14 jours d’antibio à la rosée du matin ni 1 sachet de Monuril à une fille qui a eu 38 et une douleur lombaire, vous épongez les gouttes perlant à votre front, et vous notez sur l’ordonnance 5 jours d’Oflocet.
Une ordonnance entre chien et loup.
Vous vous sentez vaguement sale.
C’est le signal contre-transférentiel de la case floue.

2) La bronchonie

Je pense que vous avez saisi le concept : la bronchonie survient typiquement chez un patient obèse de 68 ans, diabétique et tabagique, sans BPCO.
Il a de la fièvre depuis un tout petit peu trop longtemps pour être serein comme par exemple 4 jours et demi, aucun foyer à l’auscultation mais il ronchise fort de partout, il crache un peu plus vert que d’habitude mais seulement le matin, il a un bon état général c’est-à-dire qu’il est aussi essoufflé que d’habitude mais peut-être un peu plus, et il tousse vraiment beaucoup.
Ce serait le même tableau clinique chez un type de 20 ans, vous lui diriez de boire du citron chaud en lui expliquant néanmoins**** à quel point la vie est cruelle avec lui.

Mais là, quand même, vous fouillez dans vos poches, vous sortez un stylo, et en regardant autour de vous, bon : personne : 3 grammes d’amox discrètement sorties de derrière les fagots.
Vous vous sentez vaguement sale.
C’est le signal contre-transférentiel de la case floue.

3)  La cystose

La cystose arrive dans le même cadre que la cysphrite. Une patiente jeune, sans facteurs de risques, avec une dysurie assez franche, des brûlures mictionnelles, une pollakiurie, un peu de sang dans les urines, et, au fil de votre interrogatoire de bon élève policier, ça gratte franchement dans le vagin et sur les lèvres, et elle a des pertes heu pas vraiment anormales-anormales mais pas comme d’habitude non plus, un peu épaisses oui docteur, heu comme du lait caillé oui oui mais vous lisez dans ses yeux qu’en 2015 et à 19 ans elle n’a jamais vu de lait caillé de sa vie.
Vous insistez : mais ça gratte vraiment ? Oui.
Mais en faisant pipi, ça brûle sur tout le sexe, ou seulement au niveau du trou pour faire pipi ?  Ça brûle uniquement au niveau du trou.
Mais ça gratte vraiment ? Tout le temps ? Oui.
Mais les pertes sont vraiment anormales ? Bin un peu mais pas trop, enfin normalement anormales, quoi.

Au début, devant votre première cystose, vous vous rappelez qu’on a le droit d’avoir la syphilis et un bureau de tabac.
Vous vous dites que bon, une cystite et une mycose à la fois, dans une tranche d’âge où les deux sont fréquentes, pourquoi pas.
Et c’est en ayant l’impression un peu honteuse de n’avoir pas de diagnostic vraiment tranché que vous écrivez sur la même ordonnance du Monuril et du Gynopévaryl, en priant intérieurement le pharmacien de ne pas vous juger.

Et puis, à votre sixième cystose, vous commencez à vous dire que la syphilis et le bureau de tabac c’est certes possible, mais quand même pas si fréquent.
Que peut-être vous passez à côté de quelque chose.
Que peut-être vous ne savez plus vraiment les critères diagnostiques de la cystite.
Que peut-être il y a un facteur déclenchant commun. Vous vous retrouvez au petit matin devant les résultats PubMed de votre recherche « Sodomie + mycose vaginale ».

Vous ne trouvez rien de concluant.
Vous faites encore 2 ou 3 ordonnances par an de Monuril + Gynopévaryl, en vous disant que le pharmacien a dû s’habituer entre-temps.
Vous vous sentez vaguement sale.
C’est le signal contre-transférentiel de la case floue.

4) Bon je pense que vous avez compris.

Je ne vous détaillerai pas l’otalgite, la rhinusite, le rhumasaki (c’est un rhume fébrile qui dure depuis 10j, cc @UnDruide).

5) Les limites

C’est joli, de rajouter des cases au cases décrites.
Ça semble coller à la réalité, au terrain. Ça semble faire un pied de nez  salutaire aux cases et aux livres, à la fac et aux cours, et aux recos HAS et parfois même (Dieu me pardonne) à Prescrire qui eux semblent parfois oublier la vraie vie, les tableaux cliniques atypiques et le patient à qui le Paracétamol ne suffit plus et qui gerbe sa Codéine alors que le Tramadol est caca mais que voulez-vous qu’on fasse.

Néanmoins, entre mes jolies cases de traité imaginaire de médecine réelle et votre vieux maître de stage aux belles tempes argentées qui vous propose une conduite à tenir à se taper la tête contre les murs et à hurler de désespoir sur l’épaule trop large du Formindep, sous prétexte que dans son expérience c’est pas comme dans les livres et que pour lui et ses patients ça a toujours très bien marché, il n’y a qu’un pas.

Méfions-nous un peu des cases, méfions-nous beaucoup des pas.
J’ai fini par accepter la cysphrite comme une entité à part entière, j’ai fini par me convaincre que j’avais mis le doigt sur un vrai truc ™Jaddo, et j’ai fini par avoir de moins en moins honte devant mes ordonnances bancales d’Oflocet 5 jours.
De moi à mon maître de stage décrié qui inventait la médecine à mesure des visiteurs médicaux et de son expérience personnelle, de l’EBM (evidence based medecine) à l’MFBM (mes fesses based medecine), il n’y a qu’un pas.

La réalité nous pousse à avoir envie de le passer.
Mais quand il suffit de passer le pas, c’est tout de suite l’aventure.

 

 

*J’ai un petit côté passif-agressif avec les cases, en fait.
** Un post à thème « mais quand même » , donc.
*** Sérieusement, il faudra que je compte le nombre de quand même à la fin de ce billet.
**** Youhou, un « quand même » de moins !

J’étais petite. Peut-être en fin d’école primaire, ou peut-être au début du collège.
Une copine m’avait dit avec des grelots de désapprobation dans la voix :  « Nan mais elle, elle ferait n’importe quoi pour que les gens l’aiment » .
J’avais ricané, j’avais dit Ahah, la naze.
Et puis en fait je m’étais demandé. Est-ce que c’est si mal ? En fait est-ce qu’il y a au monde un objectif plus noble ?

C’est quoi, en définitive, faire n’importe quoi pour que les gens nous aiment ?
Être gentille ? Être bienveillante ? Être drôle, être attentive, être généreuse ? Est-ce que ce serait pas un peu au fond comme Dieu ? Avec un objectif un peu illusoire, mais un chemin qui fait du bien, et au fond, même si on n’est pas d’accord avec la barbe qu’il y a au bout, la vache, des moyens qui comptent davantage que la fin ?

Bref, j’ai été convaincue très tôt que tout faire pour qu’on vous aime, c’était un putain de bel objectif. Pas honteux. Qui permettrait peut-être une jolie route. J’ai tout imaginé, tout détricoté dans ma tête, et je n’ai pas trouvé un exemple dont découlerait un truc pas bien.
Faire tout pour que les gens m’aiment est même devenu mon objectif. Parce que même si c’était paumé d’avance, ça ferait de moi quelqu’un de pas si mal. (Si l’éternel existe, en fin de compte il voit… oui, voilà, un peu cette idée-là.)(Cliquez vraiment sur le lien, il est extraordinaire.)

Et bêtement j’ai continué avec mes patients.
La « décision partagée », c’est joli sur le papier. Dans ma vraie vie, la décision c’est celle de mes patients.
Trop, et trop souvent.
Non mais non, je peux quand même pas vous demander d’arrêter COMPLÈTEMENT le fromage. (Ce serait trop méchant)
Oui bon, ce serait pas si mal d’essayer de descendre à quatre verres par jour. (Si vous pouvez ?)
Alors quand même je pense que là ce serait pas une erreur de vous hospitaliser. (Si vous êtes d’accord ?)

Et puis les gens peuvent pas aller à l’hôpital parce que vous comprenez ils ont des choses à faire. Et s’ils y vont, qui va s’occuper de leur mère, ou de leur fille, ou de leur chien ? Parce que bon, on peut peut-être essayer les mêmes antibiotiques que la fois dernière ?
Alors moi je dis ok, oui, bon, d’accord, on peut peut-être essayer les mêmes antibiotiques que la dernière fois.
Comme ça les gens sont contents. Ils m’aiment, parce que j’ai été gentille. Et puis je reçois un courrier du mec de l’hôpital qui dit que mon patient est passé à deux doigts de l’amputation, et que j’aurais dû l’envoyer il y a trois mois. Et puis je reçois sa femme entre deux qui a besoin d’un papier quelconque, et qui me dit « Vous savez mon mari il est à l’hôpital, et puis ils ont failli lui couper le pied parce qu’ils ont dit que vous auriez dû l’envoyer plus tôt ».

Et j’ai un neurone qui cabre et qui rue, et qui dit que je lui avais dit qu’il fallait aller à l’hôpital, et que c’est lui qui a pas voulu.
Et puis je me ré-entends. Avec mes « quand même » et mes « peut-être », avec mes conditionnels, avec mon ton de voix qui dit de toutes ses forces « Non mais c’est vous qui décidez, personne peut décider à votre place, dites-moi. ».

Le mec, j’aurais pu taper du poing sur la table. J’aurais pu dire « Non mais là on n’a plus le choix, sinon peut-être on vous coupe le pied ».
J’ai dit « Ouiiiiiiiiiii, bon, il faut vous occuper de votre mère, je comprends bien, mais quand même vous voudriez pas ? »
Il a dit non, j’ai dit bon ok, non.

J’ai eu tort. J’ai eu super tort.
J’ai pas voulu l’embêter, et j’ai pas voulu le déranger, et j’ai pensé à sa mère dont personne ne s’occuperait.
J’ai dit « Bon ok, on va essayer les mêmes antibiotiques que la dernière fois. »

Et bien sûr Voltaire et la médecine me donnent raison.
Y a neuf fois sur dix où il se trouve que le mec a guéri tout seul, ou un peu avec moi, où ça s’est pas fini si mal que ça.
Mais mon boulot, bordel, c’est d’être sûre. De peut-être hospitaliser neuf types qui en ont pas besoin, (et pardon à eux, et pardon à l’équipe hospitalière qui va s’en occuper pour pas grand-chose pendant sept jours), pour un type à qui ça va sauver la vie.
Et je le fais pas. Je m’endors sur les statistiques, je me love dans la couette de la vie qui continue malgré moi. Pour qu’on m’aime. Pour qu’on trouve que j’ai été gentille.

Un peu par réaction aussi. Parce que je suis si entourée de médecins autoritaires et paternalistes, parce que j’ai une idéologie un peu idiote et surtout lâche en définitive, je me mets tout à l’autre bout de la balançoire, comme si ça allait changer les médecins autoritaires.
Sur l’autel de mon militantisme, je sacrifie des patients que j’aurais dû secouer davantage.
Je confonds Jaddo (qui doit prêcher la bonne parole générique) et le DocteurMonNomMonPrénom (qui doit faire ce qu’il y a de mieux pour son patient là maintenant). Je milite pour le choix du patient, et je les laisse faire des bêtises au lieu de taper du poing.

Un jour, sur Twitter, quelqu’un avait dit qu’il y avait pire que les médecins méchants : les médecins gentils et incompétents. Que c’était les plus dangereux.
Je pense qu’il a horriblement raison et que je ne suis pas loin de faire partie de ceux-là.
Parce que je sais que c’est pas terrible une grossesse à 46 ans avec du diabète et de l’hypertension et de l’hypothyroïdie, mais je sais pas les chiffres. Je ne sais pas, par un défaut bête et technique de compétences et de connaissances, à quel point il y a un risque sérieux pour l’enfant et pour la mère. Je sais que c’est pas terrible, je sais que c’est risqué, je sais surtout que tout le monde va la pourrir pour ça et par réaction je la soutiens, les yeux et l’antenne fermés. Je tire le fil de « ça arrive que ça se passe bien » et j’encourage avec toutes les œillères que Dieu fait.
Je pourrais encourager en donnant les cartes. En donnant les chiffres. En disant je sais que vous avez arrêté votre contraception, je vous suivrai et je serai avec vous tout le long de votre grossesse si vous le décidez, mais voilà les chiffres des risques.
Comme je ne connais pas les chiffres des risques et comme je veux que mes patientes soient heureuses de leur grossesse qui peut bien se passer, comme je sais qu’elles vont se faire pourrir pendant 8 mois par des gens qui vont les juger inconscientes, je dis Hourra et je leur serre la main très fort et je tais tout le reste.

Et après, je viens le dire ici, pour qu’on me dise « Tu as eu raison », pour m’endormir de vos soutiens, pour me dire que c’est pas grave et que je suis gentille et que si je suis mauvaise on me pardonne et j’apprendrai plus tard.
Et je vais me coucher en pensant que je suis gentille. Et un jour on amputera mon patient à cause de ma gentillesse.

Pas de TPG dans mes souliers.

24 décembre, 2014

Comme on m’a beaucoup demandé sur Twitter « Mais pourquoi t’es contre le tiers-payant généralisé alors que c’est une mesure gentille et que t’es gentille ? » (en substance et en manichéisme) et que 140 caractères c’est finalement assez peu, je vais essayer de vous le faire en plus de caractères ici.
Et comme ça me saoulera d’avoir un billet politicofoutraque en première page (parce qu’on va pas spécialement se fendre la poire, je vous préviens), ça me motivera pour vous raconter rapidement une histoire de patient, avec un peu de chance.

Donc, je m’en vais vous donner mon point de vue à moi, qui n’est pas forcément celui des syndicats que je ne connais pas, ni « le point de vue des médecins généralistes ».
Si tant est qu’il soit besoin de le rappeler.

1/ Point 1 : je ne fais pas grève.
Principalement parce que je trouve que faire grève en plein pendant que les gens nous imaginent déjà faire du golf dans un chalet au ski, c’est vraiment donner des verges pour se faire battre. Et aussi et peut-être surtout parce que, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je suis pas engagée, comme fille. Je raconte des histoires et je vis ma petite vie de petit nombril, et je fais pas dans la politique ou dans le syndicalisme. À tort probablement, mais c’est comme ça. Je vous dis les faits, je ne les défends pas. Les autres points de la réforme que le tiers-payant généralisé, même pas je les connais. Et j’ai tendance à fermer ma gueule quand je sais que je n’en sais pas assez.
Bref, pas assez engagée pour faire grève, et surtout pas à des dates qui nous font passer pour des guignols. J’assume pas.

2/ Point 2 : je suis super contre le tiers payant généralisé.
Pour des tonnes de raisons. Pas idéologiquement. Sur le principe, au départ, j’étais plutôt pour, je me suis dit pourquoi pas.
Basiquement, je suis contre la guerre et le sida, je suis pour la paix dans le monde, les câlins et les pauvres qui peuvent se soigner comme les riches.
Je ne trouve pas que mes patients déjà en tiers-payant (AME, CMU, accidents de travail, ALD à qui je fais le tiers payant etc) soient plus irrespectueux ou plus consommateurs de soins que les autres. Je propose volontiers le tiers-payant sur la part sécu à mes patients qui galèrent (mais pas suffisamment pour avoir la CMU), et dans ce cas ils avancent 6€90 s’ils sont pas en ALD ou 0€ s’ils sont en ALD. On appelle ça le tiers-payant « social » et c’est déjà possible de le faire, même si encore mal vu, découragé et remboursé à contrecœur par certaines caisses de sécu.
Bref, au début je me suis dit que si ça pouvait permettre aux quelques uns** qui sont sur la frontière pas-de-CMU-mais-c’est-quand-même-difficile-d’avancer-les-sous de se soigner et de venir me voir sans être freinés par des considérations financières, tant mieux. Je suis pas loin du point de vue de Dr Milie ici (même si je fais beaucoup moins de tiers-payant qu’elle au quotidien).
Et puis j’aimais bien aussi l’idée que ça permettrait de lisser un peu tout le monde, et que sans doute les patients bénéficiant de la CMU seraient moins mal traités et moins stigmatisés qu’ils ne le sont actuellement.
En partant de mon « pourquoi pas », j’ai commencé à imaginer ce que ça serait, et c’est là que j’ai commencé à flipper à cause des marques blanches sous mon string et du reste de ma peau toute brûlée, couche après couche.

>> Point 2/A : ça va être un bordel infâme.

  • Point 2/Aa : ça va être un bordel infâme de commencer une consultation.
    Parce que pour s’assurer qu’on a une chance d’être payé à la fin, comme je m’imagine les choses (j’espère avoir tort, mais je vois pas comment), il va falloir, à chaque consultation :
    – qu’on vérifie si on est votre médecin traitant (ça a l’air facile, comme ça, à première vue. À première vue c’est facile aussi de demander à quelqu’un s’il a de la fièvre. En pratique il répond « Oui mais j’ai pas pris ma température » ou « Non j’ai pas de fièvre mais je suis fébrile » ou « Oui : j’ai eu mal à la tête » ou « Oui, j’avais le front le chaud » ou « Oui, 37,2 » ou « Oui, 37,2 mais pour moi c’est de la fièvre » ou « Oui j’en ai tous les jours depuis 6 ans » ou « Je sais pas » ou « Non enfin pas vraiment, seulement le soir ». Pour le médecin traitant c’est pareil. Les gens savent pas, ils pensent que c’est nous alors que non, ils pensent qu’ils en ont peut-être un mais ils savent plus qui c’est, ils assurent qu’ils sont suivis ici depuis toujours et que le Dr Carotte les suit depuis 20 ans alors que d’après le dossier on les a vus une fois en 2008, ils ont fait la déclaration mais ils savent pas s’ils l’ont envoyée, ou on les suit vraiment depuis 20 ans mais ils ont changé de médecin en douce sans oser nous le dire. Donc, va falloir vérifier d’une autre façon. En regardant sur le site de la sécu, par exemple, qui est en rade 2 jours sur 7 et dont les listes sont pas à jour 4 fois sur 10. Et même si on tombe sur un jour où ça marche et où la liste est à jour (allez, c’est Noël aujourd’hui), mine de rien c’est du TEMPS.
    – qu’on vérifie si vous avez une complémentaire santé et laquelle (je vous la refais pas en long, mais c’est la même chose, hein. Les gens savent pas.)
    – qu’on vérifie si les droits sont à jour sur votre carte vitale.
    Si vous avez pas de carte vitale (ce qui arrive SOUVENT), je sais pas comment vérifier que vos droits sont à jour et je ne pense pas que l’attestation papier suffise.
    Si vos droits sont pas à jour, si on est pas votre médecin traitant, si vous savez pas si vous avez une complémentaire, la consultation va commencer sur des discussions sur le paiement, sur ce qui restera à votre charge, sur pourquoi on est désolés mais va falloir payer.
    J’ai pas ENVIE de commencer mes consultations comme ça. J’ai envie de commencer mes consultations en prenant des nouvelles de la cheville, ou de la petite-fille, ou de la vie en général. J’ai pas envie de commencer par des problèmes de flicage administratif et de pognon.
    Et déjà que j’ai bien du mal à faire tenir les 2, 3, 4, 7 motifs de consultation en 20 minutes, j’ai pas le temps à consacrer à ça non plus.
    Ni l’envie, ni le temps.
  • Point 2/Ab : ça va être un bordel infâme de courir après les remboursements des parts complémentaires.
    Y a genre 400 complémentaires différentes. Déjà qu’en l’état actuel des choses, c’est un bon bordel de gérer les problèmes de remboursement avec la sécu, j’ose vraiment, vraiment, vraiment pas imaginer quand il faudra gérer les problèmes de remboursement avec 400 interlocuteurs.
    Grosso modo, actuellement, je sais pas comment font les autres cabinets, mais chez Carotte on s’assoit dessus. Il a environ un tiers d’impayés sur ses tiers payants, et il préfère les compter en perte sèche que se péter le cul à courir après.
    Là, je sais pas. J’imagine qu’il faudra qu’on ait une liste quelque part dans un tiroir des 400 complémentaires, avec l’adresse et les numéros de téléphone.
    Qu’il faudra vérifier, consult après consult, si on a bien été payés ou non. Pointer. Attendre un peu au cas où, re pointer. Quand vraiment on n’aura pas été payés, aller chercher le nom de la mutuelle du patient, écrire, ou appeler. Se cogner 10 minutes de Quatre saisons de Vivaldi pour avoir le mauvais interlocuteur, recommencer, et vous connaissez la suite, vous avez tous vécu ça, je ne vous fais pas l’affront de développer.
    Les pharmaciens, ils engagent quelqu’un pour ne faire que ça. Une amie sur Twitter disait grosso modo 20 heures par semaine pour 75 ordonnances par jour.
    Nous, je sais pas comment on va faire. J’imagine que certains médecins bosseront plus, j’imagine que d’autres recevront moins de patients, j’imagine enfin que certains (proches de la retraite par exemple) préféreront déplaquer.
    Plus de temps administratif, ça n’a en tout cas jamais débouché sur plus de soins, ni sur de meilleurs soins pour les patients.

Rien que pour le point 2/A, rien qu’avec ça, même si c’était que ça, je serais déjà contre le TP généralisé.
Parce que j’ai trop peur que la qualité de soin et le temps de soin en pâtisse.
Parce que Marisol Touraine a beau jurer que pas du tout, que ce sera simple avec un interlocuteur unique, je demande sincèrement à voir. Ce n’est encore le cas pour personne, pas pour les pharmaciens, pas pour les cabinets de radio, pas pour les centres de santé, j’ai bien du mal à imaginer que ça deviendrait rose et facile du jour au lendemain. Quand on voit à quel point tout est compliqué, à quel point rien ne marche déjà actuellement, à quel point on passe du temps à réparer des erreurs ou refaire des choses qui sont censées se passer bien / automatiquement / facilement, je ne crois pas un quart de seconde qu’une révolution de cette ampleur puisse se passer facilement. Je suis la naïveté même, mais j’ai des limites.
Déjà, si on avait proposé « Tiers-payant généralisé sur la part sécu », ça aurait été une belle avancée sociale, les gens auraient avancé moins cher, j’aurais réfléchi différemment et peut-être (peut-être ?) été d’accord.

 

>> Point 2/B : la dépendance directe aux complémentaires, acte I

Prenons mon patient Monsieur Martin qui a une complémentaire santé merdique (je ne sais pas, moi, imaginons une complémentaire qui marcherait aussi bien que la LMDE par exemple) qui paye en retard ou mal ou pas du tout, qui est injoignable, qui donne trois réponses différentes les trois fois où on appelle pour pointer un problème.
(Petit retour au point 2/Ab : jusque là, déjà, c’est M. Martin qui se fade les coups de fil et les courriers recommandés. Je suis désolée pour M. Martin, mais je suis quand même bien contente que ce soit lui et pas moi. Parce que multiplié par le nombre de patients, je ne veux pas imaginer que ce soit moi.)
Quand M. Martin en aura vraiment marre, il peut menacer. Taper du poing sur la table, et menacer de changer de complémentaire. Puis, le cas échéant, changer vraiment de complémentaire, quand il sera suffisamment en colère pour se cogner les démarches administratives que ça implique.
Si c’est moi que la complémentaire paye en retard ou mal ou pas du tout, je fais quoi ? Je demande gentiment à M. Martin de changer de complémentaire ? Je le supplie ?  Je le menace ? J’affiche dans ma salle d’attente : « Désolée, mais nous ne recevrons plus les patients adhérents à la complémentaire des jonquilles en fleur, sauf s’ils nous honorent la part complémentaire, parce que les jonquilles en fleur c’est rien qu’un tas d’empaffés. » ?

 

>> Point 2/C : l’inflation des dépenses de santé

Je ne crois pas être d’accord avec mes (nombreux) confrères qui disent que proposer des soins (apparemment) gratuits va conduire à une explosion de la consommation de soins. Comme je l’ai dit plus haut, « mes » patients CMU ou ALD-TP ne sont pas plus consommateurs de soins que les autres. Pas plus irrespectueux, pas plus demandeurs.
Certains le sont, évidemment, mais dans les mêmes proportions que ceux qui ne sont pas en tiers-payant***.
Je me plais à croire que tout est au moins en partie question d’éducation (même si j’abhorre ce terme, je n’en ai pas de meilleur sous la main) et que le fait d’être capable ou pas de comprendre qu’il est inutile de consulter dans certains cas dépend de la façon dont on l’explique et de sa capacité à l’entendre, sans rapport avec son compte en banque ou le fait de ne pas avancer l’argent.
(Cela dit, et même si je déteste cette idée et que j’aimerais vraiment avoir raison, l’honnêteté me pousse à dire que ok, peut-être que les gens ne sont pas plus consommateurs de soins parce qu’ils ont conscience d’être traités de façon exceptionnelle, qu’ils savent pertinemment qu’une consultation ça coûte 23€ même si pas pour eux. PEUT-ÊTRE que dans un système de tiers-payant complet, généralisé, les gens vont finir par l’oublier et que ça va influencer leurs demandes. Je ne le crois pas. Je dis juste que je sais que mon contre-argument « Mais heu c’est pas vrai, mes patients à moi y sont gentils et pas excessifs » n’est pas suffisant et un peu bancal.)
Bref : TPG = sur-consommation de soin, je n’y crois pas, ou je refuse d’y croire, ou je me bagarrerai contre.

Par contre, très clairement, je suis d’accord avec ceux qui disent que ça va entraîner une sur-facturation des soins. Ou plutôt que ça va nous faire arrêter de sous-facturer.
Actuellement, et je sais que je ne suis pas la seule, je sous-facture clairement. Je fais plein d’actes gratuits. Des vaccins, des papiers-pas-compliqués-qui-ne-nécessitent-pas-de-consultation, des consultations à plusieurs. C’est complètement débile parce que je ne suis pas marchande de légumes (2 certificats médicaux achetés 1 gratuit), mais ça se passe quand même comme ça en vrai.
Parce que je me sens parfois un peu honteuse de demander 69€ (surtout à une famille pour qui je sais que ce n’est pas rien) pour une consultation triple qui honnêtement a été plutôt reposante pour mes neurones. Je SAIS que c’est censé venir en compensation de toutes les fois où j’ai fait payer 23€ pour une consultation longue, et compliquée, et fatigante. Je SAIS que si je vous fais payer 23€ pour une injection de 30 secondes, c’est aussi que je vous ferai payer 23€ pour une dépression de 55 minutes.
Je sais que c’est presque anti-éthique d’être parfois contente de « faire une fleur » à un patient, et d’être contente qu’il me trouve gentille, parce que ça a un côté patientéliste qui ne devrait pas avoir sa place dans une relation de soin, mais toujours est-il que ça me fait parfois plaisir quand même.
Et mes lapins, autant vous dire que faire des fleurs à la sécu ou être gênée de demander le prix réel de ma consultation à mon ordinateur, même pas en rêve. (Et oui, bien sûr je sais bien que quand je fais « un cadeau » à un patient, en définitive et par ricochet c’est à la sécu que je le fais, mais entre ce qu’on sait dans sa tête et ce qu’on ressent dans son ventre avec quelqu’un en face, y a comme un monde.)
Je ne vais évidemment pas faire d’actes fictifs, évidemment pas sur-facturer, mais il est certain aussi que je ne ferai plus de cadeaux et que je n’aurai plus de scrupules idiots. Et que ça va se chiffrer.

(Ce point-là rejoint en miroir un peu, sans doute, ceux qui militent pour le côté symbolique du paiement. Qui pensent que ça a un sens, un intérêt dans la relation de soin.
Que déconnecter les patients de cet échange là n’est pas innocent. Que non, ce n’est pas « pareil » de payer son médecin puis de se faire rembourser que de ne pas payer du tout.
Je ne dis pas que c’est mon point de vue, hein. Honnêtement je n’en sais rien, je n’ai pas réfléchi jusque là, mais ce serait sans doute intéressant d’y penser. C’est juste que ça illustre bien que même si sur le papier, ce sont les mêmes sous qui viennent des mêmes poches au final, nous se sommes pas en papier et les apparences ont beau n’être que des apparences, elles ont des répercussions concrètes.)

>> Point 2/D : l’inflation des dépenses de ma poche

Oui, parce que, en n’étant pas spécialement du côté de ceux qui se plaignent des sous, et en trouvant que je gagne super bien ma vie, et en ne voulant pas spécialement en réclamer plus, j’ai quand même pas honte d’avouer que comme tout un chacun, j’aime autant quand on ne m’en enlève pas.
Et le bordel décrit dans les points précédents, le temps passé à faire des démarches administratives, les enveloppes et les timbres et les coups de fils, et surtout les très nombreux probables impayés, ça a un coût. Et ce coût, pour l’instant, il est de la poche des médecins.
J’ai lu des tas de chiffres, mais grosso modo tout le monde s’accorde à l’estimer entre 1 et 4€ par acte.
Travailler plus pour gagner moins.
Remarquez, en tant que remplaçante, je m’en cognerais presque. Je fais une consultation à 23€, le Dr Carotte m’en reverse 17€25 de sa poche À LUI, et derrière, c’est lui qui est pas remboursé. Double peine. Mouahahah.
Enfin bon, ricanera bien qui ricanera le dernier, ça finira bien par être ma poche à moi d’une façon ou d’une autre. Et puis j’aime plutôt bien le Dr Carotte et je souhaite plutôt pas trop de mal à sa poche à lui, et j’ai pas tellement envie de la vider et d’être payée d’elle.

 

>> Point 2/E La dépendance directe aux complémentaires, acte II

Il est pas encore écrit, l’acte II. Il est pas sur le papier de loi. Sur le papier de loi, pour le moment, y a que le joli côté social et gentil et d’égalité d’accès aux soins.
Il est pas encore écrit, mais il me terrifie et j’ai beau être la même naïveté-même que quelques lignes plus haut, je suis intimement convaincue qu’il est déjà en train de prendre forme sous des plumes en coulisse.

D’abord, y a plein de gens qui disent qu’une fois que les dépenses de santé seront camouflées, opacifiées derrière le tiers-payant, une fois que les gens auront l’impression de ne pas payer le médecin, ce sera beaucoup plus facile de manipuler tout ça, et de, en douce, baisser la part de la sécu, monter la part des complémentaires et privatiser l’assurance maladie à bas-bruit. Pas mal de gens en ont parlé mieux que moi (un médecin ici, une pas-médecin mais qui a tout compris ) et ce point-là m’ennuie un peu, je ne développerai pas plus.

Non, le truc qui me terrifie, c’est qu’à la fin les complémentaires me disent quoi prescrire et quels soins donner à mes patients. C’est ça, mon angoisse.

On glisse vers ça, déjà, un peu. Avec les histoires de ROSP, la sécu me donne déjà des bons points (et des sous, hein, soyons clairs) si je prescris bien comme elle m’a dit de prescrire. Y a des jolis points avec lesquels je suis d’accord, et y a des points avec lesquels je suis pas d’accord du tout, qui ne sont pas de la bonne médecine. Et quand bien même je serais d’accord sur tous les points, sur le principe, obéir au financeur de mes prescriptions pour savoir ce que je prescris, y a quand même comme un conflit d’intérêt qui me gène aux entournures.
On commence aussi à avoir des complémentaires qui vous remboursent mieux si vous allez voir l’opticien ou le dentiste qu’elles ont choisi pour vous.

Dans mon cauchemar prévisionnel, un peu plus haut, y avait M. Martin dont la complémentaire refusait de me payer, et contre laquelle je ne pouvais rien faire.
Dans mon cauchemar au carré, y a la complémentaire de M. Martin qui m’écrit pour me dire qu’elle ne remboursera les consultations spécialisées de M. Martin que si je l’adresse à un des spécialistes experts et qualifiés présents sur la liste ci-jointe. Et puis quelques mois plus tard pour me dire qu’elle ne remboursera plus les princeps, que je si je veux que M. Martin soit remboursé de ses médicaments j’ai qu’à y prescrire des génériques. Puis deux mois encore après que si je veux que JE sois remboursée de la consultation j’ai qu’à y prescrire des génériques.
Six mois plus tard, la mutuelle de M. Martin me dira qu’elle est au regret de m’annoncer qu’elle ne peut pas prendre en charge le bilan biologique de M. Martin à qui j’ai prescrit une hémoglobine glyquée alors qu’il en a déjà eu quatre dans l’année, et que la HAS elle dit quatre Hémoglobines glyquées par an et pas cinq.
Deux ans plus tard, la mutuelle de M. Martin pourra aussi me dire par exemple qu’elle travaille en partenariat serré avec le laboratoire MonGrosComprimé, et que quand un équivalent existe de cette marque-là, pour le bon remboursement et des soins optimaux de mon patient et sa santé qui lui tient si cher à coeur, elle sera au regret de ne pas me rembourser si je prescris un laboratoire concurrent. Et que d’ailleurs, l’IRM cérébrale était-elle bien nécessaire alors qu’un scanner aurait suffi ?

Donner tant de pouvoir aux financeurs, donner un pouvoir direct et sans intermédiaires ni transparence à ceux pour qui la santé est une question d’argent ne peut pas être raisonnable. Dans aucun monde, en aucune façon, jamais. C’est forcément une connerie.

Prophétie, fantasmes, diront certains.
Mais nous y sommes déjà. La pente est toute faible. On fait des tout petits pas, on met l’eau à chauffer tout doucement.
Et moi j’ai la frousse.

 

** Pas si nombreux, quand même. Pas autant en tout cas que ce qu’on voudrait nous faire croire en brandissant le côté révolution sociale de la réforme.
La majorité des difficultés d’accès de soin concernent les soins d’optique et dentaires, pour qui le TPG ne va strictement rien changer.
Il y a des patients qui sont « trop riches » pour avoir la CMU, de qui le médecin traitant est trop con pour proposer un tiers-payant social, ou à qui le médecin le propose mais qui n’osent pas l’accepter. Évidemment ils existent, et évidemment ce serait un progrès indéniable de les aider. Mais ils sont moins nombreux que ce que Marisol beugle.
***Mention spéciale à pas-mon patient de l’autre jour qui a rappelé le lendemain de la consultation pour dire qu’il était toujours pas guéri de son rhume et que c’était un scandale de payer 23€ une consultation si c’était pour lui prescrire des trucs même pas remboursés qu’il aurait pu s’acheter lui-même à la pharmacie et qui demandait que je lui rende ses sous.

E-A-U

8 février, 2014

Dans mes révélations médicales, il y a eu la fois où j’ai réalisé que les yeux se croisaient à l’intérieur de la tête, la fois où j’ai réalisé que je voulais être généraliste, et la fois où ma mère m’a dit « Moi, quand je m’endors pendant une consultation, je me méfie. C’est souvent qu’il y a une histoire de violence. »

Ouais, je sais, ça fait mystique, hein ?
Pardon Maman de déformer tes propos, et d’en extraire un tout petit bout racoleur pour appâter le lecteur.
Il se trouve que ça a été mon e-a-u d’Helen Keller à moi. La phrase qui m’a ouverte à la compréhension de tout un tas de trucs enfouis, que je sentais confusément mais sans avoir jamais réussi à mettre le doigt dessus : des fois, pendant une consultation (ou ailleurs, mais là on cause de consultation), notre bide nous parle.
Et ce que notre bide nous dit, c’est pas seulement un machin gênant à faire taire pour mieux se concentrer sur le patient.
Ce que notre bide nous dit, c’est un symptôme. Et parfois un symptôme important.

Le contre-transfert, c’est pas « Ouais des fois j’aime pas un patient relou, c’est rien qu’un con, ahlala je fais un contre-transfert faut que j’arrive à lutter contre. »
Le contre-transfert, c’est tout ce que vous dit votre bide sans passer par la case de votre tête. Et avec lequel il faut composer. Pour le faire taire parfois (pas souvent), mais aussi pour l’écouter, pour l’intégrer au reste, pour en faire un outil diagnostique ou un outil thérapeutique. Le contre-transfert est ton meilleur ami.
(Bon après c’est moi qui appelle ça contre-transfert, hein. C’est mon contre-transfert à moi que j’ai, je suis désolée pour les gens qui s’y connaissent mieux que moi et qui vont hurler. J’ai collé ce mot-là sur ce concept-là, je ne jure de rien. Sinon je l’appelle aussi l’alarme bidale, ça fait moins frimeur.)

Comme ça m’a changé la vie, je vais essayer de vous raconter un peu comment. Au cas où ça changerait la vôtre un peu aussi.
Comme c’est très compliqué et encore fameusement obscur pour moi, ça va être le bordel.
Mais merde, j’ai l’impression d’avoir découvert le feu, je dois partager.

L’alarme bidale, donc, c’est la version plus large de ce que j’avais appelé ailleurs le signal d’alarme. Le signal d’alarme c’est rien qu’une sous-classe d’alarme bidale, quand ton bide te crie « Run, you fool ».
Parce qu’il y a plein d’alarmes bidales différentes.

Alors après tout le boulot c’est de réussir, en quatre étapes successives de maîtrise de l’alarme bidale, à l’entendre, à l’écouter, à la comprendre, à en faire quelque chose. (Ce truc très moche synthétisé qu’on dirait une marguerite des compétences de mes couilles, il est de moi, hein, pas de ma mère. Je dis ça pour son honneur.)

L’entendre, c’est super fastoche, c’est juste laisser une petite place dans sa tête pour formuler la phrase « Tiens, y se passe quelque chose dans mon bide ».
Mais bon déjà, faut ménager la place. Pas forcément si évident quand « Dieu du ciel, c’est quoi déjà l’antibio pour les parotidites, et d’ailleurs, qu’est-ce qu’une parotidite ? » est en train de prendre tout l’espace alloué.
Mais juste déjà, entendre.
« Bide, Bide, roger. Demandons autorisation de parler à Tête. »

Ensuite, écouter. Ok, il se passe un truc dans mon bide, qu’est-ce que c’est ?
Et prenons un exemple fastoche pour commencer, genre : « Tiens, je suis en train de me mettre en colère » .
Ça l’air tout con comme ça à première vue (mais c’est plein de bonnes choses qu’on peut pas comprendre, nous, humains), mais de passer du machin qui bouillonne au creux du ventre, du malaise obscur et de la tension dans les muscles à la phrase dans le cerveau à soi-même « Tiens, je suis en train de me mettre en colère » , c’est déjà un bout de chemin.

Si on veut pousser un peu, amusons-nous :
– Pourquoi est-ce que je suis en colère ? À quel moment ça a commencé ?
– Ah bah tiens, ça a commencé quand elle a dit « Et puis d’ailleurs en ce moment j’ai du mal à dormir » .
– Bon. Est-ce un motif valable de colère que ton patient n’arrive pas à dormir ?
– Nan.
– Pourquoi ça te met en colère, alors ?
– PARCE QU’ELLE ME DIT ÇA À FIN DE CONSULTATION MOINS CINQ ET QUE C’EST LA QUATRIÈME DE SUITE CE MATIN ET QUE J’EN PEUX PLUS DES INSOMNIES DE SEUIL DE PUTAIN DE SA RACE !
Bravo, vous venez de franchir l’étape pas si facile que ça de comprenage de l’alarme bidale.
Essayons maintenant d’en faire quelque chose.

– Ok, donc on est d’accord que ton patient, là, c’est pas sa faute ? Il a juste fait la même chose (pas répréhensible) que tes trois patients d’avant, et juste t’as plus la patience pour re-partir dans la problématique des troubles du sommeil qui débarquent en fin de consult, c’est bien ça ?
– Ouais, c’est ça. Enfant de sa mère, merde, je suis fatiguée, je veux une gastro !
– Ok. Alors. Tu te souviens dans quelle disposition d’esprit tu étais pour le premier patient ? Ouais ? C’était facile, nan ? T’as fait une belle consult qui t’a fait plaisir, non ? Bon bah alors tu me calmes ce bide, tu te remets dans la disposition de patient -4 et tu recommences.
– Mais j’ai pas le teeeeeeeeeeeeeemps !
– Nan, c’est pas vrai. Ça va te prendre autant de temps de t’énerver et de bougonner et de râler que de faire un truc bien. Et puis le temps c’est pas grave. Tu l’as fait pour patient n-4, y a pas de raison que tu le fasses pas maintenant.
– Ouais, bon, ok, c’est vrai. C’est pas sa faute.

Et là, soudain, en vrai, vous sentez un truc qui se passe dans votre ventre.
Comme si on avait retiré la bonde de la baignoire. Vous étiez folle de colère et d’impatience, et ça fait brrrrlbrllllbrrrrrl et vous sentez physiquement la fatigue et la colère quitter votre bide. Et vous re-aimez votre patient. Et c’est pas sa faute. Et vous faites votre boulot d’insomnie de fin consult, facilement, sans angoisse et en étant fière de vous.
Jvous jure que ça marche comme ça.

 

Je fais un aparté dans ce futur-trop-long-post pour vous raconter un autre truc, qui découle du dernier, et dont j’avais prévu de faire un billet à part entière. Ça fera un vraiment trop long billet à la fin, mais tant pis.
Est-ce que vous le voyez, ce patient de 87 ans qui reboutonne sa chemise en 17 minutes en fin de consultation alors que votre salle d’attente est bondée ? Qui se lèche le doigt pendant 38 secondes pour réussir à détacher le chèque en 57 ?
Qui a rangé sa carte vitale, mais qui se demande s’il l’a bien rangée, qui croit que vous ne lui avez pas rendue, alors qui vous demande « Vous m’avez rendu ma carte vitale ? » et à qui vous dites que oui, vous venez de lui rendre il y a 30 secondes, et qui ressort son portefeuille de la troisième poche intérieure de sa veste, en ayant d’abord essayé les deux premières, et qui ouvre son portefeuille avec une lenteur indécente pour constater que oui, la carte verte est là, et qui essaie de ranger son portefeuille dans la deuxième poche sauf que c’est là où il a déjà rangé l’ordonnance, alors il se demande ce que c’est que ce papier et il ressort l’ordonnance et il la déplie lentement et il dit « Ah, c’est l’ordonnance ! » et il la range dans la deuxième poche puis il re-range son portefeuille dans la troisième et vous avez JUSTE ENVIE DE MOURIR ?
Vous le voyez ? Vous le sentez votre ventre qui bouillonne ?
Alors moi, j’ai trouvé un truc imparable.
Quand je me sens comme ça, à trépigner sur ces deux minutes perdues (deux minutes, sur une consultation de vingt, bon…), j’invoque ma grand-mère. J’essaie pas de me raisonner à coups d’arguments (ça marche pas), j’essaie pas de me dire « Sois patiente, il est vieux, c’est pas sa faute, c’est juste deux minutes sur une consultation de vingt. »
J’invoque ma grand-mère, je regarde son visage et je pense à elle.
Et la bonde s’ouvre. En un visage, plus puissant que tous les arguments du monde. Je SENS dans mon ventre la patience que j’aurais voulu que tous les soignants du monde aient eue pour elle, je me sens me remplir de toute la douceur qu’elle méritait, et je ne suis plus en colère, et les deux minutes passent en un moment fugace, joli et gnangnan d’apaisement.
Je ne suis pas en train de dire que je me raisonne en me disant « Et si c’était ta grand-mère, hein, connasse !?? ».
Nan, juste je pense à elle, avec mon bide. Et ça putain de marche.
Fin de l’aparté.

Voilà pour le niveau 1 de l’alarme bidale. La bête maîtrise d’un sentiment inopportun. C’est du ras-des-pâquerettes, mais dieu du ciel, ça permet déjà d’économiser une énergie folle. Et rien que pour ça ça vaut le coup.

Des fois (souvent), c’est plus compliqué que ça.

Des fois, je sens qu’il se passe un truc dans mon bide, je l’entends, je l’écoute, mais je ne comprends pas pourquoi.
Alors je le range dans un tiroir. « Cette fois-là, ton bide a dit tel truc. Ça reste un mystère, consigne-le, on verra plus tard. »

Et du coup, des fois, après, ça m’aide à poser un diagnostic. Parce que je me suis rendu compte, à force d’écouter, que ça sonnait toujours pareil face aux mêmes patients.
C’est pas systématique, c’est pas exclusif ; ça ne suffit pas, évidemment.
C’est juste un symptôme de plus, sauf qu’au lieu de venir de la bouche du patient, il vient de la bouche de mon bide.
C’est juste, heu… une espèce de vague, un roulis dans le ventre, qui reste bloqué quelque part juste avant la limite de la conscience.
Par exemple, quand j’ai l’impression que j’assiste à la consultation de l’extérieur, comme si j’avais une boîte de pop-corn et que j’étais derrière moi-même, avec mes pop-corn, en train d’écouter la patiente parler, bin je sais que ça me fait ça avec mes quatre patientes bipolaires, alors ça me donne l’idée de chercher un peu dans ce sens-là. Je ne l’explique pas. Je n’explique pas plus le coup du « pop-corn > bipolaire » que le coup du « somnolence > violence », mais c’est comme ça.
Un symptôme en plus dans la liste. Des fois c’était ça, des fois non, comme pour n’importe quel symptôme. Je ne sais pas du tout d’où ça sort, ni expliquer pourquoi ce sentiment-là, mais c’est juste que c’est comme ça, et ça me donne un élément de plus.
« Tiens, ce patient me met dans le même état bidal que M Hypo et Mme Hyper qui sont bipolaires, c’est peut-être un indice. »

Et j’ai un autre exemple (ouais).
Plusieurs fois, j’ai eu le ventre qui bouillonne et surtout l’impression de grimper une échelle. (Je ne peux pas vous l’expliquer mieux que ça, mais j’ai cette image d’échelle à chaque fois.)
Et j’ai vu l’agressivité monter, et je me suis entendue dire des trucs de médecin paternaliste, de « C’est quand même moi qui sais », de « Vas-y, c’est quiquafait dix ans d’études entre toi et moi ? ».
J’ai entendu ma voix prendre un ton pincé, monter d’une octave, dire un truc faussement arrangeant dans un degré mal défini mais bien au-delà du premier, du genre « Oui, voyons ça », avec un ton de mégère et à moitié l’envie de me baffer et mon ventre qui criait « Nooooon arrêêêêête ! C’est piiiiire » alors qu’un autre bout de neurone criait « Jm’en fooooous ! Sale coooooon ! »
Avec le recul, j’ai repensé à toutes ces consultations-là.
Et c’était toujours un mec d’une cinquantaine d’années (parfois une femme, mais plus rarement), qui m’avait prise un peu de haut, qui avait dit des trucs un peu sur tel fil, qui avait une attitude un peu comme…
Et en fait qui me méprisait.
J’ai pu mettre le doigt dessus : les gens qui me font monter sur l’échelle, c’est les gens qui me méprisent.
Du coup, maintenant, j’arrive à faire redescendre le truc.
Je vois l’échelle, je me vois grimper dessus, et j’arrive à dire quelque chose.
Quelque chose d’un peu pourri, d’un peu bancal, du genre : « Bon, j’ai l’impression qu’il y a un problème de confiance », et que j’adapte en fonction. « Peut-être que ce serait mieux si vous reparliez de ça avec le Dr Carotte », « Peut-être qu’il y a un problème dont vous ne m’avez pas parlé ? », bref, toujours est-il que maintenant je mets le doigt dessus et j’arrive d’une façon ou d’une autre à redescendre de l’échelle au lieu de continuer à grimper de barreau en barreau et d’octave en octave vers un échec prédit d’avance.

Ça reste bordélique, ça reste brouillon mais je sais que je suis sur le chemin. Après, on affine.
On essaie de repérer mieux quel sentiment, à quel moment, pourquoi, sur quelle phrase. On essaie de faire un lien plus précis entre les choses que mes flous « Je sais pas pourquoi mais devant telle situation mon bide dit tel truc ».
Je n’en suis pas encore là.
Je pense que les gens qui savent, qui ont été formés pour (c’est-à-dire ceux qui n’ont pas fait d’études de médecine), ont un contrôle vachement plus fin de l’alarme bidale que moi.
Mais putain, ça m’aide. Au jour le jour.
Dans nos études, moi, j’ai plutôt le souvenir qu’on nous apprend à étouffer notre bide. On nous apprend qu’il est parasite, qu’il faut le faire taire, qu’il faut se boucher les oreilles en disant lalalalalaj’entendspasj’entendspasj’entendsquemonpatient.
C’est pas vrai. Ce qu’il faut étouffer, c’est de réagir cortico-sous-corticalement  à notre bide.

Votre bide est votre meilleur ami. En vrai.
Écoutez-le, il a des choses à vous dire.

 

Cher toi,

Avant de te raconter (avant de te raconter toi, j’entends ; pas « avant de te raconter un truc »), et avant de te dire merci, je vais te raconter l’histoire de ma dernière annonce d’Hépatite B.
Histoire que tu réalises un peu le contexte.

Donc, ma dernière annonce d’Hépatite B.
J’avais eu ce type au téléphone, entre deux consults d’une journée éprouvante dont je ne me souviens plus. Je sais juste que j’étais fatiguée, pressée, et en retard. J’avais eu ce mec, je l’avais laissé me lire ses résultats par téléphone (ce que j’essaie d’éviter habituellement. Parce que les « Je veux juste savoir ce que ça veut dire -Sérologie HIV positive- » par téléphone, c’est un tout petit peu difficile à gérer…) (du coup, et je fais une parenthèse, imagine bien ce que ça implique au quotidien. Tu as une personne angoissée au bout du fil, qui, pour elle, appelle « juste » pour un renseignement. Elle veut juste te lire deux phrases de sa prise de sang au téléphone pour que tu lui dises que ce n’est rien. Et, en l’occurrence, 99,5% du temps, ce n’est rien, et tu pourrais très bien prendre 30 secondes, écouter deux lignes, comprendre que ce n’est rien, dire « Ce n’est rien », avoir été thérapeutique et miraculeuse en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Ce n’est rien », et avoir rendu un service énorme à quelqu’un. Sauf que tu penses aux 0,5%. Tu penses à ce qu’il faudrait dire, là, au téléphone, si quelqu’un te demande « Qu’est ce que ça veut dire un lâcher de ballons, docteur ? » ou « Qu’est ce que ça veut dire « Sérologie HIV positive » ? ». Tu penses à ce que tu pourrais bafouiller, à ton ânonnage de « C’est dur à dire au téléphone, il faut que vous veniez pour qu’on en discute face à face », à ce que ça pourrait être de semi-annonce maladroite et pourrie. Tu penses que c’est comme quand ton amoureux t’as dit au téléphone « Tu vas me quitter ? » et que oui, putain, tu allais le quitter, mais que non, tu pouvais pas dire ça là, pas comme ça, pas maintenant, pas au téléphone. Bref, c’est à ça que je pense tout le temps quand je refuse de « juste regarder » dans la salle d’attente ou « juste dire » entre deux téléphones. C’est ce à quoi je pensais quand ce type la semaine dernière est parti du cabinet en claquant la porte et en hurlant que les assistantes du Dr Carotte, c’était que des bonnes à rien, et qu’il voulait juste qu’on prenne 2 minutes pour lui dire les résultats de son test du sida. Hey, parce que si c’est positif, mon bonhomme, tu veux vraiment que je te le dise là maintenant, dans ma salle d’attente, entre une mère et son gamin fébrile et une femme avec un panaris ?
Donc non, non, ce n’est jamais facile de « juste jeter un œil ». Ne nous demandez pas de faire ça.)

Bref, disais-je, pardon. Je t’annonçais ma dernière annonce d’hépatite B à ce type que j’avais laissé me piéger au téléphone.
Il m’a dit des trucs, des anticorps anti truc, des antigènes anti machin, des trucs que oui, pardon, après 14 ans de médecine je ne suis toujours pas capable de piger facilement au premier jet sans avoir une antisèche magique que j’aime d’amour sous les yeux. Ça ressemblait quand même furieusement à une vaccination, avec des « Acéhantihachebéhesse positifs », et j’avais dit doctement « C’est rien, c’est que vous êtes vacciné, c’est positif parce que ça veut dire que vous avez des défenses immunitaires contre la maladie, vous êtes juste vacciné, vous êtes protégé, tout va bien. »
Et puis il était venu en consultation, pour autre chose, pour revoir son traitement. À la minute où il était entré, j’ai eu envie d’ouvrir les fenêtres. Ça me fait toujours ça quand les gens portent trop d’angoisse. Ils n’ont pas encore ouvert la bouche que j’ai envie d’ouvrir les fenêtres, de ventiler ma main devant mon visage, pour faire sortir l’angoisse qui distille dans la pièce comme un nuage de poison vert invisible d’une arme chimique d’une guerre oubliée. Plus contagieux que l’Hépatite B, il y a l’angoisse.
J’ai re-regardé ses résultats, avec une main de vapeur impalpable qui me serrait la gorge, et j’ai lu « Ag HbS positif ». J’ai blêmi. J’ai relu. J’ai passé ma main droite sur les commissures de mes lèvres, et j’ai rerelu. « Ag HbS positifs ». Je me suis mise à bafouiller. Que oui, bon, certes, j’avais dit un truc au téléphone l’autre jour, mais que je m’étais trompée, que là c’était différent, qu’il y avait effectivement une Hépatite B dans la cour de jeu. J’ai bafouillé des trucs horriblement, sur des examens complémentaires à faire, sur une lettre pour un spécialiste, sur que des fois c’est grave mais des fois c’est pas grave l’Hépatite B.
Et il venait pour revoir un traitement pour son angoisse, traitement qu’il prenait trop, mal, et qui ne va pas du tout avec une Hépatite B. Nous avons donc passé beaucoup, beaucoup, beaucoup beaucoup de temps à essayer de bidouiller un traitement pour son angoisse (qui, ô surprise, n’allait pas mieux devant le diagnostic d’Hépatite B) et qui ne serait pas trop trop contre-indiqué au vue des nouvelles pièces au dossier.
Cette consultation a duré une heure, dont 45 minutes de mauvaiseté. J’ai été mauvaise du début à la fin. Pétrifiée d’angoisse, de ma très vague connaissance du sujet (« Alors l’Hépatite B, en fait, comment vous dire, des fois c’est très très grave mais plus souvent pas du tout, mais des fois si, quand même, et je peux pas trop vous dire pour vous ») et de la consternation d’avoir dit n’importe quoi au téléphone.
Et puis il était parti. Et puis j’avais fini ma matinée de consultation. Mal. Vraiment très mal, à moitié absente, à moitié en colère. Je ne vois vraiment pas pourquoi vous venez me saouler ce matin précisément pour votre truc à la noix. C’est pour me faire chier, c’est ça ? Vous avez fait exprès de venir me mettre mal exactement ce matin ? Alors que vous ne voyez pas que j’ai eu un patient avec une Hépatite B tout à l’heure et que j’ai merdé ?

Et puis j’avais relu ses résultats, après le départ du dernier patient.
Qui disaient Ag HbS négatifs. Ac anti HbS positifs.
Qui disaient qu’il était vacciné.
Je ne sais pas comment j’avais pu me tromper à ce point. Merci l’angoisse, sans doute.
La fille qui annonce que ce n’est rien par téléphone, puis qui annonce que c’est horrible de vive-voix et qu’elle s’est trompée, puis qui ré-appelle pour dire « Ahah, vous allez rire, mais en fait, j’avais raison la première fois ! », cherchez pas, c’est ma pomme.

Donc, mon très cher, voilà comment tu peux imaginer que je me sens maintenant devant des résultats d’Hépatite B.

Bref, tu étais dans ma salle d’attente ce matin.
« J’ai pas rendez-vous, tu m’as dit, mais le docteur m’a appelé pour dire de venir avec mes examens, et j’ai pas dormi de la nuit. »

J’ai été contrariée que tu n’aies pas rendez-vous. Je t’ai pris un peu de haut. Non monsieur, un rendez-vous c’est un rendez-vous et on voit pas des gens sans rendez-vous entre des gens avec rendez-vous parce que sinon à quoi ça sert que les gens qui aient pris rendez-vous aient pris rendez-vous ? Et puis quand même, deep deep down, quelque chose en moi a remarqué la feuille toute froissée de résultats biologiques que tu serrais dans tes mains. Froissée comme par une nuit d’angoisse. Je t’ai dit d’attendre, que je te prendrai tout à l’heure, qu’il fallait qu’on se prenne le temps d’une vraie consultation et que j’allais te voir après.

Tu es revenu à l’heure dite, avant l’heure dite, même, avec tes cernes et ta feuille froissée.
Qui annonçait une Hépatite B positive.
Je vais avoir du mal à raconter le mélange d’angoisse et de dignité que tu portais.
Tu étais bourré d’angoisse, mais bizarrement je n’ai pas eu envie d’ouvrir les fenêtres. J’ai eu juste envie de te serrer dans mes bras. There-there.
Avec les leçons que j’avais prises depuis mon dernier fiasco, et surtout avec la note dans le dossier du Dr Cerise (qui t’avait effectivement dit de venir avec tes examens) qui annonçait en lettres noires « Hépatite B active et CONTAGIEUX », je n’ai pas eu besoin de mon antisèche magique.
C’est avec ton angoisse que tu étais revenu 20 minutes en avance, c’est avec ton angoisse que tu continuais à tordre cette feuille entre tes mains, et c’est avec ta dignité que tu m’as dit que tu venais d’enterrer ta sœur. De 24 ans. Morte d’une Hépatite B fulminante, diagnostiquée 6 mois plus tôt. Que c’est pour ça que tu avais fait le dépistage.

Vas-y te raconter derrière ça que l’Hépatite B, des fois c’est grave mais le plus souvent ça va.

Et pourtant, diable, je n’ai pas eu envie d’ouvrir les fenêtres.
Tu as été héroïque, et tu m’as permis de l’être.
On a causé. J’ai sorti mes antisèches, pour te les montrer et pour me les montrer à moi aussi en douce, et on a causé.
Des risques. Du oui, peut-être, des fois, ça peut tuer une femme en pleine santé avant qu’elle ait trente ans. Que c’était horrible mais que c’était rare.
On a causé des modes de transmissions. De ce qu’il faudrait avoir comme précautions d’ici ta rencontre avec mon CherConfrère. J’ai passé l’essentiel de la consultation à te dire de continuer à faire des câlins à ta fille de deux ans.
Tu n’étais pas convaincu, et je voyais bien que tu avais envie de partir dans un igloo au pôle nord pour protéger ta famille, alors je l’ai redit, beaucoup. Faites des câlins à votre fille. Antisèches à l’appui.

Je t’ai gardé longtemps, et puis je t’ai demandé 23 euros s’il vous plaît, et puis j’ai accueilli un type qui avait besoin d’un certif de jujitsu.

Tu as été héroïque et droit et fort et intelligent et digne et beau, et tu m’as réconciliée avec les annonces d’Hépatite B.

Merci.
Guéris vite.

Y vaut mieux pas y toucher…

23 septembre, 2013

Marisol Belle,

Hier je vous disais à demain.
Or demain est aujourd’hui (c’est quand même foutrement bien fait.)

Hier je vous disais « C’est comme ça depuis que le monde tourne, y a rien à faire pour y changer, c’est comme ça depuis que le monde tourne, y vaut mieux pas y toucher… » .
Ce matin je vous dis qu’y vaut mieux y toucher.
Y toucher vite et fort ; oh oui, Marisol, plus vite.
Plus vite que pendant l’année que vous avez laissé passer en la laissant s’enliser.

Avant qu’il ne soit trop tard et que nous soyons #PrivésDeMG.

J’espère que votre souris scrolle bien, Marisol, parce que je vous préviens, c’est très long.

Je vous embrasse, Marisol.
Prenez bien soin de nous.

 

Comment sauver la médecine générale en France et assurer des soins primaires de qualité répartis sur tout le territoire ?

Certains d’entre nous avaient fait en 2012, un certain nombre de propositions dans le cadre de l’opération #PrivésDeDéserts.

Marisol Touraine présente ce lundi sa Stratégie nationale de santé. Cet évènement constitue l’occasion de nous rappeler à son bon souvenir, rappel motivé par l’extraordinaire enthousiasme qui avait accompagné nos propositions (voir plus bas les 600 commentaires) dont aucune n’a été reprise par la Ministre.

Nos idées sont concrètes et réalistes pour assurer l’avenir de la médecine générale et au-delà, des soins primaires de demain.

Notre objectif est de concilier des soins de qualité, l’éthique de notre profession, et les impératifs budgétaires actuels.

Voici une synthèse de ces propositions.

Sortir du modèle centré sur l’Hôpital

Depuis des décennies, l’exercice de la médecine ambulatoire est marginalisé, privé d’enseignants, coupé des étudiants en médecine. La médecine hospitalière et salariée est devenue une norme pour les étudiants en médecine, conduisant les nouvelles promotions de diplômés à délaisser de plus en plus un exercice ambulatoire qu’ils n’ont jamais (ou si peu) rencontré pendant leurs études.

Cette anomalie explique en grande partie les difficultés actuelles. Si l’hôpital reste le lieu privilégié d’excellence, de recherche et de formation pour les soins hospitaliers, il ne peut revendiquer le monopole de la formation universitaire. La médecine générale, comme la médecine ambulatoire, doivent disposer d’unités de recherche et de formation universitaires spécifiques, là où nos métiers sont pratiqués, c’est-à-dire en ville et non à l’hôpital.

La formation universitaire actuelle, pratiquée quasi-exclusivement à l’hôpital, fabrique logiquement des hospitaliers. Pour sortir de ce cercle vicieux, il nous semble nécessaire de réformer profondément la formation initiale des étudiants en médecine.

Cette réforme aura un double effet :

– Rendre ses lettres de noblesse à la médecine « de ville » et attirer les étudiants vers ce mode d’exercice. Nous ne pouvons reprocher aux étudiants en médecine de ne pas choisir une spécialité qu’ils ne connaissent pas.

–  Apporter des effectifs importants de médecins immédiatement opérationnels dans les zones sous-médicalisées.

Il n’est pas question dans ces propositions de mesures coercitives aussi injustes qu’inapplicables contraignant de jeunes médecins à s’installer dans des secteurs déterminés par une tutelle sanitaire.

Toute mesure visant à obliger les jeunes médecins généralistes à s’installer en zone déficitaire aura un effet repoussoir majeur. Elle ne fera qu’accentuer la désaffection pour la médecine générale, poussant les jeunes générations vers des offres salariées (nombreuses), voire vers un exercice à l’étranger.

Une véritable modernisation de la formation des médecins est nécessaire. Il s’agit d’un rattrapage accéléré d’opportunités manquées depuis 50 ans par méconnaissance de la réalité du terrain. Si la réforme Debré de 1958 a créé les CHU (Centres Hospitaliers et Universitaires), elle a négligé la création de pôles universitaires d’excellence, de recherche et de formation en médecine générale. Ces pôles existent dans d’autres pays, réputés pour la qualité et le coût modéré de leur système de soins.

Idées-forces

Les principales propositions des médecins généralistes blogueurs sont résumées ci-dessous. Elles sont applicables rapidement.

  • Enseignement de la Médecine Générale par des Médecins Généralistes, dès le début des études médicales
  • Construction par les collectivités locales ou les ARS de 1000 maisons de santé pluridisciplinaires qui deviennent aussi des maisons médicales de garde pour la permanence des soins, en étroite collaboration avec les professionnels de santé locaux.
  • Décentralisation universitaire qui rééquilibre la ville par rapport à l’hôpital :

Ces maisons de santé se voient attribuer un statut universitaire. Elles hébergent des externes, des internes et des chefs de clinique (3000 créations de postes). Elles deviennent des MUSt : Maisons Universitaires de Santé qui constituent l’équivalent du CHU pour la médecine de ville.

  • Attractivité de ces MUSt pour les médecins seniors qui acceptent de s’y installer et d’y enseigner :

Statut d’enseignant universitaire avec rémunération spécifique fondée sur une part salariée majoritaire et une part proportionnelle à l’activité.

  • Création d’un nouveau métier de la santé : “Agent de gestion et d’interfaçage de MUSt” (AGI).

Ces agents polyvalents assurent la gestion de la MUSt, les rapports avec les ARS et l’Université, la facturation des actes et les tiers payants. De façon générale, les AGI gèrent toute l’activité administrative liée à la MUSt et à son activité de soin. Ce métier est distinct de celui de la secrétaire médicale de la MUSt. Les nouveaux postes d’AGI pourraient être pourvus grâce au reclassement des visiteurs médicaux qui le souhaiteraient, après l’interdiction de cette activité. Ces personnels trouveraient là un emploi plus utile et plus prestigieux que leur actuelle activité commerciale. Il s’agirait d’une solution humainement responsable. Il ne s’agit en aucun cas de jeter l’opprobre sur les personnes exerçant cette profession.

  • Les « chèques-emploi médecin »

Une solution innovante complémentaire à la création du métier d’AGI pourrait résider dans la création de « chèques-emploi » financés à parts égales par les médecins volontaires et par les caisses.

Il s’agit d’un moyen de paiement simplifié de prestataires de services (AGI, secrétaires, personnel d’entretien). Il libérerait des tâches administratives les médecins isolés qui y passent un temps considérable, sans les contraindre à se transformer en employeur, statut qui repousse beaucoup de jeunes médecins.

 

Nos propositions et nos visions de l’avenir de la Médecine Générale, postées simultanément par l’ensemble des 86 participants, sur nos blogs et comptes Twitter, le 23 septembre 2013, sont des idées simples, réalistes et réalisables, et n’induisent pas de surcoût excessif pour les budgets sociaux.

L’ensemble des besoins de financement sur 15 ans ne dépasse pas ceux du Plan Cancer ou du Plan Alzheimer ; il nous semble que la démographie médicale est un objectif sanitaire d’une importance tout à fait comparable à celle de la lutte contre ces deux maladies.

Ce ne sont pas des augmentations d’honoraires que nous demandons, mais des réallocations de moyens et de ressources pour rendre son attractivité à l’exercice libéral.

 

Les participants à l’opération (Noms ou Pseudos Twitter) :

 

1.     Docteurmilie 2.     Dzb17 3.     Armance64
4.     Matt_Calafiore 5.     Docmam 6.     Bruitdessabots
7.     Ddupagne 8.     Souristine 9.     Yem
10.   Farfadoc 11.   SylvainASK 12.   Docteur Sachs Jr
13.   Méd Gé de L’Ouest 14.   Docteur Gécé 15.   DrKalee
16.   DrTib 17.   Gélule, MD 18.   DocAste
19.   DocBulle 20.   Docteur Selmer 21.   Dr Stephane
22.   Alice Redsparrow 23.   Docteur_V 24.   Dr_Foulard
25.   Kalindéa 26.   DocShadok 27.   Dr_Tiben
28.   Bismuth Philippe 29.   PerrucheG 30.   BaptouB
31.   Juste un Peu Sorcier 32.   Elliot Reid-like 33.   MimiRyudo
34.   SacroStNectaire 35.   DrGuignol 36.   DrLebagage
37.   Loubet Dominique 38.   CaraGK 39.   DocArnica
40.   Jaddo 41.   Acudoc49 42.   AnSo1359
43.   DocEmma 44.   DrPoilAGratter 45.   GrangeBlanche
46.   Docteur Pénurie 47.   Borée 48.   10Lunes
49.   Echocardioblog 50.   OpenBlueEyes 51.   nfkb
52.   Totomathon 53.   SophieSF 54.   SuperGélule
55.   BicheMKDE 56.   Knackie 57.   DocCapuche
58.   John Snow 59.   Babeth_Auxi 60.   Jax
61.   Zigmund 62.   DocAdrénaline 63.   DrNeurone
64.   Cris et chuchotements 65.   YannSud 66.   Nounoups
67.   MademoiselleAA 68.   Boutonnologue 69.   Françoise Soros
70.   Une pédiatre 71.   Heidi Nurse 72.   NBLorine
73.   Stockholm 74.   Qffwffq 75.   LullaSF
76.   DocteurBobo 77.   Martin Minos 78.   DocGamelle
79.   Dr Glop 80.   Ninou 81.   Martin Winckler
82.   UrgenTic 83.   Tamimi2213 84.   Doc L
85.   DrLaeti 86.   LBeu

 

Les commentaires de soutien de décembre 2012

Comment ne pas être ébranlé par les centaines de commentaires enthousiastes de jeunes médecins, de professionnels de santé ou de patients face à nos propositions ? Pourquoi ne pas aider les jeunes médecins à la fois à réaliser leurs rêves et à se mettre efficacement au service de la santé des Français ?

Les propositions de réforme de la médecine générale des 24 médecins blogueurs ont reçu plus de 1000 signatures de soutien.

650 signataires ont posté un commentaire :

  • À diffuser d’urgence aux politiques ! enfin des idées claires, réalistes, pour une autre façon de voir la médecine générale, merci pour ce beau travail !
  • Belle réflexion, félicitations à vous tous ! On ne peut que souhaiter que vous soyez lus « là-haut ».
  • …Et en plus, ça me donne déjà envie d’y exercer !
  • Bravo, enfin une proposition constructive et adaptée à notre métier !
  • « Je rêvais d’un autre monde …. » Merci à vous pour ces propositions qui me font croire que la médecine générale dont je rêve d’exercer pourrait exister un jour !
  • Bravo. Et merci d’avoir pris de votre temps pour mettre en forme toutes ces propositions.
  • C’est stimulant ! Est ce que nos dirigeants, tutelles etc.., cessant d’être sourds et aveugles pourraient lire ces propositions ?
  • Ce texte fait rêver ! En espérant que ce projet se concrétisera un jour…
  • Chiche ! On commence quand ?
  • Constat de départ tellement réaliste (si la formation des médecins & paramédicaux se fait exclusivement en hôpital donc en ville, il est très dur ensuite de leur faire sortir de leur vie).
  • Projet simple, clair et efficace. Pour avoir voulu lancer une idée de structure similaire, le coût de construction et fonctionnement est effectivement très réduit (inférieur à 1M€ avec tout les murs, le matériel, l’informatique & téléphonie).
  • En avant la Médecine Générale !!!
  • une jeune médecin généraliste remplaçante qui se sent pousser des ailes en lisant vos propositions :) Merci !
  • Enfin des propositions concrètes et réalistes ! Que le courage politique suive !
  • Enfin une réflexion de terrain aboutie !
  • Externe en médecine, je vous soutiens totalement, parce qu’il faut des propositions et que la votre et plus que pas mal ! Merci aux médecins bloggueurs, il faudra désormais compter avec vous !
  • Externe et bientôt interne et peut être futur MG (en tout cas c’est ce que je souhaite), je trouve ces propositions intéressantes. En tout cas le système proposé semble plus intéressant que celui actuellement en place. Surtout concernant la formation qui nous éloigne +++ de la médecine de générale. C’est pas avec 100 pauvres heures pendant l’externat (bien qu’elles aient été enrichissante dans mon cas) en cabinet que l’on se fait une vrai idée de ce qu’il se passe sur le terrain. Rapprocher l’université de la médecine générale est probablement la base de la réussite à long terme du sauvetage de cette profession.
  • Interne en MG, j’ai lu ces propositions avec beaucoup d’enthousiasme. Comme Lisa, je suis plein d’espoir pour notre avenir, mais j’ai aussi tellement peur d’être déçu par nos décideurs.
  • Je suis d’accord avec toutes les propositions. Attendons-nous a une opposition violente de ceux qui ont actuellement le pouvoir, quel qu’en soit le niveau. J’ai en effet tout compris en lisant « La revanche du rameur » ;-)
  • Juste mon rêve le plus fou, en espérant le voir se réaliser !
  • Les idées sont bonnes et ambitieuses Je signe pour ce futur ambitieux, tourné vers les patients et n’oubliant pas les effecteurs. Je soutiens votre énergie positive. Je ne remets rien en cause. Ma signature est preuve de ce soutien.
  • Même si je suis très fier du performant et efficace centre hospitalier universitaire de ma ville, je dois bien avouer que ces propositions permettront probablement de rééquilibrer la situation des généralistes.
  • Merci à vous tous, médecins blogueurs, qui faites découvrir notre métier tel il l’est réellement. C’est un vrai soutien pour notre pratique !. Je vous suis totalement sur ces propositions. Je rajouterais que l’on ne pense jamais à proposer à TOUS les médecins, jeunes ou vieux, de lutter contre la désertification médicale. Pourquoi le jeune médecin de 25-30 ans se verrait imposer d’aller à « Troupaumé dans le Néant », où il ne trouvera pas de crèche ni d’école pour ses enfants, pas de loisir hormis le club du troisième age, alors qu’il y a encore tant de médecins en France. Ou bien tout le monde participe ou bien personne, non ? Peut-être parce que les réformes ne sont pas décidées par les jeunes… Notez bien que je ne suis pas très concernée, ayant plus de 35 ans et étant déjà installée. Mais s’il faut que l’on fasse le tour des places de villages en « médicobus », j’en serai !
  • Merci pour ces idées ! Enfin une vraie réflexion sur les problèmes de démographie médicale et le futur de la médecine générale.
  • MG nouvellement installée, je suis rassurée de voir des propositions qui vont enfin dans le bon sens : une médecine plus efficace, moins coûteuse, un meilleur accès aux soins et moins de temps passé dans les papiers grâce aux AGI . Bravo !
  • Propositions tellement sensées ! enfin ! je vais m’empresser de relayer ce texte . Anne renault, MG installée
  • Très bonne proposition, qui semble tenable et envisageable d’un point de vue externe. En tout cas, c’est un beau projet. Merci à « vous 20 », que ces idées débouchent sur du concret.
  • Un grand bravo pour vos idées et votre démarche… La santé pour tous !!!
  • Un texte plein de brillantes idées ! De quoi inspirer notre ministre j’espère…
  • Un vrai bonheur à lire, voila une façon constructive de faire bouger les lignes
  • Une initiative juste et précieuse qui mérite d’être entendue. Merci
  • Une reforme brillante. Issu du terrain et non d’enarques deconnecte de la realite. J’adheres a 100% au concept et en tant que jeune MG je me voie tres bien dans vos MUSt. Mais nos tutelle auront elle le courage de lutter contre les lobbies de l’hospitali centrisme ??? En tout cas bravo pour votre texte
  • une révolution culturelle est en marche. De vrais échanges en direct conduisent à un vrai projet proposé par les vrais acteurs. Une vraie démocratie participative vers la médecine 2.0. Sans une autocritique et une remise en question immédiates , c’est la fin des dinosaures (ordre, syndicats …)
  • $Voilà qui fait rêver ! le « Must » serait de convaincre les politiques et le Ministère de la santé…
  • Voilà un très beau texte en espérant en entendre parler très bientôt ! de la part d’une toute nouvelle médecin généraliste
  • Voilà une proposition originale et de bon sens ; ça risque de choquer. Félicitations pour ce travail de réflexion et de proposition.
  • Votre proposition semble très intéressante. J’espère qu’il aura le succès mérité. Bon courage
  • votre réflexion est avant gardiste et mérite d’être étudiée de près par les pouvoirs publics. Bonne chance Une patiente avertie,
  • vous êtes formidable ! Continuez ce magnifique travail collectif !
  • Vraiment intéressant comme texte, qui j’espère nourrira de nombreuses réflexions et lancera un vrai débat, pas monopolisé par des gens qui ne s’y connaissent souvent pas beaucoup !
  • Wow, de super idées ! De quoi donner aux futurs jeunes médecins (dont je fais partie) les moyens et l’envie de faire MG et pourquoi pas de s’installer à la campagne.
  • 1 seul détail. On se propose de déshabiller les CHU en internes, pour habiller les MUSt. Dans ce cas, comment vont faire les CHU pour trouver le personnel remplaçant les IMG ? Sinon, merci pour ce projet très intéressant, d’une grande faisabilité, auquel j’adhère à 90%
  • 10 ans d’installation en rural et 10 ans de projet de MSP !Hier, l’ODM tolérait à peine que nous fassions un site internet… Aujourd’hui les Dr blogueurs (les seuls que je consulte régulièrement le soir chez moi après de longues journées et de trop courtes nuits et les seuls qui me parlent un langage qui calme mes doutes sur l’amour de mon métier, sur le sens de mon engagement pour mes patients et pour un territoire que j’ai choisi et enfin sur mon avenir et celui des jeunes confrères que j’espère contribuer à former…). Demain, OUI des MUST, nous vaincrons l’immobilisme et le pessimisme attentiste autant que la démagogie et l’hospitalo-centrisme ! J’adhère avec joie à toute initiative qui rapproche les professionnels de santé et leur insuffle l’énergie positive nécessaire pour travailler ensemble et avec nos patients à créer demain… Merci ;)
  • A fond dans ce type de propositions qui viennent du terrain. Après l’internet 2.0, vive la médecine 2.0. Document à faire circuler d’urgence à nos confères pour remuer les méninges
  • A part signer ici pour montrer à quel point on est d’accord, que peut-on (nous autre les pas-médecins) faire ? Envoyer le PDF à notre député en lui signalant à quel point c’est des vachement bonnes idées et que s’il veut garder notre voix ce serait bien qu’il soutienne ?
  • Ah bah en voilà des idées bien meilleures que recruter des vétos ! Félicitations pour tout ce bon sens, cette intelligence, et merci pour l’investissement de votre temps personnel dans la mise en forme de vos réflexions au service de la collectivité. Marie, véto mais aussi patiente et mère de patientes
  • Ah je dis OUI !!!
  • ah oui ? la médecine générale pourrait exister encore ? Je vais en reparler à mes carabins d’enfants, à qui je ne disais plus ce que je faisais…
  • Aller on y croit, pour la renaissance de la medge
  • allons-y, qu’est-ce qu’on attend ? mais en tant qu’architecte, je suis complètement contre un appel d’offre national pour la construction des Must. Ce n’est pas possible de par l’obligation d’intervention d’un architecte (/surface)+ la conception d’un bâtiment prend en compte son environnement, ou alors on va créer des lotissements de médecins ?? pas imaginable ! + autant en profiter pour faire travailler des entreprises locales plutôt que faire intervenir Bouygues ou Eiffage sur des centaines de bâtiments… en plus se c’est payé/subventionné à échelle locale, l’appel d’offre ne peut pas être national… mais bon, c’est un point de détail ! même si ces bâtiments coutent au m² 2fois le prix que vous annoncez (et ce serait plus proche de la réalité, surtout avec la RT2012), c’est encore un projet réaliste !
  • Ambulancier privé de profession , avec une vision extérieure aux problèmes médicaux du moment et habitant une (grande ) zone de désert ( bretagne) ,j’apprécie ce discours innovant contenant beaucoup de concret .Il est enfin temps que la société civile prenne les devants sur ceux qui ont le pouvoir et qui ne peuvent pas ..Bravo pour vos propositions que je soutiens .
  • Anapath en voie de disparition et père de deux étudiants en médecine, je ne peux qu’adhérer à ces propositions pleines d’intelligence et de bon sens. Merci !
  • Ancien médecin urgentiste et médecin praticien en ville j’ai délaissé l’exercice en raison déja de mauvaises conditions de travail. Si ce travail de collaboration peut aider à l’amélioration de l’exercice, à 400% avec vous. Que la ministre vous entende.
  • Apres des années de dur labeur dans une campagne « loindetout », peut etre une petite lueur à l’horizon grace à de vrais propositions. Merci
  • Au delà de la médecine générale 2.0, il me semble qu’il y a là de la politique 2.0… et si ça marche (là, c’est pour les rêveurs…), pourquoi pas une démocratie 2.0 ?
  • Avec de telles propositions, la médecine de ville peut à nouveau attirer les jeunes externes et internes !
  • Avec la possibilité d’un dialogue interdisciplinaire qui ne pourrait qu’augmenter l’efficacité des actions de soin ambulatoire (pour les patients ET les professionnels !!), me voilà une psychologue enthousiaste pour participer à ce genre de projet !
  • Avec mon soutien de citoyenne.
  • Beau projet ! Il est evident que pour inciter les jeunes médecins au liberal il faut alleger au maximum les lourdeurs administratives et favoriser l’exercice de groupe. Faire une place à nos externes dans ces structures me semble la meilleure façon de leur donner l’envie d’aller plus loin dans la medecine générale. En esperant être entendus puis compris un jour…
  • Beau projet, beau travail, et s’ils osaient le faire !!!
  • Beau projet, tout n’est pas clair pour moi mais le fond me paraît plus que sensé. Bon courage !
  • beau travail
  • Beau travail, j’espère que ce message sera entendu !
  • Beau travail, merci de soutenir la MG et de proposer des idées plus proches de la réalité
  • Beaucoup d’imagination dans des données pertinentes. Et la démonstration (évidente pourtant) qu’en médecine on peut faire une meilleure prestation sans surcoût. Bravo.
  • Mais peut-on espérer un avenir (malgré les affirmations de la ministre) à des propositions ne venant pas de politiques, grands administrateurs ou corps dits représentatifs ? Vanitas vanitatis !!
  • Ceci est d’autant moins plausible que, comme toute réforme intelligente, elle constitue un tout : il est difficile d’en reprendre seulement des morceaux sans aller à l’échec global.
  • En tout cas, comme médecin hospitalo-universitaire (!!) retraité (donc « né de 58 »), ayant eu ce bonheur de « faire de la médecine », j’apporte mon soutient entier à ces idées et ce projet.
  • Encore bravo, Y. Gille.
  • Beaucoup de très bonnes idées !!!
  • beaucoup de très bonnes idées mais qui nécessitent un courage politique et une capacité de lutte contre les lobbys de médecins (les grands pontes comme on les appelle !) et pharmaceutiques !
  • Belle initiative !
  • belle initiative de vouloir trouver des solutions concrètes. en espérant que le gouvernement planchera dessus pour la mettre en oeuvre.
  • Belle initiative, même si je trouve dommage que vous ne parliez pas de l’implication que pourrait avoir la pharmacie dans ce dispositif…En effet combien de pharmaciens sont à l’origine de création de maisons de santé et sont les seuls professionnels de santé à rester dans ces déserts (grâce à notre maillage territorial) ? Quand je vois parfois les prescriptions passées, je me dis qu’il serait bon que l’on se rencontre un peu plus pour parler médicaments…
  • Belle initiative, tout mon soutien !
  • Belle initiative. Médecin et chef d’entreprise pendant 20 ans, j’ai constaté la dégradation de notre profession. Ma réponse à cet état de fait a été de déplaquer et devenir salarié. J’aime bien cette réponse. Bravo !
  • belles idées
  • bienvenue aux (bonnes) nouvelles idées !
  • Bisous les copains =D.
  • Blogueurs, Twittos, Facebookiens peuvent faire avancer les choses à force de propositions !
  • Bon courage, on vous soutient !
  • Bon plan, surtout l’idée de l’auxiliaire administratif. Un peu dubitatif sur le cout au m² mais j’ai noté qu’il s’agit de prix sur de gros marchés. Notre maison médicale de 9 medicaux-paramedicaux, ouverte en 2010 s’est longtemps appelée Utopie…
  • Bon, on a le droit de rêver, jamais ces propositions ne seraient mises en place en l’état, d’autant plus que leur financement est un peu flou, un peu imprécis, un peu idéalisé, et que la CRISE économique dont on nous rabat les oreilles fait qu’il n’y a plus un kopek à dépenser. Mais vos propositions ont le mérite d’essayer de valoriser un peu la médecine générale face à la toute puissance hospitalo-U, et qu’il y en a bien besoin, cré vin diou.
  • Bonjour,
  • j’ai pris le temps de la réflexion pour venir mettre un mot suite au buzz sur le sujet.
  • Alors d’abord, bravo à tous pour votre mobilisation et votre volonté de changer les choses : c’est précieux et laisse augurer de belles choses pour la profession.
  • Venons en aux critiques (ben oui) :
  • 1/ la médecine générale est une spécialité comme une autre : il a fallu des années pour lui faire intégrer le modèle des autres spécialités et ainsi essayer de la faire reconnaître pour ce qu’elle devrait être : la plus belle et la plus difficile des médecines. Lui donner un cursus à part : c’est à nouveau la mettre à part, comme une sous médecine. Vous allez devenir des officiers de santé, des sou médecins : méfiez vous du retour de bâton. Je propose que les réformes concernent tout le monde et pas uniquement les médecins généralistes sinon vous serez des médecins « à part », à nouveau. 2/ Cloner la formation des CHU sur un modèle local est une mauvaise idée. Dans les CHU les formations sont assurées « en vrai » par le compagnonage mais ce sont les agrégés et PUPH qui sont rémunérés pour cette formation qu’ils font rarement. Reproduire le modèle en maison de santé locales amènera les mêmes perversions : créez votre propre modèle sur la base du compagnonnage et du groupe ; sortez du modèle pyramidal. Des enseignants avec des contrats de 5 ans, validés par les notes des étudiants par exemple. Dans les autres choses copiées sur les CHU : les administrateurs. No comment : à l’hôpital il n’y a plus de compresses pour les samu en décembre ; vous voulez vivre la même chose en périphérie ? Trop déléguer à des personnels administratifs c’est entrer dans le monde Kafkfa. 3/ la désertification : les médecins spécialistes la gèrent depuis vingt ans déjà. regardez ce qu’ils font (ah mais peut-être que dans les grandes villes vous savez pas ça…) : un spécialistes aujourd’hui il travaille en grande ville trois jours par semaine et deux jours par semaine dans des petites villes de campagne. Les généralistes pourraient faire de même.
  • Bref, réformer ok, bravo pour vos idées mais attention : vous stigmatisez la médecine générale en la séparant des autres médecines et vous voulez reproduire les mauvaises choses des CHU : prenez le meilleur, simplement.
  • Bonjour, chapeau pour cette proposition audacieuse et pragmatique. En qualitée d’entrepreneur (dans l’informatique, rien a voir)cela fait plaisir qu’un corps de métiers puisse réagir de façon constructive et cibler ses points forts et faiblesses pour proposer des solutions concrètes. Continuez ! ps : pour l’AGI, je connait une jeune boite innovante qui pourrait vous apporter encore plus de concret : http://www.icanopee.fr/index.php/fr/
  • Bonjour, je suis en accord avec l’intégralité des propositions, qui prend en compte enseignés et enseignants. Je solliciterais même la possibilité de créer des stages spécifiques d’une année complète pour les I.M.G., à leur demande et non imposable, sur la base d’un choix préemptif de rempiler pour un second et dernier stage dans la même M.U.St, bien que ça risque de poser problème quant à la sacro-sainte répartition des postes de stages bi-annuelle ; en revanche ça permettrait d’insérer au plus long terme certains futurs praticiens libéraux dans des secteurs déficitaires où ils auraient déjà eu le temps de nouer des contacts solides confraternels et interprofessionnels et d’y organiser leur propre vie socio-familiale le cas échéant.
  • Bonjour.
  • Voilà enfin de bonnes idées concrètes avec les moyens de les réaliser.
  • Je réalise mon travail de thèse sur le choix de l’exercice en médecine générale, en relation avec quelques autorités compétentes.
  • Je ne manquerais pas de leur faire connaitre ces propositions si ce n’est pas déjà fait.
  • Bon courage pour ces réflexions
  • Bonne chance !
  • …et bon courage !
  • Bonne chance dans votre tentative de faire bouger les choses…
  • bonnes idées ! espérons qu’elles iront loin !
  • Bonnes idées, réalistes et positives
  • Bravo ! :) super initiative, une vraie bulle d’oxygène pour l’accès aux soins et des conditions d’exercice plus décentes. Madame la ministre, la balle est dans votre camp ;)
  • Bravo ! Belle proposition réflèchie, censée et surtout applicable !
  • Bravo ! Bonne initiative
  • Bravo ! C’est du concret , ces propositions sont constructives et réalistes
  • Bravo ! Ca fait plaisir de lire des propositions constructives, dans l’intérêt de tous.Si seulement les politiques pouvaient vous écouter !
  • Bravo ! En espérant que ça ait un écho maintenant !
  • Bravo ! En tant que patiente et mère de famille, j’espère que cela aboutira !
  • Bravo ! et bon courage !
  • Bravo ! Et courage !
  • Bravo ! Il faut maintenant qu’ils aient le courage d’agir… Continuez vos actions, vous pourrez compter sur le soutien de beaucoup
  • bravo ! je ne suis pas médecin mais j’ai travaillé longtemps dans un cabinet dentaire. pour avoir travaillé en géronto, je suis très sensibilisée à la désertification médicale du territoire français , ce qui est complètement fou quand on mesure la richesse professionnelle qui est la nôtre dans ce domaine. vos idées sont intéressantes. l’homme politique qui aura le courage de le dire et surtout de les mettre en application est-il déjà né ???? bon courage
  • Bravo ! Je suis interne de médecine générale, et je suis ravie de lire des propositions constructives, réalisables… et qui ne nous stigmatisent pas ! Un peu d’espoir dans cette situation difficile… Je vote oui
  • Bravo ! les TwitAmis beau travail très innovant ! J’espere ce travail sera entendu !
  • bravo ! mais je pense crucial de développer la réflexion avec les infirmières (ce qui risque de ne pas être facile), les kinés (sans doute un peu plus facile), les diététiciennes et les podologues (bien structurés dans leurs ordres). bien cordialement
  • Bravo ! Mais nos politiciens auront-ils le cran de soutenir ces idées qui ne viennent pas d’eux ? Car on sait que nous ne sommes que de « simples » médecins. Le brio de l’Etat serait donc d’accepter de recevoir des conseils des 1ers concernés.
  • Bravo ! Ne pas subir, proposer !
  • Bravo ! quel bonheur de voir des propositions intelligentes à l’heure où des »penseurs » à Terra Nova envisagent la suppression des généralistes.
  • Bravo ! Un externe de plus qui pense comme vous !
  • BRAVO à tous et toutes pour votre créativité et les franches propositions !
  • Bravo a vous d’essayer de faire bouger les choses. Je rajouterai juste une chose : il FAUT former les étudiants en médecine (et le médecins) à la relation médecin malade. 30% des patients sont non observants de leur traitement (et même 50% pour les pathologies chroniques). Je suis persuadé que nous avons une énorme marge de progression dans ce domaine. J’espère que pas former les médecins aux relations inter-humaines, apparaîtra comme une aberration dans quelques années.
  • Bravo à vous pour ces propositions
  • bravo belle initiative. Bon courage pour la suite.
  • BRAVO BRAVO BRAVO !!! FORCE & HONNEUR !
  • Bravo continuez
  • bravo en esperant que nos politiques ne ferons pas que lire ce texte .. La médecine générale en a bien besoin ..
  • Bravo et merci !
  • Bravo et merci !!! En espérant voir cette solution se réaliser…
  • Bravo et merci pour ces belles propositions qui permettraient de redorer le blason de notre profession. Esperons qu’elles seront lues/entendues et appliquees par les autorites concernees.
  • Bravo et merci.
  • Bravo pour ce projet, je lui souhaite d’aboutir.
  • C’est une évidence : « comment ne pas comprendre qu’un jeune médecin qui a passé une dizaine d’années dans sa ville de faculté et y a construit une vie familiale et amicale ne souhaite pas bien souvent y rester  ? »
  • Ce sont les gens du terrain qui peuvent/doivent participer aux réformes, pas les politiques qui n’y connaissent rien et passent souvent d’un ministère à l’autre… et ce serait valable pour toutes les professions !!!
  • Une patiente qui n’habite pourtant pas encore un désert médical, mais où les médecins qui partent en retraite ne sont pas remplacés.
  • Bravo pour ce texte ! Puisse-t-il être entendu par les administrations et puissiez-vous être convié à travailler sur ce thème !
  • Bravo pour ces idées brillantes et pleines d’espoir, tant pour nous, internes de médecine générale, que pour les externes et médecins déjà en exercice. espérons que notre nouveau gouvernement vous entende.
  • Bravo pour ces idées innovantes
  • Bravo pour ces prises de positions constructives. Enfin quelque chose de pratique (et d’applicable !), plutôt que ces éternelles discussions sur les honoraires et les « mobilisations » de nos élus…
  • Bravo pour ces propositions !
  • Bravo pour ces propositions !
  • Bravo pour ces propositions ! J’espère qu’elles seront entendues !!!
  • Bravo pour ces propositions audacieuses ( en comparaison de l’inertie actuelle des institutions) et probablement réalisables ( les financements semblent très intriqués : budgets de l’état, de l’assurance maladie, des collectivités territoriales ), c’est évidemment l’avenir de la medecine generale puisqu ’il est porté et quasi plébiscité par les jeunes et futurs médecins. Y aura -t- il la volonté politique d’une telle réforme ? Serait-elle suivie par les nombreux généralistes au crépuscule de leur activité mais ayant néanmoins une dizaine d’années à exercer (vu les positions syndicales…) ? Esperons-le
  • Bravo pour ces propositions qui constituent un socle solide de réflexion pour nos élus !
  • Bravo pour cette initiative réfléchie et venant de personnes qui connaissent le problème de l’intérieur. En souhaitant de tout coeur que ces propositions soient entendues !
  • Bravo pour cette initiative, j’espère que ça débouchera les esgourdes de nos dirigeants
  • Bravo pour cette initiative, notre médecine n’est peut être pas si malade si on arrive a se bouger pour la défendre !
  • bravo pour cette proposition ! En espérant que ce texte atteigne plus d’oreilles ..
  • Bravo pour cette proposition et ses idées qui pour moi ont 2 avantages, remettre la MG a sa place et non pas à la traine de l’hopital et qui permet aux MG qui le souhaitent de faire leur pratique en tant que « salarié », ce que semblent vouloir les nouveaux diplomés. Sans parler des nombreux autres avantages « pratiques » de votre proposition. Alors encore bravo et espérons que cette proposition voit le jour.
  • Bravo pour cette réflexion originale et réaliste, que les politiques s’en inspirent et vite !! Pour l’externe que je suis aujourd’hui vous êtes une source d’espoir pour un exercice futur épanouissant.
  • bravo pour l’initiative qui j’espère débouchera sur des discussions fructueuses
  • Bravo pour l’initiative. Bravo pour la rupture avec les positions syndicales dont le triste bilan est le choix de notre médecine libérale par seulement 8 % des étudiants. Il est temps que la profession s’exprime, il est temps que nous tous médecins de terrain reprenions notre avenir en main. « En France le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière » nombre de responsables syndicaux nous prouvent à longueur d’ année combien Clemenceau avait raison ! Bravo donc pour vos positions, un bémol cependant , le lien renforcé avec les ARS qui peu n être pas synonyme d indépendance.
  • Bravo pour l’initiative. C’est bien de prendre son destin en main en faisant preuve de courage et d’imagination, et cette démarche innovante est louable. Etant spécialiste, je note avec une pointe de regret l’absence de chapitre consacré à l’articulation des spécialistes et des généralistes en coordination autour du patient. J’aimerais avancer avec vous sur ce point particulier de la démarche, qui ne saurait être négligé, celui du parcours des patients dans le système de soins, de manière à ce que vos MUSt permettent de coordonner à la fois la prise en charge médicale, mais également la prise en charge médico-sociale des patients. Avec un objectif : que le malade soit pris en charge par le bon circuit, ville, hôpital, milieu social, au bon moment. Cela diminuerait aussi notablement les coûts de la santé. A suivre !
  • Bravo pour toutes ces idées et ce bon sens qu’on aimerait rencontrer plus haut dans les sphères décisionnelles… Courage !
  • Bravo pour toutes ces idées, elles sont toutes excellentes !
  • Bravo pour toutes vos initiatives ! J’espère que ce projet ira loin. De tout coeur avec vous !
  • Bravo pour vos idées ! écouter les gens qui sont sur le terrain, voila ce que devraient faire nos politiques.
  • Bravo pour vos idées, pour votre initiative, …
  • Bravo pour vos ides. Reste a les appliquer !
  • Bravo pour votre créativité. Espérons que Mme Touraine vous entende et ait le courage politique de dire une bonne fois « non » aux privilégiés qui veulent garder leurs prés carrés.
  • Bravo pour votre initiative, en espérant que vous serez entendus !!!
  • bravo pr ces propositions innovantes avec tous mes voeux de succès
  • Bravo si tout cela pouvait devenir réalité… Médecin généraliste en Ardèche
  • Bravo, ça fait plaisir de voir des gens motivés pour faire évoluer leur métier alors que le gouvernement reste assez immobile sur cette question !
  • bravo, çà va peut-être réveillé les responsables…
  • Bravo, continuez !!
  • Bravo, de belles perspectives avec ces idées novatrices.
  • Bravo, du concret et de l’espoir
  • Bravo, enfin une réflexion intéressante sur ce thème. Un médecin généraliste maître de stage.
  • Bravo, étant spécialiste, d’exercice mixte, libéral et hospitalier, en grande ville, proche de la retraite je ne connais pas bien les problèmes des MG et encore moins des MG ruraux. Cependant je soutiens cette initiative venue du terrain, et qui emprunte les chemins modernes en laissant entrevoir les perspectives de l’exercice d’avenir. Il est temps pour les décideurs d’écouter enfin ce qui est dit par ceux qui connaissent les problèmes car ils sont sur le terrain et les vivent quotidiennement. Suivons cette proposition, faisons cet essai, laissons le grandir en le corrigeant eventuellement et voyons le résultat.
  • Bravo, excellent projet que je soutiens.
  • Bravo, j’adhère, j’adore, je vote pour ! Bravo bravo bravo !
  • Bravo, j’admire cette énergie et j’approuve ces propositions innovantes en tant que patiente souffrant de plusieurs maladies chroniques. Mon généraliste doit m’aider à gérer tout cela en parallèle et je trouverais cela tellement plus simple avec des spécialistes regroupés dans les MUST / MSP !
  • bravo, magnifique travail ! Il faudrait maintenant aller plus loin peut-être, créer une formation INDÉPENDANTE. S’unir enfin, nous médecins généralistes, comme on n’a jamais su le faire, avec force et motivation, pour porter ces idées rationnelles et tellement évidentes. Arrêtons de laisser parler pour nous des ainés trop souvent impliqués politiquement, syndicalement ou ordinalement, et qui ne représentent que (très) rarement la profession.
  • Bravo, mille fois bravo pour ce projet. Mettons tous le « paquet » médecins, para médicaux, patients pour qu’il soit soutenu par les « décideurs » et qu’il voit le jour.
  • Bravo, un texte clair qui semble réaliste. J’espère que vous serez tous entendus (aussi bien, voir mieux que pour les chemises des hôpitaux…) Merci !
  • Bravo, une rénovation complète du système s’impose : on est à bout de souffle … un médecin généraliste qui aime son métier, n’est pas en burn out, mais qui veut du changement de fond.
  • Bravo, vive la médecine générale. Il faut que les étudiants viennent dans nos cabinets de ville ou village, pour comprendre et aimer ce métier. Il faut diversifier la rémunération des médecins généralistes mais surtout pas avec un système contre productif (capi)qui pénalise « les patient pas tout à fait dans les clous ». Quelle bonne idée aussi d’associer chef de clinique interne en MG externe et médecins volontaires… Je suis tout à fait partante.
  • Bravo, voici une proposition bien construite et passionnante ! Il est permis de rêver un peu… imaginons que demain elle soit mise en oeuvre….
  • bravo. c’est tout.
  • Bravo. Des propositions bien pensées, réalistes, qui offriraient je pense un vrai renouveau à la médecine générale libérale. J’aime la médecine générale, mais je sais que je ne pourrai la pratiquer toute ma carrière si elle reste telle qu’elle est actuellement. Un rythme de stakhanoviste, une protection sociale inexistante, une foule de tâche administratives complexes et chronophages… tout cela me fera un jour jeter l’éponge, je le sais. En revanche, une médecine générale telle que vous la dessinez… je prends sans hésitation, jusqu’à la fin de ma carrière…
  • Bravo. Esperons que vous soyez entendus…. (un interne qui voudrait faire autre chose que du CHU !)
  • Bravo. Excellente initiative. La médecine 2.0 a de beaux jours. Merci
  • Bravo… Enfin une réflexion cohérente. J’espère qu’elle sera écoutée et mise en application si elle se révèle réaliste. Dommage que cela arrive trop tard pour moi. Courage !!!
  • Bravo… un projet cohérent plein d’idée novatrice et pertinentes. Esperons que vous pourrez le « vendre » a nos dirigeants.
  • C’est beau de voir des professionnels passionnés tenter de prendre leur destin en main… et maintenant la question est : le gouvernement actuel (pour lequel j’ai voté en espérant qu’il serait moins imbécile que le précédent -oui, je sais, je suis naïve) est-il capable de vous (nous) entendre ? Le doute m’étreint (oh oui !).
  • c’est beau merci
  • C’est bien en guise d’apéritif. Et où est le plat de résistance ? Quels sont les réseaux ? les opérations de lobbying prévues ? auprès des élus ? des universitaires ? des associations d’étudiants ? des syndicats ? Et attention aussi à trop vouloir copier les CHU en petit à ne pas en reproduire aussi les défauts.
  • C’est bien pensé, ça va dans le bon sens ! Espérons que ce soit entendu plus haut !
  • C’est effectivement une réforme en profondeur qui apporterait énormément dans l’exercice de notre métier. Par contre, il y a un point qui me parait pas assez développé c’est la revalorisation des actes du secteur 1 et éventuellement une participation minimes des patients pour freiner la consommation médicale pour des pathologies bénignes.
  • J’apporterais d’autres mesures telles que :
  • Samedi matin inclus dans la permanence de soins (PDS) c’est-à-dire tarifs garde
  • En semaine fermeture de tous les cabinets à 19 H 00, relayé par la PDS de 19 H00 à minuit.
  • Nuit profonde : Minuit – 08 H 00 assuré par le CH le plus proche
  • Cs à 35 € avec participation du patient de 5 €
  • Cs + MGE à 40 € avec participation du patient de 5 €
  • Cs + MNO à 45 € avec participation du patient de 5 €
  • Possibilité d’une majoration de 10 € à la charge du patient s’il y a plusieurs demandes (ex RO + gastro)
  • Tout certificat médical : sport, CCB… est exclusivement à la charge du patient : 50 €
  • V + MD : 45 € pour RO avec participation du patients de 5 €
  • V + MU : 55 € pour visite où il ne s’agit pas d’un renouvellement participation du patients de 15 €
  • IK : 1 € / Km distance allée-retour
  • CRD : 30 €
  • CRN : 40 €
  • CCAM : modification de la cotation, pour une cotation facile à retenir, facilement applicable et surtout on retire les centimes qui ne servent à rien sinon qu’à perdre du temps. Aucune participation du patient pour les actes.
  • Ex : « MG » pour actes de Médecine générale suivi de la spécialité « G » pour gynéco, puis l’acte « F » pour frottis
  • Par ex pour Actes de Gynéco :
  • Frottis : « MGGF » : 45 €
  • Pose d’1 DIU : « MGGD1 » : 55 €
  • Retrait d’1 DIU : « MGGD2 » : 45 €
  • Je pense qu’il faut prévoir une réforme eu urgence du secteur 1 (éventuellement janvier 2013) avant que la médecine générale ne soit totalement délaissée. Les conditions de notre travaille changent avec un manque d’attrait des jeunes remplaçants à la médecine libérale. L’âge moyen d’installation est de 38 ans. Beaucoup de jeunes médecins se tournent vers le salariat car ne se reconnaisse pas dans l’exercice de la médecine générale et sa pratique actuelle.
  • Merci pour votre investissement. C’est tous ensemble que nous pourrons changer les choses.
  • C’est extraordinaire ce que peut donner un groupe de personnes rassemblant ses idées !!! bravo à tous !!!
  • c’est réalisable.Et ce serait vraiment un grand pas.Dans le bon sens.
  • C’est tentant, c’est sur.
  • C’est un beau projet, félicitation pour ce travail – il faut maintenant le présenter aux politiques.
  • C’est un beau projet. J’ajouterais :
  • que le salariat exclusif n’est pas un gros mot ; l’idée d’un corps de généralistes fonctionnaires n’est pas forcément dérangeante
  • qu’une agence de gestion et d’interfaçage régionale (AGIR) serait un plus = fonction d’organisation de tâches mutualisée (contrôle métrologique des appareils des MUST et des cabinets médicaux, gestion du parc de matériel, recherche de professionnels de santé sur demande des must, supports en hygiène, en comm, achats groupés etc.)
  • l’AGIR pourrait répondre aux besoins des musts en terme d’informatique ou d’évaluation raisonnée intelligente de leurs actions, voire plus… C’est réalisable. You had a dream BravoC’est un bon travail de fond qui mérite d’être connu et reconnu par nos gouvernants. Merci
  • c’est un super projet. Merci pour votre investissement, çà fait plaisir !! Je suis à 200% pour vos idées
  • C’est une proposition intéressante et moins institutionnaliste que celles proposées auparavant. Bravo.
  • ça donne envie !
  • Ca donne envie…
  • Ça fait rêver : moi qui était prête à me tourner vers un poste salarié, je considérerais avec intérêt cette nouvelle façon d’exercer la médecine générale. J’ai toujours été attirée par l’exercice à la campagne, mais à l’heure actuelle, on y est tellement éloigné de tout …
  • Ca fait rêver mes deux côtés : l’usagère et la sage-femme ! Bravo les 24 !
  • Ca me plairait beaucoup de travailler dans ces MUSt, de pouvoir exercer une medecine de qualité dans un environnement qui fait rêver et qui permettrait un enseignement aux futures générations ! J’aurais bien aimé avoir cette possibilité là durant mon cursus. BRAVO, que votre proposition remonte loin et haut…
  • Ca rassure de voir que des gens cherchent et trouvent des solutions à ce probleme. Merci
  • ça, ce sont des propositions concrètes et novatrices !
  • Ce n’est que de la base que les initiatives peuvent monter : bravo ! MG remplaçante, je voudrais aussi souligner la difficulté à se décider pour installation qui soit utile à la France et compatible avec le boulot du conjoint et la vie de famille… A très bientôt j’espère !
  • Ce projet a le mérite de montrer à nos décideurs institutionnels ce que la Société Civile est capable d’élaborer. Il reste maintenant à porter le concept au plus haut niveau en intégrant les « intérêts » universitaires mis en cause. Ce ne sera pas facile, mais des expérimentations ciblées sur certains bassins de vie peuvent permettre de premières évaluations comptables sans lesquelles notre Grand Argentier ne laissera rien sortir. Ce projet est logique et sensé, il synthétise l’espoir de nombreux enseignants généralistes, j’y souscris entièrement.
  • Ce texte est audacieux, souvent réaliste, sauf pour le reclassement des VM…bravo !
  • Ce travail de propositions réalistes est impressionnant. Bravo à vous tous qui œuvrez pour faire avancer l’offre de soin en milieu rural. Vous êtes formidables !
  • Ce travail de réflexion qui semble ô combien nécessaire dans la situation actuelle de la MG paraît très interessante à une non-spécialiste de la mèdecine,et, à voir les commentaires enthousiastes pour la plupart, il est temps de se mettre au travail…
  • Ces propositions émanant de « médecins de famille », au quotidien sur le terrain – désertique ou urbain -, devraient retenir la meilleure attention des instances décisionnelles. Y a du grain à moudre, sûrement.
  • Tous mes encouragements.
  • Ces propositions sont complètement délirantes et sans aucune compatibilité avec la réalité économique ! Il ne faut pas confondre le mal-être de professionnels, la difficulté de l’accès aux soins et la surconsommation des prestations ! Les réformes à réaliser sont simples et connues :
  • suppression du paiement à l’acte
  • suppression de la médecine libérale
  • sectorisation de la population et affectation d’un médecin référent
  • Cet article devrait être proposé aux revue Médecine et Prescrire (et bien sûr au ministère de la santé). AMHA, la répartition des MUSt sur le territoire sera difficiel et toutes les zones difficiles ne pourvoiront pas forcément la patientèle pour au moins 5 médecins (1 senior, 2CCUMG, 2 internes), même si ceux ci travaillent plus calmement que la plupart des libéraux actuels) en zone peu peuplée… Mais le projet reste très intéressant (beaucoup plus que ce qui est proposé par les autorité).
  • Cette initiative est excellente . Je ne vois pas de réaction sur le vif du Ministre de la Santé ! Je ne pense pas que des réformes se feront sur les études médicales vu le programme du Président sauf si cata complète. Au cas où, revoir la notion »exit du modèle centré sur l’hôpital » car les possibilités de création des Maisons universitaires ne se fera pas sans la participation de l’hôpital public et les cliniques mutualistes dans les déserts médicaux. Cordialement, confraternellement
  • Cette proposition me semble réaliste et très intelligente.
  • Chez moi c’est assez fréquent les maisons médicales pluri disciplinaires voire les centres de santé communaux. Je savais pas jusqu’ à quelques années en arrière que les déserts médicaux existaient et que j avais de la chance..
  • Comme je l’ai dit sur twitter félicitation à vous tous pour ces propositions qui pourront faire avancer la médecine mais surtout l’empêcher de quitter certain village du fond de nos campagnes.
  • Congratulation pour cette merveilleuse initiative si bien pensée !
  • Courage…
  • Croisons les doigts pour être enfin entendus…et écoutés surtout !
  • De belles et bonnes idées, qui je l’espère verront le jour sous peu !
  • De belles idées
  • De belles idées ! À nous de créer l’exercice de la médecine de demain :)
  • De biens bonnes réflexions. Maître de stage, en MSP, j’en discute avec les Internes : pour le moment, la MG leur fait trop peur…
  • De bonnes idées qui (re)donnent confiance dans la médecine générale. Dans ces conditions, j’aurais envie de la pratiquer. Merci.
  • De bonnes idées qui seront j’espère considérées à leur juste valeur par les décideurs…
  • De bonnes propositions – on n’arrivera à rien sans ce type d’initiative. Donc, je vous soutient et j’espère que ce texte recueillera l’attention des responsables qui ont le pouvoir d’en faire une réalité.
  • De bonnes propositions, une réflexion intéressante, je n’en attendais pas moins de ces médecins 2.0 que je suis depuis quelques temps déjà !
  • De l’audace et de la reflexion ! Bravo.
  • De la part d’une étudiante en médecine : j’adhère !
  • De quoi faire bouger les choses ! En espérant que ce soit entendu !
  • De quoi me motiver pour le début de la thèse !
  • Du bon sens, du bon sens
  • De riches bonnes idées.
  • de tout coeur avec vous… même si je suis peu concernée, étant donné que je suis une Suissesse vivant en Suisse, je trouve vos propositions pertinentes et je les soutiens !
  • De très bonne idée qui pourrai faire avancer beaucoup de chose.
  • De très bonnes idées !
  • De très bonnes idées ! En espérant que cela fasse bouger les choses.
  • De très bonnes idées !!!
  • De très bonnes idées, merci pour ce travail
  • De très bonnes idées, puissent-elles se concrétiser !
  • De très bonnes idées, qu’il n’y a plus qu’à mettre en pratique…
  • De très bonnes idées.
  • De très bonnes idées. Je suis étudiant en DCEM4 et futur généraliste, très en colère contre une partie de nos ainés (l’ordre en particulier, pour ne pas le citer) qui n’ont aucun scrupule à proposer des mesures pour leur relève qu’eux même auraient trouvé inacceptables. L’intelligence politique élémentaire de vos propositions « donnant donnant » est devenue trop rare. Merci à Jaddo pour le lien.
  • Dentiste depuis 10 ans je soutiens à fond vos propos et vous n’imaginez même pas à quel point il existe une ressemblance entre ce que vous décrivez et la catastrophe attendu dans le monde dentaire avec la main mise du monde hospitalo-universitaire depuis qlqs années. Vivement que les grandes familles du mondes médicale français s’associent pour enfin réfléchir à l’organisation de notre cadre de travail, de notre formation, de notre rémunération et de notre protection sociale. BRAVO !!!
  • des idées constructives, sensées et documentées. j’espere que cela sera pris au sérieux par de plus hautes autorités.
  • Des idées pour faire avancer le débat …. bravo amis twittos belle initiative
  • Des idées qui correspondent enfin à ce que je souhaite comme la plupart des médecins de terrain, des idées qui donneraient une bouffée d’oxygène aux libéraux installés et permettraient de recruter sans problème les jeunes MG. Le gouvernement saura-t-il faire confiance aux médecins de terrain et relever le défi d’aider à la mise en oeuvre de toutes ces idées ? Je l’espère car il est urgent dans l’intérêt des populations comme celui des médecins , d’endiguer le déclin démographique des généralistes, rendre attracive et revaloriser leur profession (tout en leur laissant cette part d’ indépendance nécessaire à l’éthique), et de leur faire confiance pour organiser cette médecine de proximité de qualité, innovante et peu coûteuse qu’ils proposent.
  • Des idées réalistes qui dépoussièrent le malheureux paysages que nous dessinent quelques pontes parisiens bien éloignés du terrain.
  • Des propositions claires et bien pensées, je signe : )
  • Des propositions cohérentes et très justes !
  • Des propositions concrètes qui rassemblent et organisent de bonnes idées simples et réalisables.Bravo. La révolution 2.0 est en marche…
  • Des propositions enthousiasmantes pour une interne de médecine générale ! Bravo
  • des propositions intelligentes, une explication claire, j’adhère !
  • Des propositions raisonnables qui sembles réfléchies, ça change de ce qu’on peut voir en général. J’espère que vous aurez de la visibilité et que ce texte fera écho ! Bon courage.
  • des propositions très inintéressantes, il est temps que les choses bougent ! Je suis une jeune infirmière et j’espère toujours un suivi médical le plus complet possible pour mes patients quand cela n’est pas le cas. Il me parait bien judicieux de permettre de dégager du temps médical grâce aux AGI.
  • Des propostiions intéressantes, un beau travail, félicitations !
  • du bon sens et du dialogue : j’espere que ses propositions vont tomber dans des bonnes oreilles.
  • En cette fin de semestre, et avec l’actualité, ce projet me donne envie de continuer pour l’avenir de la MG
  • En espérant que ces propositions trouvent autant d’écho que la mobilisation contre les blouses des malades à l’hôpital et des suites favorables du ministère. BRAVO à vous
  • En espérant que ces propositions trouvent résonance auprès de plus hautes instances.
  • En espérant que toutes ces propositions atteignent leur but. Soutien à vous tous.
  • En plein questionnement sur une future installation, j’espère que vos propositions trouveront un écho au plus vite !
  • en tant qu’étudiante en DCEM4 et souhaitant m’orienté en médecine générale voilà de très très bonnes idées en espérant qu’elle soit entendue !!
  • En tant qu’étudiante en médecine et désirant faire de la médecine gé, j’espère que votre projet plein de bonnes idées sera entendu !!!
  • En tant qu’infirmière je serais heureuse de travailler dans ce genre de structure, un vrai travail de collaboration ! Bravo !
  • En tant qu’interne de médecine gé, j’adore mon futur métier mais comme beaucoup autour de moi je voudrais l’exercer dans de bonnes conditions. Et quand je lis vos propositions, que je vois enfin des idées constructives, j’ai envie de vous dire bravo, et un grand merci à vous tous !! Je soutiens à 100% et plus si je le pouvais. Espérons que vous serez entendus !
  • En tant qu’universitaire de MG, je ne peux qu’approuver !
  • EN tant que citoyen français, je soutiens ce projet… si tout n’est pas réalisable, et si qq imperfections existent : ce projet a néanmoins le mérite de constituer une réflexion intéressante sur notre modèle de santé. L’hopital n’est pas la solution à tout… Je suis pour une médecine locale, proche qui puisse aider, soigner sur place sans directement envoyer chez le spécialiste ou à l’hopital… Bref, continuez ! j’espère que ce projet (ou des parties de ce projet) trouveront un écho favorable chez les décideurs parfois déconnectés de la réalité !
  • En tant que future interne en médecine générale, je trouve que ces propositions répondent bien à nos inquiétudes ! Je suis très attirée par le milieu rural et les patients qu’on y cotoie, mais j’ai très peur de me retrouver seule dans ma pratique… en espérant que nous seront entendus !
  • En tant que patiente, je trouve l’idée géniale !! Les maisons de santé qui puissent être également lieu de formations des futurs médecins c’est une idée brillante !
  • En tant que psychologue, je veux bien rejoindre une MUSt ! :)
  • en tant que remplaçante en médecine générale je ne peux qu’applaudir à ces propositions que j’attends depuis longtemps !
  • Encore bravo à tous.. Exerçant en zone déficitaire je suis on ne peut plus d’accord avec vous. Pourquoi les mesures incitatives ne marchent pas ? 1 : peur que le conjoint ne trouve pas de travail localement (dixit certains internes reçus au cabinet avec le député du Touquet.) 2 : les aides financières ne sont accordés qu’aux groupes ainsi un jeune installé seul (mon cas) y échappe alors qu’il comble le même manque. 3 : crise de vocation, idée que la médecine générale est encore la poubelle de l’hopital .. (tu as fait médecine générale car tu as loupé l’internat..)
  • Enfin
  • Enfin ça bouge !
  • Enfin de bonnes idées sur l’avenir de la MG, et enfin faites par ceux qui la pratiquent !
  • enfin des choses intelligentes,je suis actuellement salarié hospitalier,mais devant vos propositions,pret à repartir en sens inverse pour une vraie médecine !
  • Enfin des idées fraiches, des propositions censées, tout ça tient debout économiquement et socialement. Luttons pour que le débat continue !
  • enfin des propositions alternatives et intelligentes ! Vous avez mis des mots sur les sentiments que j’avais, moi qui suis externe et qui me destine, avec envie et quelques fois appréhension, à la médecine générale !
  • Enfin des propositions concrètes , mais par les premiers concernés avec les patients. Les politiques à vous de jouer !
  • Enfin des propositions concrètes APPLICABLES !!!
  • Enfin des propositions connectés à la réalité de la profession et du terrains.
  • Enfin des propositions de ceux qui connaissent le terrain !..un Med G un peu perdue qui retrouve un cap…merci
  • Enfin des propositions innovantes Et puis n oublions de sortir de la médecine liberale : forfait , salaire, …
  • Enfin des propositions innovantes et qui ont le mérite de faire bouger les choses…si on reste en l’état, on court à la catastrophe. Il est indispensable d’avoir des médecins généralistes dehaut niveau
  • Enfin des propositions novatrices, cohérentes, applicables et non coercitives. Merci pour ces idées et la défense d’une médecine au service de tous et partout. J’adhère +++ Il faut diffuser autour de nous ce concept pour emporter l’adhésion Dr GUYON
  • Enfin des propositions pragmatiques ! (médecin de santé pub)
  • enfin des propositions qui donne de l’espoir à la jeune génération !!!!
  • Enfin des propositions qui donnent envie d’y adhérer, qui sont claire pour le non-savant (comprendre le néophyte du système), et qui semblent cohérentes !
  • Enfin des propositions réalistes.
  • Enfin des propositions reflechies !!!
  • Enfin des réflexions utiles et réalistes. Pas de guerre de clocher, de l’action. Bravo
  • Enfin des vrais gens de terrain qui ont des idées innovantes et utiles pour les patients. En tant que jeune spécialiste en médecine générale remplaçante, et qui n’a pas du tout envie de s’installer vu le fonctionnement actuel du système de soin, je soutien votre démarche.
  • Enfin des vrais propositions !
  • Enfin du concret !J’adhère totalement,et espère pouvoir continuer à exercer la médecine générale de cette manière !
  • enfin quelqu’un qui nous comprend
  • enfin un peu d’espoir. Proposer enfin une vraie formation…
  • enfin un projet innovant, clair et efficace. pour la 1ere fois je me dit que dans ces conditions je signerai bien un clinicat à la fin de mon internat !
  • Enfin une réflexion réfléchie !
  • Enfin une solution de proposée ! Et même si elle comportait des erreurs ou si elle ne menait à rien, peut être qu’elle permettra au moins de faire réfléchir.
  • Enfin une synthèse de nombreuses idées dispersées depuis trop longtemps.
  • N’est-il pas trop tard ? Non, car les faits sont têtus. Continuer comme depuis cinquante ans, c’est tuer le pays France, car le budget de la SS égale le budget de l’état, et pèse lourdement sur la compétitivité internationale de la France, jusque mort s’en suive… si on ne change rien très rapidement.
  • Marisol Touraine devra admettre ce fait. Continuer le tout hôpital = catastrophe annoncée, et pas seulement pour la santé. A l’évidence il n’y a pas d’autre solution que ce que vous proposez. La France a assez de médecin, alors pourquoi cette pénurie sur le terrain ?
  • Après 30 ans de MG, dont 10 ans d’enseignement aux internes et la construction d’une Maison Médicale, seul l’application très rapide de votre projet pourra m’éviter un départ en retraite le plus vite possible. Sur une cinquantaine d’interne enseignés en 10 ans, seul 4 se sont installé en MG (dont 2 avec moi) ;
  • Il est vital pour les français et le pays (comme je l’explique plus haut) que nos idées soient appliquées. Pas besoin d’être les plus fort ; nous avons déjà raison et nous vaincrons tôt ou tard. Il vaudrait mieux que ce soit avant la catastrophe annoncée.
  • Enfin une vrai réflexion sur les problèmes de désert sanitaire Félicitations
  • Enfin, de vraies propositions faites par et pour des MG. Actuellement encore externe, je souhaite devenir MG alors je trouve vos propositions de formation très interessantes !
  • Enfin, une manière intelligente de concevoir la médecine rurale, en en faisant un pôle d’excellence d’exercice de la médecine générale. Merci les copains.
  • enthousiaste !
  • enthousiaste aussi, et intéressée par ce foissonnement d’idées et de bonne volonté… ça change
  • Envie de réagir à ce projet réfléchi +++ MERCI, MERCI, MERCI pour ces proposition pleines de bon sens, il faut que ça remonte+++ Merci de mettre cet accent sur la prise en amont de ce problème de démographie médicale : DECENTRALISONS la formation de MG au coeur du métier de médecin généraliste. Les étudiants disent tous qu’ils ont du mal à assumer ce choix (c’est peu dire aux vues des remarques hospitalière…). Il faut les intégrer au coeur de ce métier plutôt que cotoyer de manière disproportionnée l’hôpital et une vision hospitalocentrée. Utilisons les moyens modernes actuels en particulier pour l’enseignement (Externes en stage 1/2 journée loin d’un lieu d’enseignement en MUSt rurale. proposer des solutions de logements…) jeune médecin passionné par cette médecine de ville.
  • Espérant de tout coeur que vous serez entendus et suivis par vos confrères……
  • Espérons être entendu sur ce sujet ; de belles propositions bien argumentées :)
  • Etant étudiante en médecine, je ne peux qu’adhérer… Merci pour ce beau texte, en éspérant qu’il deviendra réalité…
  • Étudiant en D3 (5e année de médecine), j’ai depuis la D2 décidé de devenir MG libéral. J’ai mis du temps à assumer cette décision devant les autres étudiants et les médecins du CHU, car cette profession est méprisée par beaucoup comme étant une voie de garage pour ceux qui n’auraient pas le niveau pour devenir « spécialiste ». Je pense que ces propostitions sont très positives et pourraient faire changer l’état d’esprit des étudiants et des universitaires sur la médecine générale.
  • Etudiant en D3, conquis !
  • Etudiant en medecine et probable futur medecin generaliste. Je soutiens avec force ces propositions.
  • Etudiant en médécine, je ne me destine pas à la médecine générale pour le moment mais m’intéresse comme tout futur praticien à la question de la formation et de l’exercice de la MG et ne peut qu’adhérer à cette proposition construite, originale et nécessaire.
  • Étudiante en cinquième année de médecine, je ne peux qu’applaudir ces propositions. A mes yeux elles apportent des réponses à la fois concrètes et réalistes à des inconvénients majeurs de la médecine générale, qui font hésiter un grand nombre d’entre nous en arrivant au seuil de l’internat : méconnaissance de la profession par les étudiants, salaires insuffisants pour la charge de travail et le nombre d’études, isolement, péril de la liberté d’installation.
  • Comment procéder pour que tout cela ne reste pas sur écran ? Peut-être constituer une communauté formelle de médecins et d’étudiants désireux de faire évoluer la profession, qui puisse peser plus lourd qu’elle ne le fait aujourd’hui – dispersée – dans les débats publiques. Il n’en reste pas moins que ce texte publié sur vos blogs et cette pétition sont un bon début, et ont le mérite de pouvoir être accessibles et diffusés facilement.
  • En espérant qu’ils trouvent une suite, tous mes encouragements !
  • Etudiante en médecine
  • Etudiante en médecine ;-) une bouffée d »oxygene ce texte…
  • Etudiante en médecine intéressée par la médecine G en campagne mais que la situation actuelle dans ce domaine effraie, je suis conquise par vos propositions. Enfin des idées qui ne semblent pas complètement irréalisables, même si tout n’est pas évident ; en tout cas ce texte mériterait vraiment, vraiment, d’être lu par les décideurs de l’avenir de la profession ! Une bonne base de réflexion
  • Excellent !
  • Excellent !!
  • Excellent initiative, idées originales.
  • Agir sur la formation initiale est l’un des piliers d’une vraie réforme du système de santé.
  • Bien cordialement,
  • Frédérick Stambach, Interne en médecine générale
  • Excellente initiative que je soutiens et donc je signe !
  • Excellente initiative qui va se heurter d’entrée aux syndicats traditionnels à moins qu’ils décident d’accompagner le projet.
  • Excellente initiative, excellentes propositions. Il faut maintenant que le gouvernement mette son bleu de travail et ouvre les discussions pour qu’enfin, on mette en place la solution pour être #PrivésDeDéserts Je soutien, je signe !
  • Excellente initiative, pleine de bon sens, il n’y a plus qu’à espérer que ces propositions tombent dans des oreilles influentes… Faites tourner !
  • excellentes idées
  • excellentes idées , tout à fait d’accord pour ces nouveaux emplois qui nous permettront de nous recentrer sur la profession et d’améliorer le confort et l’accueil des patients j’attends la suite ……
  • Excellentes idées ! Bravo
  • Excellentes idées, pourvu que les autorités aient l’humilité d’écouter ceux qui connaissent ce dont il parlent ! Bravo pour votre travail !
  • Excellentes propositions concrètes et innovantes pour les jeunes medecins .Mais il faut aussi un volet concret pour ceux dejà en place et les futures medecins apres le post universitaire .Sinon cela ne reglera pas les devissages de nombreux MG et donc les deserts medicaux. Le gouvernement doit comprendre que pour une offre de soins sans « deserts » et d’accès aisé pour la population , cela passe par une vrai et importante valorisation du metier de MG !!
  • Excellentes propositions. Mais « médecine 2.0 » c’est le langage de nos élites/journalistes et donc ça ressemble aux trucs qu’ils essaient de nous faire avaler. Je propose « Nouvelle médecine », quelque chose de plus français et moins facebook. Sinon, je n’ai rien à dire, c’est du beau boulot.
  • Externe à Paris 7 et membre d’un collectif étudiant qui essaie de faire bouger la pédagogie à la fac et offrir une alternative à la monoculture hospitalière, je vous remercie d’avoir rédigé tout ça !
  • C’est dans ce genre de systèmes qu’on veut travailler ! Et merci de d’avoir rédigé proprement ce que nous formulons souvent de façon maladroite…
  • faire passer le pratique avant le technocratique, c’est ça être #PrivésDeDéserts !! osons
  • Faudra bien faire attention à éviter de créer des hiérarchies. par exemple, pas de chef de service de MUst, mais plutôt un collège des médecins en poste (et pourquoi pas autant de poids décisionnel aux membres de la maison, qu’ils Soient médecins, externes, internes, secrétaires ou AGI). Cela ne résoudra pas tous les problèmes de pouvoir, mais ça peut aider.
  • Félicitations ! Des propositions pour une fois faites par des acteurs qui connaissent VRAIMENT le travail de terrain.
  • Félicitations et bon courage, les groupes de pression et conflits d’intérêt ne verront pas ce projet d’un oeil bienveillant, mais c’est une raison supplémentaire de le poursuivre !…
  • Félicitations pour ce travail de qualité. Je salue l’initiative de ces idées qui sont toutes plus judicieuses les unes que les autres. J’espère sincèrement que vous saurez vous faire entendre, je sais à quel point c’est difficile de faire changer d’avis des gens qui, en réalité, ne connaissent pas la réalité du terrain.
  • Félicitations pour ces belles propositions qui répondent toutes à une réalité terrain bien trop souvent oubliée. Médecine générale 2.0, cependant aucune allusion aux outils 2.0 qui devraient faciliter la coordination des soins (messagerie sécurisée, dossier médical partagé/personnel, télémédecine etc.). Ces outils ne vous semblent pas utiles ?
  • Formidables projets d’avenir,Espérons que vous soyez entendus !Pensez néanmoins a faire en sorte que les excellents stage pour les externes chez le MG n’engendre pas de surcouts pour eux( participation par collectivités locales au frais de déplacement ou au transport ; frais qui peuvent rebutter a faire se stage).
  • Fort interessant et hors des sentiiers battus et rebattus Félicitations Bientôt 60 ans je suis intéressé à poursuivre une activité salariee en MSp rural et à céder ma clientèle de ville dans un groupe médical à Limoges
  • Futur médecins rassuré de voir des propos sensés !
  • future interne de médecine générale, probable future médecin (semi)rural…merci !!!!
  • Future interne en MG, je serai ravie de travailler en MUSt
  • Future jeune interne de médecine générale, je suis bluffée par vos propositions qui méritent toute notre attention et celle de notre ministère ! Merci pour ce dispositif clair, juste et audacieux !
  • Future MG, j’adhere au concept et à l’effort de réflexion ! En espérant que ces idées soient mises en pratique.
  • géniaaaal :) enfin des gens sensés !!!!
  • Génial ! Une future consoeur Med G ravie de vos propositions !
  • Génial, J’ai vécu une expérience similaire en recrutant un ex directeur d’une boite de travaux publics pour diriger un réseau de santé gériatrique. Une réussite absolue : un logisticien doté d’une capacité hors norme à négocier comme dans son ex métier du « noir ». Des résultats surprenants pour permettre des retours et des maintiens durables à domicile de personnes très fragilisées par la maladie, le handicap. Et en plus jamais de déficit, un savoir faire qui manque dans la santé ! Mais une suspicion constante : quelles sont ses compétences en gériatrie ? Courage car vos idées peu convenues et peu convenables vont fédérer les opposants du système. Je vous invite à venir débattre de vos idées dans l’un des « café santé » que nous organiserons à Lyon dans les prochains mois. Cordialement cafe.sante.societe@gmail.com
  • Génial, totalement d’accord !!! Merci pour ce travail énorme et qui reflète réellement ce que pensent les futurs MG Je rentre dans ma 3ème année d’internat de MG, et j’avoue que je pense déjà à l’après… Jusqu’à la lecture de vos propositions, j’avais pensé m’exiler en suisse ou passer l’équivalence anglosaxonne pour aller travailler partout dans le monde sauf en France… Ou bien rester en France mais devenir salariée dans un CH en manque de médecin polyvalent (et en gros faire de l’interim de médecin remplaçant !!!)… Je repousse vraiment l’installation avant même d’avoir fini mon cursus, tant le côté administratif me ronge ! Sincèrement merci, je vous soutiens à 100%, votre projet me ressemble et c’est génial !!
  • génial,vive la médecine générale, à 64 piges,cela me donne envie de prolonger ce métier formidable,bravo les artistes
  • Genialissime !
  • Go !
  • Go, go, go….On vous soutient. Merci pour cette initiative ;)
  • Good job ! ;-)
  • Habitant en zone très rurale et soigné par des médecins généralistes de plus de 60 ans qui retardent leur départ en retraite faute de remplaçant… tout nous dirige vers le CH et provoque des engorgements des urgences… Gestionnaire RH, je vois des salariés qui ne peuvent pas voir un médecin avant 48h avec tous les riques sanitaires et juridiques qui sont induits… Bonne Chance
  • Habituellement remplaçant en médecine générale côté français, je travaille actuellement pour 6 mois dans une maison médicale belge « au forfait ». Ca ressemble fortement à une MUST avec une équipe pluri-disciplinaire (médecin, kiné, infirmière, exercice libéral ou salarié au choix), des acceuillantes (équivalent d’AGI) et 2 assistants/internes en formation… Je n’ai jamais rencontré de meilleures conditions de travail !!!
  • I have a beautiful dream….
  • Idées très intéressantes et vraiment motivantes pour les futurs étudiants et futurs MG ! Bravo à tous !
  • Il est urgent de faire quelque chose ! Vous avez mon soutien.
  • Il faut, de plus, que la France forme suffisamment de médecins, et arrête le pillage des pays pauvres de leurs praticiens ! C’est aussi une solution aux « déserts » : quand il y a beaucoup de médecins qui s’installent, ils vont là où ils peuvent « faire leur trou »…. (que se passait-il dans les années 70-80 ?). Cette remarque n’enlève rien à la qualité des propositions des 24.
  • Il serait temps de mettre la santé au service des humains (patients et médecins), qui sont bien plus que des chiffres dans les ordinateurs des technocrates (et bien plus intéressants !)
  • Il suffisait d’y penser !! ;-)))
  • Il suffisait de demander aux concernés !
  • IMG qui souhaiterait vraiment que le vent tourne dans le bon sens : le notre et celui des patients !
  • Impressionnant ! Bravo. À travers des commentaires adressés à l’un ou l’autre des auteurs, apparaissent des pistes et des arguments chez nos voisine européens. Chez nous en tous cas, l’urgence est absolue. Espérons le changement…
  • infirmier travaillant dans un service d’urgence dans un desert medical. Projet surrement perfectible mais qui me parait réaliste. Dans 5 ans la moitié des praticiens de mon departement sera à la retraite. Le changement, il faut qu’il arrive maintenant et c’est urgent !
  • Infirmière et patiente je soutiens largement ces propositions.
  • Initiative forte et courageuse. Les propositions sont justes et simples mais seront-ellles entendues en haut lieu ?. On croise les doigts. Merci pour ce travail de fond.
  • initiative tres positive
  • Intéressant
  • Interne de Med Gé, je trouve ces propositions très intéressantes, elles nous ouvrent enfin des vraies perspectives d’avenir pour notre exercice futur face aux propositions politiques et syndicales, merci !
  • interne de médecine générale, dépité par l’absence de réflexion quant au devenir de ma spécialité à la faculté, réconforté par les hérauts soignants du net
  • Interne en fin de cursus… Un peu d’espoir donc ! Merci !
  • interne en médecine générale dernier semestre. Un peu d’espoir, merci !
  • interne en médecine générale, prête à soutenir un « monde de la santé 2.0 »
  • Interne en médecine interne, cousin hospitalier de la médecine générale, je soutiens à 100 % vos propositions qui font preuve d’originalité, de vision à long terme et qui proposent une redynamisation de la spécialité ainsi qu’une réorganisation du réseau hopital-ville nécessaire au désengorgement de celui ci qui nuit à l’ensemble du système de santé, au réel fondement de la médecine général dans le cursus des études médicales. 2 remarques seulement : 1 chef de clinique pour 2 internes c’est du fantasme, dans les spécialités on ne voit cela qu’en Ile de France, en province c’est plutot 1 pour 4 ou 5 internes.. Ensuite oui oui à l’enseignement universitaire en MG mais il faut absolument s’investir dans la recherche clinique : prenez exemple sur les généralistes britanniques qui font des publications admirables en épidémio sans demander un travail acharné, par un recueil précis de données Bien sur pour cela il faudra libérer ces CCUMG de toutes les taches administratives monstrueusements chronophages. Merci encore pour la médecine et pour les francais.
  • interne en MG, je signe
  • interressant, bien construit
  • j’adhere
  • J’adhère !!!
  • J’ADHERE !!!! Puissent les tutelles s’en inspirer…. A faire connaitre autour de soi
  • J’adhère complètement à cette initiative et je vous félicite pour ces belles propositions. C’est innovant et ça fait avancer le débat : bravo !
  • j’adhère complètement mais j’y crois pas, il ne vont jamais accepter. qui ça ils ? voir dans le texte des propositions : nos amis des CHU notamment.
  • J’adhère complètement puisque localement après un vaste chantier nous allons ouvrir une maison des IMG en stage sur notre territoire semi rural à distance des facultés à coût réduit pour les IMG, et par ailleurs, je porte un projet de MSP en ZUS qui correspond à tout ce que vous décrivez, mais avec obstination car certains « locaux » prétendent que MG=riche (ce qui est vrai selon la qualité des soins réalisés, plus d’actes, plus de revenus, moins de qualité : mais de cela qui s’en préoccupent !) donc pourquoi nous aider ne serait ce que sur les locaux ? !
  • J’adhère dare-dare ! Christian HURBAULT (alias ZANGRA) MG depuis 29 ans attendant patiemment chaque jour sans rien voir arriver, ce qui fera revivre son désert des DARDARES…
  • J’admire la précision du projet, j’adhère. Une patiente (potentielle) en milieu rural.
  • j’adore, j’adhère !
  • J’ai d’autres propositions à vous faire. Comment est-il possible de vous contacter ? Merci.
  • J’ai lu attentivement vos propositions – j’y adhère tout à fait – j’ai lu également vos textes d’introduction à chacun de vous médecins blogueurs – des billets exprimant votre ressenti actuel et là, j’adhère encore plus ! Avec toute ma reconnaissance pour cette belle initiative. Maman d’un tout nouveau étudiant en DCEM4
  • J’ai lutté sans succès pour regrouper des MG dans une MSP dont j’avais obtenu le local et la subvention ARS ! Alors j’ai pris ma retraite anticipée de MG à 62 ans. Je serais encore à mon poste avec la réforme intelligente que vous proposez. Membre du PS, je vais y soutenir ce projet. Contactez-moi.
  • J’aime beaucoup cette proposition de réforme, qui complèterait sûrement très bien notre formation en plus de résoudre le problème des déserts médicaux ! Par contre, ce n’est que du détail, mais pour les logements à prix réduit des externes, il faudrait y réfléchir (en D3 on gagne à peine plus de 200 euros…)
  • J’approuve, je ne suis pas médecin mais la compagne de mon fils l’est. Je pense que ces propositions devraient être plus connues et donc peut-être relayées plus largement dans des sites comme « CYBERPLUS » ou « AVAAZ local ». Des affiches-pétitions pourraient être placardées dans chaque salle d’attente de généralistes convaincus. Qu’en pensez-vous ?
  • J’encourage vivement !
  • j’espère de tout cœur que ce projet deviendra réalité !
  • j’espère qu’au moins une partie de ce projet verra le jour, cela rendrait plus attractive la MG de ville et lutterait contre la dévalorisation martelée au cours de la formation de 2ème cycle…
  • J’espère que tout ceci aura une portée folle ! C’est déjà fou d’avoir réuni tout ce monde pour ça ! Une réforme clés en main, que demandent les ministres ?
  • J’espère que vos propositions trouveront une oreille à l’écoute auprès du gouvernement pour faire bouger les choses. Bon courage à vous !
  • J’espère que vous serez entendu !
  • J’espère que vous serez entendu. Allez : Tous ensemble !!! Tous ensemble !!! Ouais ! Ouaiiiis !
  • J’y crois donc je soutiens.
  • Je commence ma P1 l’an prochain et j’espère avoir la chance de faire partie d’une année de réforme !! Merci, le métier a bien besoin d’être redressé.
  • Je dis OUI !!!!!!!!
  • Je me joins à tous les commentaires ci-dessous : très belle initiative. En espèrant très fort que vous réussissiez à déscléroser un peu le système !
  • Je n’ai pas vu la signature de mon petit frère qui est généraliste et qui m’a dit « Ouah, c’est génial ce truc ! » lorsque je lui ai expédié le projet. Alors, comme je sais qu’il n’a pas beaucoup de temps pour surfer sur le ouèbe, je signe à sa place. Et aussi à la mienne, en tant que grande soeur d’un généraliste qui mène une vie … je ne peux pas dire de chien, il y a des chiens beaucoup plus peinards ! C’est génial ce truc !
  • je n’aime pas écrire, mais vous lire est un plaisir
  • Je n’y connais pas encore grand chose, en tant que simple étudiante, mais les idées me plaisent. J’espère qu’elles seront entendues !
  • Je ne suis pas du milieu médical mais concerné par ce débat. Texte qui devrait etre lu par les hautes instances.
  • Je ne suis pas médecin mais je lis nombre de blog tenus par les initiateurs de ces propositions et j’aime la façon dont vous décrivez/pratiquez la médecine. J’espère que vous serez entendus.
  • Je ne suis pas médecin, mais avec vous à 100%. Bravo, enfin des gens qui réfléchissent et veulent permettre à la société d’évoluer vers une médecine juste, accessible pour tous.
  • Je ne suis pas médecin, mais il n’est pas compliqué de comprendre que quelque chose doit absolument changer dans l’organisation des professions de santé en France, et le plus vite possible…
  • Je ne suis pas MG mais je vis à la camagne. Merci pour ces propositions qui je l’espere seront suivies (Par pitié je veuuux un méééédeeecciiiiiin pas à 15km de chez mouaaaa. En plus vos blogs respectifs sont top (meme si j’adoooore celui de Gélule =D)
  • Je ne suis qu’en 3 eme année et ne sais pas encore quelle spécialité je choisirais mais ces propositions sont agréables à entendre après tout ce qu’on a pu nous dire au niveau de la coercition etc.. Des réformes qui révoltent les jeunes !
  • Je ne suis qu’un simple aide-soignant, mais je suis passé par deux IFSI différents et j’ai pu constater de visu l’évolution générale de tous les métiers de la santé. Après avoir découvert le plaisir de lire certain d’entre vous sur vos blogs, je découvre aujourd’hui des propositions intelligentes et pleines de bon sens qui me semblent mûrement réfléchies et tout à fait applicables, bref, je vous remercie tous de me redonner un peu de foi dans l’espèce humaine : il reste encore de vrais humains parmi nous qui veulent pouvoir assurer leur mission de service public et de soins. merci, je suis de tout coeur avec vous, je signe et re-signe des deux mains !! Bon courage à vous !
  • Je pensais avoir déjà signé, et puis non, en fait, alors voilà. Vous avez raison, continuez !
  • Je plussoie
  • je soutiens :)
  • je soutiens !
  • Je soutiens ces médecins pour que survive notre médecine !
  • je soutiens et je partage ! une urgentiste qui se souvient aussi de ses racines :)
  • Je soutiens votre créativité hors cadre « hors norme  » la dame au chignon rend en plus les propos très humoristique ce qui rend la lecture plaisante l écoute de mme Touraine viendra du nombre
  • je soutiens, je soutiens, nous en sommes arrivés à un point de non-retour en ce qui concerne le fossé qui se creuse entre les politiques, tétanisés par les dépenses de santé qui ne peuvent qu’augmenter et incapables de trouver des solutions modernes et inventives, et nous.
  • Je soutiens.
  • Je soutient pleinement ce texte
  • Je suis actuellement externe au chu, et il est vrai que le manque de place en stage de médecine générale ne nous permet pas de nous faire une idée du métier de médecin généraliste a priori bien éloigné des professions médicales hospitalières
  • Je suis avec vous !
  • Je suis avec vous ! Bravo !
  • Je suis d’accord avec tout cela. En esperant que vous parviendrez a vous faire entendre assez rapidement pour participer a cette creation comme interne ou comme chef…
  • Je suis en début d’études de médecine, et espère de tout coeur que de telles mesures seront appliquées ! Bravo !
  • Je suis ergothérapeute, essentiellement à domicile en zone rurale. Je ne peux qu’être pour cette proposition qui met le patient au centre du soin… Beau boulot :)
  • Je suis étudiante en médecine en 6e année et je me dirige vers un internat de médecine générale J’ai lu vos propositions, qui me paraissent très prometteuses !! Notamment la mise en place d’un système d’enseignement en médecine générale, avec la mise en place d’un clinicat et de MG libéro-universitaires. Par contre, le délai de réalisation me semble un peu utopique… 3 ans, est-ce que ce n’est pas un peu court ? Et d’autre part, je n’y connais pas grand chose dans ce domaine, mais le financement risque d’être également un peu difficile… Mais bon, j’espère en tout cas qu’il n’y aura pas trop d’obstacles sur cette route, et qu’on pourra voir ces propositions se mettre en place vite (d’ici à la fin de mon internat si les 3 ans sont possibles !!!). Merci beaucoup à vous en tout cas !!
  • Je suis externe et c’est enfin une solution qui paraît humaine vis à vis des étudiants actuels ! Bravo !
  • Je suis externe, et votre projet me donne envie de faire médG.
  • Je suis généraliste et urgentiste donc à la fois hospitalier et liberal, j’adhère à vos propositions.
  • Je suis impressionnée de ce que vous avez accompli. J’espère que vos idées seront mises en oeuvre, dans un temps raisonnable. Recevez, tous, toutes, ma considération humaine.
  • Je suis infirmière libérale et j’adhère complètement a votre projet. Ca nous permettrais a nous, infirmière, de travailler en collaboration et enrichirais nos connaissances et notre pratique quotidienne.
  • Je suis interne et d accord avec routes vos propositions. J irais bien travailler en MUST.
  • Je suis l’actualité du club des médecins blogueurs toujours avec beaucoup d’attention. Je me reconnais dans cette vision de la médecine qui, je l’espère, fera partie de notre avenir. Je trouve cette initiative et ces propositions très intéressantes, et vous soutiens dans cette démarche. Surtout, continuez à bloguer !
  • Je suis manip radio au chômage pour cause de « non rentabilité » et derrière vous à 100%. Continuez, les idées sont bien évidemment les bonnes mais ils sont puissants en face.
  • Je suis médecin généraliste remplaçante, jeune, issue de la génération ECN, et qui a choisi la médecine générale par vocation sans avoir jamais vu en quoi ça consistait.
  • Je suis MG maitre de stage des universités, je cherche désespérément à monter un pôle de santé dans une zone bientôt désertique, je vous suis à fond. Continuez à phosphorer. On a besoin d’idées nouvelles.
  • Je suis ok avec votre démarche alors je signe. Bon courage pour la suite.
  • Je suis orthophoniste en milieu rural (zone trèèès sous-dotée en médecins et paramédicaux).Votre projet me semble plein de bon sens, j’espère que vous serez entendus !
  • je suis pharmacien et réjouie de savoir que certains sur le terrain réfléchissent et ont des idées nouvelles à proposer mérite d’être diffusé et entendu plus largement , non ?
  • Je suis Rhumatologue libéral, ces propositions sont pleines de bons sens, tellement pleines de bon sens que je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas ce type de propositios que font les gouvernements… 100% d’accord…
  • Je suis simplement une patiente qui souhaite du bon sens dans la formation des MG
  • Je suis spécialiste mais entièrement d’accord avec vos propositions, enfin quelque chose de logique !
  • je suis tout à fait d’accord avec ces propositions si l’on veut éviter la désertification des province, et le monopole des hopitaux,ainsi que l’enrichissement des labos j’étais justement en train de lire le livre du Dr Borée quand j’ai reçu ce mail
  • Je suis un médecin généraliste à la retraite, après trente années d’exercice libéral en Périgord. Je soutiens ce texte.
  • Je trouve la proposition complète et souple. Elle s’adapte mieux aux patients et retrouve la cohérence des centres de santé en ajoutant le bénéfice de la formation des jeunes médecins.
  • Je trouve votre démarche intéressante et vos idées originales, elles méritent d’être débattues ! Bon courage dans votre démarche.
  • Je viens de tomber « par hasard » sur ce qui semble avoir fait un buzz il y a quelques semaines. Je suis très intéressée, pour ne pas dire passionnée par ce que je viens de lire. Merci et à très vite.
  • Je vient de finir mon internat et j’espère une réforme : enfin une mesure réalisable qui ne contraint pas les médecins généralistes. Merci !
  • je vois ma retraite arriver et pourtant vous me donnez l’envie de replonger dans la médecine que j’aime. Continuons ce combat Merci
  • Je vous aime ! Comment être libertaire tout en ayant parfois envie de coercition ? Comment aimer exercer ce métier sans être bouffé juqu’à la moëlle ? En mettant en place des lieux où les médecins ne seront pas abandonnés à leur(s) responsabilité(s) sans aide aucune, sans soutien, sans avenir, sans temps lbre, sans vacances, sans espoir… Oui à l’idée de mettre quelqu’un qui aime ça pour s’occuper de toute la merdouille bureaucratique ! Pour quelqu’un qui aime ça, ce ne sera pas de la merdouille ! Béni soit-il ! On comprend bien que la sécu ne veut pas vraiment notre malheur ; ceux qui ont lu Céline comprendront que la vie de médecin dans un monde sans sécu répond bien à sa description : les riches te prennent pour un larbin, les pauvres pour un voleur. La médecine générale : appelez moi général ! Le spécialiste, ce conducteur de tuyau disait à tort un interniste, intervient pour préciser quelque chose qu’il n’aurait pas entrevu si n’était le regard du généraliste. Baissez vos cols, camarades ! Le vieux monde est de plus en plus loin derrière nous. Nous travaillons pour nos patients, disait mon maître (un seul, tant ils sont rares…), pas pour notre prestige. Donc, encore et encore, je vous aime Dr Marc Alain D (soit MAD, j’ai pas fait exprès)
  • Je vous félicite pour la remarquable proposition des MUS. Peut-être avez-vous lu « Numerus clausus », paru chez Springer en 2011 (15 euros), qui retrace l’histoire de la pénurie médicale actuelle. Construire la médecine ambulatoire sur le modèle (en gros) de la médecine publique hospitalière est effectivement une des solutions les plus intelligentes. Bon courage et déjà bravo pour le retentissement de votre texte.
  • Je vous soutiens !
  • je vous soutiens en tant que patiente. C’est bien pensé, bien rédigé, une utopie réalisable ! Bravo à tous et ça donne envie de réfléchir à des actions dans plein d’autres domaines d’importance et de croire qu’imaginer un monde meilleur fait toujours plus progresser que se contenter de gérer vaguement l’existant !
  • Jeune interne de biologie (qui ne m’installerai jamais !), je soutiens vos propositions !!! Un peu dubitative devant les AGI ; mais cette analyse si pleine de bon sens fait plaisir – après toutes les horreurs sur les méchants médecins balancées par les médias en ces temps de négociations conventionnelles…..
  • Jeune médecin généraliste remplaçant, adhérent Reagjir, merci pour ces propositions très constructives. J’espère de tout cœur des réformes rapides et bonnes de l’exercice libéral de la MG. Si ce n’est pas fait, je pense réellement à quitter la France pour exercer à l’étranger. Je vous soutiens !
  • Jeune MG remplaçant, j’ai souvent du mal à structurer ce que je voudrais proposer pour améliorer l’exercice de la MG. Vous avez réussi. Bravo !
  • Jeune MG, tout a fait d accord avec ces propositions !merci !
  • Juste bravo et bonne chance !
  • Juste merci…
  • Juste un bravo pour votre initiative et mes souhaits qu’elle soit écoutée
  • Kiné et patiente, je soutiens ces propositions
  • L’espoir fait vivre. Espérons que ces propositions soient entendues. Jeune médecin généraliste remplaçante assez anxieuse pour l’avenir de la MG…
  • L’idée des MSUt est belle et, là où des choses à peu près similaires (cabinets à vocation universitaire) existent déjà depuis quelques mois/années, tout le monde en a l’air satisfait. Je ne peux que plussoier cette idée.
  • Par contre, le chiffre de 1500 chefs de cliniques de médecine générale par année est surréaliste à l’heure actuelle, où la médecine générale est dévalorisée au moment du choix post-ECN. Sans tout résumer au seul concours trèèèèèèès critiquable, on peut quand même se poser la question de l’apport de connaissances universitaires de quelqu’un qui aura fini dans la toute fin du classement, non ?
  • Enfin, je trouve la phrase « Une formation supplémentaire de un an leur permettrait d’exercer cette nouvelle fonction plus prestigieuse que leur ancienne activité commerciale. » à propos des VM tout à fait insultante. Ca revient à dire qu’on va former les concessionnaires pendant un an pour qu’ils deviennent garagistes, plus prestigieux car moins commercial… nope ?
  • Pour le reste, encore une fois, j’approuve totalement ^^
  • L’idée des MUSt est très intéressante.
  • L’idée est excellente… mobilisons nous !
  • L’internat se termine dans deux mois…commence alors la médecine générale…cette spécialité que j’ai choisi…lire ce projet ne fait que renforcer cette vocation…merci
  • La Médecine Générale, c’est un métier, ça s’apprend
  • Désolé pour l’erreur de manip
  • La révolution des médecins est en marche, vivement !
  • le bon sens près de chez vous.
  • Le but de la médecine est d’améliorer la santé. Le but d’une entreprise est de gagner de l’argent.
  • Cette quadrature du cercle amène à se féliciter que les nombres de chimiothérapie ou de vaccinés malades augmente. Le véritable indicateur de santé publique serait au contraire que ces nombres diminuent !
  • Dans les conditions actuelles, cette excellente initiative ne séduira pas les banquiers et leurs laquais. Let the force be with you !
  • Le début de la révolution … :-)
  • Les hauts fonctionnaires, qui ne connaissent le terrain que très indirectement, élaborent des solutions globalement cohérentes, mais souvent peu applicables. Les pigeons qui jabotent sur Facebook ne voient pas plus loin que leurs intérêts corporatistes, et leur argumentaire ne dépasse pas les jaculations de café du commerce. Dominique Dupagne et ses camarades de réflexion apportent un vent de fraîcheur au cerveau : voici des professionnels de terrain, soucieux du bien commun, qui savent prendre du recul et proposer des solutions à la fois intelligentes, concrètes, et applicables. Mme Touraine serait bien inspirée de ne pas s’en tenir à une réaction de convenance ou de circonstance, mais de prendre au sérieux ces propositions. Et je ne doute pas que D Dupagne & Co, sur d’autres questions, ont également des suggestions pertinentes. Mais en France, peut-on se faire entendre quand on n’appartient pas à la noblesse d’État ?…
  • JPR – praticien hospitalier
  • Les mesures et réformes de ces dernières années sont perverses car elles mettent en opposition les intérêts des professionnels et ceux des patients. Vos propositions au contraire les font converger. Bravo et merci.
  • Les ministres n’ont toujours juré que par l’hôpital publique qui est la pierre angulaire du système. C’est politiquement une sécurité pour eux car les professeurs sont nommés par le ministre sur propositions de leurs paires. Il sera difficile de leur faire valider un système sur lequel ils n’ont pas de moyens coercitifs de contrôle.
  • Les principaux diagnostics de la faillite actuelle du système sont là. Est-ce que nos responsables en sont conscients ? Les réponses sont intéressantes. C’est une bonne initiative.
  • Les propositions recoupent largement les propositions de l’ISNIH (cf site web).
  • Les professionnels de santé, jeunes et futurs, restent unis face à la problématique de la démographie médicale.
  • ma fille est étudiante en médecine et je soutiens cete initiative je reste persuadée que c’est collectivement et avec des idées hors des stéréotypes que l’on pourra construire quelque chose oú tous seront pris en compte. Merci aux twittos et aux bloggers. Une « im » patiente. :-)
  • maintenant il faut être écouté
  • Maire d’une petite commune rurale du Finistère qui a eu à prendre des initiatives pour combattre une désertification médicale rapide, j’ai lu avec attention et intérêt vos propositions. Celles-ci me semblent utiles et dignes d’être soutenues. Toutefois, je ne vois pas en quoi elles contribueraient à enrayer la désertification médicale. En effet, les pôles universitaires de médecine générale que vous préconisez s’installeront, de par leur nombre, leur taille et les infrastructures annexes qu’ils requièrent dans des communes d’une taille respectable, où le corps médical de ville est déjà solidement représenté – je veux parler de communes de 8 à 10.000 habitants. Nos villages resteront donc sans médecin de réelle proximité, sauf actions complémentaires qui restent, me semble-t-il, à définir.
  • Mais ça paraît compliqué…
  • Pour ma part, je m’en tiens à ces « 4 Clés d’Or Pour Une Proposition Constructive » :
  • 35 heures comme pour tout le monde,
  • Un statut mi-libéral, mi-salarié territorial,
  • L’outil de travail à titre gracieux, mis à disposition sans contrepartie par les Communautés de communes,
  • ni astreintes ni visites ni gardes, et bien sûr pas de réquisition :-) À la limite, si gardes il doit y avoir (jusqu’à minuit heure de Cendrillon, pas une minute de plus), elles auront lieu dans une maison médicale où les intéressés se déplaceront (voir par exemple celle de Gastin dans le 83), et certainement plus à courir les routes comme le « voudraient » aujourd’hui la plupart des centres 15.
  • Voilà.
  • MCU-PH Poste moins difficile que MG mais mieux payé….
  • Médecin de centre de planification après 3 ans de médecine générale en libéral, pourquoi ? quand j’ai compris que le libéral et moi étions incompatibles (je ne suis pas un petit chef d’entreprise), j’ai choisi le salariat et le statut de fonctionnaire, dans un domaine que j’aime particulièrement. Dommage de devoir renoncer à la médecine générale pour des problèmes d’exercice en libéral. Dommage que personne ou presque n’ai compris que la crise des vocations en médecine générale est en partie liée à ce statut libéral.
  • Médecin généraliste à La Reunion, je me range à vos côtés. Merci pour vos propositions !
  • médecin generaliste ayant quitté l’exercice libéral (car le manque d’enthousiame des confreres et collegues paramédicaux pour le travail en équipe et le partage, m’a poussé à integrer une équipe mobile de soins palliatifs)j’adhère à vos propositions, je suis de plus en plus persuadée que la pluridisciplinarité et la pluriprofessionnalité nous permettent de mieux respecter le patient,de limiter la iatrogénie etlimiter les projets thérapeutique déraisonnables. Il me semble que les jeunes generations sont moins frileuses pour le partage et les echanges, et sont pretes à ramer sans perte de sens.
  • Medecin Géneraliste de moins de 50 ans (ca veut tout dire non ?)
  • Je soutient ce texte à 100 %, puisse-t-il améliorer ce milieu, disons,…… sclérosé ? ……obsolète ?…….depassé ?……inneficace ?…. Bon vous avez compris je crois.
  • médecin généraliste dîplomée depuis 2 ans : j’adhère +++++
  • Médecin généraliste et mère de 4 enfants , j’ai choisi d’exercer dans un hôpital de jour d’onco-hématologie , ce qui m’a offert un cadre d’exercice , la possibilité de travailler à temps partiel et de préserver une vie de famille.Vos propositions sont pleines de bon sens et redonnent un peu d’espoir .Merci
  • Médecin généraliste installé depuis 3 ans. En ouvrant ce matin les blogs médicaux que je lis régulièrement (17 des 24 qd même), j’en ai eu des frissons !!! quelle formidable initiative. Merci, merci, merci à tous pour votre boulot. En espérant que la force du nombre puisse faire bouger les choses
  • Médecin généraliste remplaçant jusqu’à présent, car sans idée d’installation précise. Je suis actuellement dans des missions médicales de développement (et non pas « humanitaire »,c’est tellement décevant). Je réalise des formations pour les médecins et infirmières du premier niveau de soin de pays en voie de développement qui ont probablement beaucoup plus de problème que nous pour être attractifs (pas de gardes ou PDS, pas d’actes d’urgence, peu de confiance des patients qui préfère aller directement à l’hôpital pour de la bobologie de routine…). La situation que je vis et vois tous les jours dans ces pays, me font réaliser à quel point vous avez raison, et qu’il est bon d’avoir des médecins qui croient qu’un avenir (avec ou sans les pouvoirs publiques ?) d’une médecine générale avec plus de moyens de formation et de pratiques pour les soins d’urgence permettra d’être attractive. Pour le reste votre texte sur les MUSt est largement représentatif de ce que je pense, bien que je ne soit pas sur que les collectivités/territoires/état vont nous aider dans leur obstination de désendettement et de désengagement. De tout cœur avec vous !
  • Médecin généraliste remplaçant, ces propositions sont très intéressantes. Merci
  • Médecin généraliste remplaçant, je ne demande qu’à travailler dans de bonnes conditions. Merci pour tout ce bon sens. Puisse-t-il imprégner les décisions politiques à venir.
  • médecin généraliste remplaçante je trouve ces propositions pleines de bon sens ! merci
  • médecin généraliste remplaçante, L’évolution de notre travail est obligatoire
  • Médecin généraliste rural en pré-retraite. Bravo, bien pensé et surtout réaliste et plein de bon sens. Nous avons fondé une maison médicale pluridisciplinaire totalement libérale autour de laquelle gravitent de nombreux étudiants et jeunes médecins. Ils arrivent « formatés » par le CHU et, suite aux stages de MG, repartent à 99% de chez nous avec l’envie de faire de la médecine rurale dans des conditions identiques… des conditions d’exercice attractives changent tout dans les motivations des jeunes.
  • Médecin libéral angiologue, père et oncle de futurs médecins, un peu harassé sous le poids des contraintes de l’exercice libéral, un peu déconcerté par la largeur du fossé qui se creuse entre l’oligarchie du monde hospitalo universitaire et les médecins de premier ou second accès qui rament et s’usent sans être ni reconnus ni écoutés, je ne peux qu’être séduit par ce projet qui parait réaliste et donne pourtant à rêver. La médecine de terrain a besoin d’exercer un contre pouvoir, de faire entendre sa voix autrement que par le tam tam corporatiste de nos syndicats, les MUST pourraient être le levier qui permettrait de réaffirmer l’utilité de la médecine libérale et de faire évoluer nos conditions de travail. Bravo d’avoir exercer votre droit de proposition de façon aussi pertinente.
  • Medecin salarié, un retour en ville me semblerait optimal avec ces formules !
  • MédGé 2.0…l’espoir renaît ! Avec quelle joie je signerais pour 2 semestres en MUSt plutôt qu’aller m’encroûter en CHU (stage toujours obligatoire dans ma fac..) J’espère que ce texte ira loin, bravo les 24 blogueurs !
  • Merci
  • Merci
  • Merci
  • merci ! bien sûr, j’adhère ! Faites que ça arrive à nouveau aux oreilles des journalistes « grand public » (à l’instar de la pétition pour la dignité du patient à l’hôpital) et des politiciens…
  • Merci ! Je joins ma voix à toutes les autres, en espérant que ça aide à faire résonner ce texte, ces idées, cette force de proposition dans des sphères plus hautes…
  • Merci ! Une externe :-)
  • Merci !!
  • Merci à tous ceux qui cherchent de vraies solutions pour notre avenir. (étudiante DCEM3)
  • Merci à vous pour tout ce travail, et ces propositions géniales. En espérant que ça fera bouger les choses.
  • Merci aux médecins ayant pris le temps de réagir et de proposer des solutions censées ! Relayons tous pour permettre des avancées dans le bon sens et pour les générations de médecins futures.
  • Merci beaucoup et bravo pour ces nouvelles propositions novatrices et qui comprennent véritablement les enjeux de ce débats.
  • Un Néo interne en MG
  • Merci beaucoup pour ces propositions, réalistes et concrétisant les souhaits de la nouvelle génération !
  • Merci de cette initiative et des ces propositions qui me semblent vraiment intéressantes et applicables.
  • Merci de ne pas subir, de ne pas vous décourager et de proposer !
  • merci de nous représenter si bien. J’adhère. Marilyne Giorno médecin généraliste
  • Merci et bravo ! Merci et encore merci !
  • Merci pour ce gros boulot ! Et espérons que vos petites voix montent assez haut pour être entendues…
  • merci pour ce travail
  • merci pour ce travail, je souhaite qu’il débouche sur de vraies solutions et qu’il ne soit pas l’objet d’une simple récupération politique de n’importe quel bord
  • Merci pour ces belles propositions ! Quand on lit, ça a l’air simple…pourquoi les politiques n’y ont-ils pas pensé ?
  • Merci pour ces propositions !
  • Que pensez vous de l’intégration des sages femmes dans les MUST (suivi des grossesses normales, suivi des femmes au cours de leur vie) en complément du généraliste afin de diminuer le recours aux médecins gynécologues débordés et parfois peu pertinents ? La fin de l’hospitalo centrisme devrait aussi concerner la naissance avec la création de maisons de naissance « proches » de maternité, permettant des économies et surtout un accompagnement des femmes et des couples beaucoup plus satisfaisant pour elles et les sages femmes.
  • Merci pour ces propositions intelligentes. Aurore, future interne de médecine générale.
  • Merci pour ces propositions qui correspondent totalement à ma vision de la MG de demain ! J’espère que cela portera ses fruits…
  • Merci pour ces propositions qui sont ont ne peut plus sensées ! Etudiante en 4ème année de médecine je me désespère des propositions de l’Ordre, toutes plus coercitives les unes que les autres … Enfin du bon sens !
  • merci pour ces vraies propositions, un projet ambitieux avec une refonte globale de ce système périmé.
  • merci pour cet optimisme !!! On se sent moins seul a essayer d’imaginer une activité qui nous corresponde !!
  • Merci pour cette belle, bonne et juste proposition ! J’aimerais tant que toutes les idées en soient appliquées… Cela changerait la médecine, que ce soit pour les soignants ou pour les patients.
  • Merci pour cette proposition collective et intelligente ! Vous avez tout mon soutient !
  • Merci pour cette très intéressante réflexion. J’espère qu’elle portera ses fruits.
  • Merci pour l’initiative, de quoi motiver les jeunes générations de médecins généralistes !!
  • Merci pour l’initiative. Je soutiens ce texte.
  • Merci pour vos propositions !!
  • Merci pour vos propositions, quand on habite en zone rurale, ça fit du bien de trouver des gens qui se préoccupe de nos conditions de vie
  • Merci, maintenant je rêve.
  • Merci, merci ! voilà qui concentre et rend possible un exercice auquel je réfléchis beaucoup et dont je rêve un peu. J’espère que les choses changeront un minimum d’ici mon Internat. Parce qu’externe depuis un mois (très débutante…) je sais déjà que je ne suis pas faite pour un exercice hospitalier, je sais depuis longtemps que ce que j’aime le plus, c’est la médecine générale, et je sais aussi que je suis volontiers attirée par un exercice en campagne… à condition de ne pas y être seule… parce que je veux aussi des enfants ! Pourvu que vous puissiez changer les choses. (le prochain combat, c’est la vente de médicaments à l’unité, qui marche si bien aux USA et qui ferait faire de belles économies à la sécu en plus d’éviter des catastrophes d’automédication).
  • Dans ma MUSt en Bourgogne je veux bien les murs du couloir en bleu, s’il vous plait. ;)
  • Merci, Merci, Merci pour cette belle initiative !
  • Merci. J’espère que votre démarche aboutira.
  • mes voeux vous accompagnent
  • MG remplacant en complet accord avec cette révolution du paysage medical francais qui me fait rêver. Cependant restons sur terre, nos syndicats ne sont pas représentatifs de ces idées et les enarques responsables des instances dirigeantes incapablent de proposer 1/100ème de ce qui est la logique même…
  • Mille mercis pour ces propositions constructives !
  • Nous avions ce projet de maison médicale pour notre ville : centraliser les médecins généralistes et professions paramédicales… Peut être en 2014 :-)… Belle initiative !
  • Nous ramener les médecins, super Si on pouvait nous ramener aussi les dentistes, les ophtamologistes et toutes les autres spécialités qui nous fuient, nous atteindrions le top du top. Belles idées, continuez, dévellopez, améliorez…..
  • Nous somme en mesure de créer un MUSt dans les jours qui viennent et nous recherchons un AGI pour administrer un centre de formation au DMP et à la Télémedecine dans eco-lieu agéable selons les méthodes agiles..
  • Nous sommes de tout coeur avec vous !
  • Nouvelle interne en MG, je trouve ces propositions très intéressantes, enfin des propositions intelligentes, raisonnées … et adaptées à la réalité du métier. Bravo pour l’initiative !
  • ok
  • On fait tourner.
  • On fonce !!!
  • On s’y croirait ! …C’est beau ! Le changement … C’est maintenant !
  • Orthophoniste enthousiaste…. Je diffuse intensément !
  • orthophoniste, je vous soutiens complétement. Nous avons aussi eu à nous battre pour la reconnaissance d’un niveau Master de nos études. Nous devons aussi faire face à une pénurie d’ortho dans certaines régions et les mesures de punition n’arrangeront rien !! Courage ! et vive la médecine générale !
  • Ouahh, vous êtes gonflés ! Mais vous avez raison, oh combien raison. Je signe des deux mains
  • Oui ! C’est juste, intelligent, raisonnable et sage. On se prend à croire que cela devienne vrai. Que ce texte soit porté haut !
  • Oui !!
  • Oui !!
  • oui, l’hôpital prend en otage les étudiants en médecine. Corollaire obligatoire, cette prise d’otage a lieu dans les grandes agglomérations,ou patients et médecins s’entassent les uns sur les autres, pour l’apprentissage d’une : « relation médecin-patient intersubjective et non usinaire ». Haha. Pas étonnant après 3 ans d’externat ou l’on nous matraque avec l’idée que si on est nul on finira méd G dans le trou du cul de la France, pas étonnant quand on joue sur les peurs de ces étudiants, qui sont mis en compétition les uns contre les autres dans un concours avec un classement qui pourra leur assurer leur sésame pour une place à Paris, ou dans une autre grande ville qui joue à singer Paris, que ce soit ces étudiants la les plus conservateurs, et plutôt responsables de l’immobilisme ambiant. Merci les vieux, votre pédagogie est plutôt efficace. Le changement c’est pour maintenant. La rupture tranquille. Pour une vision décomplexée du système de santé . Hahaha Hoooohoh hihihihi.
  • OUi, mille fois oui, créer une MSP/PSP est une galère pas possible et pourtant c’est l’avenir !! Merci à Dominique pour les MUst, il en avait déjà évoqué l’existence il y a plus de cinq ans. Courage à tous, on y arrivera
  • OUI, OUI et 1 000 fois OUI.MERCI. ENFIN UNE MÉDECINE PLUS HUMAINE. MERCI.BON COURAGE. Aomame13
  • Parce que je ne conçois pas ma vie sans MG
  • Parce que je trouve super votre initiative commune ! En esperant que ça fasse bouger les choses …
  • Parceque on a besoin de vous. Parceque je suis contente qu’il y ait l’espoir que cela voit le jours. Parceque je suis contente que quelqu’un y ait pensé. Merci
  • Parfait , j’ addhère 100%
  • Pharmacienne
  • Plutôt que de toujours prêter l’oreille au vacarme de l’arbre qui tombe, encourageons cette forêt qui germe. Bravo et merci.
  • Pour que ça couine plus fort !
  • pour que cela aboutisse
  • Pour suivre quelques uns des blogueurs, ils sont des médecins tels que je voudrais avoir, et les propositions semblent au béotien que je suis cohérentes.
  • POUR une médecine lucide et humaine. Merci au Dr Dupagne, aux bloggeurs, à Formindep, à Prescrire, à tous ceux qui se battent.
  • Pour une meilleure médecine pour tous.
  • Pourvu que çà devienne réalité, même en partie.
  • projet tres intéressant qui simplifierait le parcours labyrinthique de création d’une MSPD !!!
  • Proposition superbe, simple et très claire.
  • Merci
  • Quand des généralistes sont obligés de passer par dessus la tête de leurs représentants ordinaux, syndicaux ou institutionnels, c’est qu’ils estiment ne pas être entendus, reconnus ou défendus. #PrivésDeDéserts
  • Quand les médecins blogueurs commencent à connecter leur cerveaux pour faire avancer la médecine générale, ça fait des étincelles !!!! merci de mettre votre notoriété au service de l’amélioration de nos conditions de travail, mais aussi au service de la population générale ! Une générosité qui vous honore tous encore une fois !!!
  • Que cela porte loin mes amis, TRÈS loin !
  • Que de bonnes idées !
  • Quel travail, pensé de a à z, bravo. Une proposition adaptée à la réalité et porteuse d’espoir, qu’on arrête de tirer toujours vers le bas la santé en France avec des propositions négatives voire punitives.
  • Redoublant de D4, je me tâte pour la médecine gé… Ce qui est sûr, c’est que si ce que vous proposez est mis en place, ça fera sérieusement pencher la balance !
  • Réflexion collective intelligente et pertinente. Belle démonstration de la force de propositions des praticiens de terrain. Espérons que vous serez entendus.
  • sage-femme, je vous soutiens
  • Si seulement nos dirigeants pouvaient vous écouter…
  • Si votre logique pouvait être contagieuse..!
  • Simple individu lambda, je signe moi aussi ces propositions, car la médecine nous concerne tous.
  • Sortir au plus vite de la réforme stupide de Robert Debré,
  • – arrêter le numerus clausus qui va entraîner une « coloured medicine » comme en Angleterre, nombre de médecins anglais s’étant installées aux USA,
  • – arrêter la concentration des techniques en CHU pour les favoriser en ville,
  • – changer le comportement des Médecins Sourcilleux Surveillants de la SS, dont la vocation est de faire ch… les médecins de ville au lieu d’améliorer la qualité des soins.
  • – Surtout FAIRE CONFIANCE aux médecins libéraux !
  • S’ils avaient voulu faire du fric, ils feraient de la politique….
  • Soutien ++ Mais vite avant qu’il ne soit trop tard pour recevoir de l’aide de ma génération
  • Un médecin « sénior »
  • soutien 100%
  • soutien sans réserve/catégorie patient.
  • Super !
  • Super idée ! Il faut juste que la mayonnaise prenne. Un bemol : MUST gérée par des AGI, cadre sup de santé formé ou visiteur médical à former… Il faut que ce soit un vrai gestionnaire reconnu pour ses qualités professionnelles et humaines, pour ses capacités à discuter autour de la table avec les tutelles et pour ses convictions en la médecine générale. Nouveau métier à créer et valoriser pouvant etre occupé par un cadre sup. déjà formé et opérationnel. ;-)
  • Super Initiative !
  • Super initiative en espérant que cela fasse bouger les choses. Soutien 100% ! Un médecin généraliste bientôt en must !
  • Superbe idée, bien exposée :) Comment envisagez vous la formation continue des médecins, dans ces Must ? Comment souscrire à l’obligation de recherche et de publication si on est universitaire ? Comment organiser le temps de ces praticiens Must entre les activités de soins/enseignement aux internes/recherche-publication ? Serions nous financés par une institution pour nous rendre au congrès annuel de la Wonca ? Moi aussi j’aimerais que mon service me paie mon billet ;)
  • Sur le principe je ne peux qu’adhérer à ce texte mais…Je suis déçu du manque de sérieux (et je mesure mes mots) dans l’évaluation économique et financière de ce système. C’est d’autant plus dommage que les pistes envisagées sont crédibles mais trop d’approximations tuent le projet. Merci pour cette initiative qui amène le débat interne à la profession sur la place publique. Merci.
  • Texte court et totalement descriptif de ce que devient dès aujourd’hui la médecine générale en dépit de l’incurie gouvernementale et de l’extravagante myopie syndicale médicale. Sans que cela puisse légalement exister, très nombreux sont les cabinets médicaux qui fonctionnent de cette façon sous l’impulsion des Départements de Médecine Générale de nos facultés et de la pression des jeunes MG qui ne comprennent pas comment la génération actuelle des médecins a pu laisser se dégrader ainsi notre magnifique métier. La création des chèques-emploi pour financer les AGI est une urgence qui permettrait de débloquer en quelques semaines notre système de soins de premier recours.
  • Tout à fait convaincu…. hélas ! faut être seul dans son coin perdu et tirer sa galère pour comprendre les problèmes.
  • tout à fait d’accord. soyons des centaines, des milliers peu-être, il n’est pas interdit de rêver, à signer ce texte, et ça fera certainement avancer ces propositions.
  • tout a fait d »accord avec vous
  • Tout est dit ! Soutenons nos MG ! Allé avançons
  • tout est dit …voir même a déjà été dit …1076, au suivant …
  • Tout me semble cohérent, et faisable. J’aime cette idée d’attirer les jeunes plutôt que de les contraindre, bref, je soutiens !
  • Tout simplement BRAVO ! Espérons qu’il y aura un écho.
  • tout simplement évident
  • Toute fraîche externe, ça donne terriblement envie. Merci !
  • Toute jeune médecin généraliste je vous remercie de faire enfin bouger les lignes, pleine d’espoir pour notre avenir !
  • Toutes les solutions aux problèmes des déserts médicaux sont bonnes à être poser sur la table ! Je ne suis pas expert du sujet, mais il serait bon que ces propositions soient discutées, si elles peuvent résoudre une partie du problème !
  • Très beau texte qui reflète bien la pensée de nombre d’entre nous et de nos jeunes confrères.
  • Très belle initiative !!!! Il faut se battre pour des idées et surtout pour su’rlled puissent aboutir ! Courage !!!!
  • Très belle réflexion ! Par expérience personnelle je pense qu’il manque une réflexion importante sur le Des et le doctorat. Il existe un pool de médecins inutilisables à cause d’exigences universitaires parfois aberrantes ! (@maluapy)
  • très bien pensé, on y croit !
  • très bien toutes ces propositions la semaine dernière nous avons reçu une étudiante de 6° année (pendant ses conges) pour lui faire découvrir la médecine générale car elle n’avait pas pu faire de stage d’externe pdt son cursus I l faut donc changer des choses !
  • Très bon travail de réflexion en profondeur. Espérons que le message sera entendu et écouté !
  • très bonne boîte à idées !
  • Très bonne initiative, vivant dans un petit village, plus de medecin, de dentiste. AUCUN PRATICIEN VEUT PRENDRE DE NOUVEAUX CLIENTS !!!!!
  • Très bonne initiative. Ca change de propositions zéro de nos syndicats paraplégiques J’ai peur que nos administrations et ministères ne soit pas dotés des capacités de répondre vu que ca sort des sentiers battus.
  • trés bonne proposition, merci pour la MG
  • très bonne réflexion à méditer !
  • Très bonnes idées à reprendre… Bravo au collectif Médecine 2.0
  • Très bonnes idées, espérons que cela soit entendu et appliqué justement.
  • très bonnes propositions !
  • Très bonnes propositions, bravo.
  • Très bonnes réflexions.Absolument indispensable de réorganiser les études médicales
  • très constructif ++++
  • très intelligent
  • une réserve cependant : je suis heureux d’avoir appris la médecine à l’hôpital
  • Très intéressant ! Bravo pour l’initiative ! Je soutiens ces propositions
  • Très interessant, MERCI pour ce propos constructif qui propose à tous les acteurs de se sortir par le haut et dont l’esprit d’innovation redonne un peu d’oxygène.
  • L’idée de mettre en contact durant leur formation les étudiants, et les généralistes pourrait contribuer à mettre fin à la scission entre les secteurs en développant une culture commune au sein des maisons médicales, que ce soit sur le plan de la pratique, de l’enseignement-pédagogie et de la recherche.
  • Mais aussi désengorger les visites de mandarins entourés de leur cours de carabins au lit des patients chosifiés (c’est encore comme cela ?)
  • Et peut-être aussi (un peu) les urgences ?
  • Bravo aussi pour l’idée de reclassement des visiteurs médicaux vers des postes plus utiles…
  • Mais…
  • Le lobby pharmaceutique laissera-t-il faire ?
  • Les politiques seront-ils assez courageux ?
  • Le ministère entendra-t-il cette voix indiquant une voie originale …
  • Je soutiens. Merci.
  • tres pertinent. il faut aussi revaloriser le secteur 1 CSà 30 ou 35 euros minimum visite pour personnes agées 50eurosminimum le docteur Dupagne exerce en secteur 2. il me semble…
  • Un beau projet en devenir pour une nouvelle génération de MG. Bon courage
  • Un beau travail !
  • Un bel exemple d’intelligence collective et oui a 100% pour que tous aient un acces a une MG de qualite !
  • Un énorme enthousiasme en lisant vos propositions. Et comme une envie de mobilité !
  • Un grand bravo ! Il y a longtemps que le système de santé attendait des propositions aussi innovantes et originales. J’espère vraiment qu’elles aboutiront. Médecin en Santé publique.
  • un grand BRAVO !!!!
  • Un grand bravo à vous tous pour cette réflexion et ces propositions !!!
  • Un grand bravo pour ces idées novatrices et j’espère pleines d’avenir. J’adhère à 200%
  • un grand soutien convaincu
  • Un immense bravo ! Je suis touchée. Texte clair, concis, brillant avec des propositions simples mais intéressantes. Ouf, de l’air dans la politique de santé !
  • Un nouveau monde (médical) qui émerge sans doute enfin ! Bravo et merci !
  • Un pavé jeté dans la mare des hautes institution françaises invariablement en retard d’un demi-diècle =)
  • un peu vieux pour voir changer les choses, mais j’espère que ce sera utile aux plus jeunes qui démarrent dans ce métier.
  • Un projet concret et réaliste !
  • Un projet qui met tout le monde d’accord et qui représente mieux la médecine générale dans le cursus médical !
  • Un texte clair, des propositions intelligentes. Bravo et bon courage
  • Une alternative construite et intéressante ;)
  • Une base de proposition souvent évoquée dans les « projets de santé » de nos chers ARS, mais aussi des innovations neuves. Bonne chance.
  • Une force de proposition à diffuser aux politiques et à la société civile ! Bravo
  • Une IMG qui veut travailler à la campagne, mais pas sous la contrainte, pas séparée d’un mari Ingé, et pas mettre ses enfants à l’internat dès le collège !
  • Une proposition porteuse d’espoirs pour la médecine générale, à divulguer intensément pour que cela se concrétise !
  • Une véritable proposition. Si en plus les économies des médicaments de la maladie d’alzheimer peuvent être utile…
  • Vive la Médecine Générale libre !
  • Vive le pouvoir du rassemblement et du web ! Bravo aux médecins-blogueurs : je vous lis tous, c’est passionnant et très intéressant !
  • Voilà des propositions constructives et intelligentes. J’espère qu’elles seront suffisantes pour s’opposer aux lobbies universitaires et industriels (pharma) en place.
  • Voila enfinune bonne idee pour faire de la vraie medecine en France ! Je valide !!
  • voila tout l’intérêt du réseu des médecins blogueurs (outre les délicieux billets…) continuez !!
  • Voilà, preuve qu’avec de la volonté, on trouve de bonnes solutions. Merci à vous tous. J’espère qu’avant mon internat, certaines de ces mesures seront deja mises en place !
  • Votre initiative me plaît. Je vous souhaite plein de courage
  • Votre initiative me plaît. Je vous souhaite plein de courage et de réussite pour permettre une médecine de proximité ouverte à tous et efficace tant pour les patients que pour les médecins. L’idée sur le possible reclassement des VM est intéressante !!! Merci pour votre initiative.
  • Vraiment intéressant ! Enfin du concret dans les propositions pour une meilleure medecine de demain, continuez comme ça, on a besoin de gens comme vous pour que vive la MG !
  • Y-aurait-il un avenir moins sombre pour la médecine générale ?? Voilà une très bonne nouvelle ! Un article très bien construit.
  • y’a plus qu’à !
  • yeeee et donc on ne serait plus obligé de sortir la voiture en pleine tempête de neige et faire au moins 50 bornes pour une consult’ ? + 1
  • Yes !
  • yes ! ( we can )
  • Yes we can…. mais je ne suis pas sur d’avoir tout compris. Dans tous les cas, cette démarche a le mérite de partir du terrain et je reste persuadé que -quoiqu’en dise « Terra Nova » le MG est et restera médicalement et financièrement indispensable
  • Oui ça y est, c’est fini. C’est pas trop tôt, hein ?