Bien fait.

10 octobre, 2007


Prothèse de hanche.

Pour une fois, la nécessité de ma présence au bloc est indéniable : je tiens la jambe.
En l’air. Pendant des heures. Dans une position stricte, parce que si je bouge, je peux changer l’orientation de la prothèse et la réussite de l’opération.

Des fois, je suis désolée, mais je crois bien que je bouge un peu. C’est juste SUPER lourd après 15 minutes, une jambe.

Bref.

Le chef de clinique galère un peu et s’agace.

« Putaaaaaaaaaaain, mais quelle grosse vache ! C’est pas possible, y a que d’la graisse, aucun muscle, c’est dégueulasse« .

Sauf que la patiente est sous rachi-anesthésie, pas sous anesthésie générale.
Ca devait finir par arriver.

Chaîne en or qui brille

10 octobre, 2007

20 ans. Externat. Mi-temps en traumatologie.

Lundi : l’interne, devant le programme opératoire, pour la huitième fois ce mois-ci : « Aaaaaaah, ce matin, je fais la Moore avec toi. Mouahahahha »
Mardi : l’infirmier : « Huhuhu, dis, pour quoi c’est faire, le piercing sur la langue ? »
Merdredi : l’interne : « Mais t’as un soutif, là ? »
Jeudi, sortie de garde : le chef de clinique : « Mmmm tu as l’air sauvage quand tu n’as pas dormi. Tu dois être belle après l’amour »
Vendredi : l’interne : « Je suppose qu’on t’a déjà dit que tu avais une bouche à pipes ? »
Samedi : Rien. Du tout. Vacances.

Et le pire, le pire, c’est qu’une petite voix au fond de moi se demande, mal à l’aise, si j’ai fait quelque chose de mal.

Ils sont mignons, les gens….

« Je sais que ce n’est pas grand chose, un rhume, docteur, d’habitude je ne vous aurais pas dérangé pour ça, mais là… »
– Je pars en Chine samedi, j’ai vraiment besoin d’être en forme
– J’ai un entretien d’embauche après demain, je ne peux pas être malade
– Tout le monde l’a à la maison sauf moi, et je ne peux pas me permettre de l’attraper en ce moment
– Je m’occupe de ma nièce de huit mois et je ne veux pas lui donner

Aaaah, bah ok alors.
D’habitude, on prescrit des médicaments-qui-marchent-pas, mais là, si vous avez VRAIMENT une bonne raison pour pas être malade, je vais ouvrir mon tiroir secret à médicaments-qui-marchent-très-très-bien.

Dire que je l'ai fait…

7 octobre, 2007

Deuxième première année.

Je me lève à 05h30, je bois mon bol de café à la paille pour réviser mes cours de biophysique en même temps.

J’ai l’anatomie du pied plastifiée scotchée dans ma douche, et des fiches d’histologie sur les murs de mes toilettes.

A la fac, si je n’ai pas fini mon sandwich à 12h30, que je vois qu’il est 12h35 et que je ne suis pas encore à la bibliothèque, j’ai une boule d’angoisse qui pousse dans mon ventre.

Quand quelqu’un dit « Demain je me lève à 10h30 », je mets trente vraies secondes à comprendre ce qu’il vient de dire. Bon sang, mais c’est bien sûr, il existe des gens qui se lèvent à 10h30 le dimanche.

J’adore la voiture. Un moment, assise, à être OBLIGEE de ne rien faire.

Je passe le soir du nouvel an chez mes grands-parents, pour ne pas être dérangée par les gens qui font du bruit. Minuit cinq, bonne année, bise, bise, couchée.

J’ai perdu 13 kilos.

Six semaines de révision avant les examens de mai. Je marche dans mon appart, je tombe par terre, je pleure. Je me relève et je vais réviser.

Je calcule des logarithmes et des exponentiels à la main, parce que c’est la première année où on nous interdit la calculatrice au concours de biophysique, et qu’on ne sait absolument pas à quoi vont ressembler les épreuves. On nous a dit « On vous donnera le matériel nécessaire aux exercices« , et c’est tout. On ne sait pas si les calculs changeront par rapport aux examens des années précédentes, on ne sait pas si on nous donnera des tables de calcul, on ne sait pas s’il faudra faire des calculs. Alors dans le doute, on s’exerce à faire des exponentiels à la main. Le jour de l’examen, on a effectivement plein de calculs à faire, et, sur la feuille de constantes, cette indication supplémentaire :
« Log (4) = Log (2X2) ».
Quand je sors de l’épreuve, tout le monde pleure, ou presque.
L’année suivante, la calculatrice sera autorisée à nouveau.

J’ai eu mon année. Moyennement. Je pensais ne pas l’oublier, mais il faut bien dire que je ne sais plus. 132ème sur les 210 pris, je crois.

Elle s’est cassé le col du fémur.

Elle est tombée, toute seule chez elle, et elle est restée quelques heures par terre, toute seule, trop loin de son téléphone, avec seulement la peur au ventre et l’espoir que quelqu’un arrive vite. Ce n’est pas du sentimentalisme, c’est comme ça que ça se passe, tous les jours.

Au bloc opératoire, on l’installe sur une table, couchée sur le côté, à cheval sur une espèce de grosse bite en plastique blanc qui va permettre de mettre sa jambe dans la bonne position pour l’opération.
Elle est complètement nue, les jambes écartées, dans l’indifférence générale des dix ou douze personnes qui vont et viennent dans la pièce, et dont les yeux médicaux sont tellement habitués à la nudité qu’ils ne la voient plus.
Elle, elle n’est pas habituée.

Elle est à un drap de la dignité, elle est à moitié sur sa bite blanche et à moitié sur son Alzheimer, elle hésite, et la prochaine demi-heure va lui sembler très longue.

J’ai été admise au bloc, exceptionnellement, en tant qu’étudiante, en tant qu’observatrice, pour voir l’opération. Je suis en deuxième année, je ne sers à rien, j’encombre un peu, je suis posée dans un coin de la pièce. A quelques mètres de l’armoire pleine de draps.

Il suffirait de quelques gestes et de quelques mètres pour que j’aille couvrir la dame.
Je sais que ce serait, au mieux, un geste dérisoire sous l’oeil goguenard de la foule, au pire, un accident diplomatique qu’on rapporterait au chef de service. Je reste clouée sur place, en me répétant : « N’oublie pas. N’oublie pas. N’oublie pas ».

Des années plus tard, parfois, je me surprends à avoir un peu oublié.
Je crois que j’ai fait des choses du même goût, parfois, rarement, la fatigue et les années et l’habitude aidant.

J’essaie de me souvenir.

3, 2, 1…

7 octobre, 2007

Midi et demi, fini mon sandwich, je vais prendre mon poste.

En tailleur contre la porte de l’amphi, je révise.
Mes copains sont gentils comme tout : comme je suis la seule à ne pas avoir de voiture, ils me laissent le créneau du lundi après-midi, et ils prennent tous les autres jours, le matin.

13h, ca s’accumule un peu. Tout le monde assis. Certains révisent, certains mangent en révisant, certains discutent de leurs révisions.

13h30, foule. Les premiers rangs assis, les derniers rangs debout.

13h35, on entend un cliquetis de clés derrière la porte. Murmures, une onde court dans la foule, les derniers des premiers rangs se lèvent. Je soupçonne le concierge de le faire exprès.

13h40, ça cliquette sévère. Ils sont presque tous debout. Une petite bande d’irrésistibles dont je suis tient le coup, assise, stoïque, au milieu des genoux. Nous serons forts et nous resterons assis le plus longtemps possible.

13h45, je me lève. On commençait à être vraiment oppressés par tous ces genoux.

13h50, ça cliquette vraiment, il est juste derrière la porte, on entend la clé qui joue dans la serrure. Ça presse bêtement derrière, j’ai la poignée de la porte qui me rentre dans le ventre.

13h51, la porte s’ouvre, le départ est lancé. La foule s’éparpille en courant.
Je réussis à avoir le deuxième rang, comme toujours.

Tu la sens, ma grosse b…

18 septembre, 2007

Externat, garde aux urgences.

Mon boulot consiste grosso modo à aller voir les gens en première ligne, leur demander ce qu’ils fichent là et depuis combien de temps ils ont ça ( –> « Oh, un moment« , donc…) puis à trotter derrière de vrais médecins en blouse blanche qui viennent poser des diagnostics et demander des examens.

Une femme d’une soixantaine d’années. Douleurs abdos.

Antécédent d’un cancer quelconque il y a quelques années, du genre méchant et jamais tout à fait guéri.
Elle s’est mise à avoir mal depuis plusieurs jours, puis de plus en plus. Elle a essayé d’éviter l’hôpital tant qu’elle a pu mais ça commence à faire vraiment trop mal. J’ai le souvenir qu’elle se tord sur son lit, et que sa peau tire vaguement sur le gris-jaune, mais c’est peut-être moi qui enjolive après toutes ces années.

Comme elle va vraiment moyen, un vrai médecin m’accompagne d’emblée pour aller la voir, histoire de ne pas perdre trop de temps.
Et pas n’importe quel médecin s’il vous plaît, le chirurgien. Histoire de perdre encore moins de temps. Prononcer chii-ruur-gieen. L’interne en chirurgie, en fait, mais c’est tout comme.

Bonjour Madame, je suis le chii-ruuur-gien.
Histoire de la maladie, où ça fait mal, depuis quand, depuis quand elle n’est plus allée aux toilettes, depuis quand elle a maigri, hochements de tête.
Il pose ses deux mains l’une sur l’autre sur son ventre, il fait onduler ses doigts, il y va méthodiquement, cadran par cadran, les yeux levés vers le plafond comme pour y chercher l’inspiration.

Soudain, son visage s’illumine. Il hésite, il vérifie, il finit par rester toujours au même endroit et on voit bien qu’il se passe quelque chose, là, sous ses mains, et ça a l’air de lui faire vachement plaisir. Il sourit, même, maintenant.

Triomphal, il me dit « Tenez, sentez, là, palpez… »
Je pose mes mains, moi aussi. Parce qu’il me l’a demandé, bêtement. Parce que je ne réfléchis pas. Parce que c’est tellement surréaliste que je flotte, far far away, quelque part entre l’hébétude et l’incrédulité. Parce que je ne veux pas croire qu’il va se passer ce que je crois qu’il va se passer, et qui, évidemment, se passe :

« Alors ? (sourire) Qu’est ce que vous sentez ? »

Effroyable, effroyable connard… Tu veux dire à part l’envie de disparaître ? Tu veux dire, autre chose que le désir irrépressible de te hurler ta méchanceté crasse au visage ? Tu me demandes, raclure de moisissure de chiottes à la turque, si je sens autre chose que mes poings qui fourmillent et que j’essaie d’empêcher d’atteindre ton joli sourire de dents blanches ?
Je la sens, ta tumeur, enfoiré d’enfant de putain, sous la peau du ventre auquel est rattaché, un peu plus haut, si si, regarde bien, un torse, et oh, un cou et une tête. D’une dame. Avec des oreilles.

J’ai dit « Rien ».
Parce que c’est à peu près la seule chose que j’ai pensé à dire sur le moment.
Et en sortant de la chambre, étouffée à moitié par mon respect idiot de la hiérarchie, à moitié par ma fierté et à moitié par ma lâcheté – ce qui fait beaucoup trop de moitiés – j’ai dit :
« Non mais j’avais senti, hein, mais bon voilà… »

Petite lâcheté quotidienne.

10 septembre, 2007

Il est jeune, 60 ou 65 ans. Je ne sais plus au juste ce qui l’amène, un AVC, probablement, ou un cousin sympathique.
Sa chambre est en plein milieu du couloir, le « couloir porte », où on entasse les gens qui arrivent aux urgences trop mal en point pour repartir chez eux, pas assez mal en point pour être acceptés en réanimation, pas assez vendeurs pour être acceptés rapidement dans un service d’hospitalisation traditionnelle. On a de la place seulement pour 8 échoués, dans le couloir porte. Si on commence sa garde avec « le porte plein », on sait d’avance qu’on ne pourra rien faire de la petite dame de 80 ans qui va arriver à bout de souffle cette nuit, qu’elle va nous coûter 4 heures de coups de fils dans tous les hôpitaux de la région. On sait que ça part mal.

Bref il a échoué là, lui. Le veinard.
Il hurle, il s’agite, il frappe, il est attaché.
Il hurle. Il ne s’arrête jamais de hurler. J’ai un peu envie de hurler aussi.

Il hurle deux choses, deux choses seulement, toujours les mêmes, inlassable.

La première, c’est, en écho, la dernière phrase qu’il a entendue. Il part en crescendo, et de plus en plus aigu, en boucle.
« Il faut rester caaaaAAAAAAAAAAAALME ! IL FAUT RESTER CAAAAAAAAAAAALME !  »
Ou encore « Allongez-vooOOOOOOOUS ! ALLONGEEEEZ-VOOOOOUS ! »
On pourrait drôlement s’amuser, en fait, avec lui. Rentrer dans sa chambre, dire « Caca boudin » et guetter la tête des infirmières quand il se mettra à le hurler à son tour…

La deuxième, c’est sa seule phrase à lui. Je suppose qu’il la garde pour quand il a oublié ce qu’il était en train de hurler. Sa phrase à lui, c’est :
« La tête elle est viiiiiiiiiIIIIIIIIIIDE ! LA TÊTE ELLE EST VIIIIIIIIDE ! »
Son visage se déforme, il a les yeux beaucoup trop grand ouverts, beaucoup trop fixés sur moi.

C’est vrai. C’est vrai qu’elle est vide, ta tête. Ça fait quatre jours qu’elle est vide, alors qu’elle était parfaitement pleine avant qu’un petit bout de sang vienne se décider à boucher une artère de ton cerveau, pour voir si ce serait rigolo. Ta tête est vide et ça te terrorise.
Et ça me terrorise aussi.
Qu’est ce qui s’y passe, dans ta tête juste assez pleine pour savoir qu’elle est vide ?
Et surtout, surtout, qu’est ce que je peux te dire, moi ?

Je dois te tapoter la main en disant « Meuh non meuh non mon brave, elle est pas vide votre tête, allons allons, ahahah » ?
Je dois te dire « Chut, chut, ça va, tout va bien, calmez-vous ? »
Je dois te dire « Hé oui bonhomme, houlalala, sacré néant dans ta boîte crânienne, hein, c’est pas de bol…. »

Qu’est ce que je peux lui dire ?
Je ne peux pas le rassurer. La vérité, c’est que sa tête est vide, et que très probablement ça ne s’arrangera pas, et qu’il frappe et qu’il crache sur sa femme qui vient essayer de lui rendre visite tous les jours, et qui va finir par ne plus venir, ou une fois par semaine, le dimanche, parce qu’il faut bien être une bonne épouse.
La vérité c’est qu’on finira au mieux par lui trouver une place dans un long séjour quelconque, avec des infirmières qui soupireront en entrant dans sa chambre et qui iront voir le médecin pour demander si on ne peut pas quand même lui monter un peu son Haldol parce qu’il épuise toutes les équipes.

Qu’est ce que je peux lui dire ? J’ai pensé à lui parler longtemps, de n’importe quoi, n’importe quoi pour remplir un peu sa tête, comme on berce un nouveau-né. Lui parler de la pluie et du beau temps, lui dire que sa femme a téléphoné et qu’elle l’embrasse, que maintenant il est onze heures et demie et que le repas sera bientôt servi, mais que le menu est pas terrible aujourd’hui.
Ça paraît la seule chose à peu près envisageable, mais bêtement, je n’ai pas le temps. Pas le courage, non plus. Les urgences tournent, les gens arrivent, le bip bippe, et je ne peux pas passer 10 minutes à essayer de te raconter n’importe quoi, en sachant pertinemment que de toute façon, au mieux, j’arriverai, peut-être, peut-être, à t’apaiser pendant 4 secondes que tu auras oubliées tout de suite après.

Alors je fais comme tout le monde.
Au début, deux ou trois fois, j’essaie de rentrer dans ta chambre et je dis une phrase creuse et idiote pour te calmer ; de plus en plus courte, de plus en plus idiote, en me sentant vaguement ridicule d’essayer de changer la face du monde avec ma phrase à la con.
Après je ne rentre plus, je passe à côté de ta chambre en regardant fixement mes pieds, en prenant l’air pressé, genre « C’est pas tout ça mais j’ai des vies à sauver ».

Et quand l’infirmière me demande de te prescrire un Loxapac, parce que c’est plus possible et qu’on peut pas travailler dans des conditions pareilles, je signe, et j’ai hâte que ça marche.
J’aimerais savoir comment ne pas avoir honte de cette prescription que je fais pour moi, parce que pour toi je ne fais rien.

Aaaah, les nuits de garde aux urgences…

Horloge, salle d’attente, patients, patients, patients. Sonnerie du bip. Téléphone, radio, stéthoscope, horloge, scalpel, patients, kit de suture, patients, horloge, encore.
Du grave, du sordide, du pas grave, de la piqûre de moustique, du touchant, du touché, du drôle.
Les anxieux, les trop, les pas assez. Les mères angoissées, les fils effondrés, les gentilles hystériques, les agressifs.
Ils sont tous différents. Ils se ressemblent tous.

Et, sur le coup de trois heures du matin, quand on entame sa dix-septième heure de boulot d’affilée, quand la patience et l’indulgence dont on s’est si souvent gargarisé ont une fâcheuse tendance à s’effilocher doucement, on essaie, malgré tout, de garder certaines phrases au fond de la gorge. En priant très fort pour qu’une nuit elles ne nous échappent pas…

– À celui qui est venu réclamer sa radio de genou, là ce soir, à 22h30, pour une douleur qu’il traîne depuis deux semaines et pour laquelle il a, au fond de sa poche, une ordonnance de son médecin traitant pour une radio en ville le lendemain après-midi, quand il vous toise de tous ses centimètres et qu’il dit : « Mais demain je travaille, moi, monsieur !! »
(Ah ? Parce que moi demain, j’me branle, connard…)

– Au type avec sa croix gammée sur l’épaule, dont vous essayez tant bien que mal de recoudre l’arcade, pendant qu’il vous vomit consciencieusement dessus avant de se mettre à hurler que vous avez intérêt à le lâcher tout de suite, parce que c’est pas aujourd’hui qu’il va se laisser emmerder, et qu’on est en démocratie et qu’il peut encore choisir qui va le soigner, et que ce sera certainement pas une gonzesse de ses deux…
(Aaaaah, bah vous voyez bien qu’on va finir par s’entendre, monsieur, figurez-vous que moi, je ne soigne pas les gros cons…)

– À la gentille petite dame qui ne sait rien de ses antécédents parce que c’est sa fille qui s’occupe d’elle, mais qui est sûre de prendre tous les matins « Le cachet, là, docteur, tout blanc, avec une boîte blanche et verte…. »
(Ah oui, je vois ! C’est le cachet pour la maladie, là, avec les symptômes ?)

– À celle qui arrive pour une « boule sous le bras » qu’elle a depuis un mois et demi, quand on lui demande pourquoi elle se décide à consulter, précisément cette nuit, à 2h30 du matin, et qu’elle vous répond : « J’ai une amie cet après-midi qui m’a dit que ça pouvait être un cancer, alors forcément vous comprenez je m’inquiète, vous pouvez bien me faire une écho vite fait ? Dites d’ailleurs, ça va prendre encore longtemps ? Parce que je suis dans la salle d’attente depuis au moins trois quart d’heure…»
(Un petit moment, oui… Surtout en comptant le scann pour votre cancer du cerveau…)

– Au dixième de la journée qui dit « J’ai tombé, docteur…. »
(Ah… ? Et vous avez fait mal ?)

– Au type qui vient à quatre heures du matin pour avoir des antalgiques, pour sa douleur abdo qui refuse de passer malgré sa séance d’acupuncture de l’après-midi, quand il ajoute en levant les yeux au ciel : « Et pour que je vienne dans un hôpital, c’est vraiment que j’ai mal, parce que de toute façon, moi, la médecine traditionnelle, ça me fait vomir… »
(Ah ? Et les coups de pied au cul, ça te fait vomir, aussi? Parce que tu peux toujours essayer d’aller réveiller ton acupuncteur, juste pour voir…)

– À tous ceux qui sont scandalisés d’avoir attendu une heure, ou deux, ou trois, dans la salle d’attente, quand ils s’exclament : « Mais c’est un service d’urgences, quand même ! »
(Oui garçon. Et tu seras gentil de me laisser décider de ce qui est une urgence. Sinon, va l’apprendre et reviens dans 10 ans. Moi, j’ai tout mon temps. )

– À tous ceux qui vous répondent « Oh, un moment » quand on leur demande depuis combien de temps ça dure…
(Ok, j’ai mon diagnostic. Il est presque certain que vous avez une maladie)

– À celui qui refuse catégoriquement de passer son scanner, parce qu’il veut une IRM, et qui finit par dire « Mais enfin Madame, le client est roi !»
(Joker)

Que celui qui n’en a jamais pensé une jette la première pierre…